culture – Commission Culture https://culture.eelv.fr Site Officiel de la Commission Culture EELV Fri, 23 Sep 2016 11:46:57 +0200 fr-FR hourly 1 Culture, Numérique & Droits d’Auteurs https://culture.eelv.fr/2015/03/13/culture-numerique-droits-dauteurs/ Fri, 13 Mar 2015 09:23:25 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4109 Les propositions du Groupe Verts/ALE au parlement Européen En réponse à la Ministre de la culture... ...]]>

Les propositions du Groupe Verts/ALE au parlement Européen

En réponse à la Ministre de la culture…

…qui s’inquiétait de la décision du Parlement européen de confier à Julia Reda, eurodéputée du Parti Pirate, apparentée Les Verts/ALE, la rédaction d’un rapport sur l’adaptation de la directive sur le droit d’auteur,

les commissions Cultures et Partage 2.0 d’EELV et Emmanuelle Cosse, sa Secrétaire Nationale, organisent un temps de travail autour des propositions de son rapport :

Vendredi 3 avril de 14h à 18h

au siège national d’ELLV

6bis rue Chaudron à Paris

Tirant le constat des nombreux problèmes d’harmonisation qui subsistent au niveau européen et de l’inadaptation de l’actuelle directive face à l’évolution des usages, elle propose d’agir sur divers leviers permettant de renforcer les droits des utilisateurs. Elle incite notamment à promouvoir le domaine public, d’élargir certaines des exceptions existantes, à rendre applicable l’exception de citation dans le domaine audiovisuel, ainsi que l’exception pédagogique dans le domaine de la recherche et de l’enseignement…

 Programme :

14h : accueil Emmanuelle Cosse

14h15-15h : “Cultures, éducations, coopérations”

présentation par Cédric Claquin de nouveaux modèles numérique d’éducation et de coopération avec

  • JP Berthet (Centrale Lyon, Learning center network),
  • Michel Briand, directeur adjoint de la Formation à Télécom Bretagne et membre du CNN (Conseil National du Numérique)

 

15h-16h30 :“Droits d’auteurs, échanges marchands et non-marchands au Parlement Européen”

les enjeux des débats au Parlement Européen sur le Droit d’auteur et la propriété intellectuelle avec :

 

16h45-18h : échanges avec les acteurs culturels européens invités

Information et inscriptions : Sylvain Girault – 06 68 94 80 17 – ecosylv@gmail.com

 

]]>
Collectivités & Culture https://culture.eelv.fr/2014/06/11/collectivites-culture/ Wed, 11 Jun 2014 08:10:15 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4046 L’Art est public, il a droit de cité, il devrait, au delà de ses tutelles, bousculer l’organisation en silos de nos ministères et de nos directions de collectivités. ...]]>

L’Art est public, il a droit de cité, il devrait, au delà de ses tutelles, bousculer l’organisation en silos de nos ministères et de nos directions de collectivités.

Mardi 10 juin 2014, en soirée, avait lieu dans l’hémicycle, un débat sur les collectivités locales et la culture, en présence d’Aurélie Filippetti.
Marie Blandin y est intervenue pour le groupe écologiste au sénat.
Voici le texte de son intervention (seul le prononcé fait foi).

***

Ce débat est une excellente initiative, parce que nous sommes à la veille d’arbitrages structurels et budgétaires déterminants.
Il est nécessaire, parce que la volonté passée, de Malraux à Jack Lang, nous a laissé une démocratisation équipementière qui n’a pas rencontré sa suite logique : la diversité des publics, des amateurs, des artistes, la synergie avec la vie du territoire, et les moyens durables de fonctionnement des structures.
Il appelle à la cohérence quand les choix faits sur le terrain contrastent souvent avec les beaux discours sur la culture épanouissante et émancipatrice, les signatures de conventions internationales porteuses de sens, ou quand plane la menace d’un agrément néfaste sur le mauvais accord des annexes 8 et 10 de l’UNEDIC. A quoi serviraient des subventions sans artistes et techniciens pour donner vie aux projets ?

 

L’action des collectivités en matière de culture a été grandissante, conjuguant des cibles propres à chacune, et mettant en commun leurs moyens pour rendre possible des actions d’envergure.
Des artistes s’en sont méfiés, ceux qui n’avaient d’yeux que pour la rue de Valois, comme Racine ou Lully n’attendant que l’onction du Prince.
Contre cette forme de mépris, les écologistes réaffirment la pertinence d’une démocratie culturelle locale, animatrice du tissu créatif du territoire, garante de la reconnaissance de chacune et chacun.
Mais en accord avec une nécessaire vigilance, les écologistes soulignent le rôle indispensable d’un grand ministère de la Culture, et de ses directions déconcentrées, avec une stratégie et des moyens. Et ce grand ministère ne devrait pas dispenser les autres : ville, éducation, santé, transports, ou autres… de penser culturellement leurs actions. L’Art est public, il a droit de cité, il devrait, au delà de ses tutelles, bousculer l’organisation en silos de nos ministères et de nos directions de collectivités.

D’ailleurs le développement durable, dont on décline à l’envi les cibles économiques, sociales et environnementales, ne peut se concevoir sans culture, bien commun essentiel de l’humanité que nous pouvons chaque jour accroître.

 

Ce qui fait culture dans une société, c’est ce qui fait rencontre, reconnaissance mutuelle, tissage de liens, création, héritage virtuel ou matériel.

C’est donc, avant de réfléchir sur qui fait quoi, à la Déclaration universelle de l’UNESCO de 2001, sur la diversité culturelle que nous devons nous référer pour aspirer à « une plus grande solidarité fondée sur (…) sur la prise de conscience de l’unité du genre humain et sur le développement des échanges interculturels ».

C’est donc, avant de nous emballer pour ou contre la clause générale de compétence, à la Déclaration de Fribourg de 2007 que nous devons penser : « le terme culture recouvre les valeurs, les croyances, les convictions, les langues, les savoirs et les arts, les traditions, institutions et modes de vie par lesquels une personne ou un groupe exprime son humanité et les significations qu’il donne à son existence et son développement » nous rappelait JM Lucas dans une récente audition.
Car on ne peut à la fois se prévaloir de l’exception culturelle à l’international, et jouer entre territoires la compétition comme si la culture était une marchandise, ou, pire, une « arme » comme les autres.

Cinq départements, dont le Nord, se sont engagés à revisiter leurs pratiques pour garantir les « droits culturels » de chacun. Lors de leur dernière rencontre à Roubaix, Meyer Bisch rappelait que l’injonction du « vivre ensemble » n’est pas suffisante si le tissu social est élimé. Ce tissu, y compris culturel, doit être enrichi par la densité qu’apporte la diversité des contributeurs.
Etre libre, c’est recevoir la capacité de participer, de toucher et d’être touché, de dire pourquoi l’on aime ou pourquoi l’on n’aime pas une œuvre. Ce sont ces critères de l’action publique qui doivent questionner compétences et procédures des institutions, tout autant que la légitimité de l’Art de déranger.

A l’heure des pénuries, auxquelles les écologistes ne sauraient se résoudre, s’il s’agit d’infliger au budget de la culture la même toise qu’aux bétonneurs et pollueurs ou spéculateurs, les risques sont réels :

• que la culture soit variable d’ajustement – le couperet est déjà tombé sur des projets –
• que des artistes soient censurés par certaines idéologies.
• ou, comme l’énonce le sociologue Michel Simonot, que l’on fasse « dépendre la valeur de l’art et de l’artiste de son efficacité immédiate éducative, sociale, politique, économique, touristique ».
Sommé d’être en mission, l’artiste verrait alors se dissoudre son autonomie et sa turbulence dans des appels à projets mis en concurrence. L’efficience attractive ou le pouvoir de pacification sociale l’emporterait sur l’intérêt général.

Privés de loi sur la création, les parlementaires auditionnent, travaillent, se positionnent, proposent et seront présents dans le débat sur la décentralisation.

Pour les écologistes, la culture est une responsabilité partagée de l’Etat et des collectivités. Et nous ferons en sorte que l’Europe la fasse sienne avec un angle qui ne résume pas aux industries culturelles.

Ce partage doit garantir que la création, la formation et la diffusion ne soient jamais l’otage d’une idéologie ou l’outil instrumentalisé d’un notable. Ce partage n’exclut pas la définition de domaines d’intervention ciblés, qui pourraient être confiés aux Régions, comme les enseignements supérieurs artistiques pour renforcer la professionnalisation et l’équilibre des ressources. face aux métropoles elles doivent avoir un rôle d’équité territoriale.
Nous attendons que décentralisation rime avec justice, démocratie et dialogue intelligent avec les collectivités. Nous attendons que les moyens attribués ou délégués ne soient pas vampirisés par la capitale.
Nous n’acceptons pas que les musiques actuelles, pratique la plus répandue chez les français (80 %) ne reçoivent que moins d’un demi pourcent du budget alors que la Philharmonie va engloutir 380 millions d’euros…

 

La lisibilité ne se construira pas en coupant la culture en rondelles, elle se construira dans la transparence des arbitrages, et la qualité des outils de dialogue, comme la requalification des EPCC ou les conférences régionales.

]]>
ESS & Culture en Rhône-Alpes https://culture.eelv.fr/2013/06/17/ess-culture-en-rhone-alpes/ Mon, 17 Jun 2013 08:46:56 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3811 le 17 juin 2013 à Lyon La Région Rhône-Alpes, avec la collaboration de la Nacre, agence du spectacle vivant en Rhône-Alpes, et de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire de Rhône-Alpes (CRESS), accompagne les acteurs de ce rapprochement, et vous invite ...]]>

le 17 juin 2013 à Lyon

La Région Rhône-Alpes, avec la collaboration de la Nacre, agence du spectacle vivant en Rhône-Alpes, et de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire de Rhône-Alpes (CRESS), accompagne les acteurs de ce rapprochement, et vous invite

le lundi 17 juin 2013, de 14h à 20h, à l’Hôtel de Région

à une rencontre de réflexion et de partage d’expériences croisant le secteur artistique et culturel rhônalpin avec les valeurs et outils de l’économie sociale et solidaire (E.S.S.).

L’objectif est de renforcer les démarches de co-construction des politiques publiques de la culture sur le territoire, grâce à la mobilisation de nouvelles modalités d’emploi, de coopération, de financements et d’organisation.

Cette rencontre, qui alterne ateliers collaboratifs, tables rondes et plénière de sensibilisation réunissant acteurs, artistes et élu-e-s, a pour ambition d’engager une réflexion collective pérenne dans notre région.

 

PROGRAMME

14H \ E.S.S. + culture = quelle ambition commune ?

Accueil en plénière par Jean-Jack Queyranne, Président du Conseil Régional Rhône-Alpes et présentation du panorama de l’économie sociale et solidaire de la culture en Rhône-Alpes à partir de l’étude réalisée par la CRESS Rhône-Alpes par Denis Colongo, son Secrétaire Général.
14H30 \ E.S.S. + culture = des pratiques innovantes en Rhône-Alpes

Ouvertes aux élu-e-s, collectivités, artistes, porteurs et futurs porteurs de projets, ces tables rondes thématiques seront l’occasion de favoriser la mise en réseau et le partage d’expériences par des échanges et débats, à partir de la présentation d’expérimentations rhônalpines à dimension innovante.

TABLE #1 \ La mutualisation d’emplois, pour quelles plus-values et à quelles conditions ?

L’argument souvent avancé et présupposé est l’économie d’échelle procurée par la mutualisation d’emplois.
Il s’agira lors de cette table ronde d’en évaluer la réalité ainsi que les éventuels effets induits : partages de savoirs, montée en compétence, coopération, partage d’expériences, positionnement hiérarchique, rapports de confiance, organisation du temps de travail…ce qui conduira à s’interroger sur l’articulation mutualisation/développement des projets.

Présidence : Arlette Gervasi, Conseillère régionale, Vice-présidente de la Commission Culture
Animation : Léo Anselme (La Nacre)
Témoins : Ludivine Chopard (SMAC 07), Thaïs MATHIEU et Julie DEJEAN (La Pelote), Stéphane Bossuet (Art en Réel), Gilles Goutailler (Gespectacle), Nathalie Paquignon (Compagnie Katchaça)

TABLE #2 \ Lieux partagés : nécessité économique ou coopération solidaire ?

La mutualisation d’espaces a pu apparaître comme une réponse à certaines problématiques des secteurs artistiques et culturels : le défaut de lieux et l’optimisation des coûts.
Au fil du développement de ces expériences, on observe que la variable « coopération » est convoquée a priori ou s’invite dans la vie de ces projets, mais jamais sans implications fortes.
Cette table ronde sera l’occasion d’examiner les ingrédients d’une coopération solidaire aboutie, au travers notamment des enjeux de gouvernance, de partage du risque, d’ancrage territorial, de solidarité, d’autonomie et de gestion du foncier, mais aussi d’interroger comment ces expériences peuvent être valorisées pour contribuer à la construction ou à l’évolution des politiques publiques.

Présidence : Farida Boudaoud, Vice-présidente du Conseil régional déléguée à la Culture et à la lutte contre les discriminations
Animation : Vincent Bady (Art Vif)
Témoins : Maud Chevallier (Friche Lamartine), Emmanuelle Jouas (Locaux Motiv’), Séverine Aurivel (La Minoterie), Romain de Lagarde (LaMezz)
Personnes supports : Valérie Brujas (DAC de Francheville), Marion Montant (Le Percolateur), Luc de Larminat (Opale-CNAR Culture)

TABLE #3 \ La culture comme support d’insertion sociale ou l’enjeu des droits culturels

Si les enjeux de production et de diffusion artistiques sont au cœur des préoccupations du secteur culturel, l’activité culturelle peut également répondre à des enjeux éducatifs ou sociaux, sur lesquels d’autres acteurs de l’ESS agissent au quotidien.
Dans la mesure où l’exclusion culturelle entre dans le champ de la lutte contre les exclusions, des acteurs de l’ESS œuvrant sur ces questions ont initié la réflexion vers la notion de droits culturels, reconnus sur le plan international par l’Unesco.
Cette table ronde s’intéressera aux problématiques sociales que le support culturel permet de dénouer, les échanges et témoignages permettront d’aborder des pratiques existantes.

Présidence : Catherine Herbertz, Conseillère Régionale, Présidente de la Commission Culture
Animation : Paul Bucau (CRESS)
Témoins : Elsa Groulade (Théâtre de l’Aube), Audrey Pascaud (Culture pour tous), Pierre Brini (Banlieues d’Europe), Yves Henri (plasticien)

TABLE #4 \ Au cœur d’une économie mixte, quelle maîtrise de leur modèle économique pour les acteurs culturels et artistiques ?

Cette table-ronde sera l’occasion de donner un éclairage pratique répondant à la nécessité pour les acteurs artistiques et culturels de se réapproprier leurs enjeux économiques, de définir une stratégie de financement et ainsi de maîtriser leur modèle économique. A cette fin, elle interrogera le recours au financement privé et les enjeux de la culture de proximité, au travers d’expériences de mécénat et de micro-mécénat, et permettra également aux participants d’interroger les articulations entre financements de la culture et financements de droit commun, dans un contexte élargi d’économie mixte.

Présidence : Cyril Kretzschmar, Conseiller délégué du Conseil régional à la nouvelle économie, nouveaux emplois, artisanat, et à l’économie sociale et solidaire
Animation : Laurent Duclot (MCAE Isère Active)
Témoins : Colin Lemaître (Culture et Coopération), Céline Rodriguez (Fleurs de scène), Boris Tavernier (de l’Autre CôTé du PonT), Claire Martinez (ZAM !), Vincent Ricordeau (Kiss Kiss Bank Bank)
Personnes supports : Aurélie Auddoux (En App’ART Et…), Anny-Claude Paturel (CCAB), Eric Ghennassia (La Bobine), Christian Berger (Solid’Arté)

17H \ E.S.S. + culture = un mariage durable ?

Plénière avec :

  • Farida Boudaoud, Vice-présidente du Conseil régional déléguée à la Culture et à la lutte contre les discriminations
  • Cyril Kretzschmar, Conseiller délégué du Conseil régional à la nouvelle économie, nouveaux emplois, artisanat, et à l’économie sociale et solidaire
  • Jérôme Saddier, chef de cabinet et conseiller spécial, Cabinet du Ministre délégué à l’économie Sociale et Solidaire (sous réserves)
  • Philippe Berthelot, Président de l’Union Fédérale d’Intervention des Structures Culturelles (UFISC)
  • Patrick Viveret, philosophe, ancien conseiller référendaire à la Cour des Comptes, instigateur de la monnaie complémentaire SOL, co-fondateur de « Dialogues en humanité », co-fondateur du collectif citoyen Roosevelt 2012

Animée par : Nicolas Riedel, Directeur de La Nacre (agence régionale du spectacle vivant en Rhône-Alpes)
19h \ E.S.S. + culture = échanges informels et vin d’honneur

Programme sous réserve de modifications, co-élaboré par La Nacre et la CRESS Rhône-Alpes, avec l’appui de la commission culture de la CRESS et la participation active de Pascal Auclair (MixLab/La Belle Electrique et cluster RéFLEX), Ludivine Chopard (SMAC 07), Patricia Coler (UFISC), Laurent Duclot (MCAE Isère Active), Alain Garlan (SmartFr), Luc de Larminat (Opale), Colin Lemaître (Culture et Coopération), David Morel (FEPPRA), Marilyne Saint-Cyr (CREF).

TELECHARGER LE PROGRAMME.

INSCRIPTIONS

Le nombre de participant-e-s étant limité et le nombre d’inscrit-e-s important, les inscriptions sont closes.

Pour tout renseignement, contacter Céline Palluy (c.palluy@la-nacre.org

S’Y RENDRE

Hôtel de Région – 1 Esplanade François Mitterrand – 69002 Lyon

# Par le Tram T1 : arrêt Hôtel de Région – Montrochet
# En Vélov’: station Confluence Hôtel de Région
# En train : Gare Perrache puis Tram T1 (15 min) ou Gare Part-Dieu puis Tram T1 (30 min)
# En covoiturage :
Inscrivez-vous sur http://www.covoiturage-grandlyon.com/evenement/rencontre-regionale-e-s-s-culture
Coordonnées GPS : 45.740547, 4.819742

]]>
« La culture est un dialogue permanent entre les peuples » https://culture.eelv.fr/2013/03/28/la-culture-est-un-dialogue-permanent-entre-les-peuples/ Thu, 28 Mar 2013 11:39:42 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3786 Le sénat a débattu, mardi 26 mars 2013, du « rayonnement culturel de la France à l’étranger ». Marie Blandin y a porté la parole pour le groupe écologiste. ...]]>

Le sénat a débattu, mardi 26 mars 2013, du « rayonnement culturel de la France à l’étranger ». Marie Blandin y a porté la parole pour le groupe écologiste.

Retrouvez l’intégralité du débat (y compris les réponses de Laurent Fabius, Ministre des affaires étrangères) ICI et ci-dessous l’intervention de Marie Blandin.

***

Si la compétition est une réalité dans le monde actuel, la culture mérite mieux que l’exacerbation des rivalités. Même avec des moyens modestes, et particulièrement avec des moyens modestes, c’est la qualité des liens tissés qui importe.

Riche, de par son histoire, en ressources, compétences et institutions en charge de l’action extérieure, la France doit veiller à ne pas faire montre de supériorité face aux autres pays, qui ont bien compris l’importance de la diplomatie culturelle et de la sobriété de ton dans le monde d’aujourd’hui.

Une grande attention doit être portée à ce que nos opérateurs ou représentants ne se fassent pas de concurrence déconcertante sur le terrain.

La réforme de la précédente mandature a donné la main au Quai d’Orsay, qui a ses propres stratégies et qui s’inscrit dans des conflits mondiaux auxquels la France a décidé de prendre part. Mais la culture est un dialogue permanent entre les peuples, qui ne s’arrête ni aux frontières, ni aux conflits, dans lesquels elle doit rester le fil ténu qui permet encore de s’entendre et de faire résonner les atouts de la diversité culturelle.

Le rayonnement ne se décrète pas ; il s’apprécie a posteriori dans l’estime que nous gagnons chaque fois que nous ouvrons des espaces de formation, que nous faisons se rencontrer des artistes ou circuler des œuvres, dans les deux sens, bien sûr, ou chaque fois que des équipes mixtes de recherche travaillent pour répondre à de vrais besoins et partagent la signature de publications.

L’impératif de maîtrise des finances publiques ne doit pas nous faire perdre de vue que l’action culturelle extérieure de la France doit être appréhendée comme un investissement d’avenir. Nous sommes attendus sur la formation des formateurs en enseignement artistique, sur la francophonie et les échanges de professeurs et d’étudiants, sur les meilleures méthodes d’aide au cinéma, à l’édition, à la protection des droits des artistes, à la gestion du patrimoine…

Nous avons à apprendre et à nous émerveiller des cultures à découvrir.

Nous navrons nos amis quand, au nom de la prévention de l’immigration clandestine, nous bloquons aux frontières le violoniste du sextuor à cordes, les percussionnistes africains du festival de Bidon, un jeune chercheur en informatique qui sera accueilli à bras ouverts chez Apple. Et l’incompréhension est totale quand notre consulat de Yaoundé ne délivre pas de visa à la déléguée africaine de l’école Freinet, l’empêchant de participer au congrès mondial de cette institution, malgré son billet de retour payé, malgré son hébergement assuré, malgré l’invitation montrée et malgré les interventions de plusieurs parlementaires.

Tout cela, c’était avant 2012. Les écologistes attendent le changement et les preuves de ce changement…

Nous sommes convaincus que la réciprocité est davantage porteuse d’espoirs de retombées d’échanges plus marchands et durables que la simple volonté offensive de rayonnement motivée par la seule envie de conquérir de nouveaux marchés.

Malheureusement, les missions culturelles du ministère des affaires étrangères ont souffert d’une baisse significative de leurs crédits.

Si nous voulons repenser notre politique de coopération culturelle en sortant des vieux schémas hérités de la période postcoloniale, la culture ne doit pas être la « cerise sur le gâteau » de notre politique de développement.

Dans un monde en tension, la coopération culturelle constitue un moyen de prévention des conflits. Sans culture, pas de paix ; sans paix, pas de développement possible. Je pense donc que l’Agence française de développement gagnerait à soutenir de tels projets.

De retour d’un déplacement au Vietnam avec une délégation de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, j’ai noté que le financement de la saison croisée était assuré pour plus d’un tiers par des entreprises. De fait, l’attaché d’ambassade en charge des questions économiques gérait davantage ce dossier que le conseiller culturel. Le mécénat ne saurait dissimuler un désengagement financier de l’État. Il ne s’agirait pas d’un bon signal envoyé à nos partenaires

Savez-vous que l’École française d’Extrême-Orient ne compte plus qu’un seul chercheur en poste à Hanoï, contre trois auparavant ?

Toujours en matière de recherche, alors que l’Europe nous emmène vers une mutualisation de nos outils de coopération, notre Agence nationale de recherche ne finance pas les projets montés en collaboration avec des équipes étrangères. N’est-ce pas contradictoire ?

Pour éviter de vous dresser un tableau trop noir, je tiens néanmoins à saluer l’excellent modèle que constitue le laboratoire de recherche consacré à la génomique du riz, partenariat exemplaire de chercheurs français et vietnamiens, avec de jeunes étudiants, sur un sujet essentiel pour l’avenir et la sécurité alimentaire du Vietnam, et cela sans OGM ni brevets confiscatoires.

Je suis en revanche toujours déçue du peu d’importance accordée par l’État à l’action de nos collectivités territoriales, parfois réduites au simple statut de co-financeur, alors qu’elles savent souvent tisser des liens plus étroits dans la durée.

Enfin, je souhaite que la France fasse vivre partout la convention de l’UNESCO relative à la diversité culturelle. Ce texte de référence doit s’appliquer dans toutes ses dimensions et inspirer de multiples chantiers auxquels nous pourrons participer grâce à des coproductions et à une diffusion de qualité, en lien avec nos partenaires et dans le respect de leurs attentes.

]]>
Marseille Provence 2014 : la culture c’est capital https://culture.eelv.fr/2013/01/10/marseille-provence-2014-la-culture-cest-capital/ Thu, 10 Jan 2013 16:31:48 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3752   Par Sébastien Barles (conseiller municipal de Marseille, porte parole régional d'Europe écologie les Verts) ...]]>

 

Par Sébastien Barles (conseiller municipal de Marseille, porte parole régional d’Europe écologie les Verts)

 A l’orée de l’ouverture de Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture, force est de constater que les citoyens sont partagés entre le légendaire scepticisme marseillais et une attente frénétique et démesurée de changement, de fête dans une ville qui s’ennuie copieusement malgré l’ardeur et le foisonnement créatif des acteurs culturels locaux malheureusement mal-entendus et peu soutenus par les élus.

La programmation de l’année capitale s’est faite au sein d’une association réunissant en son sein tous les décideurs locaux. Cette unité de programmation sur un vaste territoire épousant à peu près celui de la future métropole est déjà une prouesse dans une région où les logiques localistes, les querelles de clocher , les craintes d’hégémonisme sont légion et où l’intérêt collectif et la solidarité inter-territorial n’existe pas pour la plupart des élus locaux. C’est ainsi que l’on a vu des maires agiter l’antienne thatcherienne « I want my money back », voulant retrouver sur leurs fiefs chaque euro mis dans le panier commun.

Ce mode de gouvernance a permis de sortir des logiques d’arrosage clientéliste et de saupoudrage qui font trop souvent office de politique culturelle locale. Des réseaux se sont mis en place entre acteurs culturels, des connexions se sont faites avec des artistes venant des quatre coins du monde et notamment de l’autre rive de la Méditerranée, de nouvelles formes de mécénats culturels de circuit court et de commande publique citoyenne ont vu le jour.

La consécration de Marseille comme capitale européenne de la culture aura également permis l’émergence de grands équipements culturels dont la ville manquait. Je pense ici au MUCEM, au nouveau FRAC, au Grand Longchamp, au Panorama de la Friche, à la Villa Méditerranée…

La capitale aura également  permis à des projets urbanistiques ou de réappropriation de l’espace public de voir le jour à l’instar de l’aménagement du Vieux Port rendu semi-piéton ou la réouverture de la Digue du Large (au moins pour 2013) au public.

Des projets de développement des transports collectifs ont aussi été réalisés dans le sillage de l’année capitale : création de navettes maritimes, de lignes nouvelles de bus… L’amplitude horaire d’ouverture et de circulation du métro et du tram a également été accrue notamment en soirée.

L’offre culturelle du programme de l’année capitale est pléthorique, épouse bien l’ensemble du territoire de la candidature et l’ensemble des formes d’intervention artistique et culturelle.

Deux projets retiennent tout particulièrement notre attention en ce qu’ils incarnent l’ancrage du projet en lui donnant une dimension universelle et en préfigurant  le processus de métropolisation en gestation, lui donnant du sens. Il s’agit des projets du sentier de Grande Randonnée GR2013 et de Transhumance.

Le GR2013, dessinant un signe de l’infini embrassant toute l’aire métropolitaine des espaces naturels d’exception aux friches industrielles en passant par les cœurs urbains, nous interroge sur les relations ville – nature, nous sensibilise aux enjeux écologiques et nous révèle notre patrimoine sensible par le truchement d’artistes marcheurs.

Le projet Transhumance, alliant tradition et modernité, est une odyssée collective mêlant l’homme aux animaux dans le but de produire un manifeste poétique et philosophique, parabole joyeuse de toutes les migrations passées et à venir du carrefour méditerranéen.

Il n’en demeure pas moins que des craintes perdurent à l’aube de cette capitale européenne de la culture.

A côté des grands « phares culturels » dont la ville va être dotée (Mucem, Villa Méditerranée, J1), on peut regretter que les élus marseillais n’aient pas soutenus l’éclosion d’équipements culturels dans les quartiers Nord et est de la ville à l’instar des projets de médiathèques portés par les collectifs Rivoire et Carret et Saint Antoine dans des quartiers qui sont de véritables déserts culturels.  On constate également en même temps que le bouillonnement autour de l’année capitale un certain nombre de petites « fabriques culturelles » être menacées de fermeture en raison du désengagement d’un certain nombre de collectivités locales. Le Balthazar, lieu emblématique de la scène musicale marseillaise, a fermé il y a quelques années ; le Point de Bascule est menacé de fermeture. Or, Marseille est riche de lieux intermédiaires d’émergence artistique à l’instar de l’Embobineuse, de la Machine à coudre… qui ne sont pas soutenus au profit des gros mastodontes culturels.

De même, le programme est assez pauvre en grands projets au long cours associant artistes, urbanistes, architectes, citoyens pour la transformation d’espaces publics comme la réouverture des fleuves et rivières de Marseille (l’Huveaunne, le Jarret, les Aygalades) pour en faire des coulées vertes oxygénant la ville.

Enfin, le signal d’alarme est tiré quand on constate la vision à courte vue des élus locaux et du monde économique pour qui, Marseille capitale européenne de la culture n’est qu’un effet d’aubaine pour l’attractivité touristique de la ville qui en a bien besoin et la gentrification du centre ville.

Aussi, si le projet est séduisant et prometteur, le plus dur reste à réaliser: l’appropriation citoyenne du projet et l’adhésion populaire.
Et la question qui vient ensuite est celle de l’après.

Qu’y aura t-il de pérenne pour les marseillais et les provençaux après la grande kermesse? Comme avec Lille 2004, nous devons penser à l’après 2013. Que va-t-il rester et au bénéfice de qui? Il faut penser aux «usagers» directs de la culture, penser à favoriser son accès à tous notamment par le soutien à des lieux de proximité favorisant l’émergence et la poursuite des pratiques amateurs. Il faut penser aussi au financement du fonctionnement des nouveaux phares culturels dont le territoire sera doté et penser enfin l’articulation entre la politique culturelle municipale et métropolitaine. Cette réflexion doit être menée dès maintenant en tenant compte de la spécificité de Marseille riche d’une diversité culturelle inouïe.

C’est en partant de cette richesse des cultures de tous et des lieux intermédiaires qui irriguent le territoire qu’il faudra bâtir une nouvelle politique culturelle locale s’appuyant sur l’héritage laissé par Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture.

]]>
Osons l’économie sociale et solidaire pour la culture ! https://culture.eelv.fr/2012/06/22/osons-leconomie-sociale-et-solidaire-pour-la-culture/ Fri, 22 Jun 2012 14:15:58 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3374 Des alternatives économiques pour la culture   Avignon (84), Mercredi 18 juillet 2012 Cour de l'Université – 74 rue Louis Pasteur ...]]>

Des alternatives économiques pour la culture

 

Avignon (84), Mercredi 18 juillet 2012

Cour de l’Université – 74 rue Louis Pasteur

de 9h30 à 12h30

 

La table ronde invite économistes, sociologues, artistes, syndicalistes, banquiers, responsables publics à échanger sur les pratiques et les innovations en matière d’économie sociale et solidaire pour la culture.

 

Intervenant/es :

Patrick Viveret, conseiller d’Etat, auteur de « Reconsidérer la richesse »

Réjane Sourisseau, co-directrice d’Opale/CNAR Culture

Philippe Berthelot, président de l’UFISC – Union fédérale d’intervention des structures culturelles

Julek Jurowick, fondateur et directeur de SMart Belgique (TBC)

Marco Félez, directeur du cluster Articulteurs, Pays de Redon et Vilaine.

 

Grands témoins : Dominique Voynet, Maire et Emmanuel Cuffini, Adjoint à la Maire à Montreuil

Animation : Pascale Bonniel Chalier, consultante la terre est ronde.

 

Dans le prolongement des Assises de la culture conduites de juin 2011 à mai 2012, la Ville de Montreuil organise une conférence pendant le Festival d’Avignon de juillet 2012. Cette conférence se donne pour objectifs de :

  • réunir des professionnels du spectacle vivant, des représentants d’associations culturelles et de mouvements d’éducation populaire, des responsables publics – élus, DAC, syndicalistes, – … ;
  • accueillir les membres des collèges des Assises et les professionnels de la culture présents pendant le Festival d’Avignon ;
  • valoriser la démarche des Assises de manière institutionnelle ;
  • aborder des thèmes nouveaux qui répondent aux défis de demain qui rendent compte de l’ambition partagée pendant les Assises ;
  • expérimenter de sujets qui seraient repris lors d’une convention sur le territoire montreuillois dans les années qui viennent et permettrait à Montreuil de se distinguer dans le concert culturel des villes françaises et européennes.

 

En Europe, la culture représente 2,5% du PIB avec un taux de croissance bien supérieur à la moyenne des autres secteurs économiques. Le 1er poste à l’exportation de l’économie nord-américaine demeure encore aujourd’hui l’audiovisuel et le cinéma. Si les industries culturelles et de la communication raflent la mise en la matière dans ces deux régions du monde, suivant la dynamique des « oligopoles à frange », le nombre des emplois « artisanaux » continuent de progresser dans les secteurs du spectacle, des arts visuels, du patrimoine et plus globalement des services culturels. Emplois non délocalisables et à haute valeur ajoutée, mais fragiles et précarisés par des cadres de travail de plus en plus insécurisés.

Partout, les modèles économiques pour la culture subissent des transformations profondes. En France, la fragilité de l’assurance chômage pour les intermittents du spectacle et de l’audiovisuel, le resserrement des fonds publics, les baisses de mécénat d’entreprise, la crise de sens que traverse la politique culturelle nationale obligent les communautés artistiques à penser autrement leurs modalités de production et de diffusion. Des nouvelles formes d’organisations se dessinent : micro-mécénat, micro-crédit, apports du numérique, souscriptions, mutualisations et coopérations, solutions de gestion informatisées, fonds de garantie, grappes d’entreprise, cellules partagées de recherche et développement, …

Ces dispositifs s’appuient sur un rapport renouvelé aux publics et aux usagers qui deviennent bailleurs et acteurs du circuit économique et sur une volonté de changer de paradigme pour une politique culturelle qui contribue à un autre projet de civilisation. Les alternatives entre « le tout marché et le tout public » s’ouvrent, des solidarités s’opèrent localement et globalement et mobilisent expériences et réflexions en France et dans le monde.

 

]]>
Réponse d’Eva Joly à la FNCC https://culture.eelv.fr/2012/04/14/reponse-deva-joly-a-la-fncc/ Sat, 14 Apr 2012 09:11:33 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3281 Réponse à Philippe Laurent, Président de la FNCC, 15 questions aux candidats à la présidentielle. ...]]>

Réponse à Philippe Laurent, Président de la FNCC,

15 questions aux candidats à la présidentielle.

 

 

Monsieur le Président,

Je vous remercie de m’avoir fait parvenir le questionnaire de la Fédération Nationale des Collectivités Territoriales pour la Culture, et vous prie de trouver ci-dessous mes réponses.

 

1. La culture s’entend de bien des manières. pour certains, c’est la diversité des expressions artistiques et la multiplicité des cultures. pour d’autres, c’est avant tout l’identité de la nation, le socle des valeurs partagées. pour vous ?

La culture est un élément consubstantiel du projet écologiste. C’est aussi la condition sine qua non pour reconquérir la confiance des citoyens et « faire société », alors que la mondialisation culturelle attise les crispations identitaires et encourage la consommation effrénée de biens culturels standardisés.

Face à l’illusion d’un consensus sur la culture, quelle est la réalité d’aujourd’hui? La médiation est maltraitée au point que des pans entiers s’effondrent, la création voit ses moyens amputés, les industries culturelles façonnent des contenus aseptisés et la diversité s’épuise…

L’écologie, qui interroge la place de l’homme dans la nature, et les rapports des hommes entre eux, pose des questions profondément culturelles, et apporte ses réponses: l’interdépendance, l’indispensable diversité, le bonheur et la fécondité de l’échange, de la transmission, de l’oeuvre collective.

 

2. Démocratisation culturelle ou démocratie culturelle, culture pour chacun ou culture pour tous… Quel doit être le principe premier de la politique culturelle ?

Une politique culturelle aujourd’hui ne peut plus être soumise à l’obsession de « l’excellence » et du
« rayonnement » de quelques artistes ou intellectuels éclairants et guidant le peuple dans l’obscurité !

Il faut fonder une politique pour la création et l’action culturelle réellement inclusive: qui permette aux personnes, quel que soit le genre ou l’origine, de bénéficier d’une éducation artistique dès le plus jeune âge et qui propose aux citoyens dans leur diversité de (re)devenir acteurs du champ culturel.

Il faut redonner à tous et toutes la capacité d’émerveillement et de curiosité au monde qui garantie notre capacité à vivre ensemble et à nous émanciper des discours d’exclusion et de repli sur soi.

Musées et salles ne désemplissent pas, mais accueillent toujours les mêmes publics. En matière de diversité culturelle, il ne faut pas se payer de mots, et commencer par donner l’exemple dans les quartiers et banlieues, dont on refuse d’entendre les potentiels et les aspirations.

Mettons en débat un Agenda 21 de la culture afin de développer la diversité culturelle et permettre de co-construire les politiques culturelles avec la société civile.

 

3. La culture, c’est à la fois les pratiques en amateur et la création artistique professionnelle – notamment dans le spectacle vivant –, la vie associative et les industries culturelles. Comment articuler les deux aspects ?

Pour cela, les mutations économiques doivent avant tout permettre de pérenniser l’emploi culturel par une interrogation positive et partagée des dispositifs de l’intermittence et des droits d’auteurs.

Il est en même temps indispensable de favoriser des écosystèmes culturels équilibrés, permettant aux émergences artistiques et aux nouvelles pratiques culturelles de s’épanouir en répartissant plus équitablement les ressources publiques pour la culture.

Pour encourager une économie équitable des arts et de la culture, on peut s’appuyer sur :

  • la création d’un fonds de développement du tiers secteur culturel, qui permettra l’émergence et la pérennisation des pratiques vertueuses des associations culturelles, des SCIC, SCOP et autres unions d’économie sociale ;
  • un versement des subventions radicalement accéléré, de manière à faire disparaître le syndrome de la double peine pour les structures culturelles.

Les industries culturelles ne doivent être soutenues par la puissance publique que dans la mesure que celle-ci participent à la production de bien commun, d’utilité publique et culturelle et qu’elles s’inscrivent dans une interdépendance respectueuse avec la création indépendante, les pratiques amateurs, le tiers secteur culturel.

Il n’est plus possible d’accepter que de grands groupes s’arrogent de manière exclusive la diffusion et la distribution des oeuvres sans compensation pour les artistes ou les citoyens.

Les collectivités locales ont en cela une grande responsabilité et doivent arbitrer leurs éventuels soutiens en regardant la production de richesses culturelle sur le temps long, et non pas sur de l’événementiel sans lendemain.

 

4. Le développement de l’éducation artistique et culturelle à l’école est considéré unanimement comme une nécessité. est-ce l’outil premier d’une politique culturelle ?

Le développement de l’éducation culturelle et artistique dès le plus jeune âge, et donc à l’école, est une nécessité pour l’individu comme pour la qualité de la société. Maîtriser une multitude de modes d’expression est une véritable condition de l’épanouissement de chacun et va aider à construire une société riche en possibilité et capable d’empathie.

Cette éducation est donc un maillon décisif de la politique culturelle et l’on peut la renforce suivant deux axes:

  • réinventer un Ministère de la Culture, des Medias et l’Education populaire ;
  • développer l’éducation artistique de l’école maternelle à l’université, y compris dans les cursus « manuels » ou professionnalisant, avec de véritables moyens dédiés, consacrant une autonomie des équipes éducatives dans le choix des projets et de véritables résidences artistiques pour les équipes associées.

 

5 . Les collectivités territoriales sont aujourd’hui les premiers financeurs de politiques culturelles publiques. Comment envisagez- vous l’avenir de la décentralisation culturelle et la coopération entre les collectivités et l’Etat ?

La rue de Valois ne paye plus, a érodé les forces vives de ses DRACs, confond industries culturelles et culture… La page doit se tourner, pour l’instauration d’une véritable politique publique. L’Etat doit rester le garant de la diversité culturelle comme de la bonne irrigation de tous les territoires.

L’Etat doit commencer par rééquilibrer ses subventions en faveur des Régions par rapport à l’Ile de France, abandonner les projets pharaoniques notamment sur Paris qui siphonnent les moyens en fonctionnement sur la durée et délocaliser les moyens des établissements publics culturels nationaux au service des territoires locaux.

Il faut ensuite ouvrir une nouvelle étape de la décentralisation culturelle, en inscrivant la culture comme clause de compétence obligatoire dans la réforme des collectivités territoriales, mais en imaginant une répartition juste et partagée des attributions entre les différents niveaux, qui auraient la liberté de s’organiser librement à la suite d’assises territoriales de la culture dans chaque région ou bassin régional.

Cela pourrait par exemple signifier:

  • Aux territoires locaux, l’expérimentation et les pratiques, l’éducation et l’enseignement artistique, l’aménagement du territoire, le soutien à l’émergence et aux pratiques amateurs…
  • A l’Etat, appuyé par les régions, la garantie de la transversalité et de l’équité des politiques culturelles, le financement de la conservation et de la diffusion du patrimoine culturel et de la création vivante, la protection du droit des artistes et la redistribution des investissements vers les esthétiques les plus fragiles, la protection des travailleurs culturels…
  • A l’Europe, la consolidation des Réseaux et des synergies, le soutien à la recherche, la mise en place d’un Erasmus Culturel, le soutien aux économies culturelles européennes et à la coopération interrégionale.

Enfin, il est nécessaire de renforcer la déconcentration et le rôle des DRACs pour mieux accompagner la décentralisation et le transfert des compétences.

 

6 . Nous vivons une profonde crise économique et financière. Dans ce contexte, comment justifier la dépense publique nationale en faveur de la culture ? Quelles seraient vos orientations budgétaires et fiscales ?

La culture fait société. Cette dépense publique, souvent variable d’ajustement, est pourtant la dernière qu’il faut toucher en temps de crise, car elle tisse du lien et permet de s’exprimer autrement que par la violence. Nous entrons dans des mutations profondes qui vont mobiliser nos ressources de réflexion, d’innovation, de tolérance.

Plus que jamais la culture doit trouver des soutiens qui ne sauraient se limiter à une dotation financière en faveur de grandes institutions… Il est tout à fait possible d’arbitrer en faveur de la culture, il s’agit avant d’une question de volonté politique.

Il faut mettre sur pied une grande réforme de la fiscalité de l’art, qui favoriserait l’acquisition d’oeuvres d’artistes vivants, tout en taxant la spéculation sur les oeuvres d’art dans le circuit national et international. Le produit de cette taxe serait reversé à un fonds social de garantie à destination des artistes.

Au delà, il faut lancer une mission nationale pour l’émergence de nouveaux indicateurs économiques et une fiscalité plus juste sur l’ensemble des champs culturels.

 

7. Patrimoine. Quel avenir réservez-vous au patrimoine bâti protégé au moment où l’Etat et les collectivités territoriales s’en dégagent ?

En préambule, je veux réaffirmer l’inaliénabilité du classement et de l’inscription des monuments historiques, et continuer l’inventaire des oeuvres architecturales, urbaines et paysagères sur l’ensemble du territoire français, y compris dans les Outres-Mers.

Un grand chantier de concertation avec les collectivités locales doit pouvoir être mené afin de mettre en cohérence les exigences de protection du patrimoine et celles liées a l’inéluctable crise énergétique mondiale à laquelle nous allons être confronté.

Cela nécessite dès à présent l’isolation thermique massive des immeubles anciens, et la mise en place d’alternative à la production d’énergie, si l’on ne veut pas voir se vider de ses habitants l’ensemble des centres-anciens de nos villes et villages. Il est possible de concilier les deux si tout le monde est autour de la table et c’est un enjeu à ne pas sous-estimer dans notre pays.

Le patrimoine protégé doit donc pouvoir continuer à bénéficier de moyens à la hauteur de l’exceptionnelle richesse française, prioritairement en provenance de l’Etat.

Les ZPPAUP doivent pouvoir être automatiquement transformées en AVAP, la caducité décrétée par le grenelle 2 des ZPPAUP a généré une zone dans les règlements d’urbanisme et impliquent des coûts supplémentaires pour les petites communes qui en avaient mis en oeuvre.

Des études patrimoniales doivent par ailleurs être systématiquement menées sur les architectures industrielles en déshérence, les architectures vernaculaires et les ensembles paysagers ceci afin de conserver la mémoire d’un patrimoine d’une très grande valeur historique et cognitive pour notre société, notamment dans des régions ayant subi une très douloureuse désindustrialisation ou un exode rural massif.

 

8. Cinéma. Face à l’émergence du ‘‘hors-film” permise par la mutation numérique, comment appréhender la probable transformation des écrans de cinéma en simples écrans aptes à diffuser des contenus non exclusivement cinématographiques (sport, spectacle vivant…)

Les cinémas, particulièrement en région et dans les zones rurales, voient leurs écrans progressivement squattés par des contenus non-cinématographiques.

C’est la conséquence d’un abandon progressif par l’Etat et les collectivités de la question de l’aménagement culturel territorial, mais également d’erreurs graves d’investissement sur un certain nombre de salles vers du numérique surdimensionné et la 3D… Il faut donc rentabiliser ces équipements par de l’événementiel, qui prend le pas sur la diffusion d’oeuvres de cinéma.

Il faut se poser la question de la manière dont les collectivités sont en train de gérer ce passage au numérique. De grands chantiers de rénovation sont à l’oeuvre :

Pourquoi ne pas en profiter pour mobiliser le CNC sur des travaux d’accessibilité aux handicapés? Quid des bobines qui ne seront jamais numérisées et représentent un précieux patrimoine? Le passage au numérique signifie-t-il la dématérialisation du transfert des données ou une plus grande facilité à accéder à tous les films, plus rapidement ?

A cette dernière question, on est bien obligé de constater que non. Une fois de plus, l’innovation technique montre qu’elle n’est pas neutre en matière de culture et surtout, si ces innovations peuvent être un moyen, elles ne sont jamais une fin en soi.

Il faut donc garder aux cinémas leur fonction première : diffuser des oeuvres de cinéma !

Mais pour cela le CNC doit, en coordination avec les agences régionales de soutien au cinéma, accompagner les collectivités qui sont souvient bien seules pour prendre des décisions aux conséquences définitives, et soutenir les cinémas de 3 écrans ou moins à l’action culturelle et dans l’éducation à l’image, seul moyen de rassembler un public qui ne demande que de la diversité dans les propositions qui lui sont faites par les salles.

Par ailleurs, il devient indispensable de redéfinir la notion d’art et essai pour la qualification des films. Les quotas de diffusion de ces films doivent par ailleurs être revus écran par écran et le nombre de copies des films doivent être limité pour permettre à toutes les oeuvres d’avoir la chance d’être vues.

 

9 . Livre et lecture publique. la pratique de la lecture est en déclin constant puis 20 ans. la librairie indépendante est menacée. le numérique bouleverse l’ensemble de la chaîne du livre. Le droit d’auteur peine à s’adapter dans l’univers numérique. dans ce contexte, comment envisagez-vous l’action de l’Etat en faveur du livre et de la lecture publique ?

Le modèle culturel français du livre s’appuie sur un réseau très dense et diversifié de librairies, c’est ce maillage et cette diversité qui permettent d’offrir des débouchés et garantit la richesse de la production éditoriale. C’est aussi aujourd’hui le commerce de détail le plus fragile économiquement.

Soutenir la librairie indépendante c’est soutenir la production éditoriale et l’accès à des productions variées. Des mesures s’imposent :

  • mise en place d’une TVA réduite sur le livre : 2,1% à l’instar de la presse ;
  • renforcer les moyens du CNL – Centre National du livre – pour les aides à l’édition, la traduction, le soutien à la librairie ;
  • mise en place d’une taxe sur les ventes en lignes – qui, notamment dans le cas d’Amazon, en infraction avec la loi sur le prix unique du livre vend les ouvrages sans frais de ports – et menace gravement le réseau indépendant. De ce fait détruit des emplois, les missions culturelles de la librairie, la médiation et l’animation des centre-bourgs ;
  • rendre le label LIR pleinement efficient en accordant des allégements de charges sociales pour les librairies labellisées – pour obtenir le label, les charges de salaires doivent représenter au moins 12,5% du CA. Ce serait aussi une mesure en faveur de l’emploi.

 

10. Musiques actuelles. les musiques actuelles sont depuis des années en grande fragilité. Quelles décisions pourraient favoriser, selon vous, les conditions d’une réelle reconnaissance de ce secteur ?

Les musiques actuelles sont fragiles parce qu’elles sont aux confins de l’amateur et du professionnel, de l’activité culturelle publique et du marché.

La rémunération des groupes n’intervient que très tardivement, et rares sont les aides publiques qui permettent de franchir le seuil difficile, tandis que les retours de droits d’auteurs se perdent dans la gourmandise des éditeurs phonographiques.

L’action publique doit intervenir en amont, en favorisant l’accès à des studios de répétition et d’enregistrement, en soutenant les coproductions et l’accueil en résidence longue de création.

Cette mandature doit aussi résoudre par un cadre légal adapté à l’équation impossible de la rémunération des groupes qui se produisent dans les cafés.

Cependant, je suis très réservée concernant l’annonce de la création du Centre National de la Musique, et ce même avec les engagements pris auprès d’un certain nombre d’organisations concernant le soutien aux musiques vivantes et aux acteurs des petites scènes disséminées sur le territoire.

En effet, je crois que la crise que traverse le ministère de la Culture est trop grave créer aujourd’hui une agence qui se voit déléguer par l’Etat de nouvelles responsabilités. il faut d’abord retrouver la confiance et la sérénité au sein du ministère et de ses services déconcentrés, réfléchir sereinement aux besoins du secteur et ne pas l’opposer avec d’autres, ni le mettre en concurrence, sous la pression des grands lobbies et industries du disque par exemple…

 

11. Agenda21/développement durable. les grands tex- tes de référence actuels que sont la Charte pour la diversité de l’UNESCO, la déclaration de Fribourg sur les droits culturels et l’Agenda 21 de la culture modifient-ils votre approche des politiques culturelles publiques ?

Bien évidemment et les écologistes ont été les militants de cette nouvelle approche. L’agenda 21 de la Culture répond à la crise des modèles nationaux de politique culturelle et à la stagnation des moyens des collectivités locales. Il répond à la recherche d’alternatives économiques pour les arts et la culture. C’est une clé aussi pour sortir des faux débats sur les identités nationales.

L’agenda 21 permet de dépasser le face à face entre les élus et les professionnels : position monarchique, fait du prince. Il va remettre les habitants dans le jeu (conseils de quartier, de développement, associations, comités d’usagers)… Les arts et les cultures deviennent alors des pratiques de la citoyenneté locale.

Je veux passer d’une politique culturelle pour ou de à une construction par. Il faut accepter la parole de «non experts», et accepter de passer de la figure du public et de l’usager à celui du citoyen et de la personne.

 

12. Culture et numérique. Comment voyez-vous l’évolution des politiques culturelles face à la mutation des pratiques sous l’effet de la révolution numérique ?

Les canaux de l’internet, les encodages numériques ne sont pas neutres: ces derniers, tout en offrant de nouvelles voies, et en les démocratisant, ont changé les contenus, le son par exemple.

La duplication est à la portée de chacun, et tandis que les FAI font du téléchargement un argument de vente, les plateformes légales et leur identification ont pris un retard considérable. L’arsenal répressif entame les libertés sans même atteindre son but.

Il est temps de mettre au débat des modèles de rémunération des auteurs plus actuels, plus transparents … Accompagnons les nouvelles pratiques de création et de diffusion culturelles en consolidant le développement de l’offre légale sur Internet afin de faciliter l’accès aux oeuvres à tous les publics.

Nous voulons pour cela légaliser le partage non-marchand. Les lois qui criminalisent les utilisateurs, comme DAVDSI et HADOPI, seront abrogées.

 

13. Culture scientifique. A l’heure où une véritable culture scientifique, sans cesse actualisée, semble nécessaire pour adopter ou émettre des points de vue raisonnés, quelle place doit-elle prendre dans l’action culturelle de l’Etat ?

Ce fut un difficile combat, mené par les écologistes que de faire valoir le partage de la culture scientifique au ministère de la culture. Hélas pendant ce temps le ministère de la recherche dissolvait sa mission culture scientifique pour l’externaliser à UNIVERSCIENCES qui peinait déjà à rassembler deux institutions parisiennes aux personnels de statuts et de conception de la pédagogie différents.

L’enjeu reste l’équité territoriale, car ce ne sont que des miettes qui vont aux associations de terrain. Nous devons de surcroit rester attentifs à ce que les CCSTI gardent des moyens suffisants pour rester indépendants: en matière de culture scientifique, les mécénats intéressés ont tôt fait de vous changer la présentation des OGM, de l’effet de serre ou de Fukushima, pour peu qu’ils se nomment GNIS, TOTAL ou AREVA…

 

14. Relations internationales et francophonie. riche d’un patrimoine dense et d’une création vivace que ses politiques culturelles successives ont su préserver, la France a-t-elle une responsabilité particulière vis-à-vis de l’Europe et du monde ?

La France doit retrouver une vraie présence internationale, non seulement pour diffuser ses créations, mais aussi pour faire vivre ce qui sous-tend la culture, c’est-à-dire l’échange, la confrontation artistique, le débat, la réciprocité. Il est souhaitable que les collectivités qui mènent des actions de coopération décentralisée, aient un volet culturel dans leurs projets, et que l’Institut français en tienne compte et les appuie.

La francophonie est un fil conducteur particulier, intéressant parce qu’il facilite les échanges, ravive une mémoire commune, et nous interpelle sur le sort que nous faisons aux autres langues, dont les langues régionales.

Enfin comment évoquer l’international sans parler d’Europe, qui ne serait pas en si mauvais état dans le coeur de ses habitants si elle s’était davantage préoccupée de culture. C’est un point non négligeable que je m’attacherais à faire vivre.

 

15. Quelle serait votre première décision en matière de politique culturelle ?

Je commencerais par, dans le cadre de l’abrogation de la réforme territoriale telle qu’elle a été décidée par Nicolas Sarkozy, lancer des assises décentralisées pour repenser la compétence culture avec l’ensemble des niveaux d’intervention, de l’Europe à la commune, en passant par l’Etat, les Régions, les départements et les intercommunalités.

Je réformerais en profondeur la gouvernance du ministère de la Culture comme des institutions culturelles nationales, en proposant une charte éthique et démocratique pour sortir du « fait du prince » et permettre une meilleure représentativité de la diversité des cultures, qu’elles soient savantes ou populaires, émergentes ou patrimoniales.

Je rassemblerai l’ensemble des acteurs culturels pour travailler avec eux sur une loi d’orientation pour l’emploi artistique et culturel qui visera à protéger ces activités artistiques et culturelles des obligations de mise en concurrence, d’appels d’offres, et de fiscalité commerciale.

L’intermittence serait dans ce cadre profondément réformée pour s’attacher à sécuriser le parcours de travail de ces intermittents dans leur diversité, en faisant peser le cout de leur inhérente flexibilité sur les employeurs et non sur eux.

Je créerai enfin un fonds de soutien pour encourager le dialogue interculturel et rééquilibrer les moyens en faveur de la promotion de la diversité sociale et culturelle.

 

Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes meilleurs sentiments.

Eva Joly.

]]>
Manifeste pour un Devoir de Culture https://culture.eelv.fr/2012/03/01/manifeste-pour-un-devoir-de-culture/ Thu, 01 Mar 2012 12:39:59 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3187 L’objectif du texte ci-dessous est d’interpeller les politiques à l’occasion des prochaines échéances électorales présidentielles et législatives.

Manifeste – Devoir de culture – Devoir de culture

Il nous semble en effet urgent de susciter réflexion et débat sur la place de l’art et de culture dans le projet politique. L’enfermement de celle-ci dans une catégorie administrative spécifique a encouragé sa banalisation et son instrumentalisation.

« Si on me parle de culture, j’exhibe mon territoire ! »

Il s’ensuit un insupportable rétrécissement de l’action culturelle publique, d’autant plus desséchant que les politiques, tétanisés par la crise, renvoient au superflu l’intervention dans un secteur qui cesse d’être perçu comme essentiel.

A l’heure où l’on parle de refonder le pacte républicain, où l’on revisite les fondamentaux, voilà qu’on réserve à l’École la mission d’éducation citoyenne. Or, si l’exception culturelle française avait un sens, c’était bien celui de placer la culture au coeur du projet politique républicain.

Ce texte est proposé à la signature des acteurs culturels qui ne se résignent ni à la langue de bois des formules convenues, ni aux simples approches corporatistes.

Conçu comme une introduction au débat, il peut et doit être prolongé par vos contributions : ICI

L’ensemble pourra, dans un deuxième temps, être édité sous une forme papier.

]]>
Culture et développement durable : il est temps d’organiser la palabre ! https://culture.eelv.fr/2012/02/28/culture-et-developpement-durable-il-est-temps-dorganiser-la-palabre/ Tue, 28 Feb 2012 09:04:26 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3269 Jeudi 15 mars 2012,de 17h30 à 20h, à La Bellevilloise, 21 rue Boyer 75020 Paris Métro : Gambetta ou Ménilmontant - PAF : 3 euros ...]]>

Jeudi 15 mars 2012,de 17h30 à 20h, à La Bellevilloise, 21 rue Boyer 75020 Paris

Métro : Gambetta ou Ménilmontant – PAF : 3 euros

 

Autour de Jean-Michel LucasAuteur de Culture et développement durable, il est temps d’organiser la palabre (éditions Irma, 2012), maître de conférences à l’université Rennes 2 Haute-Bretagne

Débat animé par François-Xavier Ruan

 

Dans la réflexion sur le développement durable, la culture prend, depuis quelques années, une place de plus en plus centrale dès lors qu’on dépasse le simple aspect « environnemental ». Son apparition dans l’Agenda 21, son affirmation comme quatrième pilier du développement durable, la Convention de l’Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, l’affirmation des droits culturels… tout un ensemble de réflexions et de textes ont ouvert une nouvelle voie qui rend à la culture sa dimension transversale dans les politiques publiques.

Mais cette responsabilité du secteur culturel est-elle bien entendue, partagée et appliquée ? Si la culture est une condition sine qua none d’un véritable développement durable humain, dans quelles conditions peut-on faire pleinement exister les principes de droits culturels ?

Comment cette question est-elle posée, tant aux acteurs qu’aux pouvoirs publics, et à la société en général ?

Dans son ouvrage Culture et développement durable, Jean-Michel Lucas propose des pistes de réflexion pour ouvrir la discussion. Venez échanger et débattre, pour commencer ensemble à organiser la palabre !

 

Avec la participation annoncée de :

  • Ferdinand Richard, fondateur de l’AMI, pionnier de la Friche la Belle de Mai, expert de la commission
    « Agenda 21 de la culture » de CGLU (Cités et gouvernements locaux unis).
  • Philippe Berthelot, président de l’Ufisc et directeur de la Fédurok
  • Nelly Lopez, chargée de la culture, confédération des MJC de France
  • Chantal Latour, ancienne coordinatrice de Futurs composés
  • Myriam Faivre, directrice de la CAE Clara (sous réserve)
  • Association 4D (sous réserve)

 

À l’issue de la rencontre, nous vous proposons de continuer la discussion autour d’un cocktail.

]]>
Pour une écologie de l’Art et de la Culture https://culture.eelv.fr/2012/02/07/pour-une-ecologie-de-lart-et-de-la-culture/ Tue, 07 Feb 2012 12:29:35 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3176 Vers une Société du bien être,

Programme présidentiel 2012

Pour EELV, la culture est un élément consubstantiel du projet écologiste ; c’est aussi la condition sine qua non pour reconquérir la confiance des citoyens et « faire société », alors que la mondialisation culturelle attise les crispations identitaires et encourage la consommation effrénée de bien culturels standardisés.

Le projet écologiste pour l’Art et la Culture s’appuie sur la démocratie, la diversité, l’éducation populaire et l’économie sociale et solidaire. La charte de Fribourg sur les droits culturels, la Déclaration universelle pour la diversité culturelle de l’UNESCO, l’Agenda 21 de la culture adopté par Cités et Gouvernements Locaux Unis et la défense de la liberté d’expression et de création contre la censure et le « fait du prince », en sont les piliers.

Une politique culturelle aujourd’hui ne peut plus être soumise à l’obsession de « l’excellence » et du « rayonnement » de quelques artistes ou intellectuels éclairant et guidant le peuple dans l’obscurité ! Elle ne doit plus être aliénée aux seules lois du marché ou instrumentalisée au service du développement économique des territoires au risque de sombrer dans des perspectives stériles et mortifères.

 

EELV réaffirme sa volonté de refonder une politique pour la création et l’action culturelle inclusive qui permette aux personnes, quel que soit le genre ou l’origine, de bénéficier d’une éducation artistique dès le plus jeune âge et qui propose aux citoyens dans leur diversité de (re)devenir acteurs du champ culturel. Il faut redonner à tous et toutes la capacité d’émerveillement et de curiosité au monde qui garantie notre capacité à vivre ensemble et à nous émanciper des discours d’exclusion et de repli sur soi.

Pour cela, les mutations économiques doivent avant tout permettre de pérenniser l’emploi culturel par une interrogation positive et partagée des dispositifs de l’intermittence et des droits d’auteurs. Il est en me^me temps indispensable de favoriser des écosystèmes culturels équilibrés, permettant aux émergences artistiques et aux nouvelles pratiques culturelles de s’épanouir en répartissant plus équitablement les ressources publiques pour la culture.

Les artistes doivent occuper une place privilégiée au cœur de la Cité qui ne soit pas l’apanage du « star system » mais bien la manifestation d’un rôle citoyen dans une démocratie avancée.  La défense et la promotion des langues régionales, la préservation et l’inventaire du patrimoine culturel immatériel, la refonte du service public audiovisuel et la promotion d’une autre vision de l’Europe de la culture contribueront à une plus grande équité culturelle des territoires et des populations en France et dans le pays avec lesquelles nous devons coopérer.

Les écologistes considèrent les arts et les cultures comme des biens communs de l’Humanité qui doivent être soutenus en tant qu’un service public d’intérêt général investi d’une responsabilité en faveur de l’égalité d’accès de tous et toutes.

 

Pour une culture au cœur d’un nouveau projet de société

•    Réinventons un Ministère de la Culture, des Medias et l’Education populaire ;
•    Mettons en débat un Agenda 21 de la culture afin de développer la diversité culturelle et de promouvoir les droits culturels et permettre de co-construire les politiques culturelles avec la société civile ;
•    Accompagnons les nouvelles pratiques de création et de diffusion culturelles en consolidant le développement de l’offre légale sur Internet afin de faciliter l’accès aux œuvres à tous les publics. Les lois qui criminalisent les utilisateurs, comme DAVDSI et HADOPI, seront abrogées et remplacées par des dispositifs mieux à même d’assurer le financement de la production artistique et culturelle ;
•    Développons l’éducation artistique de l’école maternelle à l’université, avec de véritables moyens dédiés, consacrant une autonomie des équipes éducatives dans le choix des projets et de véritables résidences artistiques pour les équipes associées.
•    Créons un fond de soutien pour encourager le dialogue interculturel et les pratiques artistiques participatifs avec des artistes engagés.

 

Pour une éthique de la gouvernance culturelle

•    Réformer en profondeur la gouvernance du ministère de la Culture comme des institutions culturelles nationales, en proposant une charte éthique et démocratique pour sortir du « fait du prince » ;
•    Renforcer l’application de la charte de mission de service public, notamment en matière de responsabilité sociétale en environnementale ;
•    Rééquilibrer les subventions de l’Etat en faveur des Régions par rapport à l’Ile de France, abandonner les projets pharaoniques notamment sur Paris et délocaliser les moyens des établissements publics culturels nationaux au service des territoires locaux ;
•    Imposer la parité femmes/hommes à la tête des établissements artistiques et culturels conventionnés avec la mise en place d’une mission d’évaluation ;
•    Construire une nouvelle étape de la décentralisation culturelle en inscrivant la culture comme clause de compétence obligatoire dans la réforme des collectivités territoriales ; réunir les acteurs publics et professionnels pour proposer un loi cadre qui distingue les responsabilités des différents échelons en expérimentant des collectivités chefs de file en proposant ;
o    Aux territoires locaux, l’expérimentation et les pratiques, l’éducation et l’enseignement artistique, l’aménagement du territoire, le soutien à l’émergence et aux pratiques amateurs…
o    A l’Etat, la garantie de la transversalité et de l’équité des politiques culturelles, le financement de la conservation et de la diffusion du patrimoine culturel et de la création vivante, la protection du droit des artistes et la redistribution des investissements vers les esthétiques les plus fragiles, la protection des travailleurs culturels…
o    A l’Europe, la consolidation des Réseaux et des synergies, le soutien à la recherche, la mise en place d’un Erasmus Culturel, le soutien aux économies culturelles européennes et à la coopération interrégionale…
•    Renforcer la déconcentration et le rôle des DRACs pour mieux accompagner la décentralisation et le transfert des compétences.

 

Pour une économie équitable des arts et de la culture

•    La création d’un fonds de développement du tiers secteur culturel, qui permettra l’émergence et la pérennisation des SCIC, SCOP et autres unions d’économie sociale ;
•    Un versement des subventions attribuées aux structures culturelles accéléré sensiblement de manière à faire disparaître le syndrome de la double peine ;
•    Une grande réforme de la fiscalité de l’art, qui favorisera l’acquisition d’œuvres d’artistes vivants, tout en taxant la spéculation sur les œuvres d’art dans le circuit national et international. Le produit de cette taxe sera reversé à un fonds social de garantie à destination des artistes ;
•    Le soutien aux emplois d’intermittents du spectacle, en revenant sur les principes des réformes de l’UNEDIC de 2004 et en garantissant un revenu entre les périodes d’activités professionnelles et les temps de préparation ;
•    Lancer une mission nationale pour l’émergence de nouveaux indicateurs économiques et une fiscalité plus juste.

]]>