Education – Commission Culture https://culture.eelv.fr Site Officiel de la Commission Culture EELV Fri, 23 Sep 2016 11:46:57 +0200 fr-FR hourly 1 Forum Libération https://culture.eelv.fr/2013/07/03/forum-liberation/ Wed, 03 Jul 2013 14:01:47 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3833     12 juillet 2013 - Avignon       PROGRAMME 14h30-16h Territoire de l’imaginaire ...]]>

 

 

12 juillet 2013 – Avignon

 

 

 

PROGRAMME

14h30-16h

Territoire de l’imaginaire

Myriam Marzouki : metteure en scène

Nicolas Stemann : metteur en scène

Dieudonné Niangouna : auteur, acteur, metteur en scène

Stanislas Nordey : acteur, metteur en scène

16h15-17h45

La Culture, une affaire locale ?

Hortense Archambault, codirectrice du Festival d’Avignon

Cécile Helle, vice Présidente déléguée à la Culture de la région Provence Alpes Côte d’Azur

Sylvie Robert, vice Présidente de Rennes Métropole

Pascale Bonniel Chalier, conseillère municipale et communautaire à Lyon et consultante à l’Agence La terre est ronde

 

18h-19h

Rencontre avec la rédaction de Libération.

Nicolas Demorand, Sylvain Bourmeau,  René Solis et Marie-Christine Vernay.

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Transmission dans la crise ou crise de la transmission ? https://culture.eelv.fr/2013/07/03/transmission-dans-la-crise-ou-crise-de-la-transmission/ Wed, 03 Jul 2013 12:42:08 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3826 2ème Rencontre Nationale Accord Majeur 2013 Mardi 9 juillet 2013 Hôtel Maynier d’Oppède Aix-en-Provence ...]]>

2ème Rencontre Nationale Accord Majeur 2013

Mardi 9 juillet 2013
Hôtel Maynier d’Oppède
Aix-en-Provence

TRANSMETTRE / ÉDUQUER
Transmission dans la crise ou crise de la transmission ?

En parallèle au débat national sur l’éducation artistique et culturelle, il a paru nécessaire aux membres d’Accord Majeur d’une part d’élargir le sujet aux  actions éducatives et culturelles, intégrées depuis longtemps dans les activités de leurs membres et d’autre part de poser publiquement plusieurs questions essentielles au vu de ces pratiques.

9h15                   Accueil – Café

10h00-11h00    Plénière d’ouverture avec la participation de :

  • Bernard Foccroulle, Directeur Général du Festival d’Aix en Provence
  • Catherine Tasca, Ancienne ministre, Sénatrice (interview vidéo)
  • Jacques Toubon, Ancien Ministre, Président de la FEVIS, pour Accord Majeur
  • Laurence Tison, Directrice adjointe de la Direction Générale de la Création Artistique, représentant Madame la Ministre de la Culture et de la Communication

11h00-13h00    Trois ateliers thématiques se déroulant en parallèle

Atelier 1 : Les effets de l’action éducative et culturelle : sensibilisation, apprentissage, élargissement des publics ?

Ce premier débat est centré sur les effets attendus des actions éducatives et culturelles sur le public. L’ambiguïté des objectifs constitue en effet l’une des difficultés principales à la réalisation de projets partenariaux entre acteurs et partenaires publics et privés : vise-t-on une forme de sensibilisation à la musique, un apprentissage du langage musical ou une augmentation significative du public ?

Modérateurs : Jeanne-Martine Vacher, Productrice à France Culture et Isabel Joly, Co-directrice du Réseau européen pour la sensibilisation à l’opéra et à la danse (RESEO)

Intervenants :

  • Pascale Bonniel-Chalier, Conseillère municipale et communautaire à Lyon et consultante à l’Agence La terre est ronde
  • Serge Cyferstein, Responsable du département de pédagogie au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMPD)
  • Katherine Heid, Co-directrice du Réseau européen pour la sensibilisation à l’opéra et à la danse (RESEO)
  • Raoul Lay, Compositeur et Chef d’orchestre, Directeur de l’Ensemble Télémaque
  • Vincent Maestracci, Inspecteur Général de l’Education Nationale
  • Bruno Messina, Directeur du Festival Berlioz / Agence Iséroise de Diffusion Artistique

Atelier 2 : Institutions et collectivités territoriales : responsabilités et compétences

Ce deuxième débat sera focalisé sur les impulsions à l’origine des actions éducatives et culturelles. Les « valeurs culturelles » ne sont sans doute plus aujourd’hui celles des années 1960, certains osant aujourd’hui l’expression de « misère culturelle ». Entendant cette mutation, les pouvoirs publics semblent déléguer aux institutions musicales la responsabilité de définir objectifs, contenus et méthodes.
Mais ne parle-t-on pas d’éducation à défaut de pouvoir parler de culture ? Comment trouver le juste équilibre entre la création artistique et les actions éducatives et culturelles ?
Enfin comment instaurer des dispositifs d’évaluation sur les objectifs élaborés conjointement entre les acteurs et leurs financeurs ?

Modérateurs : Benjamin François, producteur à France Musique

Intervenants :

  • Laurent Bayle, Président de la Salle Pleyel et de la Philharmonie de Paris, Directeur Général de la Cité de la musique
  • Andy Emler, Pianiste, Compositeur et Directeur artistique de la Compagnie aime l’air
  • Bernard Foccroulle, Directeur Général du Festival d’Aix
  • Anne Gérard, Adjointe au maire de Poitiers, Déléguée à la Culture, Vice-présidente de la commission culture de l’Association des Maires de Grandes Villes de France
  • Françoise Laborde, Présidente du groupe d’étude sur les arts de la scène, les arts de la rue et les festivals en régions
  • Caroline Sonrier, Directrice de l’Opéra de Lille

Atelier 3 : Artiste, médiateur, pédagogue : le paradoxe du musicien

Ce troisième débat permettra d’identifier les différents acteurs et le rôle de chacun : agir en professionnel impose en effet de cerner les différentes compétences requises des artistes, des médiateurs et des pédagogues.
Nous nous intéressons également à la question de réciprocité, c’est-à-dire aux effets des actions éducatives et culturelles sur ceux qui les impulsent ou les conduisent, individus ou institutions.

Modérateurs : Philippe Fanjas, Directeur de l’Association Française des Orchestres (AFO) et David Jisse, Directeur de la Muse en Circuit et Vice-président de Futurs Composés

Intervenants :

  • Clément Bodeur-Crémieux, Directeur des affaires culturelles de la Ville de Grenoble
  • Alain Desseigne, Directeur du Centre de Formation des Musiciens Intervenants à l’École (CFMI de Lyon) et Président du Conseil National des CFMI
  • Clément Lebrun, Médiateur Culturel (Talens Lyriques et Ensemble Intercontemporain)
  • Sarah Goldfarb, Directrice du Réseau de musiciens intervenants en ateliers (ReMuA)
  • Philippe Nahon, Chef d’orchestre, Directeur Ars Nova ensemble instrumental
  • Vincent Hugon, altiste, Orchestre national de Lyon
  • Jean-Christophe Vervoitte, corniste, Ensemble Intercontemporain

 13h00-15h00   Déjeuner-buffet

15h30-16h00    Restitution des ateliers

Rapporteurs :

  • Catherine Delcroix, Présidente du Syndicat National des Orchestres et des Théâtres Lyriques (SYNOLYR)
  • Alain Surrans, Président de la Chambre Professionnelle des Directions d’Opéra (CPDO)
  • Philippe Toussaint, Président de France Festivals

16h00-17h00    Débat avec les participants

Modératrice : Lorraine Villermaux, Présidente du Syndicat Professionnel des Producteurs, Festivals, Ensembles, Diffuseurs Indépendants de Musique (PROFEDIM)

17h00-17h45    Plénière de cloture avec la participation de :

  • Ivan Renar, Sénateur Honoraire, Président de l’Association Française des Orchestres (AFO), pour Accord Majeur

 

Pour en savoir plus :
contact@accordmajeur.net
www.accordmajeur.net
41 rue du Colisée Paris 75018
+ 33 (0)1  53 96 92 84

 

En partenariat avec 

Et avec le soutien de l’Institut de Management Public et Gouvernance Territoriale Aix-Marseille et Sciences Po Aix


Accord majeur, plateforme de coordination :
AFO – Association Française des Orchestres
CPDO – Chambre Professionnelle des Directions d’Opéra
FEVIS – Fédération des Ensembles Vocaux et Instrumentaux Spécialisés
FRANCE FESTIVALS – Fédération Française des Festivals Internationaux de Musique
FUTURS COMPOSES – Réseau national de la création musicale
PROFEDIM – Syndicat Professionnel des Producteurs, Festivals, Ensembles, Diffuseurs Indépendants de Musique
REMA – Comité français du Réseau Européen de Musique Ancienne
ROF – Réunion des Opéras de France
SYNOLYR – Syndicat National des Orchestres et Théâtres Lyriques

Membres associés :
AFIJMA – Association des Festivals Innovants en Jazz et Musiques Actuelles
Grands Formats – Fédération des grands ensembles de jazz et musiques à improviser

 

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Budget Culture Ile de France : une vision de plus en plus comptable, ou recommencer à faire de la politique ? https://culture.eelv.fr/2012/12/21/budget-culture-ile-de-france-une-vision-de-plus-en-plus-comptable-ou-recommencer-a-faire-de-la-politique/ Fri, 21 Dec 2012 19:46:37 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3743 Monsieur le Président, Monsieur le Vice Président, mes chers collègues, C’est pour moi un exercice pénible que d’intervenir à cette heure tardive, dans l’indifférence presque générale, afin d’essayer de faire entendre à notre noble assemblée, que baisser le budget de soutien a la culture, à la création, à l’action culturelle est une erreur politique majeure. Et elle est à double titre, car c’est une erreur collective,  dont on ne peut se laver les mains en désignant un coupable parfait, et particulièrement ici le Vice Président.  Parce que je sais qu’il s’est battu pour ne pas en arriver là, tout comme les élus membres de la commission culture ont tentés à leur tour et à leur niveau d’empêcher cette débâcle, cet échec de la baisse du budget régional de la Culture. ...]]>

Monsieur le Président, Monsieur le Vice Président, mes chers collègues,

C’est pour moi un exercice pénible que d’intervenir à cette heure tardive, dans l’indifférence presque générale, afin d’essayer de faire entendre à notre noble assemblée, que baisser le budget de soutien a la culture, à la création, à l’action culturelle est une erreur politique majeure. Et elle est à double titre, car c’est une erreur collective,  dont on ne peut se laver les mains en désignant un coupable parfait, et particulièrement ici le Vice Président.  Parce que je sais qu’il s’est battu pour ne pas en arriver là, tout comme les élus membres de la commission culture ont tentés à leur tour et à leur niveau d’empêcher cette débâcle, cet échec de la baisse du budget régional de la Culture.

Pourquoi je considère que c’est un véritable aveu d’échec ? Tout d’abord, parce qu’il suffit de regarder la réalité des chiffres,  pour s’apercevoir qu’il est ridicule de laisser croire qu’une coupe de 5 millions d’euros sur le budget culturel est la solution d’économie d’une région disposant d’un budget de 4 milliards et demi, pardon, mais cela laisse rêveur. Le budget culture en fonctionnement, c’est 1,2% du budget régional. Amputer ce budget de 5 millions d’euros, c’est faire une économie de 0,1% au budget global ! Quelle économie ?! Quelle victoire ?!

Laissez-moi vous dire, baisser le budget de la culture, et particulièrement sur sa partie fonctionnement, c’est faire croire qu’ 1 million dépensé est égal à 1 autre million, sans analyse sur la valeur ajoutée d’une dépense, sur son « service rendu ». Avec 1 million, on peut soutenir « Paris Région Entreprise »-c’est un choix, ou alors on peut développer la création culturelle et la médiation pour 15 fabriques de culture, ou encore permettre la finalisation de 30 films, on peut aider 50 auteurs en résidence, on peut soutenir 10 à 15 compagnies, une trentaine de festivals… Car en faisant cela, on fabrique du lien social, on éduque, on enchante, on émancipe, on transmet, on apprend a vivre ensemble.

Voilà en réalité à quoi sert l’argent dépensé pour la culture, voilà en quoi il est utile et indispensable.

Encore une fois, Il semble que nous oubliions collectivement pourquoi, en France, depuis 60 ans, nous avons choisi de soutenir la création et l’action culturelle avec de l’argent public. Est-ce pour notre bon plaisir ? Est-ce pour poser à côté de la rock-star en vogue, du cinéaste renommé, gimmick égotique de l’élu tentant désespérément d’exister sur une scène ou il ne sera jamais à sa place ?

Passé ce coup de gueule, que vous me pardonnerez peut-etre, je vais m’en tenir maintenant à des chiffres et des constats plus terre a terre, moins politiques, puisque notre institution devient de plus en plus comptable.

Comptons, donc.

« – Le secteur créatif représente au minimum 546 077 emplois en France, contre 225 000 dans l’automobile et 152 000 dans les télécoms.

Le secteur culturel francilien concentre 2,2% de l’activité économique nationale :

  • 27 % des compagnies dramatiques
  • 13% des scènes nationales
  • 31 % des compagnies de danse
  • 22 % des écoles de musiques et de danse, 22 % des enseignants et 20% des élèves
  • 18 % des salles de cinéma, 33% des recettes
  • 52 % des salariés du régime de l’intermittence du spectacle et 22% de la filière culturelle des collectivités territoriales
  • Le secteur du Cinéma et de l’audiovisuel seul permet d’employer plus de 130000 personnes en Ile-de-France.
  • En termes d’emplois, l’Île de France représente 49 % des emplois culturels en France.

Paradoxalement, ce foisonnement culturel ne garantit toujours pas un accès équitable à la culture pour tous les franciliens. La Culture va aux cultivés, à ceux qui savent déjà, ceux que l’art a déjà conquis, quand tant d’autres, restant à conquérir, vaincus, s’éloignent de plus en plus, malgré eux, des chemins de la connaissance et de l’ouverture au monde. Le réseau associatif et citoyen de la culture, exsangue, qui palliait jusqu’alors, bon an mal an, les manques des institutions, doivent se résoudre à réduire leurs activités devant les baisses conjuguées de l’Etat, des départements, et maintenant de la Région !

On peut bien sûr, essayer de se réjouir d’un budget d’investissement constant en AP, et en hausse de 4% en CP,  par rapport à 2012, mais il n’en demeure pas moins que construire des lieux ne les fait pas fonctionner, et que la logique permanente de se renvoyer la balle entre collectivités et Etat pour assurer le fonctionnement de ces espaces, ou pire, croire que la main invisible du marché va soudainement venir financer ces lieux culturels nous amène droit dans le mur.

Je finirais par dire, tout de même, que tout n’est pas noir dans ce budget, car il s’attache malgré la pénurie à orienter son action vers la jeunesse, par la mise en œuvre d’actions pour les lycéens, et notamment les médiateurs culturels.

Il faut se réjouir de la dotation d’une nouvelle ligne pour les arts de la rue, à hauteur de 500 000 euros, qui permettra de démontrer que notre signature a leur manifeste, L’Art est Public, au moment des présidentielles, se traduit dans les faits. Il faudra aussi les soutenir mieux grâce aux dispositifs déjà existants, comme le soutien à la permanence artistique, les aides aux manifestations ou les fabriques de Culture.

Nous saluons également la volonté du vice Président de mettre en place le musée éphémère, pour valoriser et faire circuler la création contemporaine a travers toutes l’Ile de France.

Mon groupe, tient à réaffirmer la nécessité de faire grandir les Fabriques de Culture, de maintenir le soutien au livre et à la lecture, à la permanence artistique et culturelle, au cinéma et à l’audiovisuel et cela se traduira dans nos votes sur les différents amendements qui vont vous être présentés M. le Président.

Nous disons enfin que l’éducation à l’image doit pouvoir bénéficier a tous les publics franciliens, y compris ceux qui ne sont pas Lycéens ou apprentis, cela fera encore l’objet d’un amendement que portera mon groupe.

Vous l’avez compris, M. le président, notre groupe regarde ce budget avec l’exigence qu’il mérite, et parce que nous sommes convaincus de la nécessité de l’intervention de notre institution pour soutenir la Culture en Ile-de-France, nous voterons ce budget, malgré ses défauts, mais sous réserve qu’une partie à minima des amendements des groupes de notre majorité puissent l’abonder, de manière politique, et non comptable.

Je vous remercie.

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L’élu et la censure : la liberté de création dans les collectivités locales https://culture.eelv.fr/2012/06/22/lelu-et-la-censure-la-liberte-de-creation-dans-les-collectivites-locales/ Fri, 22 Jun 2012 09:45:44 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3338 Journée de formation pour élu/es et collaborateurs d'élu/es locaux   Avignon (84), Lundi 16 juillet 2012 ...]]>

Journée de formation pour élu/es et collaborateurs d’élu/es locaux

 

Avignon (84), Lundi 16 juillet 2012

AJMI – 4 rue des Escaliers Saint-Anne

de 9h30 à 16h30

 

Bulletin d’inscription

 

Comment définir la liberté de création ? Quel est le rôle de l’élu-e face aux œuvres ? Comment répondre aux demandes de censure des administré-es et des associations ? Que dit le droit ? Cet atelier permettra de répondre à ces questions en se basant sur des exemples concrets.

 

Objectifs :

Comprendre le lien entre liberté d’expression et liberté de création

Identifier la place des élu-es face à la censure

Connaître les éléments juridiques sur lesquels s’appuyer

 

Intervenant/es :

Gilles MANCERON, fondateur de l’observatoire de la liberté de création

Greg GERMAIN, AF&C président du festival Off d’Avignon

 

Pré-programme :

Matinée

Introduction : comment définir la liberté de création ? Historique sur les questions de liberté d’expression dans le domaine de la culture

Les cas de censure du fait des collectivités locales : les oeuvres concernées et les arguments invoqués

L’élu-e face aux demandes de censure : la question de la protection de l’enfance et de la sexualité, le rôle des associations

Accès aux oeuvres et nature du public

Que dit le droit ? Eléments juridiques à destination des élu-es

 

Après-midi

Présentation du festival Off

La liberté d’expression et de création à Avignon

La relation entre les artistes et leurs financeurs

 

Contexte :

La liberté de création n’est prévue dans aucun texte de loi, aucun instrument juridique ne l’a pensée. La liberté d’expression est bien consacrée depuis plus de deux siè-cles par l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, mais on ne trouve pas la moindre référence aux oeuvres, ou à l’art, dans cette déclaration. Or les oeuvres font débat. Et ce débat se déroule de plus en plus devant les tribunaux, la loi se montrant sans cesse plus contraignante et répressive. Qui doit juger les oeuvres et selon quels critères ?De l’élu qui décide d’interdire telle exposition à la commission de classification des films qui applique des critères ouvertement subjectifs, la littérature, les arts plastiques, la chanson, le cinéma sont désormais passés au prisme des opinions de chacun, religieuses, morales, politiques.

Agnès Tricoire.

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Réponse d’Eva Joly à la FNCC https://culture.eelv.fr/2012/04/14/reponse-deva-joly-a-la-fncc/ Sat, 14 Apr 2012 09:11:33 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3281 Réponse à Philippe Laurent, Président de la FNCC, 15 questions aux candidats à la présidentielle. ...]]>

Réponse à Philippe Laurent, Président de la FNCC,

15 questions aux candidats à la présidentielle.

 

 

Monsieur le Président,

Je vous remercie de m’avoir fait parvenir le questionnaire de la Fédération Nationale des Collectivités Territoriales pour la Culture, et vous prie de trouver ci-dessous mes réponses.

 

1. La culture s’entend de bien des manières. pour certains, c’est la diversité des expressions artistiques et la multiplicité des cultures. pour d’autres, c’est avant tout l’identité de la nation, le socle des valeurs partagées. pour vous ?

La culture est un élément consubstantiel du projet écologiste. C’est aussi la condition sine qua non pour reconquérir la confiance des citoyens et « faire société », alors que la mondialisation culturelle attise les crispations identitaires et encourage la consommation effrénée de biens culturels standardisés.

Face à l’illusion d’un consensus sur la culture, quelle est la réalité d’aujourd’hui? La médiation est maltraitée au point que des pans entiers s’effondrent, la création voit ses moyens amputés, les industries culturelles façonnent des contenus aseptisés et la diversité s’épuise…

L’écologie, qui interroge la place de l’homme dans la nature, et les rapports des hommes entre eux, pose des questions profondément culturelles, et apporte ses réponses: l’interdépendance, l’indispensable diversité, le bonheur et la fécondité de l’échange, de la transmission, de l’oeuvre collective.

 

2. Démocratisation culturelle ou démocratie culturelle, culture pour chacun ou culture pour tous… Quel doit être le principe premier de la politique culturelle ?

Une politique culturelle aujourd’hui ne peut plus être soumise à l’obsession de « l’excellence » et du
« rayonnement » de quelques artistes ou intellectuels éclairants et guidant le peuple dans l’obscurité !

Il faut fonder une politique pour la création et l’action culturelle réellement inclusive: qui permette aux personnes, quel que soit le genre ou l’origine, de bénéficier d’une éducation artistique dès le plus jeune âge et qui propose aux citoyens dans leur diversité de (re)devenir acteurs du champ culturel.

Il faut redonner à tous et toutes la capacité d’émerveillement et de curiosité au monde qui garantie notre capacité à vivre ensemble et à nous émanciper des discours d’exclusion et de repli sur soi.

Musées et salles ne désemplissent pas, mais accueillent toujours les mêmes publics. En matière de diversité culturelle, il ne faut pas se payer de mots, et commencer par donner l’exemple dans les quartiers et banlieues, dont on refuse d’entendre les potentiels et les aspirations.

Mettons en débat un Agenda 21 de la culture afin de développer la diversité culturelle et permettre de co-construire les politiques culturelles avec la société civile.

 

3. La culture, c’est à la fois les pratiques en amateur et la création artistique professionnelle – notamment dans le spectacle vivant –, la vie associative et les industries culturelles. Comment articuler les deux aspects ?

Pour cela, les mutations économiques doivent avant tout permettre de pérenniser l’emploi culturel par une interrogation positive et partagée des dispositifs de l’intermittence et des droits d’auteurs.

Il est en même temps indispensable de favoriser des écosystèmes culturels équilibrés, permettant aux émergences artistiques et aux nouvelles pratiques culturelles de s’épanouir en répartissant plus équitablement les ressources publiques pour la culture.

Pour encourager une économie équitable des arts et de la culture, on peut s’appuyer sur :

  • la création d’un fonds de développement du tiers secteur culturel, qui permettra l’émergence et la pérennisation des pratiques vertueuses des associations culturelles, des SCIC, SCOP et autres unions d’économie sociale ;
  • un versement des subventions radicalement accéléré, de manière à faire disparaître le syndrome de la double peine pour les structures culturelles.

Les industries culturelles ne doivent être soutenues par la puissance publique que dans la mesure que celle-ci participent à la production de bien commun, d’utilité publique et culturelle et qu’elles s’inscrivent dans une interdépendance respectueuse avec la création indépendante, les pratiques amateurs, le tiers secteur culturel.

Il n’est plus possible d’accepter que de grands groupes s’arrogent de manière exclusive la diffusion et la distribution des oeuvres sans compensation pour les artistes ou les citoyens.

Les collectivités locales ont en cela une grande responsabilité et doivent arbitrer leurs éventuels soutiens en regardant la production de richesses culturelle sur le temps long, et non pas sur de l’événementiel sans lendemain.

 

4. Le développement de l’éducation artistique et culturelle à l’école est considéré unanimement comme une nécessité. est-ce l’outil premier d’une politique culturelle ?

Le développement de l’éducation culturelle et artistique dès le plus jeune âge, et donc à l’école, est une nécessité pour l’individu comme pour la qualité de la société. Maîtriser une multitude de modes d’expression est une véritable condition de l’épanouissement de chacun et va aider à construire une société riche en possibilité et capable d’empathie.

Cette éducation est donc un maillon décisif de la politique culturelle et l’on peut la renforce suivant deux axes:

  • réinventer un Ministère de la Culture, des Medias et l’Education populaire ;
  • développer l’éducation artistique de l’école maternelle à l’université, y compris dans les cursus « manuels » ou professionnalisant, avec de véritables moyens dédiés, consacrant une autonomie des équipes éducatives dans le choix des projets et de véritables résidences artistiques pour les équipes associées.

 

5 . Les collectivités territoriales sont aujourd’hui les premiers financeurs de politiques culturelles publiques. Comment envisagez- vous l’avenir de la décentralisation culturelle et la coopération entre les collectivités et l’Etat ?

La rue de Valois ne paye plus, a érodé les forces vives de ses DRACs, confond industries culturelles et culture… La page doit se tourner, pour l’instauration d’une véritable politique publique. L’Etat doit rester le garant de la diversité culturelle comme de la bonne irrigation de tous les territoires.

L’Etat doit commencer par rééquilibrer ses subventions en faveur des Régions par rapport à l’Ile de France, abandonner les projets pharaoniques notamment sur Paris qui siphonnent les moyens en fonctionnement sur la durée et délocaliser les moyens des établissements publics culturels nationaux au service des territoires locaux.

Il faut ensuite ouvrir une nouvelle étape de la décentralisation culturelle, en inscrivant la culture comme clause de compétence obligatoire dans la réforme des collectivités territoriales, mais en imaginant une répartition juste et partagée des attributions entre les différents niveaux, qui auraient la liberté de s’organiser librement à la suite d’assises territoriales de la culture dans chaque région ou bassin régional.

Cela pourrait par exemple signifier:

  • Aux territoires locaux, l’expérimentation et les pratiques, l’éducation et l’enseignement artistique, l’aménagement du territoire, le soutien à l’émergence et aux pratiques amateurs…
  • A l’Etat, appuyé par les régions, la garantie de la transversalité et de l’équité des politiques culturelles, le financement de la conservation et de la diffusion du patrimoine culturel et de la création vivante, la protection du droit des artistes et la redistribution des investissements vers les esthétiques les plus fragiles, la protection des travailleurs culturels…
  • A l’Europe, la consolidation des Réseaux et des synergies, le soutien à la recherche, la mise en place d’un Erasmus Culturel, le soutien aux économies culturelles européennes et à la coopération interrégionale.

Enfin, il est nécessaire de renforcer la déconcentration et le rôle des DRACs pour mieux accompagner la décentralisation et le transfert des compétences.

 

6 . Nous vivons une profonde crise économique et financière. Dans ce contexte, comment justifier la dépense publique nationale en faveur de la culture ? Quelles seraient vos orientations budgétaires et fiscales ?

La culture fait société. Cette dépense publique, souvent variable d’ajustement, est pourtant la dernière qu’il faut toucher en temps de crise, car elle tisse du lien et permet de s’exprimer autrement que par la violence. Nous entrons dans des mutations profondes qui vont mobiliser nos ressources de réflexion, d’innovation, de tolérance.

Plus que jamais la culture doit trouver des soutiens qui ne sauraient se limiter à une dotation financière en faveur de grandes institutions… Il est tout à fait possible d’arbitrer en faveur de la culture, il s’agit avant d’une question de volonté politique.

Il faut mettre sur pied une grande réforme de la fiscalité de l’art, qui favoriserait l’acquisition d’oeuvres d’artistes vivants, tout en taxant la spéculation sur les oeuvres d’art dans le circuit national et international. Le produit de cette taxe serait reversé à un fonds social de garantie à destination des artistes.

Au delà, il faut lancer une mission nationale pour l’émergence de nouveaux indicateurs économiques et une fiscalité plus juste sur l’ensemble des champs culturels.

 

7. Patrimoine. Quel avenir réservez-vous au patrimoine bâti protégé au moment où l’Etat et les collectivités territoriales s’en dégagent ?

En préambule, je veux réaffirmer l’inaliénabilité du classement et de l’inscription des monuments historiques, et continuer l’inventaire des oeuvres architecturales, urbaines et paysagères sur l’ensemble du territoire français, y compris dans les Outres-Mers.

Un grand chantier de concertation avec les collectivités locales doit pouvoir être mené afin de mettre en cohérence les exigences de protection du patrimoine et celles liées a l’inéluctable crise énergétique mondiale à laquelle nous allons être confronté.

Cela nécessite dès à présent l’isolation thermique massive des immeubles anciens, et la mise en place d’alternative à la production d’énergie, si l’on ne veut pas voir se vider de ses habitants l’ensemble des centres-anciens de nos villes et villages. Il est possible de concilier les deux si tout le monde est autour de la table et c’est un enjeu à ne pas sous-estimer dans notre pays.

Le patrimoine protégé doit donc pouvoir continuer à bénéficier de moyens à la hauteur de l’exceptionnelle richesse française, prioritairement en provenance de l’Etat.

Les ZPPAUP doivent pouvoir être automatiquement transformées en AVAP, la caducité décrétée par le grenelle 2 des ZPPAUP a généré une zone dans les règlements d’urbanisme et impliquent des coûts supplémentaires pour les petites communes qui en avaient mis en oeuvre.

Des études patrimoniales doivent par ailleurs être systématiquement menées sur les architectures industrielles en déshérence, les architectures vernaculaires et les ensembles paysagers ceci afin de conserver la mémoire d’un patrimoine d’une très grande valeur historique et cognitive pour notre société, notamment dans des régions ayant subi une très douloureuse désindustrialisation ou un exode rural massif.

 

8. Cinéma. Face à l’émergence du ‘‘hors-film” permise par la mutation numérique, comment appréhender la probable transformation des écrans de cinéma en simples écrans aptes à diffuser des contenus non exclusivement cinématographiques (sport, spectacle vivant…)

Les cinémas, particulièrement en région et dans les zones rurales, voient leurs écrans progressivement squattés par des contenus non-cinématographiques.

C’est la conséquence d’un abandon progressif par l’Etat et les collectivités de la question de l’aménagement culturel territorial, mais également d’erreurs graves d’investissement sur un certain nombre de salles vers du numérique surdimensionné et la 3D… Il faut donc rentabiliser ces équipements par de l’événementiel, qui prend le pas sur la diffusion d’oeuvres de cinéma.

Il faut se poser la question de la manière dont les collectivités sont en train de gérer ce passage au numérique. De grands chantiers de rénovation sont à l’oeuvre :

Pourquoi ne pas en profiter pour mobiliser le CNC sur des travaux d’accessibilité aux handicapés? Quid des bobines qui ne seront jamais numérisées et représentent un précieux patrimoine? Le passage au numérique signifie-t-il la dématérialisation du transfert des données ou une plus grande facilité à accéder à tous les films, plus rapidement ?

A cette dernière question, on est bien obligé de constater que non. Une fois de plus, l’innovation technique montre qu’elle n’est pas neutre en matière de culture et surtout, si ces innovations peuvent être un moyen, elles ne sont jamais une fin en soi.

Il faut donc garder aux cinémas leur fonction première : diffuser des oeuvres de cinéma !

Mais pour cela le CNC doit, en coordination avec les agences régionales de soutien au cinéma, accompagner les collectivités qui sont souvient bien seules pour prendre des décisions aux conséquences définitives, et soutenir les cinémas de 3 écrans ou moins à l’action culturelle et dans l’éducation à l’image, seul moyen de rassembler un public qui ne demande que de la diversité dans les propositions qui lui sont faites par les salles.

Par ailleurs, il devient indispensable de redéfinir la notion d’art et essai pour la qualification des films. Les quotas de diffusion de ces films doivent par ailleurs être revus écran par écran et le nombre de copies des films doivent être limité pour permettre à toutes les oeuvres d’avoir la chance d’être vues.

 

9 . Livre et lecture publique. la pratique de la lecture est en déclin constant puis 20 ans. la librairie indépendante est menacée. le numérique bouleverse l’ensemble de la chaîne du livre. Le droit d’auteur peine à s’adapter dans l’univers numérique. dans ce contexte, comment envisagez-vous l’action de l’Etat en faveur du livre et de la lecture publique ?

Le modèle culturel français du livre s’appuie sur un réseau très dense et diversifié de librairies, c’est ce maillage et cette diversité qui permettent d’offrir des débouchés et garantit la richesse de la production éditoriale. C’est aussi aujourd’hui le commerce de détail le plus fragile économiquement.

Soutenir la librairie indépendante c’est soutenir la production éditoriale et l’accès à des productions variées. Des mesures s’imposent :

  • mise en place d’une TVA réduite sur le livre : 2,1% à l’instar de la presse ;
  • renforcer les moyens du CNL – Centre National du livre – pour les aides à l’édition, la traduction, le soutien à la librairie ;
  • mise en place d’une taxe sur les ventes en lignes – qui, notamment dans le cas d’Amazon, en infraction avec la loi sur le prix unique du livre vend les ouvrages sans frais de ports – et menace gravement le réseau indépendant. De ce fait détruit des emplois, les missions culturelles de la librairie, la médiation et l’animation des centre-bourgs ;
  • rendre le label LIR pleinement efficient en accordant des allégements de charges sociales pour les librairies labellisées – pour obtenir le label, les charges de salaires doivent représenter au moins 12,5% du CA. Ce serait aussi une mesure en faveur de l’emploi.

 

10. Musiques actuelles. les musiques actuelles sont depuis des années en grande fragilité. Quelles décisions pourraient favoriser, selon vous, les conditions d’une réelle reconnaissance de ce secteur ?

Les musiques actuelles sont fragiles parce qu’elles sont aux confins de l’amateur et du professionnel, de l’activité culturelle publique et du marché.

La rémunération des groupes n’intervient que très tardivement, et rares sont les aides publiques qui permettent de franchir le seuil difficile, tandis que les retours de droits d’auteurs se perdent dans la gourmandise des éditeurs phonographiques.

L’action publique doit intervenir en amont, en favorisant l’accès à des studios de répétition et d’enregistrement, en soutenant les coproductions et l’accueil en résidence longue de création.

Cette mandature doit aussi résoudre par un cadre légal adapté à l’équation impossible de la rémunération des groupes qui se produisent dans les cafés.

Cependant, je suis très réservée concernant l’annonce de la création du Centre National de la Musique, et ce même avec les engagements pris auprès d’un certain nombre d’organisations concernant le soutien aux musiques vivantes et aux acteurs des petites scènes disséminées sur le territoire.

En effet, je crois que la crise que traverse le ministère de la Culture est trop grave créer aujourd’hui une agence qui se voit déléguer par l’Etat de nouvelles responsabilités. il faut d’abord retrouver la confiance et la sérénité au sein du ministère et de ses services déconcentrés, réfléchir sereinement aux besoins du secteur et ne pas l’opposer avec d’autres, ni le mettre en concurrence, sous la pression des grands lobbies et industries du disque par exemple…

 

11. Agenda21/développement durable. les grands tex- tes de référence actuels que sont la Charte pour la diversité de l’UNESCO, la déclaration de Fribourg sur les droits culturels et l’Agenda 21 de la culture modifient-ils votre approche des politiques culturelles publiques ?

Bien évidemment et les écologistes ont été les militants de cette nouvelle approche. L’agenda 21 de la Culture répond à la crise des modèles nationaux de politique culturelle et à la stagnation des moyens des collectivités locales. Il répond à la recherche d’alternatives économiques pour les arts et la culture. C’est une clé aussi pour sortir des faux débats sur les identités nationales.

L’agenda 21 permet de dépasser le face à face entre les élus et les professionnels : position monarchique, fait du prince. Il va remettre les habitants dans le jeu (conseils de quartier, de développement, associations, comités d’usagers)… Les arts et les cultures deviennent alors des pratiques de la citoyenneté locale.

Je veux passer d’une politique culturelle pour ou de à une construction par. Il faut accepter la parole de «non experts», et accepter de passer de la figure du public et de l’usager à celui du citoyen et de la personne.

 

12. Culture et numérique. Comment voyez-vous l’évolution des politiques culturelles face à la mutation des pratiques sous l’effet de la révolution numérique ?

Les canaux de l’internet, les encodages numériques ne sont pas neutres: ces derniers, tout en offrant de nouvelles voies, et en les démocratisant, ont changé les contenus, le son par exemple.

La duplication est à la portée de chacun, et tandis que les FAI font du téléchargement un argument de vente, les plateformes légales et leur identification ont pris un retard considérable. L’arsenal répressif entame les libertés sans même atteindre son but.

Il est temps de mettre au débat des modèles de rémunération des auteurs plus actuels, plus transparents … Accompagnons les nouvelles pratiques de création et de diffusion culturelles en consolidant le développement de l’offre légale sur Internet afin de faciliter l’accès aux oeuvres à tous les publics.

Nous voulons pour cela légaliser le partage non-marchand. Les lois qui criminalisent les utilisateurs, comme DAVDSI et HADOPI, seront abrogées.

 

13. Culture scientifique. A l’heure où une véritable culture scientifique, sans cesse actualisée, semble nécessaire pour adopter ou émettre des points de vue raisonnés, quelle place doit-elle prendre dans l’action culturelle de l’Etat ?

Ce fut un difficile combat, mené par les écologistes que de faire valoir le partage de la culture scientifique au ministère de la culture. Hélas pendant ce temps le ministère de la recherche dissolvait sa mission culture scientifique pour l’externaliser à UNIVERSCIENCES qui peinait déjà à rassembler deux institutions parisiennes aux personnels de statuts et de conception de la pédagogie différents.

L’enjeu reste l’équité territoriale, car ce ne sont que des miettes qui vont aux associations de terrain. Nous devons de surcroit rester attentifs à ce que les CCSTI gardent des moyens suffisants pour rester indépendants: en matière de culture scientifique, les mécénats intéressés ont tôt fait de vous changer la présentation des OGM, de l’effet de serre ou de Fukushima, pour peu qu’ils se nomment GNIS, TOTAL ou AREVA…

 

14. Relations internationales et francophonie. riche d’un patrimoine dense et d’une création vivace que ses politiques culturelles successives ont su préserver, la France a-t-elle une responsabilité particulière vis-à-vis de l’Europe et du monde ?

La France doit retrouver une vraie présence internationale, non seulement pour diffuser ses créations, mais aussi pour faire vivre ce qui sous-tend la culture, c’est-à-dire l’échange, la confrontation artistique, le débat, la réciprocité. Il est souhaitable que les collectivités qui mènent des actions de coopération décentralisée, aient un volet culturel dans leurs projets, et que l’Institut français en tienne compte et les appuie.

La francophonie est un fil conducteur particulier, intéressant parce qu’il facilite les échanges, ravive une mémoire commune, et nous interpelle sur le sort que nous faisons aux autres langues, dont les langues régionales.

Enfin comment évoquer l’international sans parler d’Europe, qui ne serait pas en si mauvais état dans le coeur de ses habitants si elle s’était davantage préoccupée de culture. C’est un point non négligeable que je m’attacherais à faire vivre.

 

15. Quelle serait votre première décision en matière de politique culturelle ?

Je commencerais par, dans le cadre de l’abrogation de la réforme territoriale telle qu’elle a été décidée par Nicolas Sarkozy, lancer des assises décentralisées pour repenser la compétence culture avec l’ensemble des niveaux d’intervention, de l’Europe à la commune, en passant par l’Etat, les Régions, les départements et les intercommunalités.

Je réformerais en profondeur la gouvernance du ministère de la Culture comme des institutions culturelles nationales, en proposant une charte éthique et démocratique pour sortir du « fait du prince » et permettre une meilleure représentativité de la diversité des cultures, qu’elles soient savantes ou populaires, émergentes ou patrimoniales.

Je rassemblerai l’ensemble des acteurs culturels pour travailler avec eux sur une loi d’orientation pour l’emploi artistique et culturel qui visera à protéger ces activités artistiques et culturelles des obligations de mise en concurrence, d’appels d’offres, et de fiscalité commerciale.

L’intermittence serait dans ce cadre profondément réformée pour s’attacher à sécuriser le parcours de travail de ces intermittents dans leur diversité, en faisant peser le cout de leur inhérente flexibilité sur les employeurs et non sur eux.

Je créerai enfin un fonds de soutien pour encourager le dialogue interculturel et rééquilibrer les moyens en faveur de la promotion de la diversité sociale et culturelle.

 

Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes meilleurs sentiments.

Eva Joly.

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Pour une écologie de l’Art et de la Culture https://culture.eelv.fr/2011/11/04/pour-une-ecologie-de-lart-et-de-la-culture-2/ Fri, 04 Nov 2011 09:50:18 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3234   Vers une Société du bien être, présidentielles 2012 Propositions portées par Eva Joly pour l'Art et la Culture. ...]]>

 

Vers une Société du bien être, présidentielles 2012

Propositions portées par Eva Joly pour l’Art et la Culture.

 

Pour EELV, la culture est un élément consubstantiel du projet écologiste ; c’est aussi la condition sine qua non pour reconquérir la confiance des citoyens et « faire société », alors que la mondialisation culturelle attise les crispations identitaires et encourage la consommation effrénée de bien culturels standardisés.

 

 

Démocratie

Le projet écologiste pour l’Art et la Culture s’appuie sur la démocratie, la diversité, l’éducation populaire et l’économie sociale et solidaire. La charte de Fribourg sur les droits culturels, la Déclaration universelle pour la diversité culturelle de l’UNESCO, l’Agenda 21 de la culture adopté par Cités et Gouvernements Locaux Unis, la Charte des droits culturels de Fribourg et la défense de la liberté d’expression et de création contre la censure et le « fait du prince », en sont les piliers.

 

Action

Une politique culturelle aujourd’hui ne peut plus être soumise à l’obsession de « l’excellence » et du « rayonnement » de quelques artistes ou intellectuels éclairant et guidant le peuple dans l’obscurité ! Elle ne doit plus être aliénée aux seules lois du marché ou instrumentalisée au service du développement économique des territoires au risque de sombrer dans des perspectives stériles et mortifères.

EELV réaffirme sa volonté de refonder une politique pour la création et l’action culturelle inclusive qui permette aux personnes, quel que soit le genre ou l’origine, de bénéficier d’une éducation artistique dès le plus jeune âge et qui propose aux citoyens dans leur diversité de (re)devenir acteurs du champ culturel. Il faut redonner à tous et toutes la capacité d’émerveillement et de curiosité au monde qui garantie notre capacité à vivre ensemble et à nous émanciper des discours d’exclusion et de repli sur soi.

 

Emploi

Pour cela, les mutations économiques doivent avant tout permettre de pérenniser l’emploi culturel par une interrogation positive et partagée des dispositifs de l’intermittence et des droits d’auteurs. Il est en me^me temps indispensable de favoriser des écosystèmes culturels équilibrés, permettant aux émergences artistiques et aux nouvelles pratiques culturelles de s’épanouir en répartissant plus équitablement les ressources publiques pour la culture.

Société

Les artistes doivent occuper une place privilégiée au cœur de la Cité qui ne soit pas l’apanage du « star system » mais bien la manifestation d’un rôle citoyen dans une démocratie avancée.  La défense et la promotion des langues régionales, la préservation et l’inventaire du patrimoine culturel immatériel, la refonte du service public audiovisuel et la promotion d’une autre vision de l’Europe de la culture contribueront à une plus grande équité culturelle des territoires et des populations en France et dans le pays avec lesquelles nous devons coopérer.

Les écologistes considèrent les arts et les cultures comme des biens communs de l’Humanité qui doivent être soutenus en tant qu’un service public d’intérêt général investi d’une responsabilité en faveur de l’égalité d’accès de tous et toutes.

 

Pour une culture au cœur d’un nouveau projet de société

  • Réinventons un Ministère de la Culture, des Medias et l’Education populaire ;
  • Mettons en débat un Agenda 21 de la culture afin de développer la diversité culturelle et de promouvoir les droits culturels et permettre de co-construire les politiques culturelles avec la société civile ;
  • Accompagnons les nouvelles pratiques de création et de diffusion culturelles en consolidant le développement de l’offre légale sur Internet afin de faciliter l’accès aux œuvres à tous les publics. Les lois qui criminalisent les utilisateurs, comme DAVDSI et HADOPI, seront abrogées et remplacées par des dispositifs mieux à même d’assurer le financement de la production artistique et culturelle ;
  • Développons l’éducation artistique de l’école maternelle à l’université, avec de véritables moyens dédiés, consacrant une autonomie des équipes éducatives dans le choix des projets et de véritables résidences artistiques pour les équipes associées.
  • Créons un fond de soutien pour encourager le dialogue interculturel et les pratiques artistiques participatifs avec des artistes engagés.

 

Pour une éthique de la gouvernance culturelle

  • Réformer en profondeur la gouvernance du Ministère de la Culture comme des institutions culturelles nationales, en proposant une charte éthique et démocratique pour sortir du « fait du prince » ;
  • Renforcer l’application de la charte de mission de service public, notamment en matière de responsabilité sociétale en environnementale ;
  • Rééquilibrer les subventions de l’Etat en faveur des Régions par rapport à l’Ile de France, abandonner les projets pharaoniques notamment sur Paris et délocaliser les moyens des établissements publics culturels nationaux au service des territoires locaux ;
  • Imposer la parité femmes/hommes à la tête des établissements artistiques et culturels conventionnés avec la mise en place d’une mission d’évaluation ;
  • Construire une nouvelle étape de la décentralisation culturelle en inscrivant la culture comme clause de compétence obligatoire dans la réforme des collectivités territoriales ; réunir les acteurs publics et professionnels pour proposer un loi cadre qui distingue les responsabilités des différents échelons en expérimentant des collectivités chefs de file en proposant ;
    • Aux territoires locaux, l’expérimentation et les pratiques, l’éducation et l’enseignement artistique, l’aménagement du territoire, le soutien à l’émergence et aux pratiques amateurs…
    • A l’Etat, la garantie de la transversalité et de l’équité des politiques culturelles, le financement de la conservation et de la diffusion du patrimoine culturel et de la création vivante, la protection du droit des artistes et la redistribution des investissements vers les esthétiques les plus fragiles, la protection des travailleurs culturels…
    • A l’Europe, la consolidation des Réseaux et des synergies, le soutien à la recherche, la mise en place d’un Erasmus Culturel, le soutien aux économies culturelles européennes et à la coopération interrégionale…
  • Renforcer la déconcentration et le rôle des DRACs pour mieux accompagner la décentralisation et le transfert des compétences.

 

Pour une économie équitable des arts et de la culture

  • La création d’un fonds de développement du tiers secteur culturel, qui permettra l’émergence et la pérennisation des SCIC, SCOP et autres unions d’économie sociale ;
  • Un versement des subventions attribuées aux structures culturelles accéléré sensiblement de manière à faire disparaître le syndrome de la double peine ;
  • Une grande réforme de la fiscalité de l’art, qui favorisera l’acquisition d’œuvres d’artistes vivants, tout en taxant la spéculation sur les œuvres d’art dans le circuit national et international. Le produit de cette taxe sera reversé à un fonds social de garantie à destination des artistes ;
  • Le soutien aux emplois d’intermittents du spectacle, en revenant sur les principes des réformes de l’UNEDIC de 2004 et en garantissant un revenu entre les périodes d’activités professionnelles et les temps de préparation ;
  • Lancer une mission nationale pour l’émergence de nouveaux indicateurs économiques et une fiscalité plus juste.
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