Energies marines renouvelables – Le site de la commission mer et littoral https://mer-littoral.eelv.fr Tous les textes et l'actualité de la commission mer et littoral EELV Tue, 06 Mar 2018 13:21:49 +0100 fr-FR hourly 1 Atelier les énergies marines renouvelables / JDE 2010 https://mer-littoral.eelv.fr/atelier-les-energies-marines-renouvelables-jde-2010/ Sat, 19 Nov 2011 23:56:03 +0000 http://mer-littoral.eelv.fr/?p=2261 Atelier énergies marines 19 août 2010

 journées d’été Verts/Europe Ecologie à Nantes

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Les énergies marines renouvelables : de nouvelles perspectives pour les régions littorales ?

(co-organisé avec la commission énergie des Verts)

 

A l’heure où les énergies fossiles s’épuisent, le développement attendu des énergies marines pourrait permettre aux régions littorales d’atteindre leur autonomie énergétique, à condition qu’elles n’empiètent pas sur le milieu et se fasse en concertation avec les usagers de la mer, sans s’affranchir des nécessaires économies d’énergie.

 

Animateurs : Christian Bucher et Antoine Bonduelle (commission Energie)

Intervenants :

Christophe Le Visage, Ancien Chargé de mission au Secrétariat Général de la Mer

Philippe Gouverneur, Directeur d’ENERTRAG, Syndicat des Energies renouvelables

Gérald Hussenot, Secrétaire général du Comité régional des pêches de Bretagne et Violaine Mérrien, chargée de mission pour les énergies de la mer

 

Présents : Janick Moriceau, Christian Bucher, Guillaume Marie, François Billet, Edwige Fadeieff, André Moisan, Patrick Goalic, Christine Sandel de la commission mer + 50 personnes.

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Présentation de l’atelier par Christian Bucher, Attaché du groupe des élus Verts de Brest.

 

Christophe Le Visage (ancien Chargé de mission au Secrétariat Général de la Mer) :

 

Il rappelle que des masses d’énergie considérables sont d’origine solaire (avec importante variation), gravitationnelle, géothermique et sismique.

 

Il indique que les Energies marines peuvent contribuer aux besoins de l’humanité.

 

Eolienne: sur le bord de la mer, en mer (implanter dans le sol de mer, sans grosse difficulté techniques), vagues, houles (difficiles à exploiter), courant (mais très lent), énergie chimique (sel transformé en eau salée), énergie thermique (solaire chauffe l’eau, couche de surface) => Pompe à chaleur eau-eau (source froide, source chaude), Machine thermique entre 2 couches de T° différentes

 

Il insiste sur le contenu énergétique de l’océan : énergie exploitable de 120 000 Térawattheures[1] renouvelables par an, ce qui correspond à un très fort potentiel énergétique, de l’ordre de grandeur des besoins de l’humanité en énergie primaire. Et sources d’énergie pas forcément intermittente.

 

Dans les énergies marines renouvelables, on peut distinguer l’Energie mécanique : vents, houle, courants, énergie osmotique (eau douce / eau de mer)

 

Il note les problèmes des vagues et houles qui fournissent une énergie mais difficile à capter et celui de l’acheminement de l’énergie entre mer et terre : pas forcément au même endroit => transport de l’énergie, transport d’hydrogène (même en pleine mer).

 

Enjeux environnementaux sont importants avec une compétition pour l’espace maritime entre différents acteurs (pêcheurs…)

 

 

La France dispose d’un grand potentiel :

–        11 millions km² (territoire maritime français)

–        de savoir faire,

–        mais de peu d’investissements publics.

Il regrette que sur l’évolution terrestre il n’y ait pas de débat véritable, quelques acteurs mobilisent le discours et pas de planification nationale.

Il souligne le captage des subventions au profit des pêcheurs dans la loi de modernisation agricole.

Il demande une étude d’impact sur des utilisations industrielles (pas forcément négative), et compétition d’usage.

 

Potentiel industriel très importante (potentiel d’exploitation off-shore, électrique) mais peu d’investissement publique. Evolution législative très lente et sans grande vision et sans débat national. Débat monopolisé par quelques grands acteurs.

 

 

Philippe Gouverneur (Directeur d’ENERTRAG France, Syndicat des Energies renouvelables) :

 

Promoteur du projet de Parc éolien Velette sur mer (lauréat d’un appel d’offre). Il rappelle toutes les péripéties de ce projet seul retenu par le gouvernement en 2004. Il indique qu’une autorisation a été accordée en 2008, aussitôt attaquée en recours administratif par des riverains, malgré les budgets déjà prévu

Il dénonce le Mascarade de l’urbanisme en mer et les querelle entre ministères.

 

Eolien off shore :

Un permis pour 100 mégawatts non construits et un appel d’offre avec un zonage prévu pour septembre 2009. La pondération des critères n’a pas été faite entre les différents sites.

Le ministère trépigne pour avoir les zonages (10 sites propices en septembre 2010)

 

Objectif 2020 : 6 000 MW off shore (mal parti)

600 éoliennes marines (400 en métropole et 200 à la Réunion) pour 3 000 MW prévues prochainement, 400 en hydrolien, 200 en thermique, 200 en hydromoteur ?

Les Allemands en sont à 25 000 MW avec une priorité sur l’éolien offshore. Les Anglais tout autant.

Le premier parc danois date de 1991. Les impacts tant redoutés ne sont pas là : sur les oiseaux, sur la pêche, l’impact sur les courants, sur la biodiversité avec l’ensouillement des câbles. Au contraire on constate un renouvellement rapide des micro-organismes marins sur les sites.

Pas d’impacts mais il faut examiner chaque site isolément.

Parc éolien du Danemark a 20 ans avec néanmoins quelques problèmes : champ électromagnétique des câbles, oiseau déchiquetés et poissons qui ne grossissent

+ Pb aux niveaux des courants, recolonisations des espaces par des micro-éléments. On craint que les

 

KWh off-shore plus cher que l’éolien kWh (16/18 ct/kWh contre 8ct/kWh).

On se fait des illusions sur les délais. En 2020, la prévision de 6000 Mégawatts ne pourra être atteinte. Entre la Commission de débat public, les tergiversations du gouvernement pour les prix, le financement,  les projets qui subiront des recours (2 ans de TA, puis appel ou cassation plus trois ans) etc….Philippe Gouverneur n’est pas optimiste car pas d’expérience contrairement aux autres pays européens.

 

 

Violaine Merrien (secrétaire du Comité régional des pêches, chargée de mission pour les énergies de la mer) :

 

Elle indique que 10 comités locaux des pêches existent en Bretagne. Elle souligne qu’il n’y a pas  de position doctrinale de la part des pêcheurs . « Il faut savoir où on va : pas de fil rouge ».

Stratégie régionale en Bretagne : 3 projets de zones différentes de parcs éoliens en baie de St Brieuc, zone d’arts traînants (à horizon 2015 – 2016).

 

Extraits de son intervention

Implication des pêcheurs dans les énergies marines.

Pêche bretonne: pêche côtières. Espace très occupés par les pêcheurs, donc problème d’intégration des éoliennes.

Deux projets d’hydroliennes à Paimpol et St Malo. Cela impacte le secteur énergétique et le secteur des pêches en pleine restructuration. 80% des bateaux pêchent dans les 12 miles ; espace très utilisé par de nombreux professionnels. C’est l’enjeu spatial qui est le point fondamental à résoudre et qui va conditionner l’enjeu économique sur les captures.

Enjeu sécurité : danger pour les activités aux arts traînants à cause du câblage. Pas d’opposition systématique mais les pêcheurs ont des exigences. . Honnêteté de la part des professionnels et des investisseurs. La concertation est mal menée : rupture entre les pêcheurs et les développeurs. Il faut intégrer les professionnels pour connaître les impacts. Mobiliser les connaissances du milieu et sur les éventuels impacts qui pourraient arriver.

Proposition de mesures compensatoires : développement de récifs artificiels pour les ressources halieutiques ; compensations collectives pour les préjudices sur la filière (réensemencement, suivi de gestion des stocks). Développer des synergies entre ces deux activités concurrentielles.

Retour d’expérience sur Bréhat : 4 Hydroliennes sur zone de crustacés.

 

Antoine Bonduelle (commission nationale énergie des Verts) :

Il insiste sur l’importance des enjeux et sur la nécessité d’une mobilisation des élus locaux. Il propose la création d’une une régie interrégionale de production d’électricité afin que les grandes entreprises ne s’emparent pas des projets.

 

Le 100% ENR n’est qu’un défit d’ingénieur. C’est à notre porté ! Dans les 10 ans à venir, on est face à une politique industrielle de l’Union Européenne qui est la plus ambitieuse depuis longtemps. De l’ordre de grandeur du programme nucléaire français. Dans les autres pays européens, 2x le programme nucléaire français. On tue l’idée que le nucléaire est pour toujours. Oui on peut faire autrement. Energie grise acceptable.

L’Etat, contrairement à l’Espagne ou l’Allemagne, pense que les choix du passés sont des choix non discutables et sont cruciaux. Les citoyens vont payer pour des lignes neuves avec les nouvelles centrales nucléaires.

 

Christophe Le Visage :

Il regrette l’absence de  stratégie (une stratégie nationale est pourtant indispensable). A l’éolien posé il préfère l’éolien flottant. « Partir de la mer, aller en mer au-delà le l’horizon, viser grand ».

 

Janick Moriceau :

Développement à court terme, il faut fiabiliser les zones. Besoin d’avoir un schéma de développement éolien. Chaque région a besoin du temps de débat. Il faut prendre les choses en main et pas seulement dans les mains de l’Etat. Nous avons besoin d’être présents dans les espaces de dialogue.

 

Conseiller Régional de Haute Normandie :

Il y a un vrai besoin d’une vision régionale ou interrégionale. Il se dit inquiet sur l’attitude sur les grands groupes d’investisseurs.

Il souligne le besoin d’investissements coopératifs comme dans les centrales terrestres.

 

Brigitte Bornemann – Blanc (agence E3B):

              Elle est satisfaite de voir un parti, comme celui des Verts, s’engager sur ce sujet. Elle rappelle que Le Blog des énergies de la mer (régulièrement actualisé) qu’elle anime est gratuit et accessible

http://energiesdelamer.blogspot.com/

 

Des ateliers seront organisés dans les régions les 18 et 19 octobre prochains par l’Association européenne des énergies marines.

 



[1]              Un térawattheure = 1012 wattheures, soit 1 000 milliards de wattheures

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