assemblée nationale – Site de la commission féminisme https://feminisme.eelv.fr Un site utilisant Réseau Europe Ecologie Les Verts Wed, 28 Mar 2018 13:06:02 +0200 fr-FR hourly 1 Vers moins de Député-Maire et plus de Députée-Mère ? https://feminisme.eelv.fr/2013/07/08/vers-moins-de-depute-maire-et-plus-de-deputee-mere/ Mon, 08 Jul 2013 11:27:48 +0000 http://feminisme.eelv.fr/?p=2682 Texte de Chris Blache A l’occasion du débat sur le cumul des mandats à l’Assemblée Nationale, notre groupe EELV a déposé deux amendements[i].  Le premier prévoyant qu’une députée en congé maternité puisse être remplacée par son suppléant, le deuxième demandant une mesure similaire pour tout député ou députée souhaitant prendre un congé parental d’éducation.  Amendements qui ont été rejetés par une majorité de députés. ...]]>

Texte de Chris Blache

A l’occasion du débat sur le cumul des mandats à l’Assemblée Nationale, notre groupe EELV a déposé deux amendements[i].  Le premier prévoyant qu’une députée en congé maternité puisse être remplacée par son suppléant, le deuxième demandant une mesure similaire pour tout député ou députée souhaitant prendre un congé parental d’éducation.  Amendements qui ont été rejetés par une majorité de députés.

Les obstacles législatifs à la mise en application de ces amendements sont multiples. D’une part ces amendements impliquent une réforme constitutionnelle, d’autre part les député-es, tout comme des sénateurs, sénatrices et autres éluEs locaux ne relèvent pas d’un régime « de travailleuses/eurs» leur mandat n’est donc pas soumis à la législation du code du travail et dans ce contexte les éluEs ne bénéficient d’aucun congé maternité, ni paternité.

Mais l’obstacle principal est surtout historique et symbolique.  Comme Eva Sas[ii], députée (EELV) de la 7 e circonscription de l’Essonne, actuellement enceinte, l’a justement rappelé « la constitution de 1958 a été modelée par les hommes. Il n’y avait que 1,3 % de femmes à l’Assemblée ».

Denis Baupin, père de jeunes enfants confirme que, même la composition actuelle de l’Assemblée Nationale, n’est guère propice au changement « plus globalement, force est de constater que l’organisation du travail parlementaire est particulièrement peu adaptée pour les parents, particulièrement d’enfants en bas-âge. Cette non-préoccupation est un reflet direct de l’âge moyen des parlementaires… à l’exception notable des primo-députés – dont nombre d’écologistes. Favoriser le renouvellement du personnel politique passe aussi par la prise en compte de la compatibilité entre vie politique et vie familiale ».

L’Egalité Femmes-Hommes est une des valeurs fondamentales de l’écologie politique.  Et les équilibres écologiques, sociaux et économiques ne pourront être atteints que si les droits de toutes et de tous sont garantis et respectés.

Or si les progrès législatifs en termes de droit et d’égalité ont permis de grandes avancées, des écarts perdurent à tous les échelons, salaires, précarité, partage des tâches domestiques et sociales, accès aux responsabilités, droit de disposer de son corps.

Un rattrapage ne suffira donc pas.  Pour tenir pleinement cette promesse d’égalité, il est aujourd’hui nécessaire d’opérer une mutation majeure.  Et c’est au cœur même de nos institutions que nous devons être les plus exemplaires afin d’ouvrir la voie à de profondes réformes autour de ces questions sociétales.

Questions dont les congés maternité et paternité ne sont qu’un volet, et non des moindre puisque des études montrent que même dans des couples progressistes, où les tâches sont équitablement partagées, l’arrivée d’un enfant[iii] déclenche un processus d’inégalités entre les parents. Avec dans la majorité des cas les mères qui sacrifient une partie de leur carrière – où de leur santé quand elles décident de tout mener de front – pour donner du temps à la famille.  Et le temps donné pas les femmes ne se limite pas aux enfants.  Nous pourrions citer également l’aide à la personne, le soutien aux personnes âgées, rôles encore une fois endossés majoritairement par les femmes, comme s’il était « naturel » qu’elles s’investissent de ces responsabilités. Nos habitus ont la vie dure et le modèle familial hérité des 18 et 19è siècle continue de régir une organisation sociétale, qui n’a pourtant plus rien à voir avec celle mise en place par l’ordre bourgeois qui imposait ses valeurs à cette époque.

Nous sommes au XXIè siècle et la société s’est transformée.  Chacune, chacun, veut pouvoir exister, évoluer, grandir, se former, se définir, comme elle, il, le souhaite. Monoparental, hétéro-parental, homoparental, multidimensionnel, le modèle familial connait lui aussi des mutations importantes.

Alors que le projet de loi sur la famille sera débattu à l’Assemblée en octobre prochain, il est urgent de revisiter dès maintenant les règles et usages qui définissent les droits de chacune et de chacun à conduire sa vie, le plus harmonieusement possible et sans sacrifices.

Car la division des espaces et des rôles, sphère privée pour les femmes, sphère publique pour les hommes, perdure. Et si les femmes, comme les hommes, se reconnaissent de moins en moins dans ces représentations figées, comme le disait Simone de Beauvoir, tout concoure à les y enfermer « On ne nait pas femme  [On ne nait pas homme]  On le devient ».

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L’ignorance de nos députés face aux études de genre https://feminisme.eelv.fr/2011/09/06/lignorance-de-nos-deputes-face-aux-etudes-de-genre/ Tue, 06 Sep 2011 17:49:23 +0000 http://feminisme.europe-ecologie.net/?p=216   Plusieurs députés UMP ont récemment demandé la suppression des manuels scolaires mentionnant la théorie du genre, la qualifiant de « fumeuse ». ...]]>

 

Plusieurs députés UMP ont récemment demandé la suppression des manuels scolaires mentionnant la théorie du genre, la qualifiant de « fumeuse ».

Les théories de genre ne sont pas des théories philosophiques – ni de la biologie – mais des théories de sciences sociales.

Manifestement ces 80 députés ne connaissent rien aux études de genre, et ne comprennent en rien la différence entre le sexe mâle ou femelle et la construction d’une identité sociale féminine ou masculine. C’est pourtant ce que signifie le genre qui met l’accent sur les dimensions sociales, politiques et culturelles de l’appartenance à une identité sexuée. Ce qui est central dans ce concept, ce sont les rappports sociaux, mais aussi les rapports de pouvoir.

Mme Françoise Héritier, anthropologue et qui a succédé à Claude-Levy Strauss au collège de France, explique cette construction du féminin et du masculin1. Doit-on remettre en cause le sérieux des professeur du Collège de France ?

Nous pourrions citer les études très fouillées, argumentées et justifiées de Monique Witting, Nicole-Claude Matthieu, Eric Fassin, Marie-Hénène Bourcier… Tous ces gens sont d’éminents professeurs qui dispensent des cours à l’Université.

Le savoir dispensé à l’Université ne vaudrait-il rien ? Les diplômes obtenus par ces professeurs ne sont que du vent ?

L’idéologie et les allégations sans fondement ne sont pas du côté de professeurs mais bien de ces députés qui veulent imposer leur vision de la société aux élèves. C’est pourquoi Europe Ecologie Les Verts espère que le ministre de l’éducation n’outrepassera pas ses fonctions en cédant à ce groupe de pression conservateur et en modifiant le contenu des manuels scolaire.

La suppression de cette notion dans les manuels scolaires ouvre la voie à tous les stéréotypes reçus en termes de discriminations liées au genre et aussi à toutes les formes de violences , visuelles, verbales ou physiques qui en sont le corollaire.

1Françoise HERITIER, Masculin-Féminin. La pensée de la différence, Odile Jacob, 1996.

Note :

Les théories de genre se basent sur des informations vérifiables et vérifiées : biologiquement parlant, il n’existe pas que deux sexes. Les études de médecines témoignent qu’ils existent des personnes inter-sexuées qui sont nées avec les deux sexes, ou un sexe partiel.

Les cas d’inter-sexes ne sont pas si rares, et nous avons tous et toutes déjà dû en croiser, en côtoyer. Il concerne une personne sur 2 000 en tenant compte de la discordance entre les gonades et les chromosomes. L’organisation internationale des intersexués avance le chiffre d’une personne intersexuée sur 500 si l’on prend en compte toutes les variations du développement sexuel, des hormones, des gènes, etc.

Discordance de patrimoine génétique, de caractéristiques physiques… les frontières sont floues : non, il n’existe pas que deux sexes, mais plein de sexes.

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