pollution – Le site de la commission mer et littoral https://mer-littoral.eelv.fr Tous les textes et l'actualité de la commission mer et littoral EELV Tue, 06 Mar 2018 13:21:49 +0100 fr-FR hourly 1 La lutte contre les forages en Méditerranée ne s’arrête pas ! https://mer-littoral.eelv.fr/la-lutte-contre-les-forages-en-mediterranee-ne-sarrete-pas/ Tue, 10 Apr 2012 16:00:15 +0000 http://mer-littoral.eelv.fr/?p=2670 Dimanche 8 avril, Eva Joly s’est jointe à la manifestation contre les forages « off shore » en Méditerranée. Après un tour en bateau avec l’eurodéputé François Alfonsi, face au Fort de Brégançon, la résidence secondaire du candidat-président, elle a rejoint la plage et s’est exprimée face aux divers collectifs citoyens et associations qui ont organisé l’événement : Ligue pour la Protection des Oiseaux, Collectif 83, Greenpeace… ...]]>

Dimanche 8 avril, Eva Joly s’est jointe à la manifestation contre les forages « off shore » en Méditerranée. Après un tour en bateau avec l’eurodéputé François Alfonsi, face au Fort de Brégançon, la résidence secondaire du candidat-président, elle a rejoint la plage et s’est exprimée face aux divers collectifs citoyens et associations qui ont organisé l’événement : Ligue pour la Protection des Oiseaux, Collectif 83, Greenpeace…

« Je suis venue ici en tant que candidate à la présidentielle mais aussi en tant que citoyenne. On veut chercher les derniers barils d’hydrocarbures avec les risques que cela comporte en terme de marées noires et de pollutions, au mépris le plus complet de nos biens communs.

Si le président sortant s’est déclaré défavorable aux forages pétroliers en Méditerranée, c’est de façon in extremis : à croire qu’il a conditionné cette promesse électorale de plus à la formidable mobilisation citoyenne de ce dimanche. Nous ne pouvons nous permettre de manquer de vigilance.

Ce rassemblement est l’occasion de fêter une victoire militante et citoyenne. Les batailles écologistes n’en connaissent pas autant qu’il faudrait pour préserver notre magnifique territoire.

Certains permis de forage restent toujours d’actualité et la mobilisation ne doit s’essouffler sous aucun prétexte. Nicolas Sarkozy a le sens de l’opportunité, et ce qu’il appelle conviction s’apparente le plus souvent à un intérêt particulier. C’est le même homme qui a laissé Total se blanchir dans le procès Erika : on peut toujours s’attendre au pire. »

Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle

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Communiqué de presse : Eva Joly, « Total est responsable, Total doit payer » https://mer-littoral.eelv.fr/communique-de-presse-eva-joly-total-est-responsable-total-doit-payer/ Sat, 07 Apr 2012 18:38:29 +0000 http://mer-littoral.eelv.fr/?p=2667 Hier, l’avocat général en charge du procès de l’Erika a remis un document qui appelle à la cassation sans renvoi de l’arrêt condamnant Total pour « préjudice écologique ». La raison ? L'Erika a coulé dans une zone économique exclusive et battait pavillon maltais et non pas français. La condamnation serait donc injustifiée. Pour Eva Joly, candidate des écologistes: ...]]>
Hier, l’avocat général en charge du procès de l’Erika a remis un document qui appelle à la cassation sans renvoi de l’arrêt condamnant Total pour « préjudice écologique ». La raison ? L’Erika a coulé dans une zone économique exclusive et battait pavillon maltais et non pas français. La condamnation serait donc injustifiée. Pour Eva Joly, candidate des écologistes:
“Cette nouvelle est choquante. Certes, la France est victime du droit international qui protège les lobbies des armateurs et des pétroliers. Mais comment se défaire de l’idée que l’Etat français cherche à protéger son soi-disant fleuron industriel, lui qui a toujours cherché à éviter un procès à Total, lui qui a organisé les tractations du groupe pétrolier avec les parties civiles lésées.
 Arrêtons de protéger ces lobbies au détriment de nos propres territoires. La législation internationale dit que c’est le lieu du naufrage qui compte. Moi je vous dis que c’est le préjudice écologique qui compte. Ce sont nos côtes qui ont été touchées et c’est le droit de l’Etat côtier qui doit primer sur l’intérêt des pétroliers.
Il faut mettre un terme à cette machine infernale qui protège les plus grands pollueurs de cette planète au lieu de les faire payer. L’irresponsabilité organisée dans les zones économiques exclusives, c’est la même que dans les paradis fiscaux. Je ne veux plus qu’une entreprise française puisse se cacher derrière un pavillon de complaisance pour échapper à ses devoirs. J’en ai assez de voir Total échapper à ses responsabilités comme à l’impôt.
Nous savons tous quelle décision est la plus juste pour tous: Total est responsable et Total doit payer. »
Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle
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Communiqué de presse : Boues portuaires : d’autres voies que les rejets en mer sont possibles https://mer-littoral.eelv.fr/communique-de-presse-boues-portuaires-d%e2%80%99autres-voies-que-les-rejets-en-mer-sont-possibles/ Sat, 19 Nov 2011 23:51:20 +0000 http://mer-littoral.eelv.fr/?p=2257 Boues portuaires : d’autres voies que les rejets en mer sont possibles Communiqué de presse du 23 février 2010 ...]]>

Boues portuaires : d’autres voies que les rejets en mer sont possibles

Communiqué de presse du 23 février 2010

L’ensemble des ports, qu’ils soient militaires, de pêche, de commerce ou de plaisance doivent régulièrement draguer les boues qui s’accumulent et les rendent impraticables. Ces boues représentent des volumes considérables : entre 35 et 40 millions de m3 pour l’ensemble de la France métropolitaine ! 90 % de ces boues sont immergées. Or elles sont souvent contaminées, en particulier par les résidus de peinture et les métaux lourds, notamment le tri-butyl étain (TBT) qui perturbe la reproduction et la croissance des coquillages.

Aujourd’hui, malgré des normes qui fixent des seuils de contaminants à ne pas dépasser (mais qui le sont parfois), les perturbations sur l’environnement côtier et les pêcheries sont réelles. Les rejets en mer sont en contradiction avec la Directive cadre européenne sur l’eau de 2000 qui fixe à 2015 la date butoir pour la reconquête de la qualité de l’eau (des dérogations jusqu’à 2027 sont déjà prévues) et la Directive cadre Stratégie pour le milieu marin de 2008 qui vise le bon état écologique du milieu marin. Ces rejets sont également en contradiction avec le Grenelle de la Mer qui ambitionne notamment de protéger 20 % des eaux françaises (eaux territoriales et ZEE) d’ici 2020.

Pour les Verts, ces rejets dans les eaux côtières ne sont plus acceptables, qu’il s’agisse du clapage (rejet d’un seul tenant) ou même de la dispersion en mer ; il ne faut pas attendre et agir dès maintenant. Les Verts souhaitent donc :

- La transparence totale sur les études d’impact et analyses, avec mise en place de comités de suivi où associations et professionnels de la mer seraient partie prenante ;

- La modification des critères déterminant le caractère pollué ou non pollué des boues ;

- Le remplacement des rejets en mer par le traitement des boues, la valorisation de leur partie saine et le stockage contrôlé à terre des boues polluées le plus rapidement possible ;

- La création d’une taxe spécifique par bateau pour couvrir la totalité des frais liés au traitement des boues (les pêcheurs qui payent déjà des taxes sur le poisson débarqué pourraient en être exonéré) ;

- L’application des mêmes règles dans tous les ports, y compris militaires ;

- Une gestion exemplaire des ports régionaux, dans un objectif durable, avec en amont une lutte contre les pollutions marines et également l’arrêt de toute création ou extension de port de plaisance.


Les Verts
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Communiqué de presse : Algues vertes : l’État exonère les agriculteurs de leurs responsabilités https://mer-littoral.eelv.fr/communique-de-presse-algues-vertes-l%e2%80%99etat-exonere-les-agriculteurs-de-leurs-responsabilites/ Sat, 19 Nov 2011 23:45:18 +0000 http://mer-littoral.eelv.fr/?p=2255 Algues vertes : l’État exonère les agriculteurs de leurs responsabilités Communiqué de presse du 9 février 2010 ...]]>

Algues vertes : l’État exonère les agriculteurs de leurs responsabilités

Communiqué de presse du 9 février 2010

Le ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire, a annoncé vendredi un plan de lutte contre les algues vertes qui fait la part belle aux intérêts d’un certain type d’agriculteurs mais néglige l’intérêt collectif et les véritables enjeux à long terme.

Les Verts ne peuvent que constater le manque d’ambition des mesures proposées, qui relèvent d’une opération cosmétique pour « cacher ces algues qu’on ne saurait voir ».

D’abord, elles ne consistent qu’à corriger les effets les plus dramatiques d’une politique agricole ultra-intensive qui étouffe les territoires bretons, sans s’attaquer aucunement aux causes globales du phénomène. À défaut d’une action concertée à l’échelle de la Bretagne, il y a fort à parier que les dispositions prises en 2010 pour quelques baies devront être élargies dans 5 ans à de nouvelles baies et bassins versants. Les Bretons ne sont plus dupes des annonces vertueuses sur les prétendues interdictions d’augmentation des cheptels dans les « zones en excédents structurels » : promesses entendues 100 fois mais jamais respectées ! Sur pression du syndicat majoritaire et sur ordre du gouvernement, les préfets ne cessent de signer des dérogations…

Ensuite, en assumant à la place des agriculteurs l’essentiel des actions correctives, l’État permet à ces derniers d’éviter toute remise en cause et toute prise en charge des « externalités » de leurs pratiques. On est là bien loin des affirmations vertueuses du Grenelle de l’environnement, qui visait à obliger chaque acteur économique à anticiper les conséquences de ses pratiques au lieu de les rejeter sur les générations futures. Avec la mise en place d’unités de méthanisation du lisier et de compostage des algues, l’État prend dans les poches des citoyens pour permettre aux agriculteurs de ne faire aucun effort technique et continuer leur emballement suicidaire vers le gigantisme et l’aberration agronomique.

Le gouvernement rate une occasion de réformer une agriculture ultra-intensive qui détruit les sols, les eaux, la biodiversité, l’économie touristique et conchylicole côtière, la santé et le revenu des agriculteurs. La Bretagne a besoin d’une réforme en profondeur de son « modèle » agricole, bien au-delà des seuls bassins versants côtiers ! La disparition réelle et durable des algues vertes nécessite :
- une application enfin stricte et sincère des règlementations européennes et françaises,
- un plan pluriannuel de reconversion des élevages hors-sols (porcs et volailles) vers des pratiques plus durables (porcs sur paille, plein-air ou biologique ; volailles de qualité ou biologiques), de façon à permettre aux éleveurs de vivre décemment de leur métier et de ne plus être des salariés de l’industrie agro-alimentaire,
- un plan de reconversion de l’élevage laitier intensif vers des systèmes autonomes et économes (alimentation à base d’herbe, élevage biologique…),
- l’implication des citoyens et des agriculteurs respectueux de l’environnement dans la mise en œuvre du plan : aucune amélioration ne pourra être sérieuse si les savoir-faire des agriculteurs « durables » et des agriculteurs biologiques ne sont pas mutualisés et valorisés.

On ne fera pas évoluer l’agriculture en laissant de côté ceux qui ont pris de l’avance !

Les mesures annoncées n’abusent personne : ni l’appareil agro-industriel qui sait qu’il va pouvoir continuer comme avant, ni les citoyens qui savent que rien n’est résolu.


Les Verts
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Qualité des eaux de baignade en Mer https://mer-littoral.eelv.fr/qualite-des-eaux-de-baignade-en-mer/ Mon, 14 Nov 2011 17:01:10 +0000 http://mer-littoral.eelv.fr/?p=2084 Commission Mer et Littoral de EELV – Fiche Thématique - mars 2002     Cette fiche est issue du travail des militants d'Europe-Ecologie-Les Verts et a été validée par la Commission Mer et Littoral de EELV. Il ne s'agit néanmoins pas de la position officielle d'EELV sur le sujet. ...]]>

Commission Mer et Littoral de EELV – Fiche Thématique – mars 2002

 

 

Cette fiche est issue du travail des militants d’Europe-Ecologie-Les Verts et a été validée par la Commission Mer et Littoral de EELV. Il ne s’agit néanmoins pas de la position officielle d’EELV sur le sujet.


Etat des lieux

Données fournies par la direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales. Le souci est la protection de la santé publique. Dans les Départements littoraux, les cellules qualité des eaux littorales exercent des actions de police des eaux et de contrôle de la qualité du milieu récepteur.

Il est bien évident que le nombre de contrôles effectués par les DDASS sont insuffisants et que les germes pathogènes recherchés encore insuffisants pour garantir la qualité des eaux de baignade.

Les communes peuvent bénéficier d’aides financières de l’Agence de l’eau dans le cadre du VIIème programme d’interventions.

Le contrôle s’exerce conformément à la Directive Européenne n 76/160/EEC de décembre 1975.

Au cours des dix dernières années, il faut noter une amélioration certaine des points de surveillance (70% de points conformes en 1980 contre 94% en 1995)

Outre la qualité bactériologique des eaux de baignade, il existe des risques de contamination.

Les risques sont liés à des pollutions accidentelles liées à une déficience au niveau de l’assainissement, des risques liés à une pollution diffuse à distance ou à proximité des plages et toutes les pollutions non accidentelles car le milieu marin est un milieu récepteur d’un grand nombre de rejets urbains et industriels d’origine tellurique c’est à dire d’origine terrestre. On peut citer les rejets tels les rejets des stations d’épuration, les activités agricoles, les produits d’entretien des bateaux etc. Pour garantir la qualité des eaux de baignade et les usages liés à la conchyliculture, la surveillance des rejets urbains ne constitue qu’un point de surveillance et ceci n’est pas effectué toute l’année mais surtout en période estivale..

Il faut noter une disparité entre le Nord, la Manche et les côtes atlantiques et méditerranéennes.

 

Débat en cours, type d’évolution possibles et enjeux

L’insuffisance des moyens de collecte et de traitement des eaux usées ou pluviales est la première cause de pollution pour les baignages classées non conformes. Il faut ajouter aussi les problèmes liés à la sur-fréquentation, à la pollution issue du bassin versant, aux rejets des plaisanciers. Cependant les communes littorales refusent de plus en plus le label  “ pavillon Bleu ” pour créer un fanion bleu. Le pavillon bleu d’Europe est un label de qualité pour les plages et les ports de plaisance basé sur 4 familles de critères :

– La gestion de l’eau en ce qui concerne les eaux de baignade et le traitement des eaux usées.

– La qualité générale de l’environnement : urbanisme, équipements, gestion des déchets, paysage.

– Les initiatives en matière d’éducation à l’environnement.

– La gestion des déchets et la mise en place de la collecte sélective.

Donc l’attribution se fait sur de nombreux critères mais souvent les mesures sont réalisées un an ou deux avant l’année d’attribution du label et les communes préfèrent avoir un regard plus important sur ce label et c’est pour cette raison que certaines d’entre elles (côte méditerranéenne en particulier) boycottent le pavillon bleu pour créer le label bleu.

 

Prise de position proposée par la commission

La France ne communique pas les résultats des mesures de qualité d’eaux de baignade aux autorités Européennes.

Pourtant l’application des normes européennes pour la qualité des eaux de baignade risque de mettre la France dans une fâcheuse position.

Le label Pavillon Bleu est critiquable. Laissons les communes ou les agences de l’eau exercer un contrôle de la qualité des eaux de baignade. Cela est dans l’intérêt de la commune d’en être responsable.

Il faut aussi tenir compte du pavillon noir décerné sur des critères définis par la surfrider fondation Europe à 18 communes du littoral méditerranéen.

Il est nécessaire de définir des critères de pollution bactériologique et chimique pour améliorer la qualité des eaux de baignade et ceci toute l’année et non seulement pendant la période estivale. (pensons aux véliplanchistes et aux baigneurs téméraires)et hors saison estivale et œuvrons pour un développement durable du milieu marin avec une surveillance accrue des scientifiques à travers les réseaux de surveillance des niveaux de contamination dans les compartiments marins eau, sédiment et matière vivante.

 

Les acteurs de la société impliqués dans ce débat

Les collectivités locales, les habitants et les visiteurs (touristes), les pêcheurs et aquaculteurs, les plongeurs, les véliplanchistes.

 

Rédactrice de la fiche

Christine Sandel

EELV PACA

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Comment en finir avec la pollution par déballastage des résidus d’hydrocarbures (“ dégazages ”) https://mer-littoral.eelv.fr/comment-en-finir-avec-la-pollution-par-deballastage-des-residus-d%e2%80%99hydrocarbures-%e2%80%9c-degazages-%e2%80%9d/ Mon, 14 Nov 2011 16:58:10 +0000 http://mer-littoral.eelv.fr/?p=2076 Commission Mer et Littoral de EELV – Fiche Thématique - décembre 2001     Cette fiche est issue du travail des militants d'Europe-Ecologie-Les Verts et a été validée par la Commission Mer et Littoral de EELV. Il ne s'agit néanmoins pas de la position officielle d'EELV sur le sujet. ...]]>

Commission Mer et Littoral de EELV – Fiche Thématique – décembre 2001

 

 

Cette fiche est issue du travail des militants d’Europe-Ecologie-Les Verts et a été validée par la Commission Mer et Littoral de EELV. Il ne s’agit néanmoins pas de la position officielle d’EELV sur le sujet.


 

Etat des lieux

La convention internationale MARPOL pour la prévention de la pollution par les navires a établi des règles strictes interdisant le rejet en mer d’hydrocarbures et autres substances polluantes.

En application de cette convention, les navires doivent tenir à jour un “ registre des hydrocarbures ” et un “ registre des déchets ”, sur lesquels doivent être indiqués les lieux et dates des rejets, que ceux-ci soient effectués à la mer pour les matières autorisées (déchets secs non polluants, eau contenant moins de 15 parts pour mille d’hydrocarbures après passage dans un appareil appelée “ séparateur des eaux mazouteuses ”), soit effectués au port pour les déchets dont tout rejet en mer est interdit.

La même convention prévoit que les Etats doivent prendre toutes dispositions pour que les ports mettent à la disposition des navires des équipements de réception à prix peu élevé et incitatif. La convention Marpol propose aux Etats de subventionner éventuellement ces équipements.

En fait beaucoup de ports sont dépourvus des équipements voulus, et lorsque les facilités nécessaires existent, elles sont parfois très chères, et souvent non disponibles 24h/24 et 7 jours/7.

Par certains côtés, on peut donc dire que les ports (et donc les Etats qui les abritent), au lieu d’inciter les navires à se débarrasser de leurs déchets au port, les incitent à les jeter à la mer.

En ce qui concerne les rejets mazouteux, le terme “ dégazage ” généralement utilisé est impropre. Les pétroliers modernes sont construit selon des normes prévues par Marpol qui permettent d’éviter les rejets à la mer des résidus de nettoyage des cuves, pratiqués il y a encore peu de temps. En fait les principales pollutions sont dues aux rejets de résidus liés aux moteurs de propulsion. La quantité de résidus liée à un moteur donné est d’ailleurs connue, et on trouve dans la convention Marpol une formule mathématique qui permet de la calculer.

Débat en cours et analyse critique

La France vient enfin de se rendre compte (en partie grâce à notre action) qu’elle n’est pas en accord avec la convention pour les moyens dans les ports.

Ceux-ci devraient, en principe, être mis aux normes Marpol. Et une loi a été votée par le parlement, réprimant les capitaines qui n’auraient pas déballasté les résidus du navire avant l’appareillage. Mais on peut se poser des questions sur l’efficacité de cette loi, dans la mesure où rien dans le texte n’oblige les directeurs des ports à se mettre en conformité.

Par ailleurs, la présence dans les ports d’un nombre suffisant d’inspecteurs qualifiés, qui contrôleraient systématiquement le registre des hydrocarbures, qui en vérifierait la véracité, qui feraient la comparaison entre les chiffres indiqués et les quantités de déchets produits par le moteur en fonction de sa puissance, permettrait d’éviter toute pollution par les navires qui auraient été ainsi contrôlés.

Enfin, pour une lutte efficace contre ce type de pollution, une répression suffisamment importante et correctement ciblée est nécessaire. Or, actuellement, par la loi de 1983 réprimant la pollution par les hydrocarbures, seul le capitaine du navire est considéré comme pénalement responsable. Ce texte prévoyait des amendes de 1 million de francs, somme énorme pour un capitaine (surtout si, comme c’est le cas sous pavillon de complaisance, son salaire est du niveau d’un ouvrier français), mais somme dérisoire pour le donneur d’ordre. Le parlement, sur proposition du député de Concarneau Le Bris, vient de modifier cette loi, en renforçant la répression, par le doublement de l’amende et le triplement de la peine de prison prévue. Malgré les interventions des députés Verts qui ont suivi le dossier, l’armateur et le donneur d’ordre ne sont toujours pas en première ligne, et cette augmentation de la répression ne changera rien.

 

Position officielle des Verts sur ce sujet

Dans les “ 25 propositions pour en finir avec les Erika ”, les Verts réclament la mise en cause de la responsabilité environnementale (civile et pénale) des donneurs d’ordre.

Or, dans son état actuel, le droit français ne permet pas de répondre à cette exigence. La loi n°83-583 du 5 juillet 1983 réprimant la pollution par les navires présente en effet deux lacunes majeures.

Ce texte ne permet pas d’engager la responsabilité pénale des véritables donneurs d’ordre et notamment des affréteurs. La loi engage à titre principal la responsabilité pénale du capitaine et permet tout au plus de mettre les amendes à la charge de l’exploitant ou du propriétaire du navire ; “ compte tenu des circonstances de fait, et notamment des conditions de travail ” du capitaine. L’engagement de la responsabilité du capitaine à titre principal est sans lien avec la responsabilité réelle du capitaine. Le propriétaire de la cargaison (qui a choisi le navire, et par conséquent l’armateur et le capitaine), l’opérateur, l’armateur, le propriétaire du navire, sont sans aucun doute mieux adaptés pour représenter “ le navire ”.

Les Verts demandent donc la révision de la loi du 5 juillet 1983 pour que la responsabilité pénale et civile des vrais donneurs d’ordre soit engagée. La loi doit préciser que l’engagement de cette responsabilité doit aller jusqu’à la prise en charge intégrale par les affréteurs du coût de remise en état des milieux naturels affectés par les pollutions.

D’autre part, tout navire ayant l’intention d’entrer dans les eaux territoriales françaises, soit pour transit, soit pour escale, devra fournir aux services de sécurité une attestation d’un organisme bancaire ou d’assurance précisant que celui-ci se porte garant en cas de dommages causés par une pollution marine dus aux hydrocarbures ou aux marchandises transportées. En cas de transport d’hydrocarbures, le garant devra obligatoirement être le propriétaire de la cargaison. En cas de sinistre, l’organisme qui s’est porté garant du navire pourra être tenu pour pénalement responsable au même titre que le propriétaire, l’armateur ou l’affréteur du navire.

Par ailleurs, Les Verts demandent que soit assurée dans les ports la réception à faible prix des résidus d’hydrocarbures de propulsion pour tous les navires, la réception systématique des résidus de nettoyage des cuves pour les navires-citernes, le contrôle systématique des indications portées sur le registre des hydrocarbures pour vérifier s’il n’y a pas eu dégazage en mer, la mise en cause pénale, par modification de la loi de 1983 des autorités portuaires qui auraient contribué, par leur négligence, à une pollution de la mer.

 

Les acteurs de la société impliqués dans ce débat

Armateurs (représentés par Comité Central des Armateurs de France, CCAF)

AFCAN (Association Française des Capitaines de Navires)

Agents maritimes

Autorités portuaires

 

Rédacteur (s) de la fiche

Jean-Paul Declercq

EELV Pays-de-la-Loire

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Note de cadrage sur la politique maritime et littorale pour le Projet 2012 (sept. 2010) https://mer-littoral.eelv.fr/note-de-cadrage-sur-la-politique-maritime-et-littorale/ Fri, 04 Nov 2011 15:50:37 +0000 http://mer-littoral.eelv.fr/?p=2045 (Commission Mer et Littoral des Verts) 12 septembre 2010       La France est un pays peu tourné vers la mer malgré la longueur de ses côtes et l'étendue de sa Zone Économique Exclusive (la deuxième au monde). Pourtant, dans un contexte de pressions croissantes (densification des populations et des activités sur le littoral et la mer côtière) et de bouleversements climatiques (élévation du niveau de la mer), de nombreux enjeux s'y concentrent : milieux fragiles et à forte biodiversité, exploitation de ressources halieutiques en sursis, trafic maritime intense et parfois dangereux, pollutions marines ou côtières, tendance à la ségrégation sociale entre le littoral et l’arrière-pays… ...]]>


(Commission Mer et Littoral des Verts)

12 septembre 2010

 

 

 

La France est un pays peu tourné vers la mer malgré la longueur de ses côtes et l’étendue de sa Zone Économique Exclusive (la deuxième au monde). Pourtant, dans un contexte de pressions croissantes (densification des populations et des activités sur le littoral et la mer côtière) et de bouleversements climatiques (élévation du niveau de la mer), de nombreux enjeux s’y concentrent : milieux fragiles et à forte biodiversité, exploitation de ressources halieutiques en sursis, trafic maritime intense et parfois dangereux, pollutions marines ou côtières, tendance à la ségrégation sociale entre le littoral et l’arrière-pays…

 

Le développement durable de ces espaces côtiers et marins, qui passe par la protection des écosystèmes, la cohabitation et la pérennité des activités économiques et le maintien de la cohésion sociale, doit être un axe majeur de la campagne des écologistes pour les élections de 2012, alors que la législation en la matière pourrait évoluer à cette période avec les conclusions du Grenelle de la Mer.

 

Si la majorité des propositions sur cette thématique concerne le chantier 1 (réduction de l’empreinte écologique), les autres chantiers sont également abordés.

 

 

 

 

Chantier 1 : Réduction de l’empreinte écologique

 

Afin de réduire l’empreinte écologique, particulièrement prégnante sur le littoral, plusieurs chantiers pourraient être ouverts.

 

Depuis de nombreuses années déjà, le développement massif d’algues vertes, en particulier en Bretagne, fait l’actualité. Si l’apport de nitrates, en grande partie d’origine agricole, en est la cause, d’autres pollutions menacent la qualité des eaux côtières. Des mesures spécifiques doivent être prises pour lutter contre les pollutions terrestres (agriculture productiviste, emploi de phytotoxiques par les collectivités et jardiniers amateurs, manque de stations d’épuration…) ou celles liées à l’activité portuaire (généralisation des installations de traitements des eaux noires et grises, interdiction stricte des rejets pollués en mer…). Il en va de la conservation de la biodiversité marine et côtière et de la survie de l’ostréiculture.

Le virus touchant actuellement les naissains d’huîtres, et qui reste à ce jour d’origine inconnu, montre la fragilité de ce type d’activité. Il conviendra de favoriser la production de juvéniles au bénéfice du repeuplement ou de l’aménagement des zones de pêche. Le principe de précaution doit être appliqué pour les huîtres triploïdes, issues d’une manipulation chromosomique, avec a minima une transparence sur les recherches menées, la production et la commercialisation de ces bivalves qui pourraient coloniser les élevages naturels et le milieu maritime.

 

L’avènement d’une pêche durable passe par le maintien des pêcheurs artisans et de la petite pêche tout en préservant la biodiversité halieutique. Pour cela, différentes mesures peuvent être prises afin de limiter le pillage des océans, notamment dans les pays du Sud, de favoriser la diversification des revenues pour les pêcheurs, l’amélioration de la sélectivité des engins de pêche et les économies d’énergie, la sécurité en mer, les circuits courts de commercialisation, la traçabilité et l’étiquetage des produits de la pêche, l’éducation du public à une consommation halieutique plus éco-responsable…

 

L’une des voies possibles pour limiter le développement du fret routier et son impact environnemental, outre le ferroviaire, est de promouvoir le cabotage par la mise en place « d’autoroutes de la mer ». Même si le terme n’est pas heureux, il permettrait de rentabiliser le transport maritime, en particulier en Outremer. Le développement soutenu du cabotage dans les ports secondaires permettrait également d’y créer activités économiques et emplois.

 

En matière d’aménagement du territoire, les littoraux doivent faire face à l’étalement urbain et à la pression foncière qui entraînent l’artificialisation du trait de côte, des problèmes de mixité sociale (populations moins aisées reléguées loin à l’intérieur des terres), la détérioration des écosystèmes littoraux et des patrimoines naturels et culturels littoraux. La loi « littoral », souvent bafouée par le mitage des paysages côtiers, doit être respectée à la lettre, quitte à entraîner la destruction de bâtiments illégalement construits. Les outils de planification territoriale (schémas régionaux d’aménagement, SCoT…) doivent servir à limiter l’urbanisation et l’artificialisation sur le littoral (habitat, zones commerciales, aménagements de plage, infrastructures censées limiter l’érosion côtières, souvent inutiles et coûteuses) en préservant les espaces naturels et agricoles et en favorisant la densification des bourgs, en particulier rétro-littoraux. Ces documents doivent également prendre en compte les risques d’érosion côtière et de submersion marine et faciliter la généralisation des Schémas de Prévention des Risques dans les communes littorales. Le Conservatoire du littoral doit avoir les moyens de son ambition (tiers sauvage) et les autres espaces protégés doivent être développés (PNR, AMP, trames bleues…). Certains écosystèmes dégradés nécessiteront une restauration rapide, en particulier en milieu récifal.

Le tourisme littoral est surtout synonyme de pression sur le milieu et de « bétonnage des côtes ». La politique du tout-tourisme est à proscrire (arrêt de la construction de nouveaux ports de plaisance) et de nouvelles pratiques à développer et à accompagner. La navigation collective (co-propriété ou co-location, systèmes de location pour tous, écoles de voile…) est ainsi à développer, tout comme l’éconavigation. Les structures d’hébergements accueillant les catégories sociales les plus défavorisées ou les saisonniers (campings encadrés et centres de vacances pour enfants), qui dans de nombreux secteurs sont en voie de disparition, devront être aidés en priorité. Une capacité d’accueil des villes côtières, et particulièrement des stations balnéaires, pourra néanmoins être définie pour limiter l’empreinte écologique du tourisme de masse dans certains secteurs.

Chantier 2 : Economie

 

Dans les régions littorales, alors que nombreuses villes portuaires sont particulièrement touchées par la crise, la conversion écologique de l’économie passe notamment par le développement des énergies marines renouvelables. Ce secteur économique, si spécifique, n’en est aujourd’hui qu’à ses balbutiements en France. Pourtant tous les experts s’accordent pour montrer le potentiel en termes de capacité énergétique et d’emploi. Or en la matière, il n’existe aucune réelle planification nationale et les investissements sont limités. Dans plusieurs pays européens, une filière industrielle innovante et à forte valeur ajoutée est en train de se créer ; la France, comme autrefois avec l’éolien et le solaire, est à la traine…

 

D’autres secteurs économiques peuvent participer à la mutation écologique nécessaire. Ainsi, la filière de la construction navale, moribonde à l’exception des chantiers de St-Nazaire, pourrait progressivement se reconvertir vers la destruction et le recyclage d’ancien bateaux, là où les infrastructures portuaires sont adaptées (Bordeaux, Brest…). L’éco-conception de navires est également un secteur d’avenir.

 

Ces nouvelles activités, comme les filières plus anciennes, doivent pouvoir cohabiter sur le littoral et dans la mer côtière. Pour limiter les conflits d’usage, une démarche de Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC) doit systématiquement être mise en place en privilégiant la concertation entre les différents acteurs (professionnels, habitants, collectivités locales).

 

 

Chantier 3 : Vivre-ensemble

 

Sur le littoral, le « vivre-ensemble » est souvent difficile en raison d’une balnéarisation des communes côtières (développement des résidences secondaires et des hébergements pour touristes) qui chasse progressivement les populations les plus jeunes et modestes. L’accès au logement n’est plus possible et ces personnes, travaillant pourtant sur la côte, sont obligés de s’installer loin à l’intérieur des terres, entraînant des problèmes de transport et la multiplication des infrastructures routières.

 

Afin de limiter ce phénomène récurent sur l’ensemble des côtes françaises, il conviendrait, au-delà du simple respect de la loi SRU par les communes, de prendre plus systématiquement en compte cette évolution dans les documents prospectifs et de définir une stratégie par bassin de vie (densification de l’habitat, développement des pôles urbains rétro-littoraux…). Des Etablissements Publics Fonciers pourront être créés pour limiter la spéculation foncière en mutualisant les moyens financiers des collectivités locales pour l’acquisition de terrains et la construction de logements sociaux et pour préserver des héritages maritimes bâtis menacés. Ce patrimoine spécifique, bâti comme immatériel, support de l’identité des régions littorales, doit en effet être mis en valeur et protégé afin de le transmettre aux générations futures.

 

 

Chantier 5 : Transnational

 

Au niveau international, la France a un grand rôle à jouer pour impulser des avancées majeures dans le droit international de la mer :

reconnaissance du préjudice écologique (marées noires), modification des normes de sécurité maritime (double-coque….), des normes sociales, préservation de la biodiversité des espaces maritimes (en lien avec l’exploitation des ressources minières sous-marines), lutte contre les pavillons de complaisance….

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