Eva Joly répond à l’Association des stagiaires de la fonction publique

Association des stagiaires de la fonction publique

Madame, Monsieur,

Je vous remercie de votre interpellation, qui me permet de préciser ma position sur le statut des stagiaires. Je place l’insertion professionnelle de la jeunesse au coeur de mon projet pour 2012. Dans ce cadre il importe de revoir le dispositif des stages, outil pédagogique qui concerne plus d’un million de personnes par an mais qui est largement dévoyé aujourd’hui.

Je prends bonne note de vos propositions concernant la publicité des offres de stage, l’évaluation systématique du stage par le stagiaire et l’évaluation du nombre de stagiaires. Ces propositions constituent cependant le minimum minimorum : l’évaluation devrait déjà être systématique, et le nombre de stagiaires doit déjà être mentionné sur un registre annexe au registre des salariés. Je souhaite que le nombre de stagiaires soit plafonné et clairement indiqué dans dans les rapports annuels des entreprises.
Enfin, le secteur public doit devenir exemplaire en matière de droit du travail.

Mais concernant la question des stage il faut aller largement au-delà. Comme j’ai pu l’expliquer récemment, notamment au collectif Génération Précaire, je suis pour une régulation de ces stages, ce afin de leur redonner leur pleine valeur pédagogique tout en assurant qu’ils ne concurrencent pas l’emploi.
Cette régulation passe par l’application du droit du travail et la protection sociale et une gratification portée à au moins 50% du SMIC. Ainsi le dispositif sera ouvert même à ceux qui ne peuvent bénéficier du soutien de leurs parents.
L’inspection du travail sera également mobilisée pour lutter contre les faux stages emplois déguisés.

C’est à ces conditions que nous referons du stage l’outil pédagotique qui favorise l’insertion professionnelle pour tous.

En espérant avoir répondu à vos interrogations, je vous prie d’agréer mes salutations sincères.

Eva Joly

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