contributions – Commission Enfance-Education-formation https://education.eelv.fr Un site utilisant Réseau Europe Ecologie Les Verts Thu, 15 Feb 2018 21:04:43 +0100 fr-FR hourly 1 Enquête PISA 2015, critique de la refondation de l’École de la République, interaction potentielle entre le revenu universel d’existence et l’éducation, le 12 mars 2017 pour le conseil fédéral d’EELV https://education.eelv.fr/point-dinformation-pisa-2015-refondation-de-lecole-de-la-republique-interaction-potentielle-rue-education/ Mon, 20 Mar 2017 17:07:57 +0000 http://education.eelv.fr/?p=2323 >> Par Benoît Cressens, co-responsable de la commission enfance-éducation-formation

Le document au format pdf : EELV 2017-03 Pt d’info de la com EEF (Pisa,REE, RUE)

Ces derniers mois, les vrais sujets qui traitent de l’avenir de la France ont été éclipsés par les affaires. En particulier, il a été très peu question d’éducation. Je voulais revenir d’abord sur les résultats de l’étude PISA 2015 qui ont été publiés en décembre dernier, quelques jours avant le précédent conseil fédéral. Puis je critiquerai brièvement la refondation de l’École de la République mise en œuvre par les ministres Vincent Peillon, Benoît Hamon et Najat Vallaud-Belkacem. À la commission enfance-éducation-formation, nous sommes d’ailleurs en train de travailler sur une lettre d’information trimestrielle. Et notre premier numéro répondra à la question « La refondation de l’École de la République est-elle satisfaisante pour les écologistes ? » Je nuancerai ma réponse à cette question en rappelant le contexte difficile de cette refondation. Je développerai aussi le concept d’égalité de réussite scolaire. Enfin le malaise de la société française et sa tendance à laisser prospérer un contexte de précarité sociale et de précarité professionnelle dans les milieux populaires, m’amèneront à réfléchir à l’interaction qu’il pourrait y avoir entre le revenu universel d’existence et la haute qualité future de notre système éducatif et formatif.

SOMMAIRE

1) Pisa 2015 : des résultats à replacer dans leur contexte

2) La refondation de l’École de la République est-elle satisfaisante pour les écologistes ?

3) Une refondation dans un contexte difficile ; quelques pistes de progrès pour une égalité de réussite

4) Interaction potentielle entre le revenu universel d’existence et la haute-qualité de notre système éducatif et formatif

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L’éducation, c’est fondamental pour la transition écologique https://education.eelv.fr/leducation-cest-fondamental-pour-la-transition-ecologique/ https://education.eelv.fr/leducation-cest-fondamental-pour-la-transition-ecologique/#comments Sun, 23 Oct 2016 16:19:07 +0000 http://education.eelv.fr/?p=2321 Exposé des motifs

Depuis des années, le système éducatif français se préoccupe d’abord d’ « instruire des élèves » pour qu’ils réussissent à des examens, se soucie un peu de former des citoyens, mais travaille guère à lutter contre les politiques commerciales qui font de la jeunesse un « cœur de cible » et considèrent d’abord nos enfants comme des consommateurs-producteurs. Construit sur la sélection, la séparation manichéenne entre savoirs académiques et pratiques professionnelles, croyant naïvement dans le salut par un « miracle technologique », le système scolaire est inadapté à la fois aux élèves et aux enjeux de notre temps. Il reste largement à l’écart des problèmes écologiques et se trouve confronté à de sérieuses contradictions entre les valeurs de la République qu’il défend et ses pratiques quotidiennes, pédagogiques et institutionnelles, qui les foulent aux pieds en permanence. Si quelques progrès ont été réalisés ici ou là avec des innovations pédagogiques plus implicantes pour les élèves et plus soucieuses d’incarner la solidarité entre les humains et avec la planète, le fonctionnement ordinaire est bien loin de permettre une formation intellectuelle exigeante pour tous les élèves et une promotion d’une citoyenneté planétaire active.

Les examens, comme le Brevet des collèges et le Baccalauréat, consacrent une place encore trop excessive à la restitution de connaissances alors qu’à l’ère d’Internet, l’enjeu ne peut plus rester une mémorisation gargantuesque. Il faut, tout au contraire, accompagner la transmission des connaissances d’une pensée critique et former les élèves à la responsabilité.

Certes, l’infantilisation et la déresponsabilisation des citoyens ne prend pas ses racines qu’à l’École. L’impérialisme publicitaire, l’immédiateté médiatique, l’individualisme systématique sont au cœur du fonctionnement sociétal. Érigeant comme modèle la réussite individuelle, la célébrité jetable et la croissance, la société se fragmente, les peurs et les violences mettent au premier plan les questions d’identité et de sécurité, la plupart du temps envisagées comme un repli. Tout cela est profondément lié au productivisme et au consumérisme qu’il faut remettre en question. Produire, consommer plus et plus vite des objets et des services, n’est pas la valeur qui peut permettre de préparer l’avenir. Il faut donc que toute la société promeuve la liberté, l’égalité, la fraternité, l’humanité et la solidarité. Mais il faut aussi, plus spécifiquement que l’École assume sa mission d’émancipation et contribue à former des hommes et des femmes qui auront découvert, dans leur éducation, l’importance et la fécondité de ces valeurs.

La transition écologique doit être aussi une transition éducative vers le vivre et le faire ensemble, en harmonie avec les autres êtres vivants et en équilibre avec les richesses de cette planète. Nous ne gagnerons le grand défi de la transition écologique que si l’éducation est au cœur de notre projet politique.

Pour cela, nous proposons que notre programme « éducation » pour 2017 s’articule autour de deux questions simples, qui ne se limitent pas à la seule problématique de l’institution scolaire mais doivent porter sur l’ensemble des systèmes éducatifs et sur la société :

Apprendre quoi et pour quelle éducation ?
Éduquer au quotidien, comment ? 

À partir de ces deux questions simples, la commission éducation d’EÉLV s’engage, avec la participation de tous ceux qui le souhaitent, à produire dans les prochains mois un projet fondé sur des propositions simples, concrètes et facilement appréhendables par tous nos concitoyens.

Motion

Dans le cadre de l’élaboration de son programme pour 2017, le Conseil fédéral d’EÉLV des 24 et 25 septembre 2016 prend en considération les axes de réflexions ci-dessous en ce qui concerne l’éducation. Le présent texte sera approfondi en vue de la rédaction du projet écologiste en décembre 2016.

  1. Apprendre quoi et pour quelle éducation ?

Nous souhaitons :

1.1. Des apprentissages fondamentaux qui intègrent davantage la découverte des écosystèmes solidaires entre les humains et avec la planète notamment contre toutes les formes de productivisme ;

1.2. Des apprentissages permettant la découverte de l’autre contre toutes les formes de repli nationaliste, communautaristes ;

1.3. Des apprentissages ouverts sur la diversité des cultures et des langues contre toutes les tentations de formatage conformiste et pour le développement de la pensée critique ;

1.4. Des apprentissages effectués pour le développement et l’émancipation de chaque enfant, contre la reproduction des inégalités sociales et avec le souci constant du partage, de la coopération et de la non-violence, du débat démocratique, contre l’individualisme et la compétition.

  1. Éduquer au quotidien, comment ?

 

Nous souhaitons :

2.1. Éveiller, éduquer, enseigner avec bienveillance dans un esprit de coopération, dans toute la société : l’école, le tissu associatif, les médias et sur les territoires ;

2.2. Pour la coéducation : prendre en compte et promouvoir une école ouverte aux parents et faciliter la parentalité positive dans le cadre d’un partenariat effectif entre personnes qui se respectent ;

2.3. Préparer à l’école fondamentale avant 3 ans en offrant à chacun les moyens d’entrer dans le langage et la culture notamment grâce à un service public de la petite enfance ambitieux et adapté aux territoires ;

2.4. Mettre en place une école fondamentale publique sans sélection ni exclusion de 3 à 16 ans ;

2.5. Après l’école fondamentale, organiser les voies de formation avec l’impératif d’une égale reconnaissance entre elles ;

2.6. Soutenir et favoriser les initiatives pédagogiques innovantes ; former les enseignants aux pédagogies actives et coopératives ;

2.7. Se former, apprendre au-delà de l’école et toute la vie, pour chacun et pour tous dans le cadre d’une réorganisation des temps affectés à la production et à la formation.

Pour : beaucoup ; blancs : 11

Motion adoptée

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https://education.eelv.fr/leducation-cest-fondamental-pour-la-transition-ecologique/feed/ 1
Relocaliser l’école https://education.eelv.fr/relocaliser-lecole/ Wed, 13 Jan 2016 17:27:33 +0000 http://education.eelv.fr/?p=2293 J’ai commencé à penser différemment les questions de l’école (qui ont occupé une grande partie de ma vie
professionnelle) après la lecture du dernier livre de Naomi Klein : Tout peut changer. Capitalisme & changement climatique (Actes Sud). Cette somme sur le réchauffement climatique, bien écrite et très documentée, m’a fortement impressionné. Si l’on en croit l’auteur, ni les conférences internationales depuis trente ans ni les bons sentiments des uns ou des autres ne changent le cours des choses. Au contraire, les politiques menées nous entraînent gaiement à la catastrophe : phénomènes naturels, déstabilisation générale, déplacements de population, guerres…
Prendre le chemin inverse devrait donc être le seul horizon de nos engagements de vie et de pensée.

Depuis longtemps, je suis «plutôt écolo » comme « tout le monde »… pas vraiment engagé sur ces terrains, ni spécialiste du sujet. J’essaie de faire évoluer certaines habitudes personnelles et me sens concerné par le sort de la planète, « comme tout le monde »… ou presque.
Pourtant, tout se passe comme si nous – « tout le monde » – passions à côté de l’essentiel S’il faut urgemment prendre le chemin d’une transition écologique, nous devons en tirer les conséquences dans tous les domaines de notre vie sociale. Et, là, sur le sujet qui nous intéresse, revoir nos classiques, si on peut dire…
Je n’ai pas la prétention de faire le tour du problème. J’essaie simplement d’ouvrir des portes – à moins qu’elles ne le soient déjà… tant les choses paraissent évidentes. J’espère en tout cas susciter des réactions… et des envies d’approfondir… et des vocations… parce que nous avons de la route à faire…

Ecole… logie ?

Le ministère de l’éducation nationale intègre l’écologie dans les programmes de l’éducation au développement durable (EDD). En 2015 par exemple :
* L’éducation à l’environnement et au développement durable, une manière concrète de vivre les valeurs de la République.
* Mobiliser la jeunesse et la société civile en vue de la COP21.
* L’excellence environnementale dans les établissements : montrer l’exemple.
* L’école change avec vous : chaque école, chaque collège et chaque lycée va s’engager dans une démarche de développement durable.

Généralement, les déclinaisons concrètes se limitent à une sensibilisation (sur la question du climat par exemple) ou à une éducation aux gestes « citoyens » (le tri des déchets). Le plus souvent, elles ne sont considérées que sous l’angle des responsabilités individuelles.
Parfois, des initiatives collectives sont menées, en périphérie, sous la pression de certains parents ou élus : je pense notamment aux cantines bio et locales qui se multiplient avec bonheur.

À ma connaissance, jamais l’institution n’interroge son propre fonctionnement et ses orientations :
* sur le bilan carbone des structures qu’elle met en place.
* sur la qualité des « écosystèmes humains» dans et autour de l’école.
* sur le développement des pédagogies coopératives.

Small is écolo…

Dès qu’il s’agit de prendre une décision écologique, la question de la taille de la structure est déterminante :
*Mieux vaut plusieurs petites réserves d’eau à Sivens qu’une vallée inondée…
*Plutôt trente petites exploitations qu’une seule usine à mille vaches…
*Des petites éoliennes valent mieux qu’une tour de cent cinquante mètres de haut…

Depuis des années, les défenseurs des petites écoles argumentent sur le même thème sans être complètement entendus.
Et pourtant, la qualité de l’enseignement en dépend. Toutes les études depuis trente ans indiquent cette tendance : « plus l’école est petite, plus grandes sont les chances de réussite ».
La taille de la structure favorise le rayonnement de l’école dans son environnement parce qu’elle facilite les rapports avec les élus, avec les parents, avec les habitants.
Bien souvent, une petite école offre beaucoup plus d’espace aux élèves et des équipements conséquents.
Enfin, l’éducation à la coopération – un des fondements de la conscience écologique – peut s’y exercer de façon bien plus favorable.

Il ne s’agit pas de nier les difficultés rencontrées. Elles sont souvent les conséquences d’une absence de politique de la part de l’institution (notamment en terme de formation des enseignants). L’isolement est aussi un danger : des réseaux de petites écoles sur un territoire (plutôt que les regroupements) existent depuis longtemps comme solutions effectives.
Sur un plan général, comme le défendent aujourd’hui ceux qui essaient de sauver ce qui existe encore : la petite école n’est pas un problème, c’est une chance.

Une précision ici : je parle de petites écoles… parce que ce sujet n’intéresse pas que le monde rural. Il en existe aussi en ville (une d’entre elle, à classe unique, a été fermée à Cahors en 2014 malgré une forte opposition des habitants du quartier). Si la petite structure concerne évidemment l’avenir de la ruralité aujourd’hui bien malmenée, elle est également pertinente dans le cadre d’une politique de la ville…

La disparition des petites écoles est programmée à grande échelle pour des raisons d’aveuglement gestionnaire.
Académie après académie, le ministère de l’éducation nationale organise ce déménagement du territoire avec la complicité plus ou moins consciente des grands élus (députés, sénateurs, présidents des conseils départementaux…) dans le cadre de comités de pilotage encadrés par des protocoles dont le seul objet est la restructuration (le remaillage !) du tissu scolaire.

Ni les élus concernés (ceux des petites communes rurales en particuliers), ni, a fortiori, les parents d’élèves et les habitants des villages ou des quartiers ne sont sollicités pour donner un avis. Dans l’Allier – et c’est le seul cas de démarche un peu démocratique que je connaisse – un vote des maires en janvier 2015 rejetait à 64,63 % (vote à bulletin secret) le projet de « convention d’aménagement durable des territoires scolaires » qui leur était soumis par le Rectorat (j’adore l’emploi du mot « durable »).

Partout, le passage en force (ou en catimini) est de rigueur. La feuille de route est très claire. Mme Vallaud-Belkacem l’a dit à l’Assemblée Nationale le 24 octobre 2014 : « … dans les trois ans, le nombre d’écoles à une ou deux classes est appelé à diminuer au profit de regroupements pédagogiques concentrés ».
Ça et là, fleurissent des projets de cités scolaires, comme à Luzech dans le Lot :
«… La ville de Luzech, avec l’aide du département, a décidé de reconstruire ses écoles (maternelle et élémentaire) sur le même site, créant ainsi une véritable cité scolaire. Le lieu d’implantation permet une mutualisation des espaces. Deux entités composeront la cité scolaire : un collège de 450 élèves (extensible à 500) ; un groupe scolaire (maternelle 90 élèves et élémentaire 150 élèves) ».
Actuellement, l’école élémentaire de Luzech accueille 70 élèves … les communes alentour ont du souci à se faire…

Cités scolaires et fermes aux mille vaches.

Ce rapprochement est volontairement provocateur. Il a le mérite de focaliser sur la question de la taille des structures et sur les logiques de concentration. Dans les deux cas, il y a des enjeux économiques mais aussi des dérives « technicistes » dont les conséquences écologiques sont manifestes…

En ce qui concerne l’école, les restructurations obéissent bien sûr à des contraintes d’ordre budgétaire mais pas seulement : l’administration de l’éducation nationale – que j’aime appeler la « technostructure » – est persuadée qu’elles sont nécessaires et efficaces (elle se fait d’ailleurs beaucoup d’illusions… mais c’est un autre sujet).
Sa première préoccupation est la gestion de la machine afin d’en diminuer les coûts – réduire les « gaspillages », en « mutualisant » – mais aussi de mieux contrôler les pratiques en classe – pour les rendre plus « performantes ». A cet effet, elle a mis en place des usines à gaz numériques de suivi des parcours et tout un arsenal d’évaluations comme autant d’indicateurs (dont la fiabilité est très contestable).
La concentration lui apparaît répondre au mieux à cette volonté de pilotage par le haut en simplifiant la gestion d’ensemble.
La réflexion pédagogique est secondaire ou alors limitée à une question de moyens et d’équipements. D’un certain côté, la « technostructure » reste prisonnière d’une vision « productiviste » de la politique scolaire.

Le parallèle avec l’agriculture a une vertu. Il nous permet de penser autrement les perspectives. La Confédération paysanne, notamment, a exploré les pistes pour un autre développement, respectueux des équilibres humains et écologiques. Notre nouvel horizon doit pouvoir s’en inspirer, au moins sur le plan des préoccupations et des principes.

Produire local, consommer local… éduquer local.

L’idée force de la transition écologique est de relocaliser les activités humaines: la production, la consommation, l’énergie, les transports…

Et l’école alors ?

Si l’on veut bien se mettre dans cette perspective, chaque fermeture d’une petite école doit être considérée comme un désastre écologique :
* Elle détruit un environnement humain de proximité (un village ou un quartier réuni autour de son école).
* Elle déracine les enfants de leur milieu naturel de vie (aller à l’école à pied ou en vélo : quel bonheur !!).
* Elle pousse à une concentration des élèves dans des cités scolaires inadaptées.
* Elle profite aux entreprises de transport (et aux pétroliers) mais fait le malheur des enfants ballotés dès leur plus jeune âge dans les bus du ramassage.

A contrario, chaque maintien – ou ouverture – d’une petite école est une chance pour l’avenir :
* Elle propose un autre cadre éducatif, propice aux apprentissages, à l’entraide et à un développement intelligent, grâce au mélange des âges dans une même classe. A ce sujet, certains ont évoqué la notion de « biodiversité scolaire » quand petits et grands vivent ensemble dans une même structure.
* Elle permet la prise en charge par la collectivité des questions éducatives (enseignants, parents d’élèves, élus, amis de l’école). Naomi Klein dans son livre souligne que la transition ne peut se concevoir de façon concrète sans l’action effective des citoyens eux-mêmes. Elle donne l’exemple du Danemark où le développement des énergies renouvelables s’est réalisé très efficacement à l’initiative de petites structures décentralisées et démocratiques
* Dans l’urgence de la situation, chaque bâtiment scolaire de village (ou de quartier) qu’on peut sauver – pied à pied, un par un – est un outil de plus pour construire autre chose, dans le bon sens. Il s’agit donc d’une résistance pour l’avenir. Le maintien de la structure petite école – ses murs, son matériel, son personnel, son dynamisme local – est une chance à saisir.
Par comparaison, il en est de même quand chaque voie ferrée conservée – son tracé, ses ouvrages d’art –permet qu’un jour le rail reprenne le dessus dans le domaine des transports.

Il faut sauver les petites écoles pour préparer la transition !

Depuis des années, ces petites écoles sont en sursis et des bagarres locales essaient de les sauver tant bien que mal au nom de la défense des services publics. C’est une bonne raison mais insuffisante car il ne s’agit pas seulement de défendre pour conserver…

Une école qui ferme, ce n’est pas seulement « la mort d’un village ou d’un quartier», c’est une défaite écologique et sociale pour tous (à noter en passant qu’il est important de faire la différence entre fermeture de classes et fermetures d’écoles : on comprend bien ici qu’il ne s’agit pas des mêmes enjeux).

Nous sommes souvent perçus comme des nostalgiques d’une ruralité (ou d’une urbanité) d’un autre âge et qui ne savent pas s’adapter aux réalités de l’époque. Nos adversaires (et nos faux amis) seraient les modernes et nous serions les archaïques. La question urgentissime du réchauffement climatique, par les mesures qu’elle nous oblige à prendre tôt ou tard, renverse cette dualitéLa modernité prend alors un autre visage : celui d’une petite école sans ramassage (ou le moins possible), avec un mélange des âges dans une même classe, des pratiques coopératives, une intégration dans un réseau de territoire… et où tous les temps de l’enfant (avant, pendant et après la classe) sont pensés dans la continuité par l’ensemble des acteurs locaux.

Qui, que, quoi, comment?

Le Collectif « La petite école est une chance » réuni à Paris en octobre dernier a essayé de lancer quelques propositions sous forme de mesures urgentes :
– L’arrêt des fermetures des petites écoles de village ou de quartier.
– La création d’un conservatoire des classes uniques (sauver celles qui restent encore), « laboratoires » pour une école à taille enfant.
– La création d’un label
École en transition qui encouragerait toutes les initiatives locales.

Malheureusement, ces voix isolées portent peu dans le concert ambiant. Le paysage politique est désastreux et les choix en matière d’école de plus en plus catastrophiques.
Dans ces conditions de délitement de l’école publique et de crispation pédagogique, certains parents choisissent de scolariser leurs enfants dans des structures privées alternatives. Je comprends leur démarche mais m’en inquiète… et cela pour deux raisons :
– L’école publique (l’école pour tous) jouera de moins en moins son rôle de creuset social : n’y resteront que les enfants des familles qui n’ont pas les moyens de choisir…
– L’objectif politique de transition écologique en sortira affaibli. Naomi Klein insiste là-dessus : si l’engagement de chacun est indispensable, aussi bien qu’une prise en charge collective des solutions, les orientations des politiques publiques jouent un rôle primordial. Convaincre à ce niveau là est aussi une de nos responsabilités.

L’objet de cet article est d’essayer, en pensant ces questions sous cet angle, de relancer le débat.
Il ne pourra avoir lieu que si nous sortons du ghetto des professionnels de la profession et des discours convenus.
De nouveaux acteurs peuvent jouer un rôle important. Je pense à tous ceux qui sont déjà tournés vers les solutions d’avenir dans leur domaine, comme la Confédération paysanne par exemple.
Dans le paysage politique, de nouvelles forces d’initiatives font leur apparition, plus jeunes et sans doute plus à même de porter des perspectives, en particulier les mouvements qui se sont exprimés à l’occasion de la Cop 21 (Alternatiba et autres…).

J’ose espérer.

Jean Pauly,

le 31 décembre 2015

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motion du CF votée à l’unanimité :POUR DES POLITIQUES EDUCATIVES LOCALES SOUTENABLES https://education.eelv.fr/motion-du-cf-votee-a-lunanimite-pour-des-politiques-educatives-locales-soutenables/ Sat, 21 Sep 2013 10:02:24 +0000 http://education.eelv.fr/?p=2263 Exposé des motifs :
L’éducation ne s’arrête pas aux murs de l’école : voila une évidence portée par les écologistes qui
est de plus en plus partagée aujourd’hui. La mise en place des premiers « Projets éducatifs de
territoire (PEDT)», en septembre 2013, devrait être une occasion de le vérifier. Car il y a là un
enjeu essentiel : la politique locale sera-t-elle le cadre durable d’une vraie éducation partagée
entre tous les acteurs qui agissent auprès des enfants : parents, enseignants, associations,
collectivités ?
Les écologistes se sont franchement engagés l’an dernier pour favoriser la création des PEDT.
Force est de constater aujourd’hui que le cadre réglementaire et financier joue contre la
dynamique qu’ils défendent : un travail de remise à plat et de construction collective par les
acteurs d’un vrai projet éducatif de territoire, porteur d’une vision globale de l’enfant, respectant
chacun des acteurs et garantissant l’égalité sur les territoires ; une vraie complémentarité entre le
service public d’éducation – qui reste le garant de l’égalité républicaine – et les élus locaux, avec
les parents et tout le tissu associatif, culturel et économique de proximité.
Le décret du 24 janvier 2013, celui du 2 août 2013, la circulaire du 20 mars 2013, les derniers
arbitrages financiers donnent une impression d’illisibilité qui laisse, une fois de plus, l’avantage aux experts, à ceux qui ont les moyens de s’informer et les outils pour travailler ; cela engage un
processus d’exclusion pour certains parents, certains partenaires de l’école et certaines
communes.
Aujourd’hui, partout, les acteurs de bonne volonté pointent des difficultés de mise en oeuvre :
manque de personnel qualifié et disponible, insécurité juridique pour les communes, insécurité du
financement par les collectivités, coupes inopportunes dans les subventions des associations
potentiellement intervenantes Surtout le manque de souplesse du cadre proposé empêche
d’imaginer des solutions innovantes et ambitieuses qui permettent aux acteurs de réellement
coopérer.
Nous regrettons vivement que les textes ministériels n’aient pas autant d’ambition que celle portée
par les organisations et collectivités signataires de l’Appel de Bobigny. Elles sont même en-deçà
de la circulaire créant les Projets éducatifs locaux signée en 1998 par 4 ministres : Ségolène Royal
(enseignement scolaire), Marie-Georges Buffet (Jeunesse et Sports), Claude Bartolone (Politique
de la Ville) et Catherine Trautmann (Culture).
Une évolution est déjà prévisible : des communes seront contraintes de choisir la simple garderie.
La situation d’isolement qu’on trouve dans de nombreuses communes rurales perdurera.
Pourtant il est facile de noter une réelle attente du côté des parents, comme en témoignent la
hausse des inscriptions à la cantine ou un intérêt pour des activités en dehors du cadre scolaire.
Cela est appuyé par des études convergentes montrant tout l’intérêt de l’ouverture sur
l’environnement, des expériences nouvelles que vivent les enfants en dehors de l’école ou dans
l’école.
Les enseignants, de leur côté, dès lors que le dialogue est constructif et engagé, sont, le plus
souvent, disponibles pour penser une vraie complémentarité et travailler à un projet éducatif
cohérent dans lequel ils ont toute leur place. Les parents, les enseignants veulent et de la
cohérence et de la continuité éducative. Doit-on réduire les débats à des querelles de quart
d’heures pour aménager les horaires de la journée ? La fracture existe déjà entre communes
riches et pauvres, entre communes isolées et communes-centre. Elle va s’accroitre entre parents
informés, mobiles et parents soumis à des situations personnelles et professionnelles précaires.
Pourtant les innovations de terrain ne manquent pas :
Qui sait que l’organisation de la cantine n’est pas une compétence obligatoire des communes ?
Certaines communes vont bien au-delà et ont compris qu’il fallait inscrire dans la durée le travail
avec tous les parents, les enseignants de l’école primaire, des associations locales, des acteurs
du monde de la culture, du sport, de l’éducation populaire. Partager des projets en commun, c’est
entrer dans de l’éducation partagée. Les objets ne manquent pas : éducation à l’environnement et
au développement durable, éducation à la santé, à la citoyenneté s’appuient aussi bien sur les
activités physiques et sportives que sur les différents champs de la culture. Des communes rurales
ont transféré la compétence éducation à l’intercommunalité. Beaucoup de communes voudraient
pouvoir créer des emplois au moins à mi-temps, emmener les élèves dans des équipements ou
des activités qui n’existent pas toujours sur place. Or le décret pris le 24 janvier 2013 fait obligation pour les PEDT de prévoir 9 demi-journées, laissant ainsi peu de place pour des activités
nécessitant un déplacement ou un investissement important.
EELV fait sienne la définition proposée par l’association Prisme :
« Toutes les communes ou groupements de communes ont vocation à se doter d’un projet
éducatif de territoire pour mettre en oeuvre la nouvelle organisation des rythmes éducatifs. Le
projet éducatif de territoire constitue le cadre indispensable par lequel la communauté éducative
définit, organise et met en oeuvre, sur des valeurs et des finalités partagées, une politique
éducative qui prend en compte les différentes dimensions du développement du jeune selon une
approche globale de ce développement. Au service de la cohérence et de la continuité éducative
sur le territoire concerné, le projet éducatif de territoire organise et valorise la complémentarité
entre les actions pédagogiques conduites dans le cadre des projets d’école et d’établissement
avec les activités éducatives des collectivités territoriales et les propositions des associations. »
Motion :
Europe Ecologie-Les Verts, réuni au Conseil Fédéral du 15 septembre 2013 :
• Prend acte des avancées effectuées dans les collectivités territoriales qui ont déjà mis en
oeuvre une véritable réflexion sur l’éducation partagée.
• Demande :
– une réécriture sans délais des décrets du 24 janvier 2013 et du 2 août 2013 par les
ministres concernés afin de permettre une réelle souplesse d’application au niveau local
en remplaçant l’expression “9 demi-journées“ par “4,5 jours“ ; en accordant la
possibilité, sans dérogation particulière, pour les communes qui le souhaitent, de ne pas
reproduire les quatre journées (lundi, mardi, jeudi et vendredi) à l’identique, mais de
concevoir la semaine scolaire de manière cohérente et souple en fonction de ses
possibilités, des exigences pédagogiques et éducatives et du rythme de vie des
enfants et pour l’accès à des activités culturelles, sportives pour tous.
– la possibilité, sans dérogation particulière, pour les communes qui le souhaitent, en
concertation avec les différents partenaires de choisir les cours le samedi matin plutôt
que le mercredi matin ;
– l’inclusion d’une définition du PEDT qui permette une éducation partagée inscrite dans
la durée.
– un débat national après les élections municipales de mars 2014 se traduisant par une
loi d’orientation sur le domaine partagé en éducation qui :
– assure un cadre de financement pérenne en échange d’obligations nouvelles
pour les communes ou intercommunalités ;
– garantisse l’égalité des territoires par un système de péréquation équilibré
– définisse les principes du domaine partagé en éducation et les niveaux de
qualification à atteindre
– un plan pluriannuel de mise en oeuvre et de formation des acteurs et une véritable
relance de l’éducation prioritaire qui permette une véritable égalité entre es enfants et les
territoires.
La refondation du projet éducatif de notre société ne concerne pas que l’école et mérite
bien plus que des ajustements : un véritable courage politique.
Unanimité moins 1 nppv

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L’éducation à l’environnement et au développement durable: nouveau gadget ou priorité pour tout le gouvernement? https://education.eelv.fr/leducation-a-lenvironnement-et-au-developpement-durable-nouveau-gadget-ou-priorite-pour-tout-le-gouvernement/ Sun, 24 Mar 2013 12:11:09 +0000 http://education.eelv.fr/?p=2213 dans le Huffingpost

http://www.huffingtonpost.fr/annick-delhaye/jeunesse-education-environnement_b_2931750.html?utm_hp_ref=france

 

Voir aussi les assises de l’éducation à l’environnement et au développement durable  :  http://www.assises-eedd.org/

qui se sont tenues à Lyon du 5 au 7 mars 2013

 

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La refondation de l’école – Plaidoyer pour une laissée pour compte : la formation continue des personnels (version complète) https://education.eelv.fr/la-refondation-de-lecole-plaidoyer-pour-une-laissee-pour-compte-la-formation-continue-des-personnels-version-complete/ Tue, 19 Mar 2013 16:04:04 +0000 http://education.eelv.fr/?p=2207 La refondation de l’école – Plaidoyer pour une laissée pour compte : la formation continue des personnels (version longue)

Christian ALIN Professeur d’université émérite en Sciences de l’éducation IUFM Lyon1 CRIS Lyon1 EA 647
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Rythme scolaires : le point de vue de Philippe Merieu https://education.eelv.fr/rythme-scolaires-le-point-de-vue-de-philippe-merieu/ Fri, 15 Mar 2013 11:36:44 +0000 http://education.eelv.fr/?p=2181 Publié le dans Actualités éducation Newsletter
Philippe Meirieu

Le rythme scolaire des enfants fait irruption au coeur du débat politique. Est-ce si important pour vous ?

C’est évidemment un sujet important, et pas seulement pour les enfants. Il interroge la société tout entière, notamment la vie des familles, les contraintes professionnelles et économiques, etc. Mais je crains que la focalisation médiatique sur la seule question des rythmes scolaires obscurcisse le vrai débat sur l’école, et que l’on oublie ainsi des questions plus fondamentales sur les contenus, les programmes scolaires, la finalité de l’école, la pédagogie, les rapports entre l’école et les familles…

Que pensez-vous de l’allongement de la pause de midi ?

Je n’y suis pas opposé en soi, tout dépend des activités que l’on fait. Si on fait deux heures de récréation ou du soutien scolaire au moment où l’attention des enfants est faible, cela n’a pas de sens. Si c’est du sport, il faut savoir si c’est avant ou après l’heure du repas. On ne peut pas définir le cadre sans voir le contenu. On ne peut pas remplir des plannings sans s’interroger sur la nature des activités proposées. Il y a un caractère absurde à la démarche qui est imposée aujourd’hui : au lieu de partir d’un projet éducatif pour les enfants, de s’interroger sur les activités qui lui seraient utiles et du moment où il faudrait les faire, on fige des cadres et, ensuite, on remplira des cases !

Vous préférez le retour au samedi matin travaillé ?

C’est un peu dommage de maintenir cette hypothèse uniquement sous forme dérogatoire car très peu d’écoles vont alors utiliser le samedi matin. La pause de deux jours durant le week-end fait que l’enfant se couche tard trois soirs de suite, les vendredis, samedis et dimanches. Il commence la semaine fatigué.

Il y a un deuxième argument qui plaide en faveur du samedi matin travaillé : beaucoup d’enseignants estiment que c’est un moment privilégié pour le rapport entre l’école et les familles. Car les parents ne travaillent généralement pas et sont moins pressés que les autres jours. Cela peut être l’occasion de contacts et de dialogues féconds. Ceci dit, je suis hostile à une formule unique imposée de façon jacobine.

Faudra-t-il raccourcir les vacances d’été ?

C’est indispensable. Nous avons trop peu de jours de classe et les journées sont trop chargées. La longueur des vacances d’été est un véritable obstacle à la continuité pédagogique. Le ministre s’est engagé sur le sujet et il semble déterminé. J’espère qu’il ne cèdera pas sous le poids des lobbies du tourisme et des autoroutes.

Certains s’inquiète des moyens qu’auront les communes pour instituer des activités péri-scolaires, avec notamment un risque de distorsion entre communes riches et pauvres. Etes-vous aussi inquiet ?

On peut avoir une double inquiétude : la capacité de financement des communes, et les compétences des personnes amenées à intervenir en classe, si on ne veut pas que ce soit de la garderie. Il faut que les communes travaillent avec les écoles et les associations culturelles, artistiques et sportives. Il faut une élaboration concertée de vrais “projets éducatifs locaux” impliquant les enseignants, les parents, les élus, les associations, le tissu artistique et sportif, les quartiers…

 

>Photo: Wikipédia

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UNE TENTATIVE D’APPROCHE GLOBALE HUMANISANTE POUR UN MONDE GLOBAL ET FINI  (JM Quairel) https://education.eelv.fr/une-tentative-dapproche-globale-humanisante-pour-un-monde-global-et-fini-jm-quairel/ Wed, 12 Sep 2012 20:57:15 +0000 http://education.eelv.fr/?p=2160 LA CONSCIENCE DE SOI RÉFLEXIVE EN ACTION :

Pour une mise en pensée et en attention des expériences et des actions de la personne.

1/ D’où je vous parle  :

41 ans de pratique du Conseil en Orientation dans le service public de l’EN …où je repère assez vite les limites de l’exercice de la Psychologie Universitaire dans l’institution scolaire , voire l’utilisation conservatrice qui peut en être faite à mon insu….Les théories rationalistes ne suffisent pas …Pour ne pas quitter un métier que j’estime essentiel, j’éprouve le besoin d’y ajouter du «  corps et du spirituel »….: Une tentative d’approche(JM Quairel)

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