travail – Site de la commission féminisme https://feminisme.eelv.fr Un site utilisant Réseau Europe Ecologie Les Verts Wed, 28 Mar 2018 13:06:02 +0200 fr-FR hourly 1 Retour de l’atelier : Comment combattre les inégalités femmes-hommes dans l’entreprise ? https://feminisme.eelv.fr/2012/09/13/retour-de-latelier-comment-combattre-les-inegalites-femmes-hommes-dans-lentreprise/ https://feminisme.eelv.fr/2012/09/13/retour-de-latelier-comment-combattre-les-inegalites-femmes-hommes-dans-lentreprise/#comments Thu, 13 Sep 2012 16:08:34 +0000 http://feminisme.eelv.fr/?p=2604 Atelier du mercredi 22 août organisé par la commission féminisme Télécharger le compte-Rendu Intervenantes : Olga Trostiansky (Laboratoire de l'Égalité), Gaëlle Differ (Solidaires), Francine Got et Catherine Daperon (FETE – Femmes Égalité Emploi) ...]]>

Atelier du mercredi 22 août organisé par la commission féminisme

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Intervenantes : Olga Trostiansky (Laboratoire de l’Égalité), Gaëlle Differ (Solidaires), Francine Got et Catherine Daperon (FETE – Femmes Égalité Emploi)

Animation : Céline Pétrovic (Déléguée thématique Genre, Orientation sexuelle et Société)

 

Introduction (Céline Pétrovic)

Le système de genre est la hiérarchie entre le masculin et le féminin. Le masculin comme pourvoyeur de ressource et le féminin pour la gestion du cercle familial. Si les femmes intègrent le modèle masculin, les hommes n’intègrent pas le modèle féminin.

 

Olga Trostiansky

L’inégalité professionnelle est un enjeu majeur, la plus grande inégalité, mais dont la prise de conscience n’est pas encore partagée par toutes et tous. Il faut travailler sur l’égalité femmes-hommes en général pour atteindre l’égalité dans les entreprises.

La vision des femmes dans l’entreprise se réduit aux grossesses ce qui est vu comme un problème, d’où l’importance de réformer les congés parentaux qui sont trop longs et déconnectent les femmes du marché du travail. La conciliation des temps de vie doit passer par une augmentation du nombre de places en crèche et des différents modes de garde.

Les femmes doivent travailler pour être autonomes et indépendantes, et l’implication des hommes dans la vie privée doit être valorisée.

La culture de l’égalité et la lutte contre les stéréotypes doivent passer par la formation de tous les personnels de l’Éducation sur l’égalité femmes-hommes.

 

Gaëlle Differ

Nous avons atteint l’égalité formelle, mais pas l’égalité réelle. Les outils législatifs ne sont pas assez utilisés, y compris par les syndicats. L’égalité professionnelle n’est pas prioritaire dans les revendications syndicales. Même la grille d’avancement par ancienneté n’est pas suffisante, car elle ne prend pas en compte les temps partiels ni les carrières amputées du fait des congés parentaux, et ne fait pas de comparatifs entre des postes différents.

Dans les formations internes, femmes et hommes ne prennent pas les mêmes types de formations : adaptation au poste pour elles, et accès à des responsabilités pour eux.

Les écarts de salaire sont de 30%. Les femmes représentent 48% des salariés, mais 30% des cadres. Elles sont concentrées sur des métiers souvent déqualifiés et dévalorisés, car ce sont des métiers dont on pense qu’ils font appel à des compétences « naturelles » (comme le soin à la personne).

Le Québec a engagé une réflexion sur le travail de valeur égal, ce qui permet une valorisation des filières féminisées et sous payées.

Dans le domaine de la parentalité, il y a une inégale répartition des tâches au sein des couples. C’est pourquoi il faut un service public de la petite enfance, contrer la culture de la présence en interdisant les réunions avant 9h et après 18h, limiter la mobilité (particulièrement dans le cadre des familles monoparentales). Il faut bien parler d’articulation des temps de vie, et non de conciliation. Plusieurs pistes de solution sont envisageables : lutter contre les stéréotypes, mettre en place des mesures coercitives (quotas, discrimination positive), mener une politique d’embauche de femmes dans les milieux masculins et d’hommes dans les milieux féminins. Il faut de la mixité dans les filières d’éducation.

Un travail au sein des syndicats doit être mené pour prendre en charge ces questions d’égalité professionnelle, mais aussi dans les manuels scolaires et la représentation des femmes.

 

Francine Got et Catherine Daperon

Télécharger l’intervention de FETE

Les entreprises de plus de 50 salariés ont une obligation de signer des accords professionnels, ou à défaut un plan d’action (décidé unilatéralement). La coopérative FETE accompagne les structures syndicales jusqu’à la signature des accords professionnels. Cette action est financé par quatre régions, la direction régionale du travail et le Fond Social Européen.

Le but est de faire un accord de situation comparée riche en contenu avec les syndicats et d’éviter un plan d’action décidé unilatéralement par la direction.

Les salaires sont souvent un indicateur mis de côté, car la loi sur l’égalité professionnelle autorise à ne pas parler d’égalité salariale.

La loi est peu connue, peu appliquée et peut être dévoyée par l’absence de situation comparée, l’élaboration d’un plan d’action sans chercher à faire un accord, des solutions qui n’engagent pas les entreprises, un paternalisme envers les femmes qui cherche à traiter au cas par cas sans vision collective.

Il y a trop de lois. La complexité est trop importante : une simplification serait nécessaire.

 

Échanges avec la salle

Question de Génération Précaire

Quelle insertion des femmes dans l’entreprise ? Elles acceptent des salaires moins élevées que les hommes, de moins bonnes conditions. Les femmes sont les pires ennemies des femmes et empêchent la progression des autres femmes.

Réponses

FETE : C’est regardé dans les rapports de situation comparée

Laboratoire de l’égalité : Il ne faut pas culpabiliser les femmes mais être coercitif et travailler sur la parité dans les syndicats.

 

Question d’une conseillère municipale qui siège à la Commission Technique Paritaire

Des femmes cadres sont à temps partiel pour la qualité de vie et ne veulent pas revenir à temps complet. Le modèle à trouver est-il toujours le temps complet ?

Lorsqu’il y a plus de 30% de femmes dans les entreprises, les remarques sexistes diminuent.

Réponses

Solidaires : Les hommes ne veulent plus être soumis aux stéréotypes et trouvent des avantages à se consacrer à leur vie privée. L’amélioration des conditions de travail parfois faites pour les femmes profite à tout le monde.

 

Intervention d’un élu

Il faut obliger les entreprises par des pénalités très fortes. Leur politique de recrutement peut être très sexiste.

 

Question

Quel impact a la reprise précoce du travail sur la santé des femmes ?

Réponse

Un crédit temps peut être accordé pour les premières année de la vie de l’enfant.

Il n’y a pas eu de réflexion dans la société sur l’arrivée massive des femmes sur le marché du travail. Cela a pourtant impacté l’éducation, le ménage à partager avec les hommes. Quand la société avance pour les femmes, c’est toute la société qui avance.

 

Conclusion (Céline Pétrovic)

Il y a un réel déni de la réalité de l’inégalité femmes-hommes, et donc un manque d’intérêt de la société sur cette question. Le travail des femmes/féminin étant invisible, il n’est pas réfléchi.

Éducation et coercition sont les deux solutions, mais elles sont très lointaines !

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Les Journées d’Été avec la commission Féminisme https://feminisme.eelv.fr/2012/07/30/les-journees-dete-avec-la-commission-feminisme/ Mon, 30 Jul 2012 15:00:36 +0000 http://feminisme.eelv.fr/?p=2546 Les Journées d'été d'EELV sont un moment passionnant de l'écologie politique, et l'occasion de rencontrer des militant-es de toute la France (voire ailleurs). ...]]>

Les Journées d’été d’EELV sont un moment passionnant de l’écologie politique, et l’occasion de rencontrer des militant-es de toute la France (voire ailleurs).
Elles auront lieu cette année à Poitiers du 22 au 24 août.

La commission féminisme organise ou co-organise plusieurs ateliers et organise son Assemblée Générale annuelle. Voici tout le programme :

Assemblée Générale de la commission féminisme
Vendredi 24 août – 11h à 12h30 – salle A258

Ordre du jour
Bilan d’activité, bilan financier
Projets pour l’année suivante
Élection du bureau
Discussions

Ateliers

La Loi à l’épreuve des violences sexuelles
Jeudi 23 août – 11h à 12h30 – Amphi 201
Le nombre de victimes de violences sexuelles est très difficile à connaître, mais on estime que 16% des femmes et 5% des hommes ont subi une agression sexuelle. Pourtant le dépôt de plainte reste très bas. La censure du harcèlement sexuel par le Conseil constitutionnel montre la gêne du législateur face aux crimes et délits sexuels. Nouvelles lois, accueil et prise en compte de la parole des victimes, prévention : comment lutter contre les différentes formes de délits et crimes sexuels
Animation : Pierre Januel (commission Justice) et Dominique Trichet-Allaire (commission Féminisme)
Intervenantes : Hélène Legrand (SOS inceste), Thalia Breton (Osez le Féminisme), Tewfik Bouzenoune (Avocat)

Comment combattre les inégalités femmes-hommes dans l’entreprise
Mercredi 22 août – 16h à 17h30
La carrière professionnelle d’un homme ou d’une femme est inégale, indifféremment des compétences. Des lois existent pour l’égalité femmes-hommes au travail, mais sont-elles efficaces et suffisantes ? Comment atteindre l’égalité dans la rémunération, la gestion de carrière, l’accès aux postes de pouvoir ?
Animatrice : Céline Pétrovic (Déléguée Thématique Genre, Orientation sexuelle et société)
Intervenantes :
Francine Got et Catherine Daperon (FETE Femmes Egalité Emploi), Olga Trostiansly (Laboratoire de l’égalité), Gaëlle Differ (Union syndicale Solidaires)

La place des femmes dans les politiques de coopération
Jeudi 23 août – 9h à 10h30 – salle B27
Pour réaliser les objectifs du millénaire pour le développement, les politiques de coopération internationale doivent s’adresser aux  populations les plus pauvres, qui sont à 70% des femmes.  Au coeur de l’économie locale et des processus de production, elles sont les premières productrices vivrières.
Pourtant  elles restent minoritaires dans les processus de gestion et quasiment invisibles dans la représentation et les hauts lieux de décision. Quelle prise en compte du genre dans les politiques publiques de la coopération au développement  ? Quels outils, quelles méthodes pour que les femmes soient intégrées dans le développement et parties prenantes dans les réflexions en cours et à venir ?
Animatrice : Véronique Moreira (Conseillère Régionale EELV)
Intervenantes : Marie-Dominique de Suremain (Enda Europe), Claudy Vouhé (Genre en action)

Ateliers off
(Mercredi à 18h salle A258 et Jeudi à 11h salle A260 – il y aura des affichettes durant les JDE)

Les violences faites aux femmes / violences sexistes
Quelle position d’EELV sur cette thématique essentielle ? Quelles sont les grandes lignes à aborder pour une position officielle du parti ?

L’allongement du délai de l’IVG
avec la commission santé
Faut-il allonger le délai de l’IVG ? Si oui, de combien ?

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Reprendre la marche de l'histoire, réduire le temps de travail https://feminisme.eelv.fr/2011/08/27/reprendre-la-marche-de-lhistoire-reduire-le-temps-de-travail/ Sat, 27 Aug 2011 19:48:35 +0000 http://feminisme.europe-ecologie.net/?p=184 Atelier animé par Eva Sas, commission économie

Intervention de Sarah Trichet-Allaire, pour la commission féminisme

La réduction du temps de travail est un élément indispensable à l’égalité femmes-hommes : Le modèle dominant masculin avec ses journées de travail à plus de 40h ne permet pas de prendre le temps de s’occuper de son foyer, d’avoir des activités militantes.

C’est pourtant ce modèle qui a continué a perduré, tout du moins dans les milieux aisés. Il y a eu en effet une disparité assez importante selon la classe sociale : dans les milieux aisés, on retrouve plus de couples bi-actifs – et chez les cadres, les deux conjoints travaillent plus que 35h – et dans les milieux ouvriers, c’est souvent le chômage pour les deux personnes… Ou bien plus de temps partiels subis dans les emplois d’ouvriers et employés, ou encore des emplois « effilochés », avec une heure par ci, une heure par là.

On constate également une répartition des tâches parentales plus inégalitaire dans les milieux moins aisés. Le travail y est aussi plus sexué (ouvrier/assistantes maternelles, etc.)

Quand elles en ont les moyens, la manière pour les femmes de se sortir de la double journée – voire la triple journée : professionnelle, mère, femme – se fait le plus souvent en employant du personnel de ménage. Quasiment tout le temps des femmes. Ce modèle, plus courant dans les pays anglo-saxons, permet à une femme d’effectuer sa double journée, mais seulement grâce au travail d’une deuxième femme. La première sera valorisée pour ses qualités d’organisation, mais en s’appuyant sur le travail d’une deuxième femme, qui, elle, est complètement invisibilisée. Deux femmes travaillent pour le profit d’une seule…

Ce modèle est permis notamment par la politique de réduction d’impôt pour l’emploi de personnel de maison. Il permet à ces couples de ne pas remettre en question le modèle de répartition des tâches ménagères et parentales, tout en permettant tout de même aux femmes de travailler.

Mais ce travail des femmes, cette égalité de genre, se fait alors au prix de l’inégalité sociale.

Il existe peu d’études sexuées sur les conséquences des 35h, mais celles qui sont sorties ont montré que l’usage des 35h a accompagné, voire renforcé les différences de genre. Par exemple, dans le cadre d’une étude portant sur une entreprise de 246 personnes, les temps de RTT des mercredis ont été réservés pour les femmes. Enfin… Pour les temps partiels… Mais sur cette entreprise où il y avait 60% de femmes, il n’y avait qu’un homme en temps partiel.

La division traditionnelle en interne de l’entreprise est également restée la même. Les femmes ayant des enfants en bas âge prenant plutôt du temps pour s’en occuper, le choix de l’entreprise pour les embauches de postes qui étaient plutôt masculins s’est porté sur des hommes.

La répartition des temps des tâches internes à l’entreprise a également perduré.

Sur d’autres études, on a constaté que les femmes ont plus tendance à :

  • prendre une journée de RTT le mercredi afin de s’occuper des enfants, de les accompagner à leurs activités extra-scolaires

  • demander à travailler moins par jour (7 heures) et finir plus tôt, pour aller chercher les enfants à l’école le soir.

Les hommes, eux, utilisent leur temps libre pour bricoler, installer une maison : des « temps pour soi ».

80% des taches domestiques sont encore et toujours effectuées par les femmes. En 10 ans, les hommes ne consacrent en moyenne que quelques minutes de plus aux taches domestiques.

Sans accompagnement de la RTT, sans une politique publique volontariste de partage des tâches parentales et surtout ménagères, la RTT ne sera pas un outil d’émancipation pour les femmes, mais ne fera que perdurer les inégalités entre les femmes et les hommes, ne permettant pas à celles-ci d’effectuer les emplois qu’elles voudraient au sein de l’entreprise, ni à ceux-ci de prendre du temps pour s’occuper de leur maison.

Pour pousser les hommes à faire le ménage, ce sera sans doute plus difficile que pour aller chercher les enfants à l’école. Ce n’est pas seulement le temps libéré, mais les représentations mentales à changer. Il faut travailler sur l’image des hommes qui est véhiculée : dans la publicité, les livres scolaires, les médias.

Pour les tâches parentales, c’est un peu plus facile – quoiqu’on constate des différences à l’intérieur de cette catégorie. Une mesure simple est l’action sur le congé parental. Nous devons rendre obligatoire un congé bien plus long pour les hommes. Et conditionner les congés pour les femmes à ceux que prennent les hommes. Voici ce que nous proposons sur ce sujet dans le programme pour 2012 :

Pour une modification des temps de la vie et une véritable politique de conciliation travail – vie personnelle, le congé de maternité doit disparaître pour un congé de grossesse obligatoire suivi d’un congé de parentalité qui permettra de s’occuper de l’enfant, réparti entre les deux parents à part égale. Ce congé serait aussi proposé pour les enfants adoptés. Enfin, un congé parental facultatif pourra être accordé au père et à la mère. Ce congé parental, indemnisé à 80% du salaire et plafonné à 1800€ bruts par mois, pourrait durer une année maximum (26 semaines pour chaque parent), de manière non cessible et de durée égale.

Cela concerne seulement l’arrivée des enfants en bas âge. Il faut également permettre aux hommes d’aller chercher les enfants à l’école avec des horaires qui puissent concilier cela. Et aussi réduire les horaires à rallonge dans les entreprises, en interdisant les réunions après 18h, comme cela se fait déjà en Suède, et en fermant les locaux à partir de 20h.

]]> Motion présentée au CNIR des Verts et amendée par la Commission Économie Sur le temps partiel https://feminisme.eelv.fr/1999/04/17/motion-presentee-au-cnir-des-verts-et-amendee-par-la-commission-economie-sur-le-temps-partiel/ Sat, 17 Apr 1999 15:45:53 +0000 http://feminisme.eelv.fr/?p=2496 Adoptée au CNIR des 17-18 avril 1999

par Alain Lipietz , Francine Comte Ségeste

La détermination de la position des Verts devient urgente. Il est pratiquement acquis, y compris par le cabinet de Martine Aubry, que la « loi-balai », complétant la loi de réduction du temps de travail du 12 juin 1998, devra comprendre un volet sur la question. Un groupe de travail, comprenant un Vert, se réunit au Conseil d’Analyse Économique du Premier ministre. En outre, nos propres revendications sur les minima sociaux (75 % du SMIC) entrent en contradiction avec la possibilité d’un travail à temps partiel sur un faible salaire plein-temps, et ce, quelle que soit l’évolution future du SMIC lui-même.

Le CNIR de Limoges avait esquissé une synthèse conforme à nos valeurs de l’incitation au temps partiel librement choisi et d’un minimum d’existence élevé : l’attribution d’un second chèque, que ce soit pour les anciens « pleins temps » ou les anciens chômeurs. Cette synthèse a été plus brouillée que précisée lors du CNIR de décembre 1998 par une nouvelle motion dont un amendement a voulu mettre l’accent sur les perversions du temps partiel, devenu trop souvent contraint. La phrase « un complément de revenu social doit être versé à hauteur du revenu d’autonomie quel que soit le temps de travail choisi par le salarié » peut impliquer, selon la façon dont on la comprend et le niveau de salaire concerné, soit l’interdiction du second chèque, soit un revenu total plus élevé pour un temps partiel que pour un plein-temps, soit le même revenu quel que soit le travail fait !

La présente motion vise à clarifier la position que les Verts défendront en public et dans les instances de débat et de décision (CAE, Assemblée Nationale).

Les positions traditionnelles des écologistes et la politique Bérégovoy

Bien avant l’institution du RMI, les Verts ont prôné le partage du travail par une double voie :

* Une réduction massive du temps du travail pour tous, avec maintien de revenu pour les bas et moyens salaires, « assurant les moyens, y compris pour les mères célibataires, de vivre dignement. »

* Une voie secondaire : l’encouragement au temps partiel librement choisi, grâce à la garantie de retour au temps plein et à un second chèque compensatoire au prorata du coût des charges évitées à l’État (FNE) et au système de l’UNEDIC.

A l’encontre de nos propositions, le gouvernement Bérégovoy avait baptisé « partage du travail » une politique d’encouragement aux entreprises, les incitant à casser des temps pleins en deux en leur attribuant, à elles et non aux salarié-es, sous forme d’abattement de cotisations sociales, le bénéfice des économies réalisées sur l’indemnisation du chômage.

Ces mesures, que nous avions vivement combattues, ont abouti à une montée vertigineuse de l’offre de demis-emplois, à demi-SMIC, laissant ceux et surtout celles qui étaient contraints de les accepter dans une situation de profonde misère et précarité.

Cette politique est devenue aberrante avec l’institution du RMI. Même avec un RMI à 2 300F, l’acceptation d’un demi-emploi de 19 heures pour 2500 F devenait une insulte à l’effort du travailleur qui acceptait un gain net ridicule pour une « demie-semaine » ? pouvant en réalité le ou la mobiliser sur toute la journée, 6 voire 7 jours sur 7. Pourtant, la très grande majorité des femmes concernées l’ont accepté dans l’espoir d’une insertion et surtout d’une reconnaissance sociale. Cela deviendrait impossible dès lors que (comme le proposent les Verts) le RMI dépasserait un demi-SMIC, raison invoquée pour ne pas augmenter les minima sociaux.

Dans les faits, cette politique a institué un « apartheid salarial », reléguant une catégorie de femmes, principalement celles qui ont besoin d’un emploi à tout prix, les mères célibataires (« Fantines » de notre temps), dans une véritable filière d’emplois à temps partiels contraints, surtout dans la restauration et le commerce. Elle touche également, en volume moindre, les hommes, plutôt dans le nettoyage.

Cette évolution a conduit les Verts à concentrer leurs explications et leurs actions sur la réduction du temps de travail officiel, à dénoncer le temps partiel contraint, et à se contenter de mentionner « pour mémoire » le temps partiel choisi.

Cette position est aujourd’hui insuffisante. 80 % des hommes à temps partiel, 40 % des femmes, déclarent être dans cette situation contre leur gré et souhaiter un plein-temps. Il faut donc à tout le moins :

* Préciser et bien cadrer ce qu’est un temps partiel « vraiment choisi » ;

* Prendre en compte le caractère sexué de la société humaine et combattre les effets pervers et discriminants du temps partiel, dans notre lutte pour l’égalité des sexes dans le respect des différences de choix de vie ;

* Fixer une position cohérente pour les chômeurs accédant à un temps partiel et les pleins-temps choisissant un temps partiel ;

* Soulager la misère des temps partiels à bas salaires et des chômeurs.

Le débat actuel

Actuellement, la notion de second chèque, forme adoucie d’une notion d’Allocation Universelle ou de Revenu d’existence, progresse très rapidement dans les mouvements de chômeurs et de précaires. Le MNCP s’est prononcé en particulier pour le cumul bas-salaires/ maintien partiel du RMI (qui n’est accepté que pour un an dans la loi sur l’exclusion). Dans l’ensemble, les Verts soutiennent cette orientation, première étape vers un découplement « utopique » des revenus et de l’activité.

Face à cela, les syndicalistes, en particulier de tradition communiste, notamment dans AC !, craignent que l’existence même du second chèque encourage les employeurs à ne concéder que des bas salaires directs et à offrir des temps partiels. Leur lutte contre le temps partiel contraint les conduit à critiquer le principe même du temps partiel, y compris choisi, au motif qu’il induirait les femmes à renoncer à des carrières plus ascendantes. Au sein du Collectif national pour les droits des femmes, beaucoup soulignent que ce processus conduit à situer les femmes en marge de l’emploi par rapport aux hommes (notion salaire d’appoint), et à maintenir l’idée de leur présence moindre dans la vie sociale au profit de la vie privée.

Tout en ayant parfaitement conscience des réalités qui suscitent ces réactions, les écologistes ne peuvent partager les a priori syndicalistes en faveur du salariat plein-temps et de ses idéaux productivistes (hiérarchie, etc). Ils se refusent également à réduire la vie sociale au salariat, et soulignent depuis toujours l’importance de l’activité sociale non-salariale (vie associative, entraide de voisinage, SEL, etc.).

Nous devons affirmer une voie originale reposant sur deux principes :

* Un revenu est un droit, garanti par une société solidaire, et non par l’embauche accordée par un patron particulier.

* Le libre choix de son mode de vie, donnant un poids variable à la « valeur travail » et à d’autres formes de réalisation individuelle, selon les choix propres à chacun/une, est un objectif d’une société d’individus autonomes.

Ces principes doivent être combinés avec le réalisme dans l’affrontement au libéralisme et au sexisme. Ils ne doivent pas conduire à dispenser les employeurs d’une cotisation directe sur le coût du chômage, ni à renforcer la position subordonnée des femmes.

Il ne peut donc être question d’interdire le temps partiel (ce qui aboutirait à supprimer non seulement le temps partiel choisi, mais toute une série de postes qui ne peuvent être qu’ainsi organisés). Refuser les compensations d’un second chèque accordé au salarié pour un temps partiel (choisi ou volontaire) conduirait à « sanctionner les victimes » (pour les temps partiels contraints) et à pénaliser les femmes, comme les hommes, qui, refusant les objectifs de vie du productivisme, choisissent le temps partiel. Incidemment, refuser les formes de compensation du temps partiel ne fait que le jeu de l’UNEDIC et de l’État, qui seraient dispensés de restituer aux « temps partiels » les économies ainsi réalisées sur le coût du chômage.

« Respecter le choix du temps partiel », c’est prendre en compte le fait qu’il est d’autant plus difficile à accepter que la perte de salaire est forte, et dans la réalité d’aujourd’hui c’est en général la femme qui « perd le moins ». Le temps choisi ne s’étendra aux hommes que s’il est partiellement compensé au niveau du salaire (comme d’ailleurs la réduction générale du temps de travail). C’est aussi reconnaître la contribution à la lutte contre le chômage de ceux qui choisissent le temps partiel, et donc leur restituer ce qu’ils font économiser à l’UNEDIC.

Mais, parallèlement, il faut supprimer toute incitation aux employeurs à créer des postes à temps partiel là où un plein temps serait possible, et lutter pour la réelle égalité professionnelle des femmes (en étant conscient qu’une telle lutte ne se réduit pas au rapport salarial : c’est toute la vie qui doit changer). On ne peut accepter de transformer le rapport au travail et au salaire qu’en menant cette lutte contre la discrimination et le partage sexiste des tâches, à tous les niveaux.

MOTION

Les Verts réaffirment leur soutien à la hausse des minima sociaux vers un Revenu Social Universel (RSU) égal à 75 % du SMIC. Ils ont conscience qu’un tel RSU ou même un RMI porté au-dessus d’un demi-SMIC garantit un niveau de revenu supérieur au SMIC à mi-temps, et donc implique pour ceux qui travaillent un complément de revenu.

Parallèlement, les Verts réaffirment leur soutien au libre choix du temps partiel. Le « libre choix » implique une compensation pour la baisse de salaire résultante, et une possibilité réelle de revenir au temps plein.

La technique du second chèque est la seule permettant d’amener un complément de revenu, que le temps partiel soit contraint ou choisi. Il doit être attribué, en fonction du RSU, au prorata de la différence avec l’horaire légal (au moins un demi-RSU pour un mi-temps, un tiers pour un-e salarié-e travaillant 2/3 de l’horaire légal, etc.). De la sorte, les pleins-temps qui le souhaitent ne sont pas trop pénalisés à choisir un temps partiel, et les temps partiels contraints échappent à la misère.

Une telle mesure répond donc à nos objectifs concernant les revenus.

Reste à contrecarrer, dans le même temps, les effets non souhaités de l’extension du temps partiel :

Les employeurs à temps partiel doivent se voir supprimer tout abattement de cotisations correspondant. Les sommes ainsi récupérées doivent aller au Fonds National pour l’Emploi, qui financera le second chèque.

L’UNEDIC elle-même doit contribuer au FNE, selon une évaluation annuelle du coût du chômage évité par l’existence de travailleurs à temps réduit.

Le principe de « priorité pour le retour au plein temps », déjà inscrit dans le Code du travail concernant le temps partiel, doit être précisé dans la loi-balai. Concrètement, la loi doit attribuer, de droit, tout plein-temps créé dans une entreprise à une personne à mi-temps en ayant fait la demande, par ordre d’ancienneté.

Face au problème des suppressions de postes dues au regroupement de deux mi-temps en un seul plein-temps (phénomène qui sera à la mesure de la prolifération des mi-temps Bérégovoy), la collectivité et l’entreprise négocieront un plan de reconversion, y compris vers le Tiers-secteur.

Une vigoureuse politique d’équipements collectifs et de création de postes liés à l’enfance, notamment dans le tiers-secteur, déchargera les femmes d’une partie du poids de leur « double-journée » et leur permettra de choisir plus librement leur temps de travail professionnel.

Ces aménagements ne dispensent pas de la lutte idéologique et concrète sur le partage des responsabilités dans la vie familiale, lutte qui exige de vraies campagnes d’opinion et une éducation non sexiste.

Les discriminations sexistes à l’embauche, au salaire, ou à la promotion des salariées, à plein-temps ou à temps partiel, feront l’objet de sanctions financières qui seront elles-mêmes attribuées au FNE.

Dans le cadre des négociations sur les 35 heures, le « maintien intégral du revenu des faibles salaires à plein-temps » se traduit par une hausse de 11,6 % du salaire horaire. Cette mesure doit absolument être appliquée aux temps partiels (c’est d’ailleurs le cas dans l’accord des entreprises de nettoyage). La baisse du chômage qui résultera de la RTT doit conduire à un relèvement des horaires minimaux conventionnels.

En outre, dans la mesure où des entreprises sont incapables d’offrir des temps pleins à toutes celles (et ceux) qui le demandent, les heures excédant le contrat de travail à temps partiel doivent être payées comme des heures supplémentaires.

Par ailleurs, la loi du 12 juin 1998 limitant les « coupures » et précisant le temps de travail « effectif » doit être efficacement contrôlée par les inspecteurs et contrôleurs du travail dont le nombre doit être considérablement augmenté.

Motion présentée au CNIR des Verts et amendée par la Commission Économie
Sur le temps partiel
Adoptée au CNIR des 17-18 avril 1999

par Alain Lipietz , Francine Comte Ségeste

La détermination de la position des Verts devient urgente. Il est pratiquement acquis, y compris par le cabinet de Martine Aubry, que la « loi-balai », complétant la loi de réduction du temps de travail du 12 juin 1998, devra comprendre un volet sur la question. Un groupe de travail, comprenant un Vert, se réunit au Conseil d’Analyse Économique du Premier ministre. En outre, nos propres revendications sur les minima sociaux (75 % du SMIC) entrent en contradiction avec la possibilité d’un travail à temps partiel sur un faible salaire plein-temps, et ce, quelle que soit l’évolution future du SMIC lui-même.

Le CNIR de Limoges avait esquissé une synthèse conforme à nos valeurs de l’incitation au temps partiel librement choisi et d’un minimum d’existence élevé : l’attribution d’un second chèque, que ce soit pour les anciens « pleins temps » ou les anciens chômeurs. Cette synthèse a été plus brouillée que précisée lors du CNIR de décembre 1998 par une nouvelle motion dont un amendement a voulu mettre l’accent sur les perversions du temps partiel, devenu trop souvent contraint. La phrase « un complément de revenu social doit être versé à hauteur du revenu d’autonomie quel que soit le temps de travail choisi par le salarié » peut impliquer, selon la façon dont on la comprend et le niveau de salaire concerné, soit l’interdiction du second chèque, soit un revenu total plus élevé pour un temps partiel que pour un plein-temps, soit le même revenu quel que soit le travail fait !

La présente motion vise à clarifier la position que les Verts défendront en public et dans les instances de débat et de décision (CAE, Assemblée Nationale).

Les positions traditionnelles des écologistes et la politique Bérégovoy

Bien avant l’institution du RMI, les Verts ont prôné le partage du travail par une double voie :

* Une réduction massive du temps du travail pour tous, avec maintien de revenu pour les bas et moyens salaires, « assurant les moyens, y compris pour les mères célibataires, de vivre dignement. »

* Une voie secondaire : l’encouragement au temps partiel librement choisi, grâce à la garantie de retour au temps plein et à un second chèque compensatoire au prorata du coût des charges évitées à l’État (FNE) et au système de l’UNEDIC.

A l’encontre de nos propositions, le gouvernement Bérégovoy avait baptisé « partage du travail » une politique d’encouragement aux entreprises, les incitant à casser des temps pleins en deux en leur attribuant, à elles et non aux salarié-es, sous forme d’abattement de cotisations sociales, le bénéfice des économies réalisées sur l’indemnisation du chômage.

Ces mesures, que nous avions vivement combattues, ont abouti à une montée vertigineuse de l’offre de demis-emplois, à demi-SMIC, laissant ceux et surtout celles qui étaient contraints de les accepter dans une situation de profonde misère et précarité.

Cette politique est devenue aberrante avec l’institution du RMI. Même avec un RMI à 2 300F, l’acceptation d’un demi-emploi de 19 heures pour 2500 F devenait une insulte à l’effort du travailleur qui acceptait un gain net ridicule pour une « demie-semaine » ? pouvant en réalité le ou la mobiliser sur toute la journée, 6 voire 7 jours sur 7. Pourtant, la très grande majorité des femmes concernées l’ont accepté dans l’espoir d’une insertion et surtout d’une reconnaissance sociale. Cela deviendrait impossible dès lors que (comme le proposent les Verts) le RMI dépasserait un demi-SMIC, raison invoquée pour ne pas augmenter les minima sociaux.

Dans les faits, cette politique a institué un « apartheid salarial », reléguant une catégorie de femmes, principalement celles qui ont besoin d’un emploi à tout prix, les mères célibataires (« Fantines » de notre temps), dans une véritable filière d’emplois à temps partiels contraints, surtout dans la restauration et le commerce. Elle touche également, en volume moindre, les hommes, plutôt dans le nettoyage.

Cette évolution a conduit les Verts à concentrer leurs explications et leurs actions sur la réduction du temps de travail officiel, à dénoncer le temps partiel contraint, et à se contenter de mentionner « pour mémoire » le temps partiel choisi.

Cette position est aujourd’hui insuffisante. 80 % des hommes à temps partiel, 40 % des femmes, déclarent être dans cette situation contre leur gré et souhaiter un plein-temps. Il faut donc à tout le moins :

* Préciser et bien cadrer ce qu’est un temps partiel « vraiment choisi » ;

* Prendre en compte le caractère sexué de la société humaine et combattre les effets pervers et discriminants du temps partiel, dans notre lutte pour l’égalité des sexes dans le respect des différences de choix de vie ;

* Fixer une position cohérente pour les chômeurs accédant à un temps partiel et les pleins-temps choisissant un temps partiel ;

* Soulager la misère des temps partiels à bas salaires et des chômeurs.

Le débat actuel

Actuellement, la notion de second chèque, forme adoucie d’une notion d’Allocation Universelle ou de Revenu d’existence, progresse très rapidement dans les mouvements de chômeurs et de précaires. Le MNCP s’est prononcé en particulier pour le cumul bas-salaires/ maintien partiel du RMI (qui n’est accepté que pour un an dans la loi sur l’exclusion). Dans l’ensemble, les Verts soutiennent cette orientation, première étape vers un découplement « utopique » des revenus et de l’activité.

Face à cela, les syndicalistes, en particulier de tradition communiste, notamment dans AC !, craignent que l’existence même du second chèque encourage les employeurs à ne concéder que des bas salaires directs et à offrir des temps partiels. Leur lutte contre le temps partiel contraint les conduit à critiquer le principe même du temps partiel, y compris choisi, au motif qu’il induirait les femmes à renoncer à des carrières plus ascendantes. Au sein du Collectif national pour les droits des femmes, beaucoup soulignent que ce processus conduit à situer les femmes en marge de l’emploi par rapport aux hommes (notion salaire d’appoint), et à maintenir l’idée de leur présence moindre dans la vie sociale au profit de la vie privée.

Tout en ayant parfaitement conscience des réalités qui suscitent ces réactions, les écologistes ne peuvent partager les a priori syndicalistes en faveur du salariat plein-temps et de ses idéaux productivistes (hiérarchie, etc). Ils se refusent également à réduire la vie sociale au salariat, et soulignent depuis toujours l’importance de l’activité sociale non-salariale (vie associative, entraide de voisinage, SEL, etc.).

Nous devons affirmer une voie originale reposant sur deux principes :

* Un revenu est un droit, garanti par une société solidaire, et non par l’embauche accordée par un patron particulier.

* Le libre choix de son mode de vie, donnant un poids variable à la « valeur travail » et à d’autres formes de réalisation individuelle, selon les choix propres à chacun/une, est un objectif d’une société d’individus autonomes.

Ces principes doivent être combinés avec le réalisme dans l’affrontement au libéralisme et au sexisme. Ils ne doivent pas conduire à dispenser les employeurs d’une cotisation directe sur le coût du chômage, ni à renforcer la position subordonnée des femmes.

Il ne peut donc être question d’interdire le temps partiel (ce qui aboutirait à supprimer non seulement le temps partiel choisi, mais toute une série de postes qui ne peuvent être qu’ainsi organisés). Refuser les compensations d’un second chèque accordé au salarié pour un temps partiel (choisi ou volontaire) conduirait à « sanctionner les victimes » (pour les temps partiels contraints) et à pénaliser les femmes, comme les hommes, qui, refusant les objectifs de vie du productivisme, choisissent le temps partiel. Incidemment, refuser les formes de compensation du temps partiel ne fait que le jeu de l’UNEDIC et de l’État, qui seraient dispensés de restituer aux « temps partiels » les économies ainsi réalisées sur le coût du chômage.

« Respecter le choix du temps partiel », c’est prendre en compte le fait qu’il est d’autant plus difficile à accepter que la perte de salaire est forte, et dans la réalité d’aujourd’hui c’est en général la femme qui « perd le moins ». Le temps choisi ne s’étendra aux hommes que s’il est partiellement compensé au niveau du salaire (comme d’ailleurs la réduction générale du temps de travail). C’est aussi reconnaître la contribution à la lutte contre le chômage de ceux qui choisissent le temps partiel, et donc leur restituer ce qu’ils font économiser à l’UNEDIC.

Mais, parallèlement, il faut supprimer toute incitation aux employeurs à créer des postes à temps partiel là où un plein temps serait possible, et lutter pour la réelle égalité professionnelle des femmes (en étant conscient qu’une telle lutte ne se réduit pas au rapport salarial : c’est toute la vie qui doit changer). On ne peut accepter de transformer le rapport au travail et au salaire qu’en menant cette lutte contre la discrimination et le partage sexiste des tâches, à tous les niveaux.

MOTION

- Les Verts réaffirment leur soutien à la hausse des minima sociaux vers un Revenu Social Universel (RSU) égal à 75 % du SMIC. Ils ont conscience qu’un tel RSU ou même un RMI porté au-dessus d’un demi-SMIC garantit un niveau de revenu supérieur au SMIC à mi-temps, et donc implique pour ceux qui travaillent un complément de revenu.

- Parallèlement, les Verts réaffirment leur soutien au libre choix du temps partiel. Le « libre choix » implique une compensation pour la baisse de salaire résultante, et une possibilité réelle de revenir au temps plein.

- La technique du second chèque est la seule permettant d’amener un complément de revenu, que le temps partiel soit contraint ou choisi. Il doit être attribué, en fonction du RSU, au prorata de la différence avec l’horaire légal (au moins un demi-RSU pour un mi-temps, un tiers pour un-e salarié-e travaillant 2/3 de l’horaire légal, etc.). De la sorte, les pleins-temps qui le souhaitent ne sont pas trop pénalisés à choisir un temps partiel, et les temps partiels contraints échappent à la misère.

Une telle mesure répond donc à nos objectifs concernant les revenus.

Reste à contrecarrer, dans le même temps, les effets non souhaités de l’extension du temps partiel :

- Les employeurs à temps partiel doivent se voir supprimer tout abattement de cotisations correspondant. Les sommes ainsi récupérées doivent aller au Fonds National pour l’Emploi, qui financera le second chèque.

- L’UNEDIC elle-même doit contribuer au FNE, selon une évaluation annuelle du coût du chômage évité par l’existence de travailleurs à temps réduit.

- Le principe de « priorité pour le retour au plein temps », déjà inscrit dans le Code du travail concernant le temps partiel, doit être précisé dans la loi-balai. Concrètement, la loi doit attribuer, de droit, tout plein-temps créé dans une entreprise à une personne à mi-temps en ayant fait la demande, par ordre d’ancienneté.

- Face au problème des suppressions de postes dues au regroupement de deux mi-temps en un seul plein-temps (phénomène qui sera à la mesure de la prolifération des mi-temps Bérégovoy), la collectivité et l’entreprise négocieront un plan de reconversion, y compris vers le Tiers-secteur.

- Une vigoureuse politique d’équipements collectifs et de création de postes liés à l’enfance, notamment dans le tiers-secteur, déchargera les femmes d’une partie du poids de leur « double-journée » et leur permettra de choisir plus librement leur temps de travail professionnel.

Ces aménagements ne dispensent pas de la lutte idéologique et concrète sur le partage des responsabilités dans la vie familiale, lutte qui exige de vraies campagnes d’opinion et une éducation non sexiste.

- Les discriminations sexistes à l’embauche, au salaire, ou à la promotion des salariées, à plein-temps ou à temps partiel, feront l’objet de sanctions financières qui seront elles-mêmes attribuées au FNE.

- Dans le cadre des négociations sur les 35 heures, le « maintien intégral du revenu des faibles salaires à plein-temps » se traduit par une hausse de 11,6 % du salaire horaire. Cette mesure doit absolument être appliquée aux temps partiels (c’est d’ailleurs le cas dans l’accord des entreprises de nettoyage). La baisse du chômage qui résultera de la RTT doit conduire à un relèvement des horaires minimaux conventionnels.

En outre, dans la mesure où des entreprises sont incapables d’offrir des temps pleins à toutes celles (et ceux) qui le demandent, les heures excédant le contrat de travail à temps partiel doivent être payées comme des heures supplémentaires.

Par ailleurs, la loi du 12 juin 1998 limitant les « coupures » et précisant le temps de travail « effectif » doit être efficacement contrôlée par les inspecteurs et contrôleurs du travail dont le nombre doit être considérablement augmenté.

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