nucléaire – Site de la Commission Energie https://energie.eelv.fr Sobriété, efficacité, renouvelables Mon, 05 Feb 2018 20:55:32 +0100 fr-FR hourly 1 Transports de déchets nucléaires : les élus ont droit à l’information, la population a droit à la protection https://energie.eelv.fr/transports-de-dechets-nucleaires-les-elus-ont-droit-a-linformation-la-population-a-droit-a-la-protection/ Wed, 16 Jan 2013 08:56:33 +0000 http://energie.eelv.fr/?p=5504 Lundi 14 janvier, un convoi de déchets hautement radioactifs a quitté l’Italie pour rejoindre l’usine Areva de La Hague. Il devrait traverser, par le rail, une grande partie de la France et passer par 16 départements : la Savoie, l’Ain, le Jura, la Saône-et-Loire, la Côte d’Or, la Haute-Marne, les Vosges, la Meuse, la Marne, l’Aisne, la Somme, la Seine Maritime, l’Eure, le Calvados et la Manche. L’arrivée est prévue jeudi 17 janvier dans la matinée

Comme d’habitude, ce dangereux transport a lieu sans la moindre information du public, et notamment des élus locaux. On ne peut indûment perpétuer une situation où ni la population, ni les élus ne sont informés des risques majeurs que leur font courir ces transports, notamment par la radioactivité émise, mais aussi par les risques d’accidents voire d’agression extérieure. Comment ont été pris en compte les impacts potentiels du passage du train dans le choix du trajet, la prévention des risques, voire la gestion d’un accident majeur (évacuation de la population notamment) et comment ont été informés et protégés les agents SNCF concernés ? Ces questions posées à chaque transport international restent sans réponse, alors que la profusion des transports ferroviaires nucléaires accroit fortement la vulnérabilité de notre territoire.

Les élus locaux et nationaux n’ont pas moins le sens des responsabilité que les entreprises qui font transiter ces déchets. Ils ont droit à l’information, à la transparence. Ils ont le devoir de veiller à ce que la population ne soit pas mise inutilement en danger. Le refus systématique de toute transparence viole les règles élémentaires de protection du public.

C’est la raison pour laquelle j’avais proposé à l’occasion de l’examen du projet de loi sur la participation du public (qui devait permettre à l’État de mettre en conformité sa législation avec l’article 7 de la charte de l’environnement sur la participation du public aux décisions relatives à l’environnement), un amendement visant à faire progresser l’information et la participation du public en ce qui concerne le transport de matières radioactives (http://www.denisbaupin.fr//blog-note/projet-de-loi-sur-participation-du-public-et-le-nucleaire-dans-tout-ca). Proposition malheureusement rejetée, mais blocage qui ne pourra perdurer.

Je soutiens donc totalement l’appel à vigilance tout au long du trajet de ce convoi lancé par le Réseau « Sortir du nucléaire », le syndicat SUD-RAIL et les associations et réseaux italiens (Legambiente Piemonte et Valle d’Aosta ONLUS – Secteur Énergie, Legambiente du Vercellese-Association de Volontariat, Pro Natura du Vercellese-Association de Promotion Sociale et Global Info Action) afin d’informer la population et demander que la transparence soit faite sur ces transports, ou à défaut leur suppression.

 

Denis Baupin,

Vice-président de l’Assemblée Nationale

 

]]>
Sureté nucléaire : sonnette d’alarme ! https://energie.eelv.fr/surete-nucleaire-sonnette-dalarme/ Thu, 13 Dec 2012 08:51:07 +0000 http://energie.eelv.fr/?p=5450 Sureté nucléaire :

les élus EELV membres des Commissions Locales d’Information tirent la sonnette d’alarme !

 

Conférence de presse des élu-e-s écologistes siégeant dans les Commissions locales d’information (CLI)

 

A l’occasion de la 24ème conférence annuelle des Commissions locales d’information (CLI) organisée par l’Anccli et l’ASN, les élus écologistes membres de ces CLI souhaitent exprimer leurs préoccupations.

L’énergie nucléaire occupe une place considérable en France. 58 réacteurs ont produit 442 TWh en 2011 soit près de 79 % de l’électricité produite dans l’hexagone. Mais si la production nucléaire est massive, elle reste en deçà des capacités de production totale des centrales. A ce titre l’année 2012 paraît même largement en retrait .

Un parc nucléaire défaillant et usé

Cette déficience du parc nucléaire, qui coûte très cher au contribuable d’après la Cour des comptes, est le signe de l’usure et du vieillissement des réacteurs. Le travail de veille des élus EELV qui siègent dans les Commissions locales d’information auprès des installations nucléaires de base (CLI) permet de constater une augmentation du nombre de prescriptions contraignantes de l’ASN.

Les évaluations complémentaires de sûreté post-Fukushima, réalisées en 2011, ont révélé que la situation du parc nucléaire est loin d’être aussi favorable que veulent bien le laisser entendre les partisans de l’atome. La mise en œuvre d’une approche déterministe des risques revendiquée depuis trente ans par le mouvement écologiste a montré la nécessité impérieuse d’accroitre le niveau de sûreté et plus généralement la capacité des réacteurs à faire face à des événements exceptionnels.

Les stress test de l’Union européenne ont confirmé ce constat. Le rapport rendu en octobre dernier contredit totalement le discours officiel français : nos centrales sont moins sûres que la moyenne européenne. Certaines centrales françaises sont concernées par 5 à 7 recommandations (Belleville, Cattenom, Chooz, Golfech, Nogent, Paluel, Penly) contre 2 à 3 pour les centrales belges et allemandes. Les conclusions des évaluations complémentaires de sûreté et la sentence de la commission européenne sur l’état du parc nucléaire français sont alarmantes.

Défauts et déficiences se multiplient et s’accumulent dans les centrales. Aucune partie de la machinerie nucléaire n’est épargnée : colmatage des générateurs de vapeur, usure des cuves, défaillance des vannes, blocage des barres de contrôle, vieillissement incontrôlé de certains matériels, indisponibilité des équipements de secours, perte d’alimentation en source froide, impréparation des équipes de conduite, fuites de tritium incontrôlables (Bugey), non-respect des règles générales d’exploitation (Saint Alban), etc. Au moins aussi préoccupant, les conditions de travail et la gestion des ressources humaines font l’objet d’alertes récurrentes des syndicats et même parfois de l’ASN.

Même les plus ardents partisans de cette industrie commencent à douter du nucléaire. Le 30 novembre 2011 à l’issue d’une visite inopinée à Paluel, Claude Birraux et Bruno Sido ont parlé d’une situation burlesque pour décrire les difficultés des agents à réaliser un exercice de crise. Jean-Louis Basdevant, physicien nucléaire et ancien directeur du département de physique de l’école polytechnique, considère aujourd’hui que les réacteurs nucléaires sont extrêmement dangereux. Il estime que « la seule action raisonnable est d’installer sur les réacteurs « récupérables » du parc français des dispositifs de sécurité s’inspirant de ceux des réacteurs EPR »: protections contre le melt-out du corium en cas de fusion de cœur (de type air d’étalement), dispositifs puissants et autonomes de refroidissement d’urgence en de cas de panne des systèmes prévus , …

La sûreté n’a pas de prix

Nous demandons que tout soit mise en œuvre pour éviter un accident nucléaire. Les actions indispensables pour améliorer la sûreté doivent être décrites et chiffrées afin que les autorités, en lien avec les CLI, puissent faire des choix et le cas échéant arrêter les réacteurs les plus défaillants.

La sûreté du parc nucléaire est une nécessité impérieuse qui exige non seulement de renforcer la surveillance et la législation, mais également de transformer la gouvernance de l’industrie nucléaire. Une nouvelle loi sur la sûreté nucléaire doit venir corriger et compléter les dispositifs définis par la loi du 13 juin 2006, dite loi TSN :

1. L’autorité de sûreté nucléaire (ASN) doit être dotée de moyens humains, techniques et juridiques pour exercer en toute indépendance sa mission de contrôle. Sa direction doit être ouverte à toutes les parties prenantes de l’industrie nucléaire, aux salariés comme aux associations de protection de la nature et de l’environnement et le pluralisme de l’expertise devenir une règle.

2. Le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie doit disposer de moyens juridiques et réglementaires renforcés pour assumer ses responsabilités et ordonner l’arrêt d’une installation nucléaire quand la sécurité des personnels, des populations et de l’environnement sont menacés.

3. Les commissions locales d’information ne peuvent plus rester de simples organes consultatifs. Elles doivent disposer des capacités pour exercer une vigilance constante sur les installations nucléaires, mener à bien des expertises et contrexpertises et informer les populations. La revendication de l’ANNCLI d’une mobilisation réelle de la taxe INB pour leur financement s’impose. Malheureusement, Madame la Ministre Delphine Batho, présente lors de la conférence nationale des CLI, n’a pas proposé mieux que le précédent gouvernement sur cette question. Cela est d’autant plus regrettable qu’elle vient d’annoncer aujourd’hui même l’augmentation de la taxe sur certaines installations nucléaires afin d’augmenter le financement de l’IRSN , ce qui montre que cela serait possible pour les CLI si la volonté politique était au rendez-vous.

La sûreté nucléaire doit être une préoccupation constante. Cette semaine plusieurs de nos collègues élus accompagnés de Pascal Durand, secrétaire national d’Europe Ecologies les Verts, sont à Fukushima à l’invitation d’élus japonais pour la 2nd Conférence internationale pour la sortie du nucléaire. Ce qu’il se passe au Japon doit nous interpeller en France. Le grand débat national sur la transition énergétique prévu cet hiver ne pourra pas l’ignorer.

 

[1] Selon le CGDD : « La part du nucléaire dans la production totale d’électricité passe, en un an, de 82% à 79%« .

[2] Parlementaires membres de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques

[3] Maitriser le Nucléaire – Jean Louis Basdevant – Eyrolles – Nouvelle édition 2012

 

 

 


]]>
EPR de Flamanville : combien de milliards faudra-t-il encore pour finir le chantier ? https://energie.eelv.fr/epr-de-flamanville-combien-de-milliards-faudra-t-il-encore-pour-finir-le-chantier/ Tue, 04 Dec 2012 14:47:49 +0000 http://energie.eelv.fr/?p=5419 Une nouvelle fois, EDF réévalue à la hausse la facture de l’EPR. Celui-ci coûterait donc finalement 8,5 milliards d’euros… pour le moment. Soit deux fois et demi le prix initial de 3,3 milliards d’euros.

En période d’économie drastique sur les finances publiques, cette nouvelle n’est pas anodine. Elle démontre de façon cinglante ce que les écologistes dénoncent inlassablement depuis le lancement du projet. A investissement égal, il aurait été possible de produire plus d’énergie en investissant dans les renouvelables, tout en développant des filières industrielles innovantes, telles que les économies d’énergie et l’efficacité énergétique.

Il aurait donc été possible de créer plus d’emplois durables, non délocalisables et mieux répartis sur le territoire.

Il n’est que temps de faire preuve de pragmatisme et de changer l’orientation de notre politique énergétique. Le grand débat national sur l’énergie sera l’occasion pour Europe Écologie Les Verts d’affirmer une autre vision énergétique et industrielle.

]]>
Sécurité nucléaire : jusqu’à maintenant, le facteur chance a été favorable https://energie.eelv.fr/securite-nucleaire-jusqua-maintenant-le-facteur-chance-a-ete-favorable/ Wed, 28 Nov 2012 14:09:04 +0000 http://energie.eelv.fr/?p=5369 Cet article a été publié sur Le Cercle Les Echos

 

par Bernard Laponche – « Les jeux de l’atome et du hasard » de Jean-Pierre Pharabod et Jean-Paul Schapira, publié en 1988 par Calmann-Levy, est le meilleur livre français que je connaisse sur la description et l’analyse des grands accidents nucléaires, avant celui de Fukushima.

 

« Rouge ! cria le croupier » (Dostoïevsky, Le Joueur).

 

Déjà les auteurs posaient la question suivante en sous-titre : « de tels accidents peuvent-ils survenir en France » ? Ils écrivaient dans leur introduction : « l’analyse de la succession des incidents qui jalonnent notre histoire nucléaire semble indiquer que nous avons eu de la chance – peut-être beaucoup de chance ».

Three Mile Island (TMI) : « s’il n’y a pas eu fusion totale et « syndrome chinois »(1), c’est essentiellement grâce au chef de quart de TMI-1(2) venu, deux heures après le début de l’accident, assister ses collègues en difficulté, et qui a compris (en soulevant une étiquette qui masquait un voyant) que la vanne de décharge du pressuriseur ne s’était pas refermée …on peut dire sans trop s’avancer qu’en Pennsylvanie, le 28 mars 1979 au matin, on a eu de la chance… ». Et de citer le rapport de l’IPSN (aujourd’hui IRSN) relatif à l’accident survenu sur le réacteur français Bugey 5 le 14 avril 1984 : « L’incident est d’une gravité, en ce qui concerne les sources électriques de puissance de la tranche, encore jamais rencontrée jusqu’ici sur les réacteurs français à eau pressurisée… Une défaillance supplémentaire sur cette voie (refus de démarrage du diesel, refus de couplage sur le tableau LHB(3), etc.) aurait donc conduit à une perte complète des alimentations électriques de puissance, situation hors dimensionnement ».

Après avoir rappelé que la filière RBMK des réacteurs de Tchernobyl, développée en URSS depuis le début des années 1950, était « une filière rodée, performante et jugée très sûre », les auteurs présentent et analysent de la même façon la catastrophe du 26 avril 1986. Le cœur étant détruit, la masse radioactive risquerait de contaminer la nappe phréatique : « Une équipe de mineurs, que l’on fait venir spécialement, entreprend finalement la construction sous le réacteur d’un tunnel, véritable cocon que l’on remplit de béton pour l’isoler de la nappe phréatique ».

Dans son ouvrage récent « Maîtriser le nucléaire – Sortir du nucléaire après Fukushima », le professeur Jean-Louis Basdevant cite le professeur biélorusse Vassili Nesterenko : « Mon opinion est que nous avons frisé à Tchernobyl une explosion nucléaire. Si elle avait eu lieu, l’Europe serait devenue inhabitable ». Et Basdevant de conclure : « C’est pour cela que l’on peut avancer que si l’accident de Tchernobyl n’a pas été dramatiquement plus grave, c’est grâce au courage de quelques-uns, mais surtout grâce à la chance ».

L’accident de Fukushima, qui est loin d’être terminé, est lui aussi causé par la perte totale du refroidissement des réacteurs. C’est, au même titre que Tchernobyl, une catastrophe dont les effets se feront sentir longtemps et loin. Mais les habitants de Tokyo ont eu de la chance car, lors de l’explosion et de l’envoi massif de matières radioactives dans l’atmosphère, le vent soufflait vers l’ouest et l’océan Pacifique. S’il avait soufflé vers le sud, le « Japon était coupé en deux »(4) et il aurait fallu évacuer Tokyo. Jusqu’ici la chance, il n’y a pas d’autre mot, a permis que la piscine remplie de combustibles irradiés très radioactifs du réacteur 4, endommagée et située en hauteur, ne soit pas détruite par une secousse sismique ou un typhon.

Et la France ? Pharabod et Schapira concluaient le chapitre sur Tchernobyl par un avertissement : « Il faudra bien, nous semble-t-il, revoir les décisions (et la politique qui les sous-tend) qui ont conduit à implanter un nombre de plus en plus grand de centrales nucléaires sur l’ensemble de l’Europe et tout particulièrement en France, notamment près de zones à très fortes densités de population ».

Centrale du Blayais, 27 décembre 1999 : tempête et inondation, perte du réseau, dix heures pour récupérer le refroidissement normal du réacteur n°1. Le GSIEN écrit : « La crainte du bogue de l’an 2000 a heureusement aidé : les équipes avaient été entraînées et ont travaillé comme des chefs » (Monique Sené), et la marée était loin du niveau maximal (Bella Belbéoch). On a failli évacuer Bordeaux…

Qu’il s’agisse de l’occurrence d’un accident grave ou de l’ampleur de ses conséquences qui le transforme en catastrophe, le hasard apparaît toujours dans l’accumulation de défaillances ou d’agressions dans ces systèmes complexes que sont la machine elle-même et son environnement, humain et naturel.

Lorsque l’on sait que, pour les réacteurs nucléaires équipant toutes les centrales nucléaires françaises, les accidents graves n’ont pas été considérés lors de leur conception(5), on peut se convaincre de la nécessité et de l’urgence « d’aider la chance » en fermant le plus rapidement possible les réacteurs nucléaires (qui arrivent pour la plupart à la fin de la durée de fonctionnement initialement prévue) sur la base d’une analyse de risques multicritère, tenant compte notamment de la densité de la population environnante.

 

NOTES : (1) Percement de la cuve et du béton du radier par le combustible fondu (corium) qui s’enfonce dans la terre. (2) Le réacteur accidenté est TMI-2. (3) Un des deux tableaux d’alimentation électrique de la centrale. (4) Témoignage d’un représentant de l’IRSN. (5) R&D relative aux accidents graves dans les réacteurs à eau pressurisée : bilan et perspectives, La Documentation française, janvier 2007. Rapport rédigé conjointement par l’IRSN et le CEA (Commissariat à l’énergie atomique).

]]>
Rapport de la commission d’enquete indépendante sur l’accident de Fukushima https://energie.eelv.fr/rapport-de-la-commission-denquete-independante-sur-laccident-de-fukushima/ Sun, 11 Nov 2012 17:43:28 +0000 http://energie.eelv.fr/?p=5302

Le blog Fukushima a publié une version française du rapport de la commission d’enquête de la Diète Nationale du Japon.

Vous pouvez le consulter sur ce blog ou bien le télécharger en cliquant ICI.

 

]]>
Fuite radioactive à la centrale de Flamanville : Denis Baupin demande à la ministre de l’écologie une enquête approfondie, alors que l’exploitant aurait fait l’usage d’une « procédure exceptionnelle » https://energie.eelv.fr/fuite-radioactive-a-la-centrale-de-flamanville-denis-baupin-demande-a-la-ministre-de-lecologie-une-enquete-approfondie-alors-que-lexploitant-aurait-fait-lusage-d/ Mon, 29 Oct 2012 16:20:44 +0000 http://energie.eelv.fr/?p=5117 Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée Nationale, vient de déposer une question écrite adressée à Delphine Batho, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, au sujet de la fuite radioactive survenue le 24 octobre dernier au sein de la centrale de Flamanville.

« Celle-ci est intervenue pendant près de 6 heures sur une ligne auxiliaire du circuit primaire du réacteur n°1, rappelle Denis Baupin dans sa question. Cette fuite est d’autant plus préoccupante qu’il s’agit de liquide radioactif et que la fuite s’est produite lors de la remise en pression de la ligne auxiliaire, alors que le réacteur à l’arrêt depuis fin juillet était en phase finale de redémarrage. Le circuit primaire fonctionnait à une température proche de 200°C. Cet accident dont les conséquences auraient pu être graves a fait l’objet d’une couverture médiatique importante à l’étranger. Selon les syndicats, la cause principale de cet incident, classé provisoirement au niveau 1 de l’échelle Ines, serait lié au choix de la direction, dans le but de gagner du temps, d’une procédure exceptionnelle qui s’est donc avérée très risquée et aurait mis en danger le personnel. »

M Denis Baupin demande à Delphine Batho « qu’une enquête approfondie soit menée sur cet accident », et souhaite savoir « à quel type de sanctions est soumis l’exploitant lorsqu’il déroge ainsi aux procédures en mettant en danger la sécurité des salariés ». Il l’interroge par ailleurs « sur la pertinence d’une grille de classement des incidents qui ne classe qu’au niveau 1 une telle défaillance ».

_____________________________________________________________________________________________

Question n° 43-00622 :

M. Denis Baupin alerte Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur la fuite radioactive survenue le 24 octobre dernier au sein de la centrale de Flamanville. Celle-ci est intervenue pendant près de 6 heures sur une ligne auxiliaire du circuit primaire du réacteur n°1. Cette fuite est d’autant plus préoccupante qu’il s’agit de liquide radioactif et que la fuite s’est produite lors de la remise en pression de la ligne auxiliaire, alors que le réacteur à l’arrêt depuis fin juillet était en phase finale de redémarrage. Le circuit primaire fonctionnait à une température proche de 200°C. Cet accident dont les conséquences auraient pu être graves a fait l’objet d’une couverture médiatique importante à l’étranger. Selon les syndicats, la cause principale de cet incident, classé provisoirement au niveau 1 de l’échelle Ines, serait lié au choix de la direction, dans le but de gagner du temps, d’une procédure exceptionnelle qui s’est donc avérée très risquée et aurait mis en danger le personnel. M Denis Baupin demande à Mme le ministre qu’une enquête approfondie soit menée sur cet accident, et souhaite savoir à quel type de sanctions est soumis l’exploitant lorsqu’il déroge ainsi aux procédures en mettant en danger la sécurité des salariés. M. Denis Baupin interroge par ailleurs Mme la ministre sur la pertinence d’une grille de classement des incidents qui ne classe qu’au niveau 1 une telle défaillance.

]]>
Ligne très haute tension Cotentin-Maine : violence d’Etat contre vigilance citoyenne https://energie.eelv.fr/ligne-tres-haute-tension-cotentin-maine-violence-detat-contre-vigilance-citoyenne/ Fri, 19 Oct 2012 09:50:51 +0000 http://energie.eelv.fr/?p=5041 par des élus Europe Ecologie Les Verts

Yannick Jadot, député européen EELV

Gaëlle Rougier, conseillère régionale EELV Bretagne

François Dufour, conseiller régional EELV Basse Normandie

Michel Perrier, conseiller régional EELV Pays de la Loire

___________________________________________________________________________________________________

Depuis des années, certains de nos concitoyens font la douloureuse expérience de ce qu’on appelle « la violence légitime » d’Etat en s’opposant à la construction de la ligne THT (très haute tension), dite ligne Cotentin-Maine. Longue de 163 kilomètres, cette ligne de 400 000 volts doit acheminer l’électricité produite par le futur réacteur nucléaire EPR de Flamanville.

Agriculteurs mis à bas de leur tracteur, menottés puis placés en garde à vue, propriétaires expulsés de leur terrain par la force, survol d’hélicoptères, présence permanente de vigiles de Réseau de transport de l’électricité (RTE), procès en cascade, affrontements entre opposants et forces de l’ordre, contrôles et fouilles systématiques des voitures… : c’est un climat répressif et délétère qui accompagne la construction de cette ligne, réactualisant la peur du gendarme.

Alors que le chantier de l’EPR a pris quatre années de retard, doublant son coût qui s’élève désormais à 7 milliards d’euros et, alors même que les recours contre la déclaration d’utilité publique n’ont pas encore été étudiés, aucune urgence ne fonde l’empressement de RTE.

Au grand dam du collectif d’élus opposés au projet, la filiale d’EDF avance tel un bulldozer, au mépris du droit et de la protection des biens privés et communaux.

 

Des opposants, pas des terroristes

Dans la Manche, le tribunal de Coutances vient d’ailleurs de donner raison à Yves Larsonneur, agriculteur de Montabot (Manche), en condamnant RTE à quitter sa propriété sous peine de 5 000 euros d’astreinte par jour de retard. Il avait été interpellé et placé en garde à vue pour s’être opposé physiquement aux travaux.

Au Chefresne, le maire a également été interpellé. La démission du conseil municipal, unanime, n’a pas changé la donne. En Ille-et-Vilaine, à Vitré, un projet de pylône à proximité d’un drain alimentant en eau la ville suscite de vives inquiétudes.

Même l’agence régionale de santé, qui avait initialement émis un avis négatif, est bien vite rentrée dans le rang. A Québriac, les habitants ont découvert, presque par inadvertance, un projet de méga-transformateur lié à la ligne THT. Au lendemain d’une réunion publique, l’un d’eux est « sollicité » par la gendarmerie afin de donner le nom des élus présents dans l’assistance.

Les opposants à la THT ne sont pourtant pas des terroristes. Ces citoyens, élus, paysans, militants antinucléaires, défenseurs de l’environnement mènent un combat d’importance. Il concerne les 350 000 personnes vivant à proximité d’une ligne THT sans qu’aucune étude épidémiologique sur les conséquences sanitaires des champs magnétiques n’ait jamais été réalisée.

 

La nécessité d’un débat serein

Ce harcèlement, cette répression violente n’ont qu’un but : décourager toute opposition. Car derrière la ligne Cotentin-Maine se profile le débat sur l’EPR de Flamanville et sur notre modèle énergétique pour demain.

Au delà de divergences de vue sur la question du nucléaire, cette ligne soulève aussi une question démocratique cruciale : est-il acceptable que l’Etat se mette au service d’intérêts privés au détriment de l’intérêt général et de la santé des citoyens ?

Le changement en France passe aujourd’hui par une rupture claire avec la geste brutale et musclée de l’ère Sarkozy. La production et l’acheminement d’électricité en France nécessitent un débat serein, à l’aune des données objectives dont nous disposons aujourd’hui.

L’action citoyenne, garante de la vitalité démocratique de notre pays, doit être considérée avec respect. Les conséquences des champs électromagnétiques induits par les THT sont une question sanitaire qui mérite l’intérêt du gouvernement et non la répression policière. Nous voulons croire qu’il n’est pas trop tard pour que celui-ci en prenne la mesure.

]]>
Stress tests européens : sureté insuffisante et mauvaise volonté des Etats membres https://energie.eelv.fr/stress-tests-europeens-surete-insuffisante-et-mauvaise-volonte-des-etats-membres/ Thu, 04 Oct 2012 16:26:11 +0000 http://energie.eelv.fr/?p=4754 La Commission Européenne a publié ce jour son rapport sur les stress tests réalisés sur les centrales nucléaires d’Europe. Ce rapport confirme l’insuffisant niveau de sureté. Par ailleurs, EELV s’étonne de la disparition d’une annexe et de l’évolution de la notation des centrales.

Le texte rendu public ce jeudi 4 octobre confirme ce qui avait été révélé par la presse : la sureté nucléaire est largement perfectible et la France est particulièrement concernée. Dans la version publique, pas moins de 192 recommandations sont faites pour les 58 réacteurs français. Parmi ces recommandations, seules 82 sont déjà planifiées dans le cadre des demandes de l’ASN. Les recommandations pour le parc nucléaire britannique (détenu à plus de 80% par EDF) sont également très importantes.
EELV s’étonne également de la disparition de l’annexe présente dans une version antérieure du rapport. Cette annexe présentait la notation des centrales selon 11 critères. EELV constate également que cette notation a évolué (l’annexe en question se retrouvant dans un document technique subsidiaire) : certaines centrales sont désormais mieux notées. Pour quelles raisons l’analyse d’il y a quelques jours ne serait-elle plus la même que celle d’aujourd’hui ? EELV demande à la Commission d’expliquer les raisons détaillées de ces évolutions, centrale par centrale.

D’une manière générale, la communication de la Commission a été affaiblie. Certains Etats membres ont visiblement réussi à faire inscrire leur opposition à toute intervention de l’Union Européenne dans les questions de sureté nucléaire. Le Commissaire Oettinger l’a explicitement admis en indiquant que ce rapport était un « compromis » entre pro et anti-nucléaires. L’attitude véhémente de certains eurodeputés français, contestant la légitimité de la Commission à intervenir sur ce terrain, est une autre preuve. Si la volonté de sureté et de transparence était réelle, ce « domaine réservé » n’aurait aucune raison d’être et aucun compromis ne serait acceptable. Mais une telle volonté n’existe pas.

La communication de la Commission Européenne dans sa version publique est disponible ici (en anglais). Le document complémentaire (Staff working document) ici.

]]>
Sureté nucléaire : nous sommes prévenus https://energie.eelv.fr/surete-nucleaire-nous-sommes-prevenus/ Wed, 03 Oct 2012 18:45:57 +0000 http://energie.eelv.fr/?p=4751 Un nouveau mythe du nucléaire français s’effondre. La certitude largement répandue que la France dispose de l’un des parcs les plus sûrs au monde est objectivement réfutée. EELV procède actuellement à l’examen du rapport alarmant de la Commission européenne sur la sureté du parc nucléaire européen, pour plus d’un tiers constitué de centrales françaises.

Le rapport sur la sureté du parc nucléaire européen sera examiné ce jeudi par la Commission, à la suite des « stress tests » effectués dans les quatorze pays nucléarisés de l’Union européenne. La France croyait son parc le plus sûr : la première (et seule) analyse factuelle jamais réalisée lui prouve le contraire.

D’après les éléments dont dispose EELV, la France est concernée par 109 des 264 recommandations du rapport. Toutes les centrales françaises doivent répondre à moins de 5 recommandations, et 7 d’entre elles doivent répondre à 7 recommandations (sur un maximum de 11). Pour comparaison, les centrales belges et allemandes doivent répondre à 2 ou 3 recommandations.

Le parc britannique est également largement concerné, avec de nombreuses recommandations. Au-delà du fait que le risque d’accident nucléaire outre-manche concerne la France au premier chef – les vents ne s’arrêtent pas aux frontières -, il faut savoir qu’EDF possède, au travers de British Energy, 8 des 10 centrales concernées.

Financièrement, il serait nécessaire d’investir entre 10 et 25 milliards d’euros pour améliorer la sûreté des centrales européennes, qui sont françaises pour plus du tiers.

Les Français, le parlement et le gouvernement ne pourront plus dire qu’ils n’ont pas été informés. L’Autorité de Sureté du Nucléaire française ne cesse d’ailleurs de répéter : « La position constante de l’ASN a toujours été la suivante : personne ne peut garantir qu’il n’y aura jamais en France un accident nucléaire. Je dis ce que je dis, et je répète une position constante de l’ASN française » (André-Claude Lacoste, Président de l’ASN, dans une audition parlementaire du 30 mars 2011).

Désormais nous pouvons le dire : nous sommes tous prévenus.

EELV effectue actuellement une analyse de ce projet de rapport, afin de pouvoir en tirer des conclusions plus précises, notamment en termes de mesures qu’il reviendra au gouvernement de prendre de toute urgence.

 Jean-Philippe Magnen et Elise Lowy, porte-parole


]]>
Intox / désintox : le nucléaire et la recherche publique https://energie.eelv.fr/intox-desintox-le-nucleaire-et-la-recherche-publique/ Thu, 06 Sep 2012 16:48:50 +0000 http://energie.eelv.fr/?p=4493 Le nucléaire dans la recherche publique française

La rubrique « Désintox » du journal Libération fait sa rentrée sur une phrase de Jean-Vincent Placé, Sénateur EELV de l’Essonne : « Aujourd’hui, la recherche sur les énergies en France, c’est à 85% tourné vers le nucléaire ».

Force est de reconnaître que Jean Vincent Placé s’est un peu emporté dans son chiffrage, et l’analyse de Libé, au pied de la lettre, est juste.

Cependant, Jean Vincent Placé n’a pas tout à fait tort !

1. Jean Vincent Placé n’est pas à côté de la plaque, il a juste un train de retard !

  • Dans le budget actuel…

Libération donne les chiffres de répartition du budget de recherche consacré à l’énergie : sur la base d’une note officielle qui circule actuellement en préparation de la conférence environnementale, EELV confirme les ordres de grandeur : en 2010, le nucléaire représentait plus 50% du budget de la recherche publique sur l’énergie que 85%. En 2011, l’équilibre est à peu près le même. Le rapport sénatorial sur le coût de l’électricité dont Jean Desessard, Sénateur EELV de Paris était le rapporteur, confirme également ces chiffres. On y trouve le graphique suivant :

 

 

Il y a une nuance de taille à apporter à ces chiffres : ils ne prennent certainement pas en compte les dépenses dans le cadre d’Euratom (qui représente au niveau européen 3 milliards d’euros) et surtout la participation financière dans ITER (1,5 milliards d’euros rien que pour la France) ! Il faudrait donc y ajouter quelques centaines de millions d’euros par an consacrés au nucléaire au titre des projets internationaux…

  • Mais dans le passé proche, Jean Vincent Placé avait raison…

Il n’avait pas mis ses fiches à jour! Car avant le Grenelle de l’environnement, l’ordre de grandeur était bien celui dont il parle.

Seule source, à la connaissance d’EELV, qui fait la comparaison : un rapport de l’Agence Internationale de l’Energie daté de 2004. Voici la répartition historique, année par année, entre 1985 et 2002 :

 

Pendant les 17 années pour lesquelles on dispose de données, le nucléaire a bénéficié de 85 à 90% des ressources publiques. Et les énergies renouvelables ? Moins de 2% !

L’inflexion a été réalisée à la suite du Grenelle de l’environnement.

2. L’argument de fond de Jean-Vincent Placé reste juste

  • L’engagement de Sarkozy n’a pas été tenu : les renouvelables toujours parent pauvre

Nicolas Sarkozy déclarait en 2007 : « Là où nous dépenserons 1 euro dans le nucléaire, nous dépenserons le même euro dans la recherche sur les technologies propres et la prévention des atteintes à l’environnement. » Pendant la campagne électorale de 2012, il déclarait : « Depuis que je suis président de la République, j’avais pris l’engagement 1 euro dans le nucléaire, 1 euro dans le renouvelable. »

Dans le deux cas, cela n’a pas été respecté. Il suffit de reprendre le premier graphique :

– Les renouvelables ne bénéficiaient, en 2010, que de 12% des crédits. On est loin de l’égalité avec le nucléaire, et cela reste toujours inférieur aux sommes consacrées à la recherche dans les énergies fossiles (15%).

– Si on y ajoute l’efficacité énergétique et les technologies de stockage, les « technologies propres » atteignent péniblement 37%.

Il y a bien la moitié du gâteau pour le nucléaire, mais c’est loin de faire l’autre moitié pour les renouvelables et pour l’efficacité énergétique…

  • Faut-il raisonner en budgets annuels ou en budget total ?

La Cour des Comptes, dans son rapport sur les coûts de la filière nucléaire, estime le budget de la recherche publique investi dans le nucléaire à 38 milliards d’euros entre 1955 et 2010.

Sur la base des données de l’AIE (cf. supra), on peut estimer que non-nucléaire a bénéficié de quelque chose entre 10 et 20% de la recherche publique. Et, das cette fourchette, les énergies renouvelables ont pu peut-être avoir 2 ou 3%, grand maximum 5%, du budget public.

  • Autant d’argent pour faire quoi ?

Autre moyen de regarder : 80 ou 90% du budget de la recherche publique en France permet quoi ?

Ces masses gigantesques permettent de produire … 17% de l’énergie finale consommée en France. Eh oui, les 75% d’électricité d’origine nucléaire ne représentent qu’une petite partie de l’énergie consommée. Rappelons que l’électricité ne représente que 24% de toute l’énergie consommée en France, loin derrière le pétrole par exemple.

Donc en résumé, on a consacré 80 à 90% de la recherche publique pour arriver à produire 17% de nos besoins. Logique, non ?

  • Et le budget maintenant ?

Mais au fait, le nucléaire n’est-il pas une technologie mature capable de dégager une très grande rente en France ? Dans ce cas, n’est-il pas un principe de bon sens qu’une technologie mature et rentable finance son propre développement ? Et que les deniers publics soient consacrés aux technologies émergentes ?

De deux choses l’une :

– soit le nucléaire est mature et rentable, et dans ce cas, le budget public de recherche dans l’énergie consacré au nucléaire devrait être nul.

– Soit le nucléaire n’est ni mature, ni rentable, et il doit continuer de bénéficier de soutiens publics forts pour pouvoir tenir et affronter l’avenir.

En conclusion, si Jean-Vincent Placé s’est trompé sur le chiffre avec quelques années de retard, la critique et l’argumentaire restent totalement valables : la recherche publique consacrée à l’énergie a été et reste encore phagocytée par le nucléaire, dans des proportions totalement irrationnelles.

 

 

]]>