Quelques questions que Stéphane pourra aborder, sans parler des autres réponses qu’il essaiera de vous fournir :
1 – Les effets de la loi Alur sont-ils écologistes ?
2 – La loi va t-elle être efficace ?
3 – Les écologistes ont-ils plombé la construction de logements comme il est sans cesse répété dans les media ?
Les élus d’Europe Ecologie-Les Verts, en charge du logement dans de nombreuses collectivités, se sont exprimés au Congrès de l’USH à Lyon. Ils définissent une politique du logement d’intérêt général en plusieurs piliers :
1- La production de logement accessibles à tous, avec la question du foncier, des coûts de production, l’hébergement, l’encadrement des loyers à partir des observatoires locaux des loyers,
Sur la question cruciale du foncier, selon Marie-Odile Novelli, vice-présidente à l’habitat et aux solidarités de la région Rhône Alpes, « l’Etat doit trancher son injonction contradictoire: libérer du foncier de l’Etat à bas couts pour le logement social ou vendre au meilleur prix son patrimoine: Bercy ne doit pas être l’arbitre final! ».
Pour Colette Charriau, vice-présidente à l’habitat de la région PACA, « les établissements publics fonciers sont de bons outils. Ils doivent garder leur indépendance financière avec la Taxe Spéciale d’Equipement (TSE) qui ne doit pas être transformée en dotation de l’Etat ».
De l’hébergement au logement : Pour libérer les places d’hébergement et offrir un logement aux ménages hébergés ou prioritaires au DALO, selon Emmanuelle Cosse, vice-présidente au logement de la région Ile de France, « il faut produire plus de logements très sociaux et adaptés ; et l’effort de relogement doit concerner l’ensemble des contingents, et pas seulement l’Etat. »
2- La réhabilitation du parc social existant et la lutte contre la précarité énergétique
« Les CUS (convention d’utilité sociale) doivent inclure des objectifs ambitieux d’éco-rénovation du parc social (BBC rénovation), avec un soutien financier des collectivités, comme le fait le Grand Lyon, mais aussi une implication de l’Etat: réinventons la PALULOS! »Béatrice Vessiller, vice-présidente du Grand Lyon, en charge de la rénovation thermique du logement
3- L’innovation sociale et solidaire, les nouvelles formes d’habitat
4- La place du locataire et de l’habitant : la location choisie, la participation à l’élaboration des contrats de ville,
« Le logement social participe au renouvellement des villes avec tous les autres acteurs du logement. Elus, bailleurs, promoteurs, aménageurs, habitants et représentants des locataires, ensemble inventons des nouvelles formes d’habiter la ville! » Pascale Chiron, adjointe au maire de Nantes, en charge du logement
5- La solidarité interne aux organismes.
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Le Pacte d’Objectifs et de Moyens (POM) signé entre les bailleurs sociaux et Cécile Duflot, ministre du logement, a permis de produire 117 000 logements sociaux en 2013, grâce à plusieurs mesures (TVA à 5%, taux de logements sociaux obligatoires porté à 25%, mise à disposition de foncier, augmentation du plafond du livret A…).
Produire du logement social
Pour augmenter la production, plusieurs obstacles sont encore à lever :
Produire du logement privé intermédiaire
Pour produire du logement intermédiaire avec le secteur privé, le choix d’une politique de l’Etat s’alignant sur les exigences des grandes banques en faveur d’activités immobilières aux retours sur investissements rapides et élevés, va à l’encontre des objectifs d’une offre de logements accessibles
Au contraire, nous défendons un Etat qui reste garant de l’intérêt général avec:
– la production de nombreux logements abordables dans une perspective d’économie sociale et solidaire,
– un encadrement des loyers, à partir d’observatoires locaux de loyers tel que définis dans la loi ALUR;
– la possibilité de libérer l’épargne populaire des grands groupes bancaires et, aux côtés de plus petits investisseurs privés et du 1%, pour le logement intermédiaire : le secteur HLM peut y contribuer par le biais de SEM comme la SEM Grenoble Habitat.
De l’hébergement au logement
Pour libérer les places d’hébergement et offrir un logement aux ménages hébergés ou prioritaires au DALO, il faut produire du logement très social. Le relogement concerna tous les contingents et pas seulement l’Etat.
Pour un plan massif de réhabilitation thermique du parc social
Le Programme de Réhabilitation énergétique de l’Habitat (PREH) a permis d’améliorer 85 000 logements sur l’objectif de 100 000 fixés. Il faut amplifier la dynamique et viser autant que possible l’éco-rénovation basse consommation » (BBC rénovation) du logement social, en y intégrant la problématique de l’amiante.
Des objectifs ambitieux doivent être inclus dans les CUS (convention d’utilité sociale) et un soutien financier de l’Etat et des collectivités est à mettre en place, afin que le coût global du logement (loyer + charges) après réhabilitation n’entraîne pas une augmentation du budget logement des locataires.
Pour un ANRU 2 ambitieux
La construction et la réhabilitation doivent se poursuivre dans les communes en politique de la ville, avec les moyens financiers nécessaires pour le logement, l’emploi mais aussi le renforcement ou le retour des services publics. Les programmes ANRU ne doivent pas nécessairement inclure des obligations de démolitions.
Favoriser les projets d’habitat participatif
-• Mobiliser les bailleurs sociaux dans l’accompagnement des projets d’habitat coopératif (couplés à des opérations de logement social plus classiques), en les proposant à des ménages du parc social économiquement susceptibles d’engager une démarche d’accession à la propriété.
Favoriser les projets d’innovation sociale et solidaire
– Développer, favoriser, soutenir, dans le logement social et, à l’initiative des habitants, des associations ou des bailleurs, les démarches innovantes de colocations solidaires, de livraison de paniers de légumes, d’épicerie solidaire, d’auto-réhabilitation accompagnée, de projets intergénérationnels, de projets artistiques participatifs ….(cf Village de l’Innovation de l’ARRA).
Pour une nouvelle approche des attributions du logement social
Pour rendre le demandeur de logement ou le locataire plus acteur de son parcours résidentiel, nous proposons :
– Développer la location choisie (rendue possible avec la loi ALUR)
– Favoriser les mutations internes au parc social, avec notamment des dispositifs d’incitation à la mutation des logements sous-occupés, pour permettre les parcours résidentiels
L’implication des habitants dans la politique de la ville
A l’appui de la loi LAMY et des propositions du rapport Bacqué-Mechmache, nous souhaitons une nouvelle politique de la ville mettant les habitants des quartiers concernés au cœur des dispositif :
– Création d’instances de co-décision et de co-pilotage des futurs contrats de ville comprenant des habitants et des associations, pour veiller notamment au retour, au minimum, du droit commun pour les services publics de police, de justice, de services sociaux, d’éducation
– création des « tables de concertation » comme au Canada, avec des moyens pour fonctionner
– Mise en place d’un fonds d’initiatives géré par les habitants
L’appel aux solidarités internes au logement social est probablement nécessaire et légitime. Mais il n’est pas acceptable que l’Etat en profite, comme souvent par le passé, pur se désengager des aides à la pierre.
]]>Pas seulement, loin de là ! La loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) a été définitivement adoptée le 20 février 2014 par le Sénat. Ce texte, l’un des rares votés en première
comme en deuxième lecture par une large majorité rassemblant l’ensemble de la gauche socialiste, écologiste, radicale et communiste, concrétise plusieurs engagements pris par François
Hollande durant la campagne présidentielle et réitérés après son élection, dont, notamment, l’encadrement des loyers. Ce que vise cette loi, c’est d’apporter des réponses rapides, concrètes et
durables aux difficultés que connaissent les Français dans l’accès à un logement de qualité.
Voilà qui n’a aucun sens. Aucun chiffre ni aucune étude n’étaye cette affirmation péremptoire. Et comment d’ailleurs le pourraient-ils ? Les opérations de logements actuellement mis en chantier (et donc comptabilisées aujourd’hui) ont été décidées bien avant que la loi Alur ne soit présentée en Conseil des ministres (juin 2013). Et cette loi a été promulguée il y a quelques mois à peine et ses décrets d’application se font encore attendre… Si les décrets étaient mis en oeuvre, les effets de la loi Alur sur la construction seraient doubles :
Une sortie durable de la crise que connaît le secteur de l’immobilier passe par une politique de régulation d’un marché livré à lui-même depuis plus d’une décennie et où les prix se sont envolés,
et par des mesures protégeant le pouvoir d’achat des ménages ainsi que les familles les plus démunies qui, en temps de crise, sont à la merci de tous les abus.
Faux. Au ministère de l’Egalité des territoires et du Logement, Cécile Duflot a fait voter trois lois, la loi Alur étant la 3e de ce paquet législatif. La première loi en facilitant les cessions de foncier
public et augmentant les obligations de construction de logements sociaux a permis de renforcer la construction de logement social. La deuxième loi, qui passait par des ordonnances, a engagé une
réforme de l’urbanisme très rapide visant à accélérer la construction en agissant sur un certain nombre de points de blocage identifiés par les professionnels eux-mêmes. Cette série d’ordonnances
a notamment permis de renforcer la lutte contre les recours abusifs, de lever des contraintes inutiles (places de stationnement) pour favoriser la densification et de simplifier les procédures.Enfin,
Cécile Duflot a mis en place une politique de relance de la construction par le logement social, notamment en obtenant que la TVA soit abaissée au taux réduit de 5 % sur le logement social et en sécurisant le financement de celui-ci par une contribution exceptionnelle d’Action logement.
Non. 2013, sans surprise, s’est révélée être une année difficile. Le nombre de logements dont la construction a commencé en 2013 s’élève à 332 000 unités, soit une baisse de l’ordre de 5 % par
rapport à l’année 2012. Les données de 2013 se situent bien sûr en deçà des besoins et des objectifs ambitieux fixés par le président de la République, qui vise la construction de 500 000 logements par an d’ici la fin du quinquennat. Mais, compte tenu de la crise très difficile qu’affronte le secteur du bâtiment et grâce aux mesures déjà mises en place par le Gouvernement, ce chiffre ne montre pas de décrochage trop important par rapport à la moyenne annuelle qui se situe, pour les vingt dernières années, à 346 000 logements mis en chantier annuellement (source SOeS – dates réelles).
2013 est donc une année de résistance à la crise. C’est aussi l’année au cours de laquelle le logement social repart à la hausse. Le nombre de logements sociaux agréés en 2013 s’élève à 117 065 unités (métropole, hors Dom et hors Anru), ce qui représente une hausse de 14 % par rapport à l’année 2012, qui avait enregistré l’agrément de 102 728 logements sociaux (116 106 en 2011). À noter qu’en Île-de-France, plus de 31 000 logements sociaux ont été financés en 2013 (+15 % par rapport à 2012).
Vrai. De manière traditionnelle, il existe une période d’attentisme avant les élections municipales. Après les élections, les équipes nouvelles mettent un certain temps à valider les projets de chantier. Cette rupture traditionnelle est d’autant plus forte lorsque les équipes municipales changent, comme cela a été le cas dans de nombreuses villes en mars dernier.
Pas du tout. Pour 2013, 35 300 logements neufs ont étés acquis dans le cadre du dispositif d’incitation fiscale à l’investissement « Duflot » (à noter que cette estimation s’appuie uniquement
sur les enquêtes réalisées par la FPI auprès de ses adhérents et ne prend donc pas en compte la production de logements locatifs réalisée hors promotion immobilière). Le Gouvernement s’était certes donné un objectif initial de 40 000 unités, on est donc en dessous. Mais la performance du « Duflot » en 2013, première année de sa commercialisation, est comparable à celle du régime du Scellier en 2012 (un peu plus de 30 000 sur un périmètre comparable). Ainsi, d’après les données publiées par la Fédération des promoteurs immobiliers, au cours des trois premiers trimestres de l’année 2013, le volume de vente aux investisseurs est stable par rapport à la même période de l’année 2012 (-0,8 %).
Il est donc totalement faux de dire que ce dispositif n’a pas attiré les investisseurs. Au contraire, les résultats sont plutôt satisfaisants, pour un nouveau dispositif fiscal plus sophistiqué que le Scellier, calibré pour construire des logements qui correspondent aux besoins (situation géographique, catégorie intermédiaire, etc.) et dont l’appropriation par les promoteurs et les investisseurs nécessite assez logiquement du temps.
Certains commentateurs et leaders politiques d’orientation libérale ont beau jeu d’attribuer les résultats de la construction en 2013 et l’état du secteur à la politique enclenchée à peine 18 mois
plus tôt, voire même à la loi Alur dont la promulgation a eu lieu début 2014… Ce n’est pas sérieux.
Dans le secteur de la construction et du bâtiment, l’impact d’une politique de relance structurelle qui vise à agir sur la production de foncier pour favoriser la construction de logements ne peut se mesurer sur quelques mois. Il faut compter plusieurs années, qui correspondent à la durée de
maturation d’un projet immobilier à compter de la mobilisation de nouvelles opportunités foncières (prospection foncière, définition du programme, début de la commercialisation, délivrance du
permis de construire, mise en chantier etc.).
La vérité est que la baisse de la construction s’explique avant tout par une conjoncture économique particulièrement défavorable à l’investissement. Des prix immobiliers très élevés associés à des
anticipations désinflationnistes, des conditions d’octroi du crédit bancaire qui se durcissent, une hausse du taux de chômage et une baisse du pouvoir d’achat, n’incitent pas les ménages à investir
dans l’immobilier. Et ce d’autant moins que les prix de l’immobilier sont en complet décalage avec leurs moyens.
Ce constat n’est pas spécifique à la France. Les chiffres de la construction baisse en moyenne dans les pays de l’Union européenne, et ce depuis 2008 (cf. graphique ci-dessous).
Evolution globale des autorisations de construction des bâtiments résidentiels dans l’Union européenne (source : EuroStat)
Au contraire, dans ce contexte de chute globale de l’activité de la construction, la France est (après l’Autriche) le pays européen qui produit le plus de logement au regard de sa population (source :
Deloitte Property Index 2014). À population égale, la production de logements en France est deux fois plus élevée que la moyenne européenne. En résumé, dans un contexte difficile, la France fait
mieux que ses voisins.
Dans ce contexte, une relance conjoncturelle massive, qui vise à doper artificiellement la demande via des avantages fiscaux, à l’exemple du Scellier de première génération mis en place en 2009,
pourrait permettre d’avoir des effets « d’affichage » plus rapides, en accélérant la commercialisation des logements, mais présenterait de graves inconvénients en matière de hausse des prix du logement et d’inadaptation de l’offre construite aux besoins.
C’est la raison pour laquelle Cécile Duflot a privilégié une relance qualitative de la construction, plus longue à mettre en oeuvre, mais moins coûteuse pour les finances publiques et plus efficace sur
le long terme.
Vrai. Conséquence d’une vison court-termiste, les précédents Gouvernements ont limité leur politique de relance de la construction à la mise en place d’outils qui ont dopé artificiellement le
secteur durant plusieurs années et qui ont contribué à la hausse considérable des prix en France. Il s’agit, par exemple, du dispositif Scellier première mouture, non ciblé géographiquement et sans
contre-partie sociale, dont une partie du coût fiscal a été capté par des réseaux de promoteurs spécialisés dans les opérations de défiscalisation.
Il s’agit également de la mesure introduite par la loi Tepa de 2007, créant un crédit d’impôt sur le revenu au titre des intérêts d’emprunt supportés à raison de l’acquisition ou de la construction de
l’habitation principale. Il s’agit enfin de la création d’un prêt à taux zéro (PTZ), ouvert dans le neuf comme dans l’ancien, et accessible sans conditions de ressources.
Résultat : un impact quantitatif sur le nombre de logements construits indéniable mais de court terme et sans grande efficacité pour répondre aux besoins de logement, une dépense publique
débridée et une très forte augmentation des prix (ainsi que des scandales dont ont fait les frais de nombreux investisseurs particuliers).
Dépenses fiscales annuelles des différents dispositifs d’aides à l’investissement locatif
2014
– Crédit d’impôt sur le revenu au titre des intérêts d’emprunt supportés à raison de l’acquisition ou de la
construction de l’habitation principale : 1 175 M€
– Scellier : 660 M€
– Scellier intermédiaire : 330 M€
– Robien : 270 M€
– Estimation pour le dispositif « Duflot » : 35 M€
2013
– Crédit d’impôt sur le revenu au titre des intérêts d’emprunt supportés à raison de l’acquisition ou de la
construction de l’habitation principale : 1 465 M€
– Scellier : 620 M€
– Scellier intermédiaire : 310 M€
– Robien : 450 M€
2012
– Crédit d’impôt sur le revenu au titre des intérêts d’emprunt supportés à raison de l’acquisition ou de la
construction de l’habitation principale : 2 100 M€
– Scellier : 450 M€
– Scellier intermédiaire : 225 M€
– Robien : 450 M€
En cours d’année 2012, ces outils ont été rabotés et corrigés, mais au final, on est aujourd’hui dans une situation où les dépenses fiscales liées aux prédécesseurs du « Duflot » demeurent très élevées et où les prix ont atteint artificiellement des niveaux non soutenables. La baisse actuelle de l’activité du secteur de l’immobilier est le contre-coup de cette politique de dopage fiscal.
Comme ministre, Cécile Duflot a engagé une politique volontariste et inscrite dans la durée, qui vise un double objectif : assainir le marché pour relancer le secteur de façon durable et maîtriser les
prix de l’immobilier (pour la construction, mais aussi pour le locatif), afin de protéger le budget des ménages qui, comme la compétitivité, est fortement impacté par les coûts du logement.
Volontarisme avec une politique de relance engagée avec succès dans le secteur du logement social (TVA réduite à 5 %, engagement d’Action logement, mobilisation des fonds d’épargne, etc.) et dont les effets contra-cycliques sont déjà perceptibles, puisque le logement social repart à la hausse (voir page 2). Le pacte d’objectifs et de moyens conclu entre l’État et le monde HLM en juillet 2013 commence déjà à porter ses fruits.
Une politique qui s’inscrit dans la durée avec un objectif de modération des prix. Le développement dans la durée du secteur de la construction passe par une maîtrise des prix. Le dopage réalisé durant la dernière décennie s’est accompagné d’une hausse des prix (au mètre carré dans l’ancien) en France alors qu’ils baissaient dans la plupart des pays d’Europe. La France est l’un des pays les plus chers d’Europe en termes de logement : s’y loger coûte 41 % plus cher que la moyenne des coûts du logement en Europe.
Le neuf coûte entre 3 500 et 4 000 euros le mètre carré, ce qui classe la France parmi les pays les plus chers d’Europe avec le Royaume Uni et l’Irlande (étude cabinet Deloitte, 2014). Paris, où la
moyenne des prix dépasse 8 000 euros par mètre carré dans le neuf) est ainsi devenue la deuxième ville la plus chère d’Europe, derrière seulement Londres.
Après cette période de hausse alimentée par les dispositifs fiscaux des précédents Gouvernements, l’année 2012 et l’année 2013 enregistrent ainsi une stabilisation du marché qui s’est traduite par une légère baisse des prix de l’immobilier dans l’ancien et une stabilisation dans le neuf. Ainsi, à la fin du troisième trimestre 2013, l’indicateur Insee-notaires montre une baisse sur un an, de -1,2 % pour les prix des appartements et de -1,6 % pour ceux des maisons. Il s’agit d’une très grande différence avec le Royaume-Uni, où les prix repartent nettement à la hausse, à cause notamment des politiques d’incitation fiscales mal maîtrisées mise en oeuvre dans ce pays.
Enfin, sont déjà en vigueur de nouveaux dispositifs de solvabilisation de la demande qui ont tiré les leçons des excès commis par leurs prédécesseurs : le PTZ recentré sur le neuf et renforcé pour les ménages modestes, et le dispositif d’aide à l’investissement locatif incitatif (le « Duflot ») mais assorti de réelles contreparties sociales et ciblé sur les territoires où existent de véritables besoins.
Le Gouvernement Valls prétend accélérer : en réalité, il est en retard par rapport à ce qu’avait enclenché Cécile Duflot et le précédent Gouvernement.
]]>Tous les outils de régulation du marché immobilier doivent aujourd’hui être mobilisés pour faire face à la crise du logement sans précédent que nous traversons et qui a conduit, dans notre agglomération, à une hausse de 41 % des loyers entre 2001 et 2011. De nombreux habitants de l’agglomération sont aujourd’hui contraints de vivre en périphérie éloignée pour se loger à des prix accessibles, avec des temps et des coûts de déplacement domicile-travail qui augmentent significativement et avec eux la pollution atmosphérique et les embouteillages aux portes de Grenoble.
L’évolution des niveaux de loyer met en péril la mixité sociale dans nos quartiers et organise une véritable ségrégation spatiale selon les niveaux de ressource. Cette situation entraîne, par ailleurs, un véritable blocage des parcours résidentiels au cours desquels toute évolution devient difficile, voire impossible, en raison des difficultés rencontrées par de nombreuses familles lorsqu’il s’agit de louer un logement plus grand ou d’envisager un achat. Le coût du logement est également devenu un frein important à la venue de nombreux étudiants.
Dans une agglomération qui demeure l’une des plus chères de France (en moyenne 9,7 euros le mètre carré en 2013) et au sein de laquelle la demande reste supérieure à l’offre, nous menons d’ores et déjà une politique visant à permettre au plus grand nombre de se loger en fonction de ses moyens. Soutien à la construction de logements sociaux, aide à l’accession sociale, développement du logement en accession maîtrisée, mise en place du dispositif LOCA++ dans le logement privé, aide à la réhabilitation permettant de baisser les charges énergétiques, l’agglomération mobilise des moyens importants pour offrir des logements réellement abordables. Cette mesure d’encadrement des loyers viendrait compléter ces actions en renforçant la capacité à agir de la communauté d’agglomération grenobloise sur le secteur locatif privé, tout en préservant l’investissement locatif.
Les données de l’observatoire local de l’habitat, qui a développé une expertise très fine sur le niveau des loyers, complétées par celles de l’Observatoire des Loyers en Agglomération Parisienne (OLAP) qui a pour objet d’étudier les loyers de Paris et de son agglomération mais aussi de onze agglomérations dont Grenoble, représentent une base de travail fiable pour mettre en place efficacement cet outil.
]]>Le Premier ministre vient d’annoncer l’enterrement de la mesure phare de la loi ALUR pour le logement, l’encadrement des loyers.
Ainsi donc, les multiples engagements pris dans la campagne présidentielle auprès des associations de lutte contre le mal-logement ou devant l’Assemblée n’auront pas tenu longtemps face à l’offensive idéologique des lobbies immobiliers.
Il n’aura fallu que quelques semaines pour voir la loi ALUR accusée de tous les maux : panne du secteur immobilier, rigidités diverses alors que l’immobilier français reste parmi les plus dynamiques d’Europe. L’encadrement des loyers est pourtant une mesure indispensable dont le principe est d’ailleurs issu des engagements de campagne du président et dont les modalités ont fait l’objet d’un riche débat démocratique au Parlement.
Attribuer les mauvais chiffres de la construction à la loi ALUR revient à oublier que la moi n’est pas encore pleinement effective et que la dégradation des chiffres date de bien avant.
EELV dénonce l’abandon en rase campagne d’une mesure juste et nécessaire. Le loyer moyen des locataires a en effet doublé par rapport à leur revenu depuis 1970. Or le logement n’est pas un produit ordinaire mais un bien de première nécessité. Et la première crise a régler est celle du mal logement.
Pour EELV, cette capitulation illustre la faiblesse de l’exécutif vis à vis des différents lobbys qui se parent de l’intérêt général pour défendre leurs intérêts boutiquiers. Alors qu’on compte près de 4 agences immobilières pour une boulangerie, l’abandon de l’encadrement des loyers ne servira ni la construction ni l’intérêt des français mais les profits des différents intermédiaires qui alourdissent le coût du logement, à l’achat comme à la location. Les différents abbatements et cadeaux fiscaux envisagés ne serviront que les ménages les plus aisés.
Entre la régulation et l’intervention publique, il ne faut pas choisir tant la crise du logement est grande et pèse sur la vie de nos concitoyens. La régulation du secteur du logement est nécessaire. Un effort massif de renovation-construction est primordial pour tout à la fois déserrer l’étau de la pénurie, réduire les factures d’électricité et créer durablement des dizaines de milliers d’emplois non-délocalisables.
Pour la première fois une loi protégeait réellement les locataires, il est regrettable que le gouvernement préfère l’intérêt des agents immobiliers.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux
]]>A l’occasion des 7 ans de la loi DALO, Christophe Najdovski rappelle que plus de 17 000 ménages parisiens dont le relogement a été reconnu prioritaire et urgent sont toujours dans l’attente d’une solution. Il avance des propositions pour que la ville de Paris contribue à leur relogement.
Les écologistes portent le projet d’une capitale solidaire, qui ne laisse personne au bord du chemin. Si le DALO relève prioritairement de la compétence de l’Etat, en revanche, les autres acteurs du logement ne peuvent se dédouaner d’un indispensable effort de solidarité.
C’est la raison pour laquelle Christophe Najdovski propose, dès l’installation de la nouvelle municipalité, une table-ronde réunissant tous les réservataires de logement afin que la mobilisation de tous les contingents soit mise en œuvre.
« Il y a 12 000 attributions de HLM par an à Paris, rappelle Christophe Najdovski. Seul un tiers relève de la préfecture. Si tous les réservataires mobilisaient leur contingent, nous pourrions apporter une solution au 17 000 ménages prioritaires en moins de 3 ans. C’est le contrat que je proposerai à tous nos partenaires ».
Page Facebook de Christophe Najdovski
Twitter de Christophe Najdovski
]]>L’adoption définitive du projet de loi ALUR porté par la ministre du Logement Cécile Duflot est une excellente nouvelle pour les mal-logés. Cette loi ambitieuse apporte de nouveaux acquis sociaux pour les plus fragiles et vise enfin à réguler un marché de l’immobilier déséquilibré.
Alors que les locataires du parc privé sont les premières victimes depuis une douzaine d’années de la bulle immobilière, ALUR instaure un encadrement des loyers pour freiner la dérive des prix, en particulier dans les zones tendues. Cette loi permettra également aux locataires de payer moins de frais d’agence injustifiés, de récupérer plus facilement leur dépôt de garantie ou encore de déménager avec des délais de préavis plus courts.
Si le rééquilibrage était nécessaire, il s’accompagne d’un mécanisme propre à ramener aussi la confiance des propriétaires : la garantie universelle des loyers, rassurera les bailleurs en leur proposant gratuitement une garantie contre les loyers impayés qui devrait peu à peu remplacer le recours à la caution, exigence injuste et infantilisante pour les locataires.
Enfin, la loi acte le passage au niveau intercommunal des plans locaux d’urbanisme (PLU), indispensable pour éviter la concurrence entre communes, les égoïsmes locaux et l’étalement urbain. A quelques semaines des élections municipales, cette avancée donne enfin un outil aux élus et aux citoyens pour réguler le développement urbain à l’échelle pertinente.
ALUR vient donc compléter efficacement les avancées précédentes initiées par la ministre écologiste sur le logement : renforcement de la loi SRU portant de 20 à 25 % le quota de HLM obligatoire, mobilisation du foncier public, renforcement de la taxe sur les logements vacants, encadrement des loyers à la relocation, TVA à 5,5 % pour le logement social…
140217 Alur – dix choses qui vont changer_V9.pdf by annelaure_sabatier
]]>Voici un guide référentiel de propositions relatives à la politique de l’habitat afin d’alimenter votre programme pour les Municipales 2014.
Ce document est conçu pour que chaque équipe de campagne puise quelques idées en fonction des spécificités de son territoire, et ce document n’est bien sûr pas exhaustif !
]]>
Projection-débat : Ainsi squattent-ils, de Marie Maffre
Jeudi Noir, le collectif des galériens du logement, occupe des appartements et immeubles vides pour dénoncer la crise du logement, et créé ainsi des squats dans Paris, de la place des Vosges à l’avenue Matignon. Production : David Kodsi et Jan Vasak pour K’IEN Productions. Distribution : Les Films de L’Atalante.
Jeudi 22 août de 11h30 à 13h – salle polyvalente
Atelier : Métropoles
Le projet de loi “modernisation de l’action publique territoriale et affirmation des métropoles“ est en débat au Parlement. Ce forum permettra, en lien avec l’actualité, d’appréhender les avancées et les perspectives de la création des métropoles. En particulier : Paris, Lyon et Marseille.
Animation : Claire Monod.
Avec : Jean-Vincent Placé , sénateur
Catherine Hervieu, vice-présidente de la FEVE ;
Marie-Luze Nicaise, conseillère municipale et métropolitaine, Nice
Yves Contassot, conseiller de Paris
Jean-Yves Petit, vice-président région PACA
un-e représentant-e du ministère de la Réforme de l’État et de la Décentralisation
Pierre Semeriva, vice-président de la Communauté urbaine de Marseille
Jacques Boulesteix, président du Conseil de développement de Marseille Provence métropole
Jeudi 22 août de 14 à 15h30 – Amphi Pérez
Forum : 15 mois d’une autre politique du logement, qu’est-ce que ça change ?
Depuis 15 mois, Cécile Duflot réoriente les politiques du logement et de l’aménagement pour favoriser la construction de logements tout en préservant les terres naturelles, pour lutter contre la fracture résidentielle et le désordre urbanistique : renforcement de la loi SRU, encadrement des loyers et des frais d’agence, ciblage des aides à la construction, cession du foncier de l’État, modernisation des documents d’urbanisme, incitations à la densification, déclassement des zones à urbaniser en zones naturelles…
Animation : Claire Monod, conseillère régionale IdF.
Avec : Cécile Duflot, ministre de l’Egalité des Territoires et du Logement
Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS
Vincent Feltesse, député PS et président de la Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme (FNAU)
Fathi Bouara, directeur régional PACA et Languedoc-Roussillon de la fondation Abbé Pierre.
Vendredi 23 août de 9h à 11h – Grande scène
Plénière : Prospérité sans croissance, villes en transition
A l’approche des prochaines élections municipales, il nous faut explorer la possibilité de faire des villes françaises des villes en transition. Cela suppose qu’un découplage soit possible entre richesses et consommation énergétique, cela suppose aussi de modifier les approvisionnements en énergie, de réhabiliter les bâtiments, de modifier les transports, cela suppose enfin que chacun puisse y trouver sa place dans un climat de tranquillité, des enfants jusqu’aux personnes âgées. Ce nouveau modèle de ville nécessite des mutations profondes, structurelles, mais cela s’appuie aussi sur une organisation nouvelle au niveau national, un découplage entre énergie et richesse, un autre modèle de développement. Nous explorerons les voies du changement lors de cette plénière en nous appuyant sur des politiques déjà menées et des expériences déjà en cours.
Animation : Sandrine Rousseau.
Avec : Skip Laitner, économiste américain, spécialiste des questions d’énergie et de leur évolution liées aux révolutions technologiques et à l’environnement
Jean-François Caron, maire de Loos-en-Gohelle
Philippe Meirieu, président de la commission Jeunesse de l’Association des Régions de France
Dominique Voynet, maire de Montreuil
Agnès Sinaï, co-fondatrice de l’Institut Momentum, directrice de l’ouvrage Penser la décroissance, politiques de l’Anthropocène (Presses de Sciences Po).
Vendredi 23 août de 11h30 à 13h – Amphi Pérez
Forum : 30 ans de la politique de la ville, a-t-on tout essayé ?
Egalité des territoires ou égalité entre les gens ? C’est le thème du forum organisé par la commission quartiers populaires et Karima Delli, députée européenne. Quel diagnostic pouvons-nous dresser trente ans après la Marche de l’égalite sur la politique de la ville ? Qu’est-ce que le ministre délégué à la Politique de la ville met en place ? Quelles sont les bonnes pratiques ?
Animation : Djamila Sonzogni, commission Quartiers populaires.
Avec : Jacques Donzelot, sociologue
Karima Delli, eurodéputée
un-e représentant-e du ministère délégué à la Ville
Mohamed Mechmache, AC Le Feu
Michel Bourgain, maire de l’Île-Saint-Denis
un-e représentant-e de l’association Le Grain
Salie Amara, associative, marcheuse et responsable du théâtre La Kahina.
Vendredi 23 août de 11h30 à 13h – LSH206
Atelier : Vers une obligation de rénovation dans le secteur résidentiel : bonne idée ou fausse bonne idée ?
Le débat national sur la transition énergétique a souligné l’impératif d’atteindre un haut niveau de rénovation énergétique. En complément des incitations, la réglementation peut-elle jouer un rôle ? Si oui, quels types d’obligations sont envisageables ?
Animation : Péroline Millet.
Avec : Raphaël Claustre, CLER
Emmanuel Cau, EELV
Vendredi 23 août de 14h à 15h30 – LSH 406
Atelier : Repenser la politique de la ville ?
Le sujet présente une forte actualité avec le dépôt prochain du projet de loi Lamy sur la nouvelle contractualisation et la nouvelle géographie prioritaire, la sortie du rapport
Bacqué-Mechmache sur la participation des habitant-e-s.
Proposé par la commission Quartiers populaires.
Avec : Jean Lafont, membre de la commission Quartiers populaires, président de la commission Politique de la ville Région IDF
Mounir Satouri, président du groupe Région IDF, directeur de centre social
Bénédicte Madelin, directrice de Profession Banlieue
Vendredi 23 août de 16h à 17h – LSH 404
Atelier : Construire des logements ou protéger les terres agricoles : faut-il choisir ?
La loi Duflot 2 devra permettre de concilier la nécessité de construire 500 000 logements par an et la sauvegarde de la biodiversité et des terres agricoles. Deux objectifs souvent opposés, alors que nous devons réussir à faire l’un et l’autre.
Animation : Manuel Domergue.
Avec : Jean-Christophe Robert, association Filières paysannes
Anastasia Touati, docteure en urbanisme
Brigitte Allain, députée
Michèle Bonneton, députée.
Samedi 24 août 13h à 14h – salle LSH406
Assemblée générale de la commission Logement
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