genre – Site de la commission féminisme https://feminisme.eelv.fr Un site utilisant Réseau Europe Ecologie Les Verts Wed, 28 Mar 2018 13:06:02 +0200 fr-FR hourly 1 Le genre dans les politiques de coopération https://feminisme.eelv.fr/2012/09/15/le-genre-dans-les-politiques-de-cooperation/ Sat, 15 Sep 2012 16:57:31 +0000 http://feminisme.eelv.fr/?p=2611 Atelier du jeudi 23 août organisé par la commission féminisme Télécharger le compte-rendu Intervenantes : Marie-Dominique de Suremain (commission genre d'ENDA Europe), Claudy Vouhé (Genre en Action) ...]]>

Atelier du jeudi 23 août organisé par la commission féminisme

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Intervenantes : Marie-Dominique de Suremain (commission genre d’ENDA Europe), Claudy Vouhé (Genre en Action)

Animation : Véronique Moreira, Vice-Présidente Rhône Alpes à la coopération solidaire

 

 

Introduction (Véronique Moreira)

 

Les politiques précédentes de coopération à la région Rhône-Alpes n’avaient pas de cadre, ni de vision politique. J’ai eu la volonté de donner un cadre politique à la coopération en faisant voter délibération. La coopération décentralisée s’articulera dans les priorités internationales : Objectifs du Millénaires pour le Développement ; appui au processus démocratique ; politique d’égalité de genre ; développer l’éducation à la citoyenneté en Rhône Alpes.

 

 

 

Marie-Dominique de Suremain

Enda Europe est une association qui a pour but de soutenir l’engagement d’enda Tiers-Monde dans la lutte contre la pauvreté et la promotion du développement durable.

Un des premiers travail (80′s, 90′s) des organisations féministes ou des féministes dans des organisations de développement a été de rendre visible les femmes dans les différentes politiques publiques pour lutter contre leur « invisibilisation ». Puis (années 2000, 2010) d’intégrer les questions d’égalité dans toutes les problématiques. L’accent a alors été mis sur le genre, c’est à dire sur les relations/rapports entre femmes et hommes et croisant cette question avec les questions sociales, économiques et environnementales générales.

Mais ce faisant quand on introduit un « volet genre » au niveau macro, la problématique peu se diluer, il manque alors des outils et analyses plus fines.

L’égalité, dans le sens de donner aux femmes le droit de faire les mêmes choses que les hommes ne suffit pas d’ailleurs à penser un développement différent : il faut changer le modèle dominant lui-même, le paradigme de l’homme comme référent. Ainsi doit-on changer les relations hommes/femmes, tout comme les relations Nord/Sud qui remettent en cause le modèle du nord.

La politique française sur le genre s’est renouvelée dans les années 2000 à partir du constat du retard de la France: peu de recherche, des associations spécialisées petites, un réseau faible, des ONG de développement et des structures publiques peu formées. Un Document d’Orientation Stratégique a été approuvé en 2007, suivi d’un programme de formation des ONG et de deux programmes concertés sur l’économie et sur les violences financés par le MAE, ainsi que des contributions à ONU Femmes. Mais le nombre de projets spécifiques reste encore très faible (<10) selon les indicateurs de l’OCDE.

La politique de genre doit traverser les politiques sectorielles des grandes agences comme l’AFD, Agence Française de Développement. Il y a eu des avancées, comme la consolidation des réseaux, mais un grand risque de « genderwashing » si les clauses obligatoires d’intégration du genre dans tous les projets ne sont pas accompagnées de moyens réelles et de projets structurels.

Échanges avec la salle

Question de Françoise Kiéfé, membre commission féminisme, suivi de Rio+20 sur genre et développement.

Inquiétude des associations féministes car recul net à Rio+20 sur les droits reproductifs.

Vocabulaire : développement durable, soutenable ? Qu’est-ce que la recherche action ?

Réponses

Le vocabulaire est une adaptation à la (mauvaise) traduction française. Il est plus correct de parler de développement soutenable, pour avancer vers un modèle qui préserve les ressources naturelles et humaines.

La recherche action est la valorisation des personnes et des savoirs au côté des gens avec des méthodes participatives, car on ne peut pas arriver en plaquant des solutions toutes faites. L’introduction de la perspective de genre se fait en formant les personnes à observer avec d’autres lunettes, car la réalité est différente du discours dominant. C’est ainsi qu’on peut élaborer des solutions en permettant aux personnes, femmes et hommes d’élaborer des solutions.

Claudy Vouhé

Genre en action promeut les politique de genre.

Claudy Vouhé propose un focus sur le changement climatique.

Le problème du changement climatique est global, mais ses causes et ses conséquences ne sont pas uniformes d’un contexte à l’autre. Poser la question du lien entre le changement climatique et le genre revient à questionner à la fois les besoins et intérêts des femmes et leur capacité à intervenir dans les mesures d’atténuation et d’adaptation.

En effet, tout le monde contribue au réchauffement climatique, mais pas avec la même intensité. S’il semble avérer que les femmes polluent moins que les hommes, il ne faut pas pour autant en déduire qu’elles sont naturellement plus conscientes que les hommes sur le terrain environnemental. La marginalisation sociale, culturelle, économique et politique des femmes, par défaut, fait qu’elles émettent moins de gaz à effet de serre (GES). Si les femmes en avaient les moyens, elles pollueraient peut-être autant que les hommes ? La même question se pose avec le développement des pays du Sud : si le Sud se développe sur le modèle du Nord (patriarcal), le développement peut-il être durable ?

Ces hypothèses « égaux (dans la consommation) = non durable » ne peuvent justifier la négligence dont pâtissent les femmes dans les politiques de développement en lien avec les questions environnementales, mais aussi sociales, économiques etc. En effet, il est avéré que les femmes (les plus pauvres surtout) ont au quotidien des besoins souvent vitaux de eau, de bois, de charbon, de terre. Elles sont affectées directement en cas de raréfaction des ressources. Comme elles sont moins mobiles que les hommes (notamment parce qu’elles ont la charge des enfants) et qu’elles ont moins de sécurité (foncière, physique, sociale etc.) elles sont les premières victimes lors des catastrophes naturelles et sont victimes de lourdes violences sexuelles.

Les mesures d’atténuation des GES doivent prendre en compte l’impact sur les femmes et les relations de genre des politiques, programmes et projets (trajet école, cuisine, etc.). Elles doivent aussi, impérativement, impliquer les femmes au même titre que les hommes dans la recherche de solutions au problème concerné.

Quelle action dans les partis politiques, y compris EELV ?

Échanges avec la salle

Question

Il y a un gros chemin à faire en France pour la prise en compte du système de genre (cf. la réaction quand tentative d’introduire le genre dans les manuels scolaires). Qu’en est-il dans les pays du Sud ?

Réponse

Comme toujours, l’argument culturel, la tradition est érigée en garde-fou. Le genre viendrait chambouler les « traditions ». Or, les changements économiques et environnementaux, de même que les conflits bousculent les représentations traditionnelles beaucoup plus que toutes les initiatives et lois sur le genre. Il ne faut pas être dupe avec le discours du « respect de la culture du pays » qui est une forme de résistances. Toutes les cultures méritent d’être respectées, mais les droits universels, dont ceux des femmes, ne sont pas solubles dans l’argument culturel.

Question

Quand le culturel s’appuie sur le religion, le barrage est d’autant plus important ?

Réponse

Cela peut aller dans les deux sens, et aider au changement. Il y a de nombreuses ouvertures pour l’égalité femmes-hommes dans les religions, des féministes de tous les bords religieux creusent la question. Il faut dépasser les « ismes » primaires et se renseigner sur ces mouvements qui cherchent à provoquer le changement de l’intérieur.

Question

L’augmentation de la population a-t-elle des conséquences sur les changements climatiques ?

Réponse

 

Il est certain que la pression démographique, dans certains contextes, pose problème. Mais ce n’est pas fondamental à mon sens. Ne réveillons pas le fantasme de Malthus ! L’épicentre du problème est le partage des richesses mais aussi des pouvoirs, notamment entre les femmes et les hommes. Réduire le nombre d’enfants par femme peut aider le développement économique des femmes, si elles le décident et qu’elles en ont les moyens. Et cela ne résoudra pas forcément la vision binaire (femme=reproduction et homme=production) sur laquelle notre économie productiviste est fondée. Il faut innover, provoquer, proposer de regarder les choses autrement … Faisons observer aux démographes que dans certains pays les femmes ont diminué leur fécondité mais pas les hommes polygames, donc l’indicateur pertinent devient le nombre d’enfants par homme, et non par femme, et déjà d’autres solutions se profilent ! C’est la même chose avec le changement climatique. Selon la manière dont on va définir les enjeux, les questions de genre apparaîtront différemment, en tant que causes, conséquences, mais aussi solutions.

 

Les présentations des intervenantes :

Genre et changements climatiques (Claudy Vouhé)

Genre et coopération (Marie-Dominique de Suremain)

Laugmentationdelapopulationat-elledesconséquencessurleschangementsclimatiques ?

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Les Journées d’Été avec la commission Féminisme https://feminisme.eelv.fr/2012/07/30/les-journees-dete-avec-la-commission-feminisme/ Mon, 30 Jul 2012 15:00:36 +0000 http://feminisme.eelv.fr/?p=2546 Les Journées d'été d'EELV sont un moment passionnant de l'écologie politique, et l'occasion de rencontrer des militant-es de toute la France (voire ailleurs). ...]]>

Les Journées d’été d’EELV sont un moment passionnant de l’écologie politique, et l’occasion de rencontrer des militant-es de toute la France (voire ailleurs).
Elles auront lieu cette année à Poitiers du 22 au 24 août.

La commission féminisme organise ou co-organise plusieurs ateliers et organise son Assemblée Générale annuelle. Voici tout le programme :

Assemblée Générale de la commission féminisme
Vendredi 24 août – 11h à 12h30 – salle A258

Ordre du jour
Bilan d’activité, bilan financier
Projets pour l’année suivante
Élection du bureau
Discussions

Ateliers

La Loi à l’épreuve des violences sexuelles
Jeudi 23 août – 11h à 12h30 – Amphi 201
Le nombre de victimes de violences sexuelles est très difficile à connaître, mais on estime que 16% des femmes et 5% des hommes ont subi une agression sexuelle. Pourtant le dépôt de plainte reste très bas. La censure du harcèlement sexuel par le Conseil constitutionnel montre la gêne du législateur face aux crimes et délits sexuels. Nouvelles lois, accueil et prise en compte de la parole des victimes, prévention : comment lutter contre les différentes formes de délits et crimes sexuels
Animation : Pierre Januel (commission Justice) et Dominique Trichet-Allaire (commission Féminisme)
Intervenantes : Hélène Legrand (SOS inceste), Thalia Breton (Osez le Féminisme), Tewfik Bouzenoune (Avocat)

Comment combattre les inégalités femmes-hommes dans l’entreprise
Mercredi 22 août – 16h à 17h30
La carrière professionnelle d’un homme ou d’une femme est inégale, indifféremment des compétences. Des lois existent pour l’égalité femmes-hommes au travail, mais sont-elles efficaces et suffisantes ? Comment atteindre l’égalité dans la rémunération, la gestion de carrière, l’accès aux postes de pouvoir ?
Animatrice : Céline Pétrovic (Déléguée Thématique Genre, Orientation sexuelle et société)
Intervenantes :
Francine Got et Catherine Daperon (FETE Femmes Egalité Emploi), Olga Trostiansly (Laboratoire de l’égalité), Gaëlle Differ (Union syndicale Solidaires)

La place des femmes dans les politiques de coopération
Jeudi 23 août – 9h à 10h30 – salle B27
Pour réaliser les objectifs du millénaire pour le développement, les politiques de coopération internationale doivent s’adresser aux  populations les plus pauvres, qui sont à 70% des femmes.  Au coeur de l’économie locale et des processus de production, elles sont les premières productrices vivrières.
Pourtant  elles restent minoritaires dans les processus de gestion et quasiment invisibles dans la représentation et les hauts lieux de décision. Quelle prise en compte du genre dans les politiques publiques de la coopération au développement  ? Quels outils, quelles méthodes pour que les femmes soient intégrées dans le développement et parties prenantes dans les réflexions en cours et à venir ?
Animatrice : Véronique Moreira (Conseillère Régionale EELV)
Intervenantes : Marie-Dominique de Suremain (Enda Europe), Claudy Vouhé (Genre en action)

Ateliers off
(Mercredi à 18h salle A258 et Jeudi à 11h salle A260 – il y aura des affichettes durant les JDE)

Les violences faites aux femmes / violences sexistes
Quelle position d’EELV sur cette thématique essentielle ? Quelles sont les grandes lignes à aborder pour une position officielle du parti ?

L’allongement du délai de l’IVG
avec la commission santé
Faut-il allonger le délai de l’IVG ? Si oui, de combien ?

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L’ignorance de nos députés face aux études de genre https://feminisme.eelv.fr/2011/09/06/lignorance-de-nos-deputes-face-aux-etudes-de-genre/ Tue, 06 Sep 2011 17:49:23 +0000 http://feminisme.europe-ecologie.net/?p=216   Plusieurs députés UMP ont récemment demandé la suppression des manuels scolaires mentionnant la théorie du genre, la qualifiant de « fumeuse ». ...]]>

 

Plusieurs députés UMP ont récemment demandé la suppression des manuels scolaires mentionnant la théorie du genre, la qualifiant de « fumeuse ».

Les théories de genre ne sont pas des théories philosophiques – ni de la biologie – mais des théories de sciences sociales.

Manifestement ces 80 députés ne connaissent rien aux études de genre, et ne comprennent en rien la différence entre le sexe mâle ou femelle et la construction d’une identité sociale féminine ou masculine. C’est pourtant ce que signifie le genre qui met l’accent sur les dimensions sociales, politiques et culturelles de l’appartenance à une identité sexuée. Ce qui est central dans ce concept, ce sont les rappports sociaux, mais aussi les rapports de pouvoir.

Mme Françoise Héritier, anthropologue et qui a succédé à Claude-Levy Strauss au collège de France, explique cette construction du féminin et du masculin1. Doit-on remettre en cause le sérieux des professeur du Collège de France ?

Nous pourrions citer les études très fouillées, argumentées et justifiées de Monique Witting, Nicole-Claude Matthieu, Eric Fassin, Marie-Hénène Bourcier… Tous ces gens sont d’éminents professeurs qui dispensent des cours à l’Université.

Le savoir dispensé à l’Université ne vaudrait-il rien ? Les diplômes obtenus par ces professeurs ne sont que du vent ?

L’idéologie et les allégations sans fondement ne sont pas du côté de professeurs mais bien de ces députés qui veulent imposer leur vision de la société aux élèves. C’est pourquoi Europe Ecologie Les Verts espère que le ministre de l’éducation n’outrepassera pas ses fonctions en cédant à ce groupe de pression conservateur et en modifiant le contenu des manuels scolaire.

La suppression de cette notion dans les manuels scolaires ouvre la voie à tous les stéréotypes reçus en termes de discriminations liées au genre et aussi à toutes les formes de violences , visuelles, verbales ou physiques qui en sont le corollaire.

1Françoise HERITIER, Masculin-Féminin. La pensée de la différence, Odile Jacob, 1996.

Note :

Les théories de genre se basent sur des informations vérifiables et vérifiées : biologiquement parlant, il n’existe pas que deux sexes. Les études de médecines témoignent qu’ils existent des personnes inter-sexuées qui sont nées avec les deux sexes, ou un sexe partiel.

Les cas d’inter-sexes ne sont pas si rares, et nous avons tous et toutes déjà dû en croiser, en côtoyer. Il concerne une personne sur 2 000 en tenant compte de la discordance entre les gonades et les chromosomes. L’organisation internationale des intersexués avance le chiffre d’une personne intersexuée sur 500 si l’on prend en compte toutes les variations du développement sexuel, des hormones, des gènes, etc.

Discordance de patrimoine génétique, de caractéristiques physiques… les frontières sont floues : non, il n’existe pas que deux sexes, mais plein de sexes.

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Rio+20 : quelles propositions des écologistes ? https://feminisme.eelv.fr/2011/08/26/rio20-quelles-propositions-des-ecologistes/ Fri, 26 Aug 2011 11:33:45 +0000 http://feminisme.europe-ecologie.net/?p=191 Atelier animé par Alfredo Pena-Vega, directeur scientifique de l’IIRPC

Intervention de Françoise Kiéfé

Alors que se prépare la conférence de l’ONU – Rio +20 , un GT transversal « Genre et développement soutenable » s’est constitué et fait partie du collectif préparatoire national. Ce GT transversal est composé de nombreuses associations, et des personnes représentantes d’autres ONG : MMF, ATTAC, etc …..et ont élaboré un texte de référence à des fins d’intégration dans le texte général, qui doit être porté : à Bonn en septembre et ultérieurement à Rio en juin 2012.

Rio +20 ne peut constituer l’occasion d’une redéfinition de ce que serait « un développement soutenable » que si les organisations de la société civile parviennent à faire valoir, dans l’espace public et dans les négociations préparatoires, une perspective qui rompe avec le « capitalisme vert ».

Cette redéfinition entraînera de véritables transformations si elle renforce le pillier social du développement soutenable et intègre un enjeu transversal : le genre. Cette approche vise à prendre en compte l’impact du mode de développement sur les rapports sociaux entre hommes et femmes, actuellement fondés sur des inégalités politiques, économiques, sociales et culturelles…et, l’impact de l’approche intégrée de l’égalité des femmes et des hommes sur les politiques et actions visant le DD..

Bilan, évolution et contexte

Les femmes forment 70 % des pauvres, elles possèdent moins de 2% des terres et reçoivent moins de 5% des prêts bancaires. Il y a en moyenne dans le monde 16 % de femmes parlementaires et moins de 10% de chef-fes d’Etat et de gouvernement. Ces inégalités politiques et économiques sont un obstacle à un développement humain durable et équitable

Face au constat fait que les inégalités, notamment vis à vis des femmes constituent une entrave à la démocratie, à la paix et au développement; ces thèmes seront au cœur de la Décennie des Nations unies pour les femmes ( 1976- 1985 ), ponctuée par deux autres conférences mondiales pour les femmes: Copenhague en 1980 et Nairobi en 1985; une contribution essentielle à la remise en cause du développement classique a été élaborée.

Dans un contexte le développement de forts mouvements sociaux, en particulier féministes et écologistes, on assiste à une profonde remise en cause des paradigmes dominants concernant l’intégration des femmes et de l’environnement dans le développement, qui se poursuit au cours des années 1980.

Cette dimension présente dans toutes les conférences des Nations unies, sur l’environnement et le développement depuis 30 ans du côté institutionnel comme du point de vue de la société civile , avec, par exemple , la publication de l’Agenda 21 des femmes pour une planète en bonne santé et en paix, avant la Conférence de Rio , Pour le Sommet mondial deJo’burg, dans le cadre du collectif Joburg 2002, une plateforme Femmes pour la qualité de vie, pour une approche féministe du développement durable. Ainsi des associations comme « Femmes dans le développement », « Femmes et développement »… ainsi que des membres d’ONG environnementalistes, vont élaborer leur programme d’action, l’Agenda 21 des Femmes.

Historique

Les mobilisations des femmes en 1995 contre la pauvreté, constituent, à cet égard , un point tournant dans l’histoire de la lutte contre le néolibéralisme. Celui-ci est, progressivement, perçu dans sa dimension de système économique accélérant les inégalités sociales, particulièrement dommageables pour les femmes.

En 1995, la Conférence de Pékin (la 4 e organisée par les Nations Unies ), sur le statut des femmes ( dite « Plateforme de Pékin ») les Etats se sont engagés à mettre en oeuvre 12 objectifs, par exemple sur l’environnement (égal accès à la gestion des ressources naturelles et à la préservation de l’environnement) ou luttter contre la pauvreté croissante des femmes; en faisant du partage du pouvoir et de la prise de décision , ainsi que des changements de comportements, et de l’éradication des stéréotypes concnat les rôles ds hommes et des femmes une condition pour les politiques publiques .

Recommandations du GT « Genre et Développement soutenable «

  • Définir les négociations et le Programme d’action Rio +20 et nommer les obstacles qui ont empêché la réalisation d’une égalité des femmes et des hommes depuis 20 ans; croiser l’analyse des obstacles au développement durable et à la réalisation de l’agenda 21 et des grandes conventions de Rio avec cette perspective de genre, notamment en matière macro-économique.

A cette fin, des éléments clefs se doivent d’être explicitement repris dans les textes et soutenus , notamment comme :

  • Intégrer les nouveaux indicateurs de richesse et de développement (IDH) qui prennent en compte :le travail domestique et de «care » sus toutes ses formes monétaires ou non monétaires

Les nouveaux indicateurs de richesse et de bien-être doivent intégrer la diminution des violences contre les femmes comme des indicateurs majeurs.

  • Placer les politiques de prévention et de sanction des discriminations et des violences contre les femmes (et les enfants ) au cœur de la redéfinition du mode de développement soutenable.

  • Systématiser la mise en œuvre des budgets nationaux (et locaux ) sensibles au genre et l’élaboration de statistiques sexuées, en les intégrant aux indicateurs de DD

  • Prendre en compte l’ESS au Sud comme au Nord; ce qui contribuera à s’ interroger sur la question des rapports de pouvoir entre Nord et Sud – qui existaient déjà au cœur du mouvement international des femmes – mais restaient invisibles.

  • Soutenir et encourager dans leur développement ce que parallèlement – sur le terrain existe– les projets non centrés sur l’exportation et prenant davantage en considération les besoins des populations . A cet égard, les groupes de femmes ont pu bénéficié de cette approche de « terrain », plus centrée sur les besoins des populations locales.

  • Valoriser et soutenir financièrement, au Nord comme au Sud- les organisations de femmes.

  • Instaurer la parité dans l’accès à la formation et aux nouveaux « emplois verts »( qui doivent être analysés à l’aune de leur impact social et écologique) , notamment ceux ayant une forte composante technologique ( ER, eau, assainissement);

  • Instituer une formation dès le plus jeune âge; identifier les stéréotypes sexistes porteurs de violences notamment (publicité, rôle des medias ….): ‘éducation non sexiste est une des clefs du D soutenable. Intégrer cette notion et sa traduction dans les pratiques et outils éducatifs relatifs à l’environnement et vers un DD

  • Instaurer la parité « qualitative » dans les prises de décision et les instances politiques ; en veillant à ne pas stigmatiser les femmes sous couvert de quotas, remettant en cause leur légitimé et leurs moyens d’actions. La parité introduite par la loi de 2000 est insuffisante pour constituer un réel ferment de transformation sociale débouchant sur une remise en cause par exemple des stéréotypes féminins ….dans la vie publique .

  • Instaurer une parité femmes-hommes dans les processus de participation et de concertation citoyenne à tous les niveaux :local, national, régional , international.

  • Instaurer la prise en compte de l’égalité femmes hommes dans la définition des agendas 21 locaux , plans climat territoriaux , en transversalité à la démarche globale , comme « prise en compte « du pilier social et culturel de ces programmes d’actions. A cet égard, la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale est un outil intéressant à croiser avec les stratégies locales de développement soutenable.( issue des Communes d’Europe ) .

Ref biblio

  • Femmes économie et développement (2001)
  • Quand les femmes comptent (2002);Jules Falquet

  • Regards de femmes sur la globalisation J.Bisilliat – l’Harmattan 2003

  • De gré ou de force -Les femmes dans la mondialisation(2007) Jules Falquet
  • Genre et développement H.Guétat PUF 2008
  • Femmes , économie et développement (De la résistance à la justice sociale ) Isabelle Guérin , Madeleine Hersent , Laurent Fraisse (2011)

Société civile

  • Agenda 21 des femmes pour une planète en paix et en bonne santé 1992 ( à l’occasion de Rio +15 ;

  • Femmes pour la qualité de la vie; pour une approche féministe du développement durable » 2002

  • Cahier des revendications de la Marche Mondiale des Femmes »Contre la pauvreté et pour le partage des richesses »1998, revues en 2001

  • Forum social mondial, lettre des organisations de femmes, Dakar 2011; Déclaration de l »Assemblée des Femmes, FSM 2009,Belem; déclaration du forum des luttes féministes africaines Kaolack 2011.

http://www.adequations.org

La Marche Mondiale des Femmes

Ce réseau de solidarité féministe internationale a vu le jour en 2000, lorsque des femmes du monde entier ont marché ensemble partout sur la planète afin d’éradiquer la pauvreté et la violence envers les femmes.

Devenue depuis un réseau permanent, présent lors des forums sociaux , européens et mondiaux notamment, la MMF est implantée sur tous les continents et organise des actions planétaires périodiquement « Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous marcherons! ».

  • Alternatives économiques Pratique – janvier 2011 La longue marche de l’égalité hommes femmes – entretien avec Dominique Meda – chercheuse au Centre d’études de l’emploi
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