Visite d’Eva Joly en Corse

Le 28 février, Eva Joly était en déplacement en Corse aux côtés de François Alfonsi, eurodéputée EELV et membre du PNC et de la fédération Peuples et Régions Solidaires, et de Michèle Rivasi, eurodéputée EELV et porte-parole d’Eva Joly.

Accueillie par 200 militants et locaux scandalisés par l’implantation d’une centrale thermique à fioul lourd, aussi polluante pour l’environnement que dangereuse pour la santé, elle s’est indignée de l’absurdité d’« installer du fioul lourd en 2015, quand on sait que la Corse est bénie des dieux pour développer les énergies renouvelables », d’autant plus que le site choisi est un terrain agricole situé à 200 mètres d’une école, d’une crèche et d’un centre sportif et culturel.

Le midi, Eva Joly a visité la toute nouvelle centrale photovoltaïque de Prunu qui a vu le jour malgré les nombreuses difficultés d’aide au développement des énergies renouvelables en France. L’occasion de mettre en pratique son message du matin et de rappeler que « d’ici le développement d’énergies non polluantes, l’alternative du gaz naturel est bien plus respectueuse de l’environnement et des populations alentours. »
Les militants avaient préparé pour la candidate, avec une chaleur et un sens de la convivialité inné, un déjeuner traditionnel cuit au four solaire : figatellu, pulenta à la farine de châtaigne et brucci.

La Ligue des Droits de l’Homme de Corse est ensuite venue rendre compte à la candidate des manquements désastreux aux droits les plus fondamentaux sur l’île. Quatre jeunes sont en grève de la faim dans la plus grande indifférence pour leur droit à une défense digne, le fichage ADN se généralise, des arrestations abusives et violentes sont opérées par le JIRS, la population se sent ciblée d’une répression qui se solde par un taux d’élucidation des assassinats quasi-nulle. Après la LDH, c’était un ensemble d’associations environnementales qui venaient raconter leur combat contre le bétonnage de la Corse, assumé par l’Etat quand les tribunaux les invalident. La démultiplication des permis de construire sans respect pour l’écosystème et la beauté de la Corse les a désormais confinés dans cette tâche, quand il reste tant à faire encore contre la pollution des eaux, la surpêche ou la destruction de l’agriculture corse.

Eva Joly les a chaudement félicité pour leur opiniâtreté exemplaire et s’est émue de la force de ces gens, majoritairement des femmes, qui joue le rôle de sentinelle, et plus que cela, remplace l’Etat qui a abandonné certaines de ses prérogatives au détriment de l’intérêt général et pour l’intérêt économique de quelques uns. Elle s’est engagée à défendre leurs revendications.

Le soir, elle était accueillie par une salle comble à Ajaccio. Saluant l’assemblée en langue corse, elle a rappelé son attachement à « l’officialisation et l’enseignement des langues régionales, qui ne sont pas que des langues, mais l’identité même et l’expression de l’âme de ces populations. Pour cela, je modifierai l’article 2 de la Constitution Française, c’est un impératif. »

Dans une région très touchée par le nuage nucléaire de Tchernobyl, où l’on observe un taux impressionnant de cancers de la thyroïde, elle a fustigé « le mensonge d’Etat et le déni de justice pour les victimes des accidents nucléaires qui continue avec Fukushima. Au point qu’il a fallu attendre 26 ans et le travail des écologistes et de l’assemblée corse pour mettre en place une étude épidémiologique, qui sera réalisé par des scientifiques italiens et permettra de connaître, enfin, la vérité sur les conséquences de Tchernobyl sur les populations. »

Enfin, la candidate écologiste a rappelé combien l’écologie était la solution à la crise économique, environnementale, politique et sociale que l’on traverse actuellement et qui se trouve exacerbée en Corse.

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