europe – Commission Culture https://culture.eelv.fr Site Officiel de la Commission Culture EELV Fri, 23 Sep 2016 11:46:57 +0200 fr-FR hourly 1 Culture & Europe – mardi 6 mai https://culture.eelv.fr/2014/04/28/culture-europe-mardi-6-mai/ Mon, 28 Apr 2014 08:57:36 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3999 Pas d'Europe démocratique sans projet culturel commun ! Mardi 6 mai 2014 - Mairie du 2ème arrondissement Paris 8 rue de la banque, métros Bourse ou Etienne Marcel ...]]>

Pas d’Europe démocratique sans projet culturel commun !

Mardi 6 mai 2014 – Mairie du 2ème arrondissement Paris 8 rue de la banque, métros Bourse ou Etienne Marcel

 

Les écologistes en campagne vous invitent à débattre de la culture dans les politiques européennes.

Cadre législatif, stratégies 2020 et 2030, lancement des nouveaux programmes (Europe Créative, Erasmus +, …), contributions des fonds structurels dans nos régions, politique extérieure de l’Union, autant de sujets complexes pour les domaines de la culture et de l’éducation populaire. Si l’Europe s’est engagée résolument sur une compétence « Culture » depuis 1992, elle ne prend pas encore toute la mesure des urgences pour les citoyens comme pour les professionnels de ces secteurs. Pour les écologistes, les réponses ne sont pas dans une Europe frileuse ; c’est au contraire plus de moyens pour la culture et l’éducation et plus d’intégration européenne qu’il faut défendre dans la prochaine mandature.

 

Programme

9h30 Accueil

Table ronde et discussions animées par Pascale Bonniel Chalier, candidate sur la liste Europe Ecologie Sud-Est, co-présidente de la Commission Culture EELV.

10h Interventions

  • Ce qu’ont fait les écologistes dans la mandature européenne précédente, leurs valeurs et leur projet politique pour la culture ; Pascal Durand, tête de liste Europe Ecologie, Ile de France ;
  • Nouvelle mandature, nouveaux enjeux : quelle place défendre pour la culture dans les stratégies européennes à venir ? Pascal Brunet, Directeur du Relais Culture Europe ;
  • La transition numérique : comment promouvoir les libertés numériques tout en protégeant la rémunération des auteurs et des éditeurs indépendants? Sandrine Bélier, tête de liste Europe Ecologie Nord Est ;
  • Culture(s) et citoyenneté, culture(s) et développement des territoires urbains et ruraux : quels soutiens par l’Europe ? Mohamed Mechmache, AC le feu, candidat sur la liste Europe Ecologie Ile de France ;

11h30 Débats avec les professionnels invités dans la salle.

12h15 Synthèse des discussions et engagements des listes Europe Ecologie : Pascale Bonniel Chalier et Thomas Perrin, Maître de conférences à l’Université de Lille, auteur de Culture et Eurorégions (éditions Université de Bruxelles).

12h30 Clôture des débats et rafraichissements.

 

Pascale Bonniel Chalier
Conseillère d’arrondissement Lyon8
Co-Responsable de la Commission Culture EELV
33 (0) 6 74 19 24 62

Soutien à Michèle Rivasi, tête de liste Sud Est pour les élections au Parlement européen 

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Pas d’Europe démocratique sans projet culturel commun ! https://culture.eelv.fr/2014/04/24/de-la-culture-pour-leurope/ Thu, 24 Apr 2014 14:52:16 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3982 Pas d’Europe démocratique sans projet culturel commun Les Écologistes placent les citoyens et les citoyennes au cœur du projet européen ; appréhender le monde de manière critique, s’émanciper et échanger au delà des frontières à partir de la diversité des cultures vivantes, contribuent à plus de compréhension mutuelle, de solidarité et éloignent les crispations nationales, régionales ou religieuses et la tentation des replis sur des identités fermées. ...]]>

Pas d’Europe démocratique sans projet culturel commun

Les Écologistes placent les citoyens et les citoyennes au cœur du projet européen ; appréhender le monde de manière critique, s’émanciper et échanger au delà des frontières à partir de la diversité des cultures vivantes, contribuent à plus de compréhension mutuelle, de solidarité et éloignent les crispations nationales, régionales ou religieuses et la tentation des replis sur des identités fermées.

Ils souhaitent que la culture et l’éducation deviennent des compétences partagées entre de l’Union et les Etats membres car ils considèrent que la construction européenne ne pourra pas se déployer sans un sentiment d’appartenance à l’Europe communautaire, dans le respect des diversités, pour dessiner un avenir commun pour les peuples et instaurer durablement la paix.

Créer, diffuser, accéder aux œuvres et aux savoirs, les valoriser et les conserver, pratiquer les arts dans des domaines d’expression multiples – des musiques électroniques en passant par le spectacle vivant, la lecture publique et le patrimoine jusqu’aux nouvelles formes de la création numérique – doit être fortement encouragé par l’Union Européenne. Des centres culturels et patrimoniaux, des projets artistiques dans les villes et dans les campagnes font vivre nos territoires et renforcent les liens dans nos communautés et entre elles. Les Écologistes défendent la nécessité de renforcer la mobilité des artistes et des travailleurs culturels et de soutenir la création et la diffusion des œuvres, tant par le numérique que par le développement des lieux et des équipes créatives.

Pour cela, ils s’inquiètent de l’inadéquation de la législation européenne (Directive Services, paquet Almunia / Barnier, …) en matière de services publics de la culture tant au plan national que local et des risques encourus pour les financements publics des institutions et des projets culturels. De même, les tentatives de libéralisation des services dans différents traités commerciaux extérieurs, notamment TAFTA, font peser de graves dangers sur les dispositifs de soutien européens, nationaux et locaux en faveur des secteurs culturels et pas seulement de l’audiovisuel. La croisade sur l’exception culturelle est derrière nous ; aujourd’hui, c’est la sanctuarisation de tous les services publics de culture, d’éducation, de santé et d’environnement qui doit être défendue !

La transition numérique des arts et de la culture est un enjeu majeur pour nos sociétés. Le virage est violent  pour certaines pratiques artistiques, mais implique une action concrète  pour que les créateurs puissent avoir accès à l’utilisation du numérique qui leur convient, puissent mettre en valeur leur création et leur œuvre dans un modèle économique qui les respecte. Les Écologistes demandent un cadre légal plus juste pour les artistes et les créateurs face aux intermédiaires qui s’attribuent leurs droits et accaparent la plus grande part des revenus. Dans le même temps, il faut garantir la sécurité et l’indépendance technologique européenne sur les réseaux numériques en favorisant la création de dispositifs technologiques basés en Europe et soumis à la législation européenne.

Parce que l’art et la culture participent de l’apprentissage des connaissances et de l’insertion sociale et professionnelle, parce qu’un territoire sans vie culturelle ne contribue pas à l’épanouissement des populations, les Écologistes exigent que les fonds structurels, sous la responsabilité des régions, s’ouvrent aux projets culturels qui contribuent au développement social et économique des territoires, dans le respect de l’Agenda 21 de la culture – cadre de référence des Cités et Gouvernements Locaux Unis. Les partenariats entre territoires qui favorisent le développement de réseaux d’acteurs clés pour la construction culturelle de l’Europe, qu’ils soient publics (collectivités territoriales) ou privés (équipes artistiques et centres culturels) doivent être encouragés, notamment dans le cadre de la coopération interrégionale Interreg.  

Les patrimoines européens, matériels et immatériels, doivent être préservés et promus. Les Ecologistes insistent sur la dimension singulière de la richesse culturelle à préserver et promouvoir dans le cadre des programmes européens et veillent à en faire une thématique transversale dans la politique européenne, en prenant en compte les pays les plus touchés par la crise, Grèce, Espagne, Italie, pour que leur richesse patrimoniale ne subisse aucun dommages.

La sensibilisation aux pratiques artistiques et à la culture depuis le plus jeune âge et l’accès à une éducation de qualité pour tous sont des pré-requis pour tout changement de société. Cela passe aussi par un soutien aux associations d’éducation populaire et aux mouvements de jeunesse. Plusieurs actions doivent être renforcées, en plus de l’éducation artistique :

– la formation des jeunes Européens aux usages numériques et à la réception des images ;

l’enseignement des langues étrangères, vecteur fondamental de diversité culturelle, en augmentant le nombre de langues étrangères disponibles dans l’enseignement secondaire avec plus de dispositifs qui permettent d’apprendre les langues de l’Union européenne et les langues de l’immigration et d’encourager la traduction.

Enfin, la contribution européenne au développement culturel des pays tiers, notamment les plus en difficultés, doit être une priorité effective des relations extérieures de l’Union Européenne, en même temps que la défense des droits humains et de la démocratie, en accord avec les cadres de l’UNESCO et les conventions du Conseil de l’Europe. La contribution de l’Union au soutien des industries culturelles des pays en voie de développement, selon les principes du commerce équitable doit être développée, notamment afin de permettre aux jeunes générations d’artistes, de producteurs et de diffuseurs de ces pays de développer leur propre économie culturelle locale et nationale et  contribuer à la démocratie culturelle et éducative. Par ailleurs, la convergence entre les diplomaties culturelles européennes, par exemple le réseau européen des Instituts culturels nationaux EUNIC, mais aussi en relation avec les pays tiers ainsi que les échanges culturels entre régions, villes et provinces doivent aussi être encouragés.

 

Commission Culture Europe Ecologie Les Verts – avril 2014

 

Contributeurs :

      Pascale Bonniel Chalier 33 (0)6 74 19 24 62, p.bonnielchalier@free.fr et Hervé Pérard, co-présidents de la Commission culture,

   Frédérique Chabaud, Elise Deshautel, Thomas Perrin, Rosalie Salaün, Ghislaine Glassons des Chaumes, membres de la Commission.

 

Adresse postale : 247 avenue Faubourg St Martin 75 010   PARIS

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Réponses au Syndeac pour la campagne européenne 2014 https://culture.eelv.fr/2014/04/24/reponses-au-syndeac-pour-la-campagne-europeenne-2014/ Thu, 24 Apr 2014 10:11:42 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4071 L’Europe que veulent les écologistes : ni eurobéats, ni eurosceptiques : une Europe sociale, protectrice qui soutienne la transition écologique, économie et démocratique ; une Europe des droits humains qui promeut les libertés, les diversités culturelles sous toutes leurs formes et l’égalité des genres ; ...]]>

L’Europe que veulent les écologistes :

  • ni eurobéats, ni eurosceptiques : une Europe sociale, protectrice qui soutienne la transition écologique, économie et démocratique ; une Europe des droits humains qui promeut les libertés, les diversités culturelles sous toutes leurs formes et l’égalité des genres ;
  • Une autre Europe, plus politique, plus de fédéralisme, qui n’hésite pas entre le renforcement des nationalismes et le communautaire : plus d’Europe mais sur d’autres bases ;
  • Les écologistes assument leurs critiques vis à vis des institutions communautaires et se sont battus contre les tentatives de libéralisation à l’œuvre au sein du Conseil européen et du Parlement. Ils n’ont pas réduit leurs actions aux questions environnementales. Ont agi sur les questions démocratiques, de justice, d’immigration, de transparence financière (lutte contre les paradis fiscaux, …)
  • Une campagne pro-européenne, non démagogique, même dans un contexte d’euroscepticisme, démarré au sein du parti vert européen qui a déjà mis en commun les éléments de programme : un exercice préalable indispensable qui nous permet de ne pas avoir une optique franco-française.
  • La culture est un élément indispensable pour construire un espace démocratique européen ; lien étroit entre culture et citoyenneté. Nécessité de demander la culture comme compétence partagée et pas seulement comme compétence d’appui. Ce n’est pas une position majoritaire dans les milieux professionnels français. Ce n’était pas le cas au moment du débat sur le TCE. C’est un combat singulier des écologistes afin de partager les prérogatives nationales sur la culture avec l’UE.

 

1     Quel est votre avis sur la place de la culture dans les nouveaux programmes européens tels que Europe Créative, et dans la mise en place des programmes opérationnels des fonds structurels (FSE, FEDER) en régions ?

Le remplacement du programme Culture par le nouveau programme Europe Créative annonce des changements majeurs pour la culture dans les institutions européennes ; il marque une fascination de l’UE pour les industries créatives qui noie la création, les arts et le patrimoine dans un champ plus large, au risque de privilégier certains secteurs plus rentables à priori tels que le design, la mode et la création numérique. Il n’y a pas de véritable augmentation puisqu’élargissement aux pays tiers. Le maintien de 2 volets distincts Audiovisuel et Culture ne permettra pas d’endiguer cette tendance négociée stratégiquement en interne de la Commission. Il est primordial que les organisations professionnelles et les parlementaires veillent (vigilance forte) à ce que les dynamiques de la création, de l’éducation artistique et de l’action culturelle soient prises en considération. Pour autant, ce programme avec son instrument financier et l’encouragement à la structuration et au renforcement des secteurs professionnels peut contribuer à une nouvelle économie des arts et de la culture pour faire face aux baisses de subventions publiques drastiques qui affectent les secteurs culturels traditionnels, partout en Europe.

Suite à la feuille de route de 2007, force est de constater que le combat sur le dialogue interculturel lancé avec l’année européenne di dialogue interculturel est passé largement au second plan derrière les concepts de créativité et d’innovation largement plus séduisants, notamment pour les milieux économiques. Les écologistes le regrettent et leurs eurodéputés sont intervenus dans ce sens au moment du vote sur Europe créative.

La Commission européenne a encouragé la prise en compte de la culture dans les PO alimentés par les fonds structurels, sans pour autant donner aux Régions une priorité dans ce sens. Malheureusement, toutes les Régions françaises n’ont joué le jeu ! Aucune à ce jour n’a clairement rédigé une ou des mesures concernant directement la culture (Région RA amendement adopté en séance). Force est de constater que le Ministère de la culture n’a pas pu, ni su, imposer la culture dans les objectifs imposés par la Commission. Là encore les parlementaires européens et les responsables publics régionaux ont la responsabilité de permettre l’inscription des projets artistiques et culturels dans ces PO, sans que cela oblige les responsables culturels à détourner leurs projets de leurs valeurs et de leurs objectifs. Les parlementaires européens et les élus régionaux peuvent se donner le moyens d’agir et de favoriser le financement d’activités culturelles : ouvrir une réflexion approfondie sur culture et territoires et pas seulement attendre des effets d’aubaine (exemple intéressant avec Carta Bianca scène nationale de Chambéry). Interreg comme les PO des périodes précédentes ont permis le co-financement de projets culturels dés lors qu’ils contribuaient clairement au développement des territoires ; il est de la plus haute importance que cela soit toujours possible et que cela se conçoive en partenariat avec les organisations et les secteurs professionnels.

 

2     Comment envisagez vous la place de la culture pour la période 2020 – 2030 ?

La stratégie 2020, feuille de route de l’UE présente des positions contradictoires des institutions communautaires, notamment en maniant le concept valise développement durable/soutenable souvent mobilisé comme un oxymore (croissance durable). Elle accorde peu de place et d’investissement aux dynamiques culturelles en dehors de leur impact sur l’économie et les emplois et des secteurs numériques. Là encore, pour aborder la période ul faut conduite une évaluation de la contribution de la culture au projet communautaire qui ne soit pas réduite aux indicateurs traditionnels : économiques, attractivité, … Les écologistes partisans de la décroissance, souhaitent en revanche que les secteurs des savoirs, de la santé, de la protection sociale et de la solidarité se déploient dans les années à venir. De plus ils considèrent que le projet politique européen ne peut plus continuer sans affirmer sa dimension culturelle et citoyenne. Il faut sortir la culture et l’éducation du diktat de la rentabilité économique et affirmer comment elles contribuent à plus de connaissances, plus de solidarité locale et internationale, plus de justice sociale.

Pour cela, il faut faire pencher le Parlement vers la gauche et lutter contre l’éloignement des peuples des institutions européennes. La culture est un très bon vecteur de réconciliation et de promotion de l’espace européen ; les artistes et les producteurs transgressent aisément les frontières. Il faut revendiquer cette dimension politique (au sens noble) de la culture dans le projet de construction communautaire.

  • renforcer les objectifs de promotion de la diversité culturelle et lingusitique ;
  • actions symboliques : Erasmus, capitales européennes de la culture, ambassadeurs culturels, …
  • inscrire plus la culture dans les dispositifs territoriaux, sociaux et de l’emploi – fonds structurels –
  • favoriser l’accès et les pratiques des jeunes ;
  • rapprocher les acteurs de la culture et de l’éducation pour aider au rapprochement des citoyens ;
  • promouvoir la dimension culturelle de l’action extérieure de l’Union mais pas seulement pour des raisons de relations diplomatiques, fondamentalement comme outil d’aide au développement et surtout dans une perspective de commerce et d’échanges équitables.

 

3     Quelles sont vos préconisations, en termes d’orientation législative et de structuration des programmes ? Quels sont les dossiers que vous avez particulièrement portés devant la Commission européenne ?

  • Ne plus s’arcbouter sur l’exception culturelle ; ce n’est pas opérant, c’est arrogant car cela renvoie à l’exception française (De Gaule) et en plus, cela masque la nécessité de protéger toutes les dimensions du modèle social européen ;
  • Avant tout, il est indispensable de sécuriser les aides publiques pour la culture et le concept de service public de la culture. La Directive Services que les Verts n’ont pas voté comme le paquet Almunia Barnier fragilisent l’intervention publique partout dans les pays européens et met en danger les dispositifs de soutien à l’économie culturelle et à la création que ce soit la fiscalité, l’assurance chômage, les prix des biens culturels, …
  • TAFTA met en danger le modèle européen dans sa globalité : les services publics, la protection sociale et environnementale,… Dérive insupportable du projet communautaire qui nie les acquis sociaux communautaires et tire l’ensemble de l’Europe vers le bas.
  • La directive sur les droits d’auteurs dans la société de l’information de 2001 n’a pas permis de résoudre l’équation entre la défense es libertés sur le net et la rémunération des auteurs. La criminalisation des jeunes qui téléchargent n’est pas une solution viable et souhaitable. Dossier compliqué pour les Verts associés aux pirates sous la mandature. Le chantier ne peut pas se résoudre nationalement ni en Allemagne, ni en France. Il est d’emblée européen : les solutions techniques existent : encore faut-il faire preuve d’imagination juridique et économique (taxe, redevance, licence globale) et prendre les moyens auprès de sociétés qui s’enrichissent sur le dos des créateurs et des producteurs : les fournisseurs d’accès entre autres.

 

4     Quelle est la vision singulière de votre formation politique par rapport aux questions artistiques et culturelles ?

La culture comme la démocratie échappe aujourd’hui aux institutions ; les partis politiques classiques comme les institutions culturelles ne savent pas faire face à la crise démocratique. Il faut imaginer des nouvelles formes de dialogue avec les citoyens les plus éloignés des institutions républicaines, notamment celles et ceux qui ont la tentation des replis identitaires.

Nos cadres de références d’EELV sont la Charte des droits culturels de Fribourg, la déclaration internationale sur la diversité culturelle de l’UNESCO et l’Agenda 21 de la culture de CGLU. L’action artistique et culturelle doit avoir pour principale mission de favoriser la reconnaissance des personnes et d’aider à « faire société ».

 

5     Est-ce que vous pouvez réagir aux axes de travail proposés par le SYNDEAC, rédigés dans le document joint à notre invitation ?

Bien rédigé : manque des propositions concrètes.

Félicitations sur la participation du Syndeac à Culture Action Europe ! C’est la bonne voie de la construction collective et citoyenne.

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Réponses au questionnaire Policultures https://culture.eelv.fr/2014/04/24/reponses-au-questionnaire-policultures/ Thu, 24 Apr 2014 09:52:49 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4066 Réponses questionnaire Policultures – 24 avril 2014   Le concept de culture européenne a-t-il un sens pour vous ? Si oui, lequel ? ...]]>

Réponses questionnaire Policultures – 24 avril 2014

 

Le concept de culture européenne a-t-il un sens pour vous ? Si oui, lequel ?

Sur le continent européen, se sont déployés des pensées et des mouvements artistiques qui ont forgé une identité européenne au fil des millénaires. La culture hellénistique, les valeurs de la démocratie, de la religion chrétienne, du siècle des Lumières et des humanismes, de la pensée cartésienne comme du Marxisme ont irrigué depuis bien d’autres continents. Non sans oublier les barbaries, la folie des empires, les drames de l’esclavage et des colonies commis au nom de la civilisation européenne. Cette trame historique définit les contours mouvants de ce que l’on appelle la culture occidentale. Cet héritage culturel reste néanmoins ancré dans les pays européens, partageable et transmissible aux générations futures à la condition qu’on l’identifie, qu’on le protège, qu’on le valorise et l’interprète et qu’on accepte qu’il soit traversé par les modernités.

Les différentes formes de la mondialisation, notamment la mondialisation culturelle, ont affecté ces identités et ces cultures. Les flux de représentations (images et textes) et les migrations ont transformé nos cultures de et dans l’espace européen. Les industries (numériques, audiovisuelles, technologiques…) ont modifié en profondeur nos pratiques et nos productions. L’enjeu politique demeure néanmoins le même que dans les années 50 : faire société et défendre une civilisation de la paix et des droits humains.

Pour les écologistes régionalistes, fédéralistes et mondialistes, l’Europe a toujours été bien plus qu’un marché commun. C’est un espace à construire politiquement pour répondre aux nombreux défis planétaires démocratiques, sociaux et environnementaux. Pour bâtir cette Europe politique, il est indispensable de donner aussi des orientations culturelles au projet communautaire. Pendant trop longtemps laissée à la discrétion de l’UNESCO et du Conseil de l’Europe, la compétence sur la culture adoptée en 1992 dans le Traité de Maastricht n’est qu’une étape. Il faut revendiquer une compétence européenne plus forte dans ce domaine, partagée entre l’UE et les Etats membres. C’est un combat singulier pour lequel les écologistes militent aux côtés des réseaux culturels européens actifs (entre autres Culture Action Europe) afin de mieux partager les prérogatives nationales sur la culture avec l’UE.

Les écologistes placent les citoyens et les citoyennes au cœur du projet européen ; appréhender le monde de manière critique, s’émanciper et échanger au delà des frontières à partir de la diversité des cultures vivantes, contribuent à plus de compréhension mutuelle, de solidarité et éloignent les crispations nationales, régionales ou religieuses et la tentation des replis sur des identités fermées. En ce sens, la culture est un élément indispensable pour construire un espace démocratique européen.

Les textes de références d’EELV sont la Charte des droits culturels de Fribourg, la déclaration universelle sur la diversité culturelle de l’UNESCO et l’Agenda 21 de la culture de CGLU. L’action artistique et culturelle doit avoir pour principale mission de favoriser la reconnaissance des personnes et d’aider à « faire société » dans un monde mondialisé.

 

Dans le bilan de votre action pendant la dernière législature, sur quoi mettriez-vous l’accent s’agissant du domaine culturel ?

Ni eurobéats, ni eurosceptiques, les Ecologistes assument leurs critiques vis à vis des institutions communautaires et se sont battus contre les tentatives de libéralisation à l’œuvre au sein du Conseil européen et du Parlement. Ils n’ont pas réduit leurs actions aux questions environnementales et ont agi sur les chantiers démocratiques, de justice, d’immigration, de transparence financière (lutte contre les paradis fiscaux, …).

C’est pourquoi, les écologistes combattent le Traité TAFTA car il met en danger le projet social européen dans sa globalité, et pas seulement dans le domaine de la culture : les services publics, la protection sociale et environnementale,… C’est une dérive insupportable qui nie les acquis sociaux communautaires et tire l’Europe vers le bas. Les Verts ALE défendent depuis de nombreuses années plus d’Europe mais une autre Europe, une Europe qui protège des pollutions (air, terres, eau, …), des lobbys financiers, des prédateurs de ressources, de toutes les formes d’asservissement.

Suite à la feuille de route de 2007 de la DG culture (Communication de la Commission au Conseil et au Parlement), force est de constater que le combat sur le dialogue interculturel lancé avec l’année européenne du dialogue interculturel en 2008 est passé largement au second plan, derrière les concepts de créativité et d’innovation largement plus « séduisants » , notamment pour les milieux économiques. Les écologistes le regrettent et leurs Eurodéputés sont intervenus dans ce sens au moment du vote sur Europe créative.

Lors de l’adoption du programme Europe créative, ils ont obtenu le lancement d’un projet pilote sur la diversité culturelle présenté en novembre lors du Forum sur la culture à Bruxelles. www.at-diversity.eu ; 12 projets ont été sélectionnés tels que http://rewalkeurope.com or http://www.deafmagazine.de, Ils ont proposé une action préparatoire sur la culture dans les relations extérieures afin de défendre la coopération équitable avec les pays tiers, notamment avec les pays du Sud de la Méditerranée. Les Verts ont défendu le concept d’éducation et la mention des enfants dans le règlement du Fonds social européen. Ils ont proposé un guide des subventions européennes, ont insisté sur le soutien aux organismes à but non lucratif, aux très petites entreprises et aux coopératives en défendant les valeurs de l’économie sociale et solidaire.

Vent debout contre ACTA (Traité de lutte contre les contrefaçons qui aurait pu mettre à mal la notion de biens communs au profit des grands groupes industriels), ils défendent avec détermination les libertés numériques et la neutralité du net. Les Verts/ALE se sont battus pour :

–      le pluralisme des medias et pour les initiatives citoyennes ;

–      les projets en faveur du livre, de la littérature et des bibliothèques (Projet Europeana) http://www.europeana.eu/ et http://ec.europa.eu/education/policy/school/doc/literacy-report_en.pdf ;

–      créer un site web pour les personnes sourdes et mal entendantes ;

–      les projets de mobilité dans la culture et l’éducation et pas exclusivement à des fins économiques ou professionnels mais aussi pour l’épanouissement des personnes.

En résumé, les écologistes défendent plutôt une orientation Culture et citoyenneté et s’attachent à promouvoir les formes économiques sociales et solidaires en Europe et équitables avec les pays en développement.

 

Quels sont, dans ce même domaine, les principaux enjeux de la prochaine législature ?

Le remplacement du programme Culture par le nouveau programme Europe Créative annonce des changements majeurs pour la culture dans les institutions européennes ; il marque une fascination de l’UE pour les industries créatives qui noie la création, les arts et le patrimoine dans un champ plus large, au risque de privilégier certains secteurs plus rentables à priori tels que le design, la mode et la création numérique. Il n’y a pas de véritable augmentation budgétaire avec le programme Europe créative puisque les pays tiers sont éligibles, ce qui est positif mais aurait nécessité un budget plus conséquent. Le maintien de 2 volets distincts Audiovisuel et Culture ne permettra pas d’endiguer cette tendance négociée stratégiquement en interne de la Commission. Il est primordial que les organisations professionnelles et les parlementaires veillent (vigilance forte) à ce que les dynamiques de la création, de l’éducation artistique et de l’action culturelle soient prises en considération. Pour autant, ce programme avec son instrument financier et l’encouragement à la structuration et au renforcement des secteurs professionnels peut contribuer à une nouvelle économie des arts et de la culture pour faire face aux baisses de subventions publiques drastiques qui affectent les secteurs culturels traditionnels, partout en Europe.

La Commission européenne a encouragé la prise en compte de la culture dans les PO alimentés par les fonds structurels, sans pour autant donner aux Régions une priorité dans ce sens. Malheureusement, toutes les Régions françaises n’ont joué le jeu ! Aucune à ce jour n’a clairement rédigé une ou des mesures concernant directement la culture (Région RA amendement adopté en séance). Force est de constater que le Ministère de la culture n’a pas pu, ni su, imposer la culture dans les objectifs imposés par la Commission. Là encore les parlementaires européens et les responsables publics régionaux ont la responsabilité de permettre l’inscription des projets artistiques et culturels dans ces PO, sans que cela oblige les responsables culturels à détourner leurs projets de leurs valeurs et de leurs objectifs. Les parlementaires européens et les élus régionaux peuvent se donner le moyens d’agir et de favoriser le financement d’activités culturelles : ouvrir une réflexion approfondie sur culture et territoires et pas seulement attendre des effets d’aubaine (exemple intéressant avec Carta Bianca scène nationale de Chambéry). Interreg comme les PO des périodes précédentes ont permis le co-financement de projets culturels dés lors qu’ils contribuaient clairement au développement des territoires ; il est de la plus haute importance que cela soit toujours possible et que cela se conçoive en partenariat avec les organisations et les secteurs professionnels, en tenant compte de leurs indicateurs.

La stratégie 2020, feuille de route de l’UE présente des positions contradictoires des institutions communautaires, notamment en maniant le concept valise développement durable/soutenable souvent mobilisé comme un oxymore (croissance durable). Elle accorde peu de place et d’investissement aux dynamiques culturelles en dehors de leur impact sur l’économie et les emplois et des secteurs numériques. Là encore, pour aborder la période il faut conduite une évaluation de la contribution de la culture au projet communautaire qui ne soit pas réduite aux indicateurs traditionnels : économiques, attractivité,… Les écologistes partisans de la décroissance, souhaitent en revanche que les secteurs des savoirs, de la santé, de la protection sociale et de la solidarité se déploient dans les années à venir. Il faut sortir la culture et l’éducation du diktat de la rentabilité économique et affirmer comment elles contribuent à plus de connaissances, plus de solidarité locale et internationale, plus de justice sociale.

Sur le plan législatif, il ne faut plus s’arcbouter sur l’exception culturelle ; ce n’est pas opérant, c’est arrogant car cela renvoie à l’exception française (De Gaule) et en plus, cela masque la nécessité de protéger toutes les dimensions du modèle social européen ;

Avant tout, il est indispensable de sécuriser les aides publiques pour la culture et le concept de service public de la culture. La Directive Services que les Verts n’ont pas voté comme le paquet Almunia Barnier fragilisent l’intervention publique partout dans les pays européens et met en danger les dispositifs de soutien à l’économie culturelle et à la création que ce soit la fiscalité, l’assurance chômage, les prix des biens culturels, …

La directive sur les droits d’auteurs dans la société de l’information de 2001 n’a pas permis de résoudre l’équation entre la défense es libertés sur le net et la rémunération des auteurs. La criminalisation des jeunes qui téléchargent n’est pas une solution viable et souhaitable. Dossier compliqué pour les Verts associés aux pirates sous la mandature. Le chantier ne peut pas se résoudre nationalement ni en Allemagne, ni en France. Il est d’emblée européen : les solutions techniques existent : encore faut-il faire preuve d’imagination juridique et économique (taxe, redevance, licence globale) et prendre les moyens auprès de sociétés qui s’enrichissent sur le dos des créateurs et des producteurs : les fournisseurs d’accès entre autres.

Pour cela, il faut faire pencher le Parlement vers la gauche et lutter contre l’éloignement des peuples des institutions européennes. La culture est un très bon vecteur de réconciliation et de promotion de l’espace européen ; les artistes et les producteurs transgressent aisément les frontières. Pour le prochain mandat, il faudra :

–      renforcer les objectifs de promotion de la diversité culturelle et linguistique ;

–      soutenir les actions symboliques : Erasmus, capitales européennes de la culture, …

–      inscrire mieux la culture dans les dispositifs territoriaux, sociaux et de l’emploi – fonds structurels –

–      favoriser l’accès et les pratiques des jeunes aux différentes formes d’expression artistique et culturelle ;

–      rapprocher les acteurs de la culture et de l’éducation pour aider au rapprochement des citoyens ;

–      promouvoir la dimension culturelle de l’action extérieure de l’Union mais pas uniquement pour des raisons de relations diplomatiques, plutôt fondamentalement comme outil d’aide au développement et surtout dans une perspective de commerce et d’échanges équitables afin d’aider au développement des économies culturelles locales dans les pays du Sud.

La culture comme la démocratie échappe aujourd’hui aux institutions ; les partis politiques classiques comme les institutions culturelles ne savent pas faire face à la crise démocratique. Il faut imaginer des nouvelles formes de dialogue avec les citoyens les plus éloignés des institutions républicaines, notamment celles et ceux qui ont la tentation des replis identitaires. Ce chantier doit être un axe prioritaire des politiques culturelles en Europe.

 

Pascale Bonniel Chalier, co-présidente de la Commission culture EELV, candidate Europe Ecologie Liste Sur Est élections européennes

Mel p.bonnielchalier@free.fr – Tél 06 74 19 24 62

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Taxe sur les FAI & Opérateurs Télécom https://culture.eelv.fr/2013/06/27/taxe-sur-les-fai-operateurs-telecom/ Thu, 27 Jun 2013 08:58:39 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3821 Les écologistes satisfaits de la décision de la justice européenne Le groupe écologiste du Sénat se réjouit du jugement rendu par la Cour de Justice de l'Union Européenne concernant la taxe sur les fournisseurs d'accès internet et les opérateurs de téléphonie mobile, prélèvement créé pour compenser la suppression de la publicité après 20 heures sur le service public audiovisuel. ...]]>

Les écologistes satisfaits de la décision de la justice européenne

Le groupe écologiste du Sénat se réjouit du jugement rendu par la Cour de Justice de l’Union Européenne concernant la taxe sur les fournisseurs d’accès internet et les opérateurs de téléphonie mobile, prélèvement créé pour compenser la suppression de la publicité après 20 heures sur le service public audiovisuel.

 

Cette validation par la justice européenne, ne doit pas entrainer une baisse des moyens de l’audiovisuel public par l’Etat. Les écologistes tiennent à rappeler que le financement de l’audiovisuel public en France, appuyé sur la contribution à l’audiovisuel public, est insuffisant vis-à-vis de l’ambition affichée.

 

Pour Marie-Christine Blandin (EELV – Nord), Présidente de la Commission de la Culture, de l’Education et de la Communication, cette décision « nécessite de repenser ensemble les objectifs du service public de l’audiovisuel et son mode de financement ».

 

André Gattolin (EELV – Hauts de Seine) considère que cette décision permet de maintenir la suppression de la publicité après 20 heures sur le service public malgré la dégradation à terme des recettes publicitaires liée à l’érosion des audiences liée à la multiplication des chaînes.  « Il convient désormais d’élargir cette disposition aux programmes destinés à la jeunesse sur le service public et les chaînes privées ». C’est le sens d’une proposition de loi que le groupe écologiste a déposé il y a quelques semaines pour diminuer l’exposition des enfants et adolescents à la publicité télévisuelle.

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Extension de la durée des droits d’auteur de 50 à 70 ans : vers l’accaparement du domaine public? https://culture.eelv.fr/2011/09/13/extension-de-la-duree-des-droits-dauteur-de-50-a-70-ans-vers-laccaparement-du-domaine-public/ Tue, 13 Sep 2011 10:34:07 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=1899 Ce lundi 13 septembre et malgré les objections de huit pays*, les ministres des affaires européennes de l'UE ont prolongé la protection des droits des interprètes et producteurs d'enregistrements musicaux de 20 ans dans l'Union européenne, la faisant passer de 50 à 70 ans après l'enregistrement de l'œuvre. La directive 2006/116/EC modifiée devra être retranscrite dans la législation des Etats membres au plus tard en 2014.   ...]]>

Ce lundi 13 septembre et malgré les objections de huit pays*, les ministres des affaires européennes de l’UE ont prolongé la protection des droits des interprètes et producteurs d’enregistrements musicaux de 20 ans dans l’Union européenne, la faisant passer de 50 à 70 ans après l’enregistrement de l’œuvre. La directive 2006/116/EC modifiée devra être retranscrite dans la législation des Etats membres au plus tard en 2014.  

« Ce succès indéniable pour les lobbies industriels remet en cause le droit du public sur la création, pourtant défendu dès le XVIIIe siècle », déplore Malika Benarab-Attou, coordinatrice des Verts/ALE pour la commission Culture et Éducation et membre du groupe de travail sur l’Internet.

« Jamais dans notre histoire, la culture n’aura fait l’objet de tant de contrôle. Et jamais l’influence des lobbies sur les conditions d’accès à la culture n’aura autant été  acceptée par les gouvernements qu’aujourd’hui.

Le droit d’auteur doit permettre d’assurer un revenu digne aux auteurs et interprètes », poursuit-elle, « mais pas à leurs ayant-droits sur des générations. Du point de vue du soutien au créateur, rien ne justifie des droits commerciaux garantis après sa mort, ni pour 50 ans, ni pour 70. 

Les conséquences pour l’environnement culturel seront très dommageables. C’est en effet à un véritable accaparement du domaine public que nous assistons aujourd’hui, qui risque d’aboutir à la dissolution du lien social et à la stérilité économique. Il nous faut revenir à une écologie de la culture qui accorde aux auteurs un statut et garantisse, en parallèle, l’intérêt général. Aujourd’hui, cet équilibre est rompu. »


* Belgique, République tchèque, Luxembourg, Pays-Bas, Roumanie, Slovaquie, Slovénie et Suède

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Evolution du Ministère de la culture https://culture.eelv.fr/2011/06/22/evolution-du-ministere-de-la-culture/ Wed, 22 Jun 2011 12:45:24 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=2048 1/ Etat des lieux/exercice de gestion prévisionnelle pour la période 2011-2013

 

En 2010, l’analyse des caractéristiques et des évolutions de la population des agents du MCC confirme les grandes caractéristiques soulignées lors de la réunion du 28 mai 2011.

1/ Vieillissement de la population : âge moyen des agents du ministère : 48,2 ans en 2010.

2/ La catégorie A, dont le renouvellement n’a pas été assuré ces dernières années, compte une forte proportion d’enseignants (plus du quart) dont le départ prochain nécessitera/ait des recrutements.

3/Difficultés à résoudre les problèmes de redéploiement du fait de l’émiettement des effectifs sur le territoire.

4/Les besoins de redéploiement en dehors du périmètre ministériel sont marginaux dans la mesure où aucune mission n’est abandonnée et qu’il n’y a donc pas, en dehors de l’application de la règle de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, de mesure de redéploiement collectif à gérer. Ces besoins se limitent à l’accompagnement de la mobilité de personnes dont les services sont appelés, à l’occasion des réformes, à déménager ou être transférés.

 

La gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des compétences se heurte à l’éclatement budgétaire des périmètres d’emplois, à la diversité des statuts juridiques des personnels, à l’hétérogénéité des structures d’emplois et des métiers des agents.

 En 2010, l’emploi du ministère de la culture (ministère et opérateurs sous tutelle) représente  30 815 ETP budgétés.

Ce chiffre recouvre l’emploi culturel au sens large qui se répartit sur plusieurs périmètres budgétaires :

1/ Les emplois supportés par le budget du ministère de la culture : 11 496 ETPT, dont :

  • 6 990 emplois répartis dans les services de l’administration centrale, les services déconcentrés (DRAc et STAP), les services à compétence nationale.
  • 4506 emplois (affectés dans les EPA).

 

2/ Les emplois des établissements publics administratifs financés sur leurs budgets propres :

  • 12 661 ETPT (auxquels s’ajoutent 4 506 emplois financés sur le budget  du ministère de la culture.)

 

3/ Les emplois des établissements publics et commerciaux financés sur leurs budgets propres :

  • 5 918 ETPT.

 

4/ Les emplois financés par les associations sous contrôle, financés sur leurs budgets propres :

  • 740.

 

Depuis 2003, deux faits ont marqué l’évolution des emplois du ministère de la culture :

1/ La mise en place de la Lolf, en 2006, a modifié la structure des emplois du ministère en élargissant le plafond d’emplois aux agents payés sur crédits ainsi qu’aux emplois des associations.

2/ Le ministère de la culture a renforcé les effectifs des établissements publics qui portent les principes politiques publiques du ministère en transférant sur certaines de ces structures la responsabilité de la gestion de leurs emplois (Louvre, BNF, Cité de l’architecture et du patrimoine, musée du Quai Branly, Cité nationale de l’histoire de l’immigration, établissement public de Chambord, Galeries nationales du grand palais.)

Aujourd’hui, les opérateurs :

  • portent budgétairement 63% des emplois
  • représentent, compte tenu des emplois affectés, 77% de l’emploi global du ministère
  • ont la maîtrise budgétaire de 81% de leurs emplois.

 

Dans le même temps, les emplois « inscrits » sur le budget du ministère ont diminué de près de 18%, passant de 13 966 à 11 496.

 

 

2/ Une structure RH dispersée, des métiers peu substituables

Avec une force de travail qui ne représente que les effectifs d’une académie moyenne de l’Education nationale, le ministère doit faire vivre un réseau déconcentré et un grand nombre d’opérateurs et de services à compétence nationale. Il participe également à plusieurs réseaux décentralisés telles les archives départementales et les bibliothèques municipales classées.

En terme de structure d’emplois, le ministère présente une situation contrastée :

Les 11 principaux opérateurs du ministère regroupent 50% de l’emploi : Versailles, Orsay, Louvre, CNACGP , RMN , BNF , INRAP, CMN, Comédie française, Opéra de Paris, Cité des sciences et de l’industrie. Ces grands opérateurs se caractérisent par :

  • une forte concentration en région Ile-de-France
  • une envergure nationale, voire mondiale
  • des ressources propres ayant permis une forte dynamique des emplois.

 

En « grands blocs » les typologies des métiers/fonctions/missions du Ministère se déclinent  comme suite :

1/ Définition, gestion et pilotage des politiques culturelles en administration centrale :

  • Peu de contact avec le public
  • Dimension nationale
  • Elaboration de la politique culturelle et pilotage de sa mise en œuvre (tutelle des établissements etc.)
  • 6% des emplois du MCC.

 

2/ Réseaux et publics :

  • Contact important avec le grand public
  • Dimension locale, nationale voire mondiale
  • Mise en œuvre opérationnelle des politiques culturelles
  • Liens avec les collectivités territoriales
  • 61% des emplois du MCC.

 

3/ Enseignement :

  • Contact important avec le grand public
  • Dimension locale, nationale voire mondiale
  • Mise en œuvre opérationnelle des politiques culturelles
  • Liens avec les collectivités territoriales
  • 15% des emplois du ministère.

 

4/ Protection du patrimoine :

  • Contact avec un public spécialisé
  • Dimension plutôt locale
  • Liens avec les collectivités territoriales
  • Mise en valeur du patrimoine culturel au niveau des STAP
  • 10% des emplois du MCC.

 

5/ Production, édition et création :

  • Contact avec le grand public
  • Dimension nationale
  • Création et inscription dans une tradition culturelle (édition, mobilier, tapisseries, céramique etc.)
  • Liens avec les collectivités territoriales selon les cas de figure
  • 2% des emplois du MCC

 

6/ Action territoriale :

  • Contacts avec les collectivités locales
  • Dimensions régionales
  • Déclinaison au niveau local de la politique culturelle nationale
  • 6% des emplois du MCC.

 

Par ailleurs, les effectifs du ministère sont dispersés sur un grand nombre de métiers : conservateur, architecte, archéologue, enseignant, archiviste, bibliothécaire, chercheur, artistes, lissier, doreur, jardinier d’art, agent d’accueil et de surveillance, agent des services techniques, ingénieurs, etc.

La multitude de ces métiers peu substituables et répartis sur tout le territoire rend particulièrement difficiles les redéploiements d’effectifs. Les reformes touchant à la mobilité professionnelle ou géographique nécessitent des mesures d’accompagnement sur le plan des effectifs.

En raison de l’évolution de la structure de l’emploi au ministère, le suivi en gestion a été reformaté en trois filières : administrative (incluant la majorité des contrats), technique (correspondant aux métiers d’accueil, de surveillance et de magasinage, ainsi qu’aux ingénieurs et techniciens des services culturels) et scientifique (intégrant notamment les métiers de l’enseignement).

Les contractuels représentent 12% des agents du ministère (sous plafond d’emplois). Ils sont présents dans la filière administrative et parmi les enseignants où ils représentent  environ un tiers de l’effectif.

 

3/ Eléments démographiques :

L’âge moyen des agents du ministère est de 48,2 ans en février 2010.

Si le ministère vieillit rapidement et si la moyenne d’âge de ses agents est élevée, c’est largement le fait de la faiblesse des primo-recrutements de ces dernières années. Les titularisations Sapin des années 2000 et les accueils en détachement pour combler la vacance au fil de l’eau ont souvent concerné des agents de plus de 40 ans et n’ont pas permis le renouvellement des effectifs : il convient de souligner que seulement 2,8% des agents ont moins de 30 ans.

L’essentiel des effectifs (70%) est composé des agents qui ont entre 40 et 59 ans. Ces effectifs ne sont, pour la plupart, pas directement concernés par un départ en retraite et ne peuvent que difficilement envisager de mobilité professionnelle sans une incitation forte.

Ces données très différenciées en fonction des catégories traduisent bien les grandes vagues de recrutement du ministère dans les années 80 ainsi que l’absence de recrutement et les réductions d’emplois des dernières années qui ont empêché le ministère de reconstituer les effectifs.

Elles montrent également le déséquilibre démographique de la catégorie A dont 17% des agents ont plus de 60 ans.

En 2009, 268 agents sont partis à la retraite (titulaires et contractuels). 44% de ces départs ont concerné la catégorie A  alors qu’elle représente 37% des effectifs.

 

L’émiettement des effectifs sur le territoire, notamment en raison de la structure du ministère et de ses missions à l’égard du public, rendent les possibilités de redéploiement extrêmement faibles.

Dans le même temps, la part de chaque catégorie dans les effectifs ne répond pas aux besoins et nécessite un rééquilibrage.

La catégorie B, qui ne représente que 20% des emplois de titulaires, est insuffisante, et la catégorie A, dont le renouvellement n’a pas été assuré ces dernières années, compte une forte proportion d’enseignants (plus du quart de la catégorie A) dont le départ prochain nécessitera/ait des recrutements.

La réforme des retraites a eu pour effet de retarder les départs notamment dans la catégorie A.

Toutes catégories confondues, le nombre de départs en retraite a été de 268 en 2009, parmi lesquels la catégorie A  représentait la plus large proportion (48% des départs d’agents titulaires). Le pic des départs à la retraite du ministère de la culture devrait avoir lieu en 2012-2013. Le pic de départs des catégories A se situe avant celui des catégories B et C.

A partir de 2012, la proportion des catégories B et C dans les départs devrait augmenter.

 

Par  conséquent, la perspective d’un recentrage des effectifs sur les catégories A en ne jouant que sur les départs non renouvelés de la catégorie C ne pourra pas être atteinte avant 2016. En effet, les comportements de départs à la retraite plus tardifs en catégorie A qu’en catégorie C ne parviennent pas à compenser l’importance des classes d’âges de plus de 53 ans chez les cadres.

Pour le ministère de la culture, la seule manière d’atteindre cet objectif dans les 6 ans à venir reste donc de favoriser les recrutements en catégorie A. Cela devrait être d’autant plus bénéfique pour le ministère que l’importance, à court terme, des départs des catégories A pourrait renouveler( à coût pondéré) cette catégorie avec des cadres en début de carrière !

 De plus, les départs importants d’agents de catégories A concernent principalement ceux qui sont le plus impliqués dans le cœur de l’activité du ministère, notamment les personnels de conservation, les personnels enseignants (écoles d’architecture), les inspecteurs/conseillers. L’absence de recrutements sur ces domaines mettra en situation difficile le ministère qui se retrouvera/ait dans l’impossibilité d’assurer les missions fondamentales qui sont les siennes.

 

4/ Axes d’évolutions

Ce constat exhaustif portant sur le Ministère de la culture permet de poser les bases de la réflexion qui peut être celle d’EELV dans le cadre d’un programme gouvernemental pour 2012.

Il est important de conserver l’idée d’un service public fort au bénéfice de la culture.

Ce service public doit évoluer. Il doit évoluer vis à vis des collectivités territoriales et il doit aussi produire une mue vis à vis de l’ Europe.

Si nous souhaitons garantir la place de la culture comme une force active, alors, il est indispensable de réfléchir à la réforme institutionnelle de ce ministère régalien, très technique mais où il y a encombrement avec un Cabinet trop important, des administrations de centrales trop présentes et peu réactives et des services déconcentrés qui auraient besoin d’être renforcés.

 

Ces services devraient vraiment être les partenaires des Régions au sens où on entend aussi la réforme des régions ; sic le passage de 22  régions à 12 ou 10 ( même si on aurait pu  espérer mieux: 8 ). Ceci à prendre dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme des régions à 10 ans.

Les nombreuses compétences réunies au sein du ministère peuvent plus et mieux servir le bien commun d’une grande région : l’archéologie  pour le patrimoine  serait à mettre en commun par exemple.

 A l’œuvre, les services de l’Inventaire qui ont été transférés aux régions est une juste et bonne décision.

Plus encore, il serait important de mettre les compétences des services déconcentrés pleinement au service des collectivités. Ce n’est pas le cas  aujourd’hui  puisqu’on « joue » les analyses des uns et celles des autres avec des RDV permettant des échanges croisés parfois fructueux mais parfois bien compliqués.
Demain, il s’agirait de réorganiser la vie, les  missions des services déconcentrés et cela par grandes régions.

 Ainsi, les scientifiques, techniciens, experts travailleraient au développement d’un territoire singulier, étendu, à la fois multiple  et cohérent mais qui n’aurait pas à définir  sa politique culturelle depuis Paris et les administrations centrales.

 

Au travers de cette intention, il n’est pas perdu de vue que des missions régaliennes doivent s’imposer partout de la même manière. On peut notamment penser aux enseignements artistiques et organisation des diplômes. Il serait , bien entendu, invraisemblable et dangereux de mettre en œuvre tel type d’enseignements et tel diplôme à l’Est et tel autre dans le Sud.

Des aspects législatifs doivent rester « uns » : protections des personnes, législation sur la danse, etc.

De la même manière, le Ministère a peu produit de textes réglementaires pour tout ce qui touche la création ( au sens large).

Cette souplesse permettrait avec les collectivités de réfléchir et de trouver des termes communs de langage et de politique par grandes régions.

 

Sans doute que  travailler dans une proximité plus aboutie avec les collectivités permettrait aussi de penser sur le long terme et de penser plus et mieux aux hypothèses de projets inter-régionaux.

En effet, les régions n’ont pas du tout ou beaucoup trop peu développé  les projets culturels inter-régionaux depuis 20 ans.

Au mieux, le travail s’est tissé, noué avec les départements et grandes villes ou agglomérations mais que de difficultés ! Aucune en cette fin 2011 ne peut revendiquer un projet structurant avec une autre région.

La réorganisation du Ministère permettrait de penser cela comme les cantons suisses ou landers allemands le font depuis longtemps.  La mise en œuvre de politiques culturelles par régions pourraient tout à fait se mettre en œuvre et se définir selon des priorités et des marquages  singuliers ce qui offrirait plus de visibilité à ce qui serait le projet culture du grand ouest par rapport à la région centre, par exemple.

En tout cas, il est vain de penser que le Ministère de la culture peut rester tel qu’il est alors que demain se met en place la réforme des régions et celle des collectivités aussi.

 

Il est tout aussi vain de penser que les régions dans leur format actuel puissent se contenter de « faire » de la culture comme elles le pratique depuis 20 ans car vu de l’étranger ou d’une autre région  celle qu’on examine ; on a toujours l’impression que c’est pareil partout! Partout, des festivals, des grandes manifestations, des biennales, des Scènes nationales, conventionnées ( avec partout les mêmes critères, indicateurs, etc)… L’aspect propre au caractères des régions ne s’en trouve pas renforcer ou relever : » on fait de la culture et on a tous une  grande manifestation» pourrait-on résumer.

Si on veut aussi que le citoyen soit véritablement partenaire, attentif au projet régional, alors, il faut organiser les choses autrement. Placer la pensée culturelle depuis la capitale n’est plus possible et la  placer depuis les seuls hôtels de régions est réducteur.

 

Par rapport à L’Europe, EELV a une parole politique qui insiste sur l’importance et l’intérêt à croiser avec ce partenaire multiple et composite.

Là encore, dans le projet politique, rappeler le souci de mixité, d’échanges, de rapprochement à l’autre est une priorité. On  peut donc  souhaiter un maillage renforcé des politiques culturelles avec des grandes régions, un ministère réorganisé territorialement avec l’Europe pour définir des cadres, des missions, et accompagner les projets.

Les étudiants, les artistes nous y conduisent ; il faut donc le mettre en œuvre.
Trop longtemps on est allé chercher à Bruxelles ou Strasbourg des subsides financiers importants pour de purs projets politiques/ciens. Ce n’est pas bien et d’ailleurs le citoyen et électeur ne s’y est pas totalement trompé quand il s’est agi de lui demander son avis sur tel « grand projet » dans sa région.

Dans le cas présent, il s’agirait de placer le citoyen au centre de cette entité européenne et de se poser la question du partage culturel. Quels projets attendons-nous ? Que voudrions-nous voir mis au pot commun ? Quelles craintes avons-nous vis à vis d’une culture supra nationale quand déjà l’Amérique a presque tout couvert ? Quel risque à dégager des lignes de forces culturelles qui concerneront/aient d’autres que nous et d’autres cultures et d’autres langues maternelles ? Toutes ces questions et bien d’ autres sont déjà posées par nos concitoyens. C’est donc à EELV de songer à rapprocher l’Europe des régions et non le contraire.

 

Les projets doivent venir des régions et être partagés avant de vouloir les imposer ou les faire grandir trop vite.

Demain, il faudra que l’équilibre des politiques culturelles se définisse et se construise en adéquation avec les priorités des grandes régions. Le ministère ne pourra plus se concentrer au travers d’une politique d’abord nationale, qu’on pourrait aussi qualifier de d’abord économiste ou à court terme depuis 2007.

Le partenariat vertueux doit être rappelé comme une priorité. Ce n’est qu’ainsi que les projets pourront être partagés par le plus grand nombre. Les citoyens aujourd’hui n’adhèrent pas, voire pas du tout au projet d’ Europe : cela ne représente rien pour eux ou effraye.

En région, les politiques nationales sont très souvent vécues comme agressives et ne prenant pas en compte la réalité d’un terrain, ses spécificités.

Il faut donc remettre à plat ce schéma de gouvernance.

 

Pour cela, il faut rencontrer les acteurs locaux, les syndicats, les professionnels de la culture et les amateurs qui sont ou peuvent être des consommateurs au sens positif de ce mot.

Ce travail là, ne peut pas être l’affaire de membres de la commission de la commission culture d’EELV mais doit être repris par ses élus.

 

 

Le 22 juin 2011

Isabelle Vierget-Rias

Membre du Bureau de la commission culture EELV

 

 

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