PDT – Commission Enfance-Education-formation https://education.eelv.fr Un site utilisant Réseau Europe Ecologie Les Verts Thu, 15 Feb 2018 21:04:43 +0100 fr-FR hourly 1 motion du CF votée à l’unanimité :POUR DES POLITIQUES EDUCATIVES LOCALES SOUTENABLES https://education.eelv.fr/motion-du-cf-votee-a-lunanimite-pour-des-politiques-educatives-locales-soutenables/ Sat, 21 Sep 2013 10:02:24 +0000 http://education.eelv.fr/?p=2263 Exposé des motifs :
L’éducation ne s’arrête pas aux murs de l’école : voila une évidence portée par les écologistes qui
est de plus en plus partagée aujourd’hui. La mise en place des premiers « Projets éducatifs de
territoire (PEDT)», en septembre 2013, devrait être une occasion de le vérifier. Car il y a là un
enjeu essentiel : la politique locale sera-t-elle le cadre durable d’une vraie éducation partagée
entre tous les acteurs qui agissent auprès des enfants : parents, enseignants, associations,
collectivités ?
Les écologistes se sont franchement engagés l’an dernier pour favoriser la création des PEDT.
Force est de constater aujourd’hui que le cadre réglementaire et financier joue contre la
dynamique qu’ils défendent : un travail de remise à plat et de construction collective par les
acteurs d’un vrai projet éducatif de territoire, porteur d’une vision globale de l’enfant, respectant
chacun des acteurs et garantissant l’égalité sur les territoires ; une vraie complémentarité entre le
service public d’éducation – qui reste le garant de l’égalité républicaine – et les élus locaux, avec
les parents et tout le tissu associatif, culturel et économique de proximité.
Le décret du 24 janvier 2013, celui du 2 août 2013, la circulaire du 20 mars 2013, les derniers
arbitrages financiers donnent une impression d’illisibilité qui laisse, une fois de plus, l’avantage aux experts, à ceux qui ont les moyens de s’informer et les outils pour travailler ; cela engage un
processus d’exclusion pour certains parents, certains partenaires de l’école et certaines
communes.
Aujourd’hui, partout, les acteurs de bonne volonté pointent des difficultés de mise en oeuvre :
manque de personnel qualifié et disponible, insécurité juridique pour les communes, insécurité du
financement par les collectivités, coupes inopportunes dans les subventions des associations
potentiellement intervenantes Surtout le manque de souplesse du cadre proposé empêche
d’imaginer des solutions innovantes et ambitieuses qui permettent aux acteurs de réellement
coopérer.
Nous regrettons vivement que les textes ministériels n’aient pas autant d’ambition que celle portée
par les organisations et collectivités signataires de l’Appel de Bobigny. Elles sont même en-deçà
de la circulaire créant les Projets éducatifs locaux signée en 1998 par 4 ministres : Ségolène Royal
(enseignement scolaire), Marie-Georges Buffet (Jeunesse et Sports), Claude Bartolone (Politique
de la Ville) et Catherine Trautmann (Culture).
Une évolution est déjà prévisible : des communes seront contraintes de choisir la simple garderie.
La situation d’isolement qu’on trouve dans de nombreuses communes rurales perdurera.
Pourtant il est facile de noter une réelle attente du côté des parents, comme en témoignent la
hausse des inscriptions à la cantine ou un intérêt pour des activités en dehors du cadre scolaire.
Cela est appuyé par des études convergentes montrant tout l’intérêt de l’ouverture sur
l’environnement, des expériences nouvelles que vivent les enfants en dehors de l’école ou dans
l’école.
Les enseignants, de leur côté, dès lors que le dialogue est constructif et engagé, sont, le plus
souvent, disponibles pour penser une vraie complémentarité et travailler à un projet éducatif
cohérent dans lequel ils ont toute leur place. Les parents, les enseignants veulent et de la
cohérence et de la continuité éducative. Doit-on réduire les débats à des querelles de quart
d’heures pour aménager les horaires de la journée ? La fracture existe déjà entre communes
riches et pauvres, entre communes isolées et communes-centre. Elle va s’accroitre entre parents
informés, mobiles et parents soumis à des situations personnelles et professionnelles précaires.
Pourtant les innovations de terrain ne manquent pas :
Qui sait que l’organisation de la cantine n’est pas une compétence obligatoire des communes ?
Certaines communes vont bien au-delà et ont compris qu’il fallait inscrire dans la durée le travail
avec tous les parents, les enseignants de l’école primaire, des associations locales, des acteurs
du monde de la culture, du sport, de l’éducation populaire. Partager des projets en commun, c’est
entrer dans de l’éducation partagée. Les objets ne manquent pas : éducation à l’environnement et
au développement durable, éducation à la santé, à la citoyenneté s’appuient aussi bien sur les
activités physiques et sportives que sur les différents champs de la culture. Des communes rurales
ont transféré la compétence éducation à l’intercommunalité. Beaucoup de communes voudraient
pouvoir créer des emplois au moins à mi-temps, emmener les élèves dans des équipements ou
des activités qui n’existent pas toujours sur place. Or le décret pris le 24 janvier 2013 fait obligation pour les PEDT de prévoir 9 demi-journées, laissant ainsi peu de place pour des activités
nécessitant un déplacement ou un investissement important.
EELV fait sienne la définition proposée par l’association Prisme :
« Toutes les communes ou groupements de communes ont vocation à se doter d’un projet
éducatif de territoire pour mettre en oeuvre la nouvelle organisation des rythmes éducatifs. Le
projet éducatif de territoire constitue le cadre indispensable par lequel la communauté éducative
définit, organise et met en oeuvre, sur des valeurs et des finalités partagées, une politique
éducative qui prend en compte les différentes dimensions du développement du jeune selon une
approche globale de ce développement. Au service de la cohérence et de la continuité éducative
sur le territoire concerné, le projet éducatif de territoire organise et valorise la complémentarité
entre les actions pédagogiques conduites dans le cadre des projets d’école et d’établissement
avec les activités éducatives des collectivités territoriales et les propositions des associations. »
Motion :
Europe Ecologie-Les Verts, réuni au Conseil Fédéral du 15 septembre 2013 :
• Prend acte des avancées effectuées dans les collectivités territoriales qui ont déjà mis en
oeuvre une véritable réflexion sur l’éducation partagée.
• Demande :
– une réécriture sans délais des décrets du 24 janvier 2013 et du 2 août 2013 par les
ministres concernés afin de permettre une réelle souplesse d’application au niveau local
en remplaçant l’expression “9 demi-journées“ par “4,5 jours“ ; en accordant la
possibilité, sans dérogation particulière, pour les communes qui le souhaitent, de ne pas
reproduire les quatre journées (lundi, mardi, jeudi et vendredi) à l’identique, mais de
concevoir la semaine scolaire de manière cohérente et souple en fonction de ses
possibilités, des exigences pédagogiques et éducatives et du rythme de vie des
enfants et pour l’accès à des activités culturelles, sportives pour tous.
– la possibilité, sans dérogation particulière, pour les communes qui le souhaitent, en
concertation avec les différents partenaires de choisir les cours le samedi matin plutôt
que le mercredi matin ;
– l’inclusion d’une définition du PEDT qui permette une éducation partagée inscrite dans
la durée.
– un débat national après les élections municipales de mars 2014 se traduisant par une
loi d’orientation sur le domaine partagé en éducation qui :
– assure un cadre de financement pérenne en échange d’obligations nouvelles
pour les communes ou intercommunalités ;
– garantisse l’égalité des territoires par un système de péréquation équilibré
– définisse les principes du domaine partagé en éducation et les niveaux de
qualification à atteindre
– un plan pluriannuel de mise en oeuvre et de formation des acteurs et une véritable
relance de l’éducation prioritaire qui permette une véritable égalité entre es enfants et les
territoires.
La refondation du projet éducatif de notre société ne concerne pas que l’école et mérite
bien plus que des ajustements : un véritable courage politique.
Unanimité moins 1 nppv

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« La caricature n’a pas sa place lorsque les enjeux sont aussi importants » https://education.eelv.fr/la-caricature-na-pas-sa-place-lorsque-les-enjeux-sont-aussi-importants/ Sun, 23 Jun 2013 16:34:45 +0000 http://education.eelv.fr/?p=2237 le CRAP-Cahiers pédagogiques ont interviewé Barbara Pompili, co-présidente du groupe des écolpgistes à l’Assemblée Nationale.
http://www.cahiers-pedagogiques.com/La-caricature-n-a-pas-sa-place-lorsque-les-enjeux-sont-aussi-importants :

Refondation
« La caricature n’a pas sa place lorsque les enjeux sont aussi importants »

Présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale depuis janvier 2013, Barbara Pompili a été très active à l’Assemblée nationale sur la loi pour la refondation. Elle a reçu il y a quelque temps Philippe Watrelot, président du CRAP-Cahiers pédagogiques, pour évoquer les amendements que pour notre part nous proposions.
Barbara Pompili a répondu avec beaucoup de conviction à nos questions sur les avancées de la réforme et sur l’école.
Interview de Barbara Pompili

Vous avez été très active pendant le débat à l’assemblée nationale, pouvez-vous nous dire d’une part comment vous avez perçu ces débats, leur « qualité intellectuelle et politique », d’autre part quel a été votre rôle, sur quoi vous vous êtes appuyée pour vos interventions et propositions d’amendements ?

L’école doit former les futurs citoyens et offrir à notre jeunesse de réelles perspectives pour son avenir. Elle doit permettre la réussite de tous et incarner notre idéal républicain d’une société où chacun dispose des mêmes droits. Or, notre modèle éducatif ne permet plus aujourd’hui de répondre à ces exigences. D’où l’urgence d’agir.
Cette refondation nécessitait bien sûr un grand débat à l’Assemblée nationale sur l’école et l’éducation en général afin de se nourrir des réflexions des uns et des autres et des expérimentations menées en France ou à l’étranger. Cela n’a malheureusement pas toujours été le cas et j’ai parfois regretté le niveau insuffisant de dialogue et d‘écoute au sein de notre Assemblée.
J’ai d’ailleurs signifié ma déception lorsque nous avons abordé les Projets éducatifs de territoire (PEDT) ou encore la réforme de notre système de notation et d’évaluation. La caricature n’a pas sa place lorsque les enjeux sont aussi importants et les débats sur le fond auraient dû être plus soutenus car il y a beaucoup à dire et à faire pour donner plus d’ambition à notre école. J’aurais souhaité aller plus loin pour réellement refonder notre système car une simple « réparation » ne suffira pas pour lui permettre de relever les défis du 21e siècle.
C’est pour répondre à cette ambition que les écologistes ont déposé de très nombreux amendements. Ceux-ci sont le fruit de réflexions menées de longue date au sein de notre parti politique. Les différentes auditions que j’ai menées ont également enrichi mes réflexions – chercheurs, syndicats, fédérations de parents d’élèves, mouvements de l’éducation populaire… – tout comme mes connaissances du milieu et des acteurs de l’éducation.

Qu’est-ce qui a été amélioré à l’assemblée ? pouvez-vous nous donner deux ou trois motifs de satisfaction et deux ou trois déceptions ?

Les écologistes ont obtenu des avancées significatives sur des questions importantes : la formation des enseignants, la scolarisation des élèves en situation de handicap le droit à l’expérimentation et à l’innovation pédagogiques, les contenus des enseignements, l’interdiction des devoirs écrits à la maison à l’école primaire, le parcours d’éducation artistique et culturelle, l’ouverture de l’école sur l’extérieur (collectivités territoriales, associations et familles par exemple) ou encore le rôle et l’indépendance des deux conseils créés pour ne citer que ces quelques exemples.
Mais nous aurions aimé aller plus loin, beaucoup plus loin, sur de nombreux points comme : le renforcement des projets éducatifs territoriaux (PEDT), les contenus des Espé et leur indépendance, le pré-recrutement, la situation des personnels accompagnant les élèves handicapés, les langues et cultures régionales, les modalités d’évaluation, la mobilité à l’intérieure des cycles, la prise en compte des besoins de chaque élève, la place de l’élève comme acteur de son parcours…

Comment voyez-vous l’avenir de cette Loi, notamment quand on va passer au stade des décrets ? La commission éducation et culture va-t-elle suivre l’application ? Qu’est-ce qui est prévu pour cela ?

Les décrets sont très attendus et nous serons vigilants sur leur contenu. Toutefois, la refondation de l’école ne se fera pas en une seule fois. Si ce projet de loi permet d’avancer et de poser les bases pour un véritable changement, il s’agit d’une première étape qui nécessite d’être poursuivie et approfondie. A travers la commission éducation et culture de l’Assemblée nationale, je continuerai à intervenir chaque fois que cela sera possible pour faire avancer nos idées. Les parlementaires ont d’ailleurs un rôle de contrôle quant à l’application des lois. Un comité de suivi de la loi – qui sera paritaire grâce à un de nos amendements – va également être mis en place et pourra, je l’espère, permettre de faire évoluer ce qui nécessite de l’être. Par ailleurs, en réponse à un de nos amendements, le président de la Commission éducation de l’Assemblée s’est engagé à mettre en place une mission d’information sur le statut de « parent d’élève délégué » ; outre la demande de création d’un véritable statut, nous pourrons notamment remettre en avant dans ce cadre nos demandes de renforcement des liens avec les parents d’élèves et d’ouverture de l’école sur l’extérieur.
Concernant le conseil supérieur des programmes, il sera possible pour les parlementaires membres de la commission éducation d’intervenir dans sa composition uniquement pour les sièges qui leur sont réservés : deux députés et deux sénateurs. Les 12 autres membres sont désignés par le président du Conseil économique, social et environnemental et par le ministre de l’Education nationale.

Sur la question des rythmes scolaires du primaire, quelle est la position d’EELV ? Les élus municipaux soutiennent-ils une mise en place rapide ?

Si les rythmes scolaires n’étaient pas en tant que tels dans le projet de loi mais ont fait l’objet d’une circulaire, nous en avons néanmoins débattu à maintes reprises car il s’agit là d’une question cruciale.
Les écologistes soutiennent cette évolution et sa mise en place dès la rentrée 2013. Partageant les analyses des chronobiologistes, nous plaidons en effet pour un allègement de l’emploi du temps hebdomadaire des élèves qui aujourd’hui brillent au palmarès de la surcharge de travail. Mais nous voulons que cette réforme soit plus vaste encore et s’attaque à une révision globale du calendrier annuel, je pense notamment aux grandes vacances d’été.
Favorables à cette réforme des rythmes scolaires du primaire, nous soutenons de façon plus générale toutes les initiatives au service des évolutions pédagogiques qu’il s’agisse de l’ouverture de l’école sur l’extérieur, du renforcement des projets co-élaborés ou encore de la mise en place de nouveaux emplois du temps permettant de faire vivre des projets collectifs. Les barrières traditionnelles dans lesquelles nous sommes enfermées doivent être levées pour développer de nouvelles formes de pédagogies.
Conformément à cette approche, nous défendons avec vigueur le renforcement des liens entre les temps scolaires, périscolaires et extra-scolaires : c’est une continuité des politiques éducatives qu’il convient d’organiser ! C’est en ce sens que les PEDT constituent pour nous un outil essentiel pour la réussite de ce dispositif : ils doivent permettre d’organiser cette continuité dans une démarche de co-construction avec l’ensemble des acteurs concernés. D’où notre volonté, au cours des débats, de préciser leur forme et objet afin de leur donner plus d’envergure et d’obtenir que cette démarche se développe réellement sur l’ensemble du territoire.
Bien entendu, la question du coût de la réforme des rythmes scolaires doit être prise en compte. Il ne saurait être question de réserver ces activités aux familles les plus aisées ou d’accepter des différences dans leur qualité en fonction des moyens des collectivités. Face à ces incertitudes, certains élus municipaux ont préféré attendre 2014 pour mettre en application cette réforme. C’est pour répondre à ces inquiétudes que nous avions notamment demandé lors des débats que le fonds d’amorçage soit transformé en un fonds pérenne d’accompagnement. Mais nous n’avons hélas pas été entendus par le gouvernement, d’où probablement certains reports. Pourtant, je demeure convaincue qu’une application dès la rentrée 2013 est préférable à un report qui, compte tenu de l’agenda électoral, ne sera pas forcément un gage de meilleure organisation. Par-delà cette question des délais, je demeure convaincue que cette réforme des rythmes va dans le bon sens.

Propos recueillis par Jean-Michel Zakhartchouk

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