Atelier Pêche durable / JDE 2010
Atelier « pêche durable » août 2010
journées d’été Verts/Europe Ecologie à Nantes
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Pêche Durable, la quête du Graal ? Des AMAP pêche peuvent-elles y contribuer ?
Le film Océans a récemment mis en exergue les richesses fabuleuses de la mer et les dangers que la pêche fait peser sur elles. Cette activité en crise depuis 20 ans reste vitale pour de nombreuses populations littorales. A l’heure où une nouvelle politique se met en place en Europe, une pêche durable peut-elle voir le jour et comment y parvenir, notamment grâce aux AMAP ?
Animatrice : Janick Moriceau
Intervenants :
André Forest, IFREMER Nantes Département écologie § modèles halieutiques
Philippe Favrelière, Collectif Pêche et Développement
Présents : Janick Moriceau, Michel Daverat, Guillaume Marie, Edwige Fadeieff, Christine Sandel, Françoise Alamartine de la commission mer + 15 personnes dont J-Yves Wegner (AMAP poissons sud Landes), Philippe Durand (AMAP poissons 44), Jean-Philippe Brothier (inter-AMAP poissons La Rochelle), Philippe Vrand (AMAP poissons Nantes avec l’île d’Yeu), Sophie Sury Présidente du syndicat d’ostréiculture traditionnelle de l’île de Ré et Poitou Charentes.
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Les fichiers « Power Point » des interventions seront envoyés sur la liste de discussion de la commission.
André Forest, IFREMER Nantes Département écologie § modèles halieutiques :
Intervention faite avec un power point intitulé : « pêche durable, la quête du Graal » dans lequel il expose la production mondiale de capture de la pêche (90 millions de tonnes depuis le milieu des années 80, avec 7 millions de tonnes de rejets) , ainsi que l’état des stocks.
Actuellement, même en augmentant la pression de la pêche, on diminue les captures. Il faut :
1) maîtriser l’effort de pêche
2) intervenir sur la taille des captures pour préserver les juvéniles
stocks en très mauvais état : dorade rose, empereur (pêche fermée aujourd’hui) , anchois (s’améliore), anguilles, thon rouge, certains requins et raies.
stocks en bon état : sardines, harengs, bars, rougets barbets, lieus noirs, langoustines (souvent), tourteaux, céphalopodes, homards.
Stocks surexploités : morues (la capture diminue au détriment des harengs), merlus, églefins, merlans, grenadiers, juliennes, dorades, maquereaux, baudroies, soles, araignées, langoustines (parfois).
Constat : les captures de juvéniles sont très importantes, les capacités de capture trop grandes, les stocks trop bas, les droits d’accès mal régulés, avec une efficacité des navires qui ne cesse d’augmenter. Mise en péril de l’activité de pêche elle-même, également impactée par des prix bas du poisson et un coût de l’énergie important.
Impacts physiques sur le fond des rejets ; impact sur les mammifères marins, sur le fonctionnement même de l’écosystème.
La biomasse augmente en climat chaud, mais la pression de la surpêche fait diminuer le stock.
Mise en place de naissains à partir d’écloseries. Développement de l’aquaculture off-shore.
Bilan de la PCP très mitigé :
– divergence dans les objectifs entre états
– divergence d’intérêt entre les professionnels
– conditions d’accès aux ressources mal contrôlées
– insuffisance des bases scientifiques d’aide à la décision
– déficit d’application des mesures
– davantage de stocks en déclin qu’en reconstitution
Les raisons d’espérer :
– les acteurs sont plus sensibles sur la gestion et l’environnement
– vision plus globale
– mise en œuvre d’outils de gestion
– meilleure concertation entre les acteurs (Comités Consultatifs Régionaux)
– meilleure application des règles de gestion
Il faut diminuer la pression globale de la pêche, le nombre de navires et la durée de pêche, avec une meilleure sélectivité des engins.
Diagrammes présentés sur la sole, le merlu et la langoustine.
Philippe Favrelière, du Collectif Pêche et Développement :
Site internet du collectif pêche et développement, du comité des pêches du Guilvinec et Encre de mer en Paca à voir.
Il nous expose les principales zones de pêche et d’aquaculture dans le monde (voir également le Power Point), ainsi que le chiffrage du commerce mondial de produits halieutiques (année 2008) et l’évolution de la consommation de poisson comparée à la viande.
La consommation moyenne en France est de 35 kg par an et par personne (16 kg en moyenne en Europe).
Plusieurs interventions sur les AMAP poissons et en particulier de Philippe Vrand de Nantes, qui a constitué un GIE pour faire une inter-AMAP avec 4 pêcheurs de l’île d’Yeu depuis septembre 2009.
Cette livraison représente 20% de la production d’un bateau, et le coût pour les familles de 8 à 10 euros le kilo de poisson, quel qu’en soit l’espèce (100 colis de 3 kg livrés sur des lieux différents). Expérimenté depuis mai et juin 2010 : pour l’instant une seule livraison par mois, mais ils n’en sont qu’au démarrage du projet. Il y a plus de demandes que de colis disponibles ! Une distribution par semaine est envisagée par bateau sur 9 mois dans l’année.
Une charte « nature § progrès » est à élaborer. Il faut tenir compte des aléas de l’état de la mer.
Le bilan est positif : soutien de la communauté de pêcheurs, fraîcheur du poisson, engagement « pêche durable » du pêcheur par rapport au prix.
Intervention de Sophie Sury Présidente de l’association nationale d’ostréiculture traditionnelle (exerce sur l’île de Ré).
Il est important de dégager une position commune d’Europe Ecologie / Les Verts sur l’avenir de l’ostréiculture traditionnelle. Pour cela il est décidé d’organiser une réunion thématique à Arcachon dans la 2ème quinzaine d’octobre 2010. Michel DAVERAT se propose de l’organiser et de trouver les intervenants professionnels et scientifiques.