Spectacle vivant – Commission Culture https://culture.eelv.fr Site Officiel de la Commission Culture EELV Fri, 23 Sep 2016 11:46:57 +0200 fr-FR hourly 1 Précarité, intermittence : nous serons vigilants https://culture.eelv.fr/2014/07/05/precarite-intermittence-nous-serons-vigilants/ Sat, 05 Jul 2014 10:54:51 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4025 Déclaration commune des sénatrices et sénateurs écologistes, socialistes, communistes et radicaux de gauche, membres de la Commission de la Culture du Sénat. ...]]>

Déclaration commune des sénatrices et sénateurs écologistes, socialistes, communistes et radicaux de gauche, membres de la Commission de la Culture du Sénat.

Déclaration

Les Sénatrices et Sénateurs représentent des territoires très divers où les collectivités sont toutes engagées dans le soutien à des compagnies, des scènes nationales, des spectacles, des festivals qui génèrent échanges et lien social, autour d’expressions artistiques porteuses d’esthétique, de plaisir, de réflexion et d’ambition démocratique, sans oublier, évidemment, les retombées importantes, en matière d’activité touristique et économique.

Les nouvelles annexes 8 et 10, élaborées par les partenaires sociaux signataires et gestionnaires de l’UNEDIC, se révèlent inadaptées face aux réalités des pratiques artistiques et au vécu quotidien de ceux qui les rendent possibles en créant, jouant, diffusant. Elles aggravent le protocole de 2003 qui a déjà fait beaucoup de dégâts, en précarisant les acteurs les plus fragiles et en affectant considérablement le budget des structures.

Ces nouvelles annexes ne se nourrissent pas des propositions 2, 3, 4, 6 et 9 du rapport de la Commission de la Culture, de l’Education et de la Communication élaboré par Maryvonne Blondin. Elles n’ont pas été réfléchies en confrontant les chiffres UNEDIC et ceux du rapport de Mathieu Grégoire et d’Olivier Pilmis élaboré au sein d’un laboratoire du CNRS, à la demande du Syndeac. Les conclusions de la négociation, dans leur ensemble, ne prennent d’ailleurs pas la mesure de la fréquence des interruptions de travail qui frappent tous les salariés.

Les Sénatrices et Sénateurs actent positivement la mise en place d’une mission de concertation et de propositions, sous la responsabilité de Hortense Archambault, Jean-Denis Combrexelle et Jean-Patrick Gille. En sanctuarisant le budget du spectacle vivant, le gouvernement fait montre de sa volonté d’améliorer la situation des structures confrontées à de réelles difficultés financières.

Les Sénatrices et Sénateurs prennent acte des termes de la lettre de mission qui mandate ces 3 experts pour élaborer des propositions solides et éthiques, requalifier le régime spécifique de l’intermittence, dans le respect du principe de la solidarité interprofessionnelle.

Cette mission devra notamment repenser « l’architecture du dispositif d’assurance chômage des intermittents », en proposant plus particulièrement des « moyens de lutter contre les abus », principalement dans le secteur audiovisuel, comme certaines sociétés qui, malgré de confortables chiffres d’affaires, ont choisi l’hyperflexibilité comme mode de gestion des ressources humaines.

Si les sénatrices et sénateurs se réjouissent du maintien possible des festivals, manifestation de la vitalité culturelle sur l’ensemble du territoire français, ils seront extrêmement vigilants à la pérennité des engagements récents, en particulier à ce que la compensation financière de la perte d’allocation -due au rallongement de la période de différé- soit garantie jusqu’à ce qu’une issue plus ambitieuse soit trouvée, dans le respect de chacun et de la solidarité interprofessionnelle.

Ils seront exigeants sur les solutions proposées par la mission et les suites données par le gouvernement.

 

Marie-Christine BLANDIN, Présidente de la Commission de la Culture de l’Education et de la Communication du Sénat (EELV)

David ASSOULINE, Vice-président de la Commission de la Culture de l’Education et de la Communication du Sénat (PS)

Françoise LABORDE, Présidente du groupe d’étude sur les arts de la scène, de la rue et des festivals en régions (PRG)

Pierre LAURENT, Sénateur de Paris (PCF)

Maryvonne BLONDIN, Rapporteure de la mission d’information sénatoriale « Régime des intermittents : réformer pour pérenniser » (PS)

Corinne BOUCHOUX, Présidente du groupe d’étude sur les métiers artistiques (EELV)

Françoise CARTRON, Vice-présidente de la Commission de la Culture de l’Education et de la Communication du Sénat (PS)

Maurice ANTISTE, Dominique BAILLY, Claude DOMEIZEL, Vincent EBLE, André GATTOLIN, Dominique GILLOT, Brigitte GONTHIER-MAURIN, Bariza KHIARI, Claudine LEPAGE, Michel LE SCOUARNEC, Jean-Jacques LOZACH, Philippe MADRELLE, Jacques-Bernard MAGNER, Didier MARIE, Danielle MICHEL, Maurice VINCENT, membres de la Commission de la Culture de l’Education et de la Communication du Sénat

 

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Les rencontres départementales du spectacle vivant https://culture.eelv.fr/2014/06/11/les-rencontres-departementales-du-spectacle-vivant/ Wed, 11 Jun 2014 07:46:31 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4034 Comment améliorer ou développer de nouvelles complémentarités, coopérations et solidarités sur notre territoire ? ...]]>

Comment améliorer ou développer de nouvelles complémentarités, coopérations et solidarités sur notre territoire ?

 

Lundi 16 juin 2014 de 9h30 à 16h30 – Carré des Arts – Pellouailles les Vignes

Les rencontres sont co-organisées par :

  • Corinne Bouchoux, Sénatrice, membre de la commission culture du Sénat
  • Brigitte Livenais, Directrice du THV à Saint-Barthélémy-d’Anjou
  • le S.A.A.S. (Structures-Artistes Associés Solidaires)

« Travailler davantage sur l’intérêt général et le renforcement de l’ensemble de la filière culturelle sur le territoire profiterait à tous. Nos compétences, nos savoir-faire et nos modes d’actions sont complémentaires et non concurrentielles. Cette rencontre est donc destinée à comprendre les problématiques de tous les acteurs du secteur culturel à toutes les étapes de création d’un spectacle (production, création artistique, diffusion, programmation…), à s’inspirer de modèles existants dans d’autres régions, à inventer de nouvelles coopérations, à penser autrement. »

Programme détaillé 16 juin

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Grève des intermittents du spectacle https://culture.eelv.fr/2014/06/04/greve-des-intermittents-du-spectacle/ Wed, 04 Jun 2014 08:16:20 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4050 Europe Ecologie apporte son soutien aux professionnels du spectacle en grève pour dénoncer la signature de l’agrément de l’accord Unédic par le Ministre du travail. ...]]>

Europe Ecologie apporte son soutien aux professionnels du spectacle en grève pour dénoncer la signature de l’agrément de l’accord Unédic par le Ministre du travail.

Cet accord qui prévoit un énième changement des règles dans le calcul des droits à l’assurance chômage pour les intermittents du spectacle est resté sourd au travail et aux préconisations de la commission parlementaire.

A l’offensive, le Medef loin d’apporter des réponses satisfaisantes en matière d’emploi continue la surenchère et renforce la précarité dans une situation sociale de pré-rupture.

Comme Marie-Christine Blandin, présidente de la commission culture du Sénat, EELV rappelle que les annexes 8 et 10 jouent un rôle fondamental dans le maintien d’un tissu culturel riche sur l’ensemble des territoires.

Pour cela nous appelons à la réouverture de négociations basées sur les travaux des commissions parlementaires et visant notamment :
– le rétablissement de la date anniversaire
– le déplafonnement de l’assiette des cotisations
– le plafonnement du cumul mensuel des revenus et allocations
– la valorisation de 90 heures d’enseignement et de médiation
– la modulation des cotisations employeurs selon le recours aux cdd d’usage
– la suppression du différé

Sur l’ensemble des territoires, les intermittents en grève, pourront compter sur le soutien des élus et des militants écologistes.

Emmanuelle Cosse, Secrétaire Nationale
Sandrine Rousseau et Julien Bayou, porte-parole nationaux
Nicolas Dubourg, bureau exécutif, chargé de l’Europe et de la communication

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De la police pour le théâtre https://culture.eelv.fr/2014/04/27/de-la-police-pour-le-theatre/ Sun, 27 Apr 2014 11:54:20 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3988   Mobilisation des professionnels du spectacle vivant, Suite à la décision du nouveau maire de Roanne, Yves Nicolin, de mettre un terme au contrat de Abdelwaheb Sefsaf, directeur du Théâtre de Roanne, les professionnels du spectacle vivant se mobilisent. ...]]>

 

Mobilisation des professionnels du spectacle vivant,

Suite à la décision du nouveau maire de Roanne, Yves Nicolin, de mettre un terme au contrat de Abdelwaheb Sefsaf, directeur du Théâtre de Roanne, les professionnels du spectacle vivant se mobilisent.

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

C’est en envoyant la police municipale au domicile d’Abdelwaheb Sefsaf, directeur du Théâtre de Roanne, que le nouveau maire de Roanne et député de la Loire, Yves Nicolin a choisi, le 14 avril dernier, de notifier officiellement à notre collègue, sa décision de mettre un terme à son contrat. Simple procédure pour accuser réception dudit courrier expliquera l’édile.

Mais nous qui accordons de l’importance au sens des gestes et des mots, nous affirmons aujourd’hui que cet acte symboliquement fort traduit à merveille l’état d’esprit dans lequel se trouve Monsieur Nicolin vis-à-vis d’un artiste et directeur d’établissement culturel et quel usage il entend faire de son autorité.

Il aurait aussi bien pu nous dire qu’il n’avait pas confiance dans les services de la Poste, cela ne justifierait pas mieux son choix.

Ce geste conclut un processus entamé il y a maintenant plusieurs semaines durant la campagne électorale. Campagne municipale au cours de laquelle Monsieur Nicolin s’est engagé publiquement à remettre en cause le contrat d’Abdelwaheb Sefsaf, arguant du fait qu’être à la fois artiste et directeur du théâtre représenterait un conflit d’intérêts.

Monsieur le maire a donc tenu son engagement, et c’est seulement 4 jours après son élection officielle, soit le 10 avril, qu’il a reçu notre collègue dans son bureau, pour lui faire savoir qu’il le libérait de ses fonctions. Lors de cet entretien, Monsieur le maire a changé son fusil d’épaule, puisque désormais ce n’est plus le cumul des fonctions (artiste / directeur) qui pose problème, mais un vice de procédure. Monsieur Nicolin invoquant une soi-disant caducité du contrat de Monsieur Sefsaf (qui reste à prouver) pour motiver le licenciement.

Ce changement de cap, laisse entrevoir clairement qu’il s’agit plutôt d’une attaque à la personne que d’un problème avec le projet du Théâtre, dont le bilan après un an d’exercice est tout à fait remarquable.

Monsieur le maire, quatre jours après sa nomination a donc fait du limogeage de notre collègue, une priorité absolue.

Si nous nous réjouissons de voir l’importance que Monsieur le maire semble accorder à la culture dans sa ville, nous aurions évidemment préféré que son intérêt s’exprime autrement que par une volonté de fragiliser dès sa prise de fonction un équipement culturel, pourtant en plein essor. Sa méconnaissance du fonctionnement et de la gestion d’un lieu culturel est par ailleurs inquiétante. En effet, rien ne peut justifier le licenciement brutal d’un directeur de Théâtre au cœur d’une saison. Cette éviction risque de fragiliser toute une équipe au moment crucial où la saison prochaine se prépare.

Ainsi nous nous interrogeons aujourd’hui publiquement sur les raisons d’un tel empressement de l’édile à asseoir son autorité? Quels sont les griefs qu’ Yves Nicolin entretient réellement à l’encontre de Monsieur Sefsaf ? Sur quelles bases a-t-il pu construire sa réflexion ?

Dans ces circonstances, pour manifester notre soutien à notre collègue et pour faire entendre notre vigilance totale face à des comportements politiques extrêmes, nous entendons réaffirmer très clairement certains principes :

·         Un artiste peut légitimement diriger un établissement culturel, sans que son activité de création soit une entrave à la charge de ses fonctions de directeur. C’est le cas dans de nombreux Théâtres et Centres Chorégraphiques dont les bilans sont très positifs. Cet argument n’est recevable ni à Roanne, ni ailleurs, et nous ne laisserons pas s’installer le moindre doute à ce sujet. En abandonnant d’ailleurs ce motif, Monsieur Nicolin a, de fait, reconnu son absence de valeur.

·         Le dialogue entre élus et directeurs(rices) de lieux culturels est essentiel à l’élaboration de véritables projets territoriaux et l’intérêt général doit toujours primer sur les querelles de personnes. Nous ne tolérons pas que des élections soient prétextes à des règlements de comptes partisans. Ceci entraîne des décisions hâtives dont les motivations reposent plutôt sur l’affect que sur l’examen consciencieux du bilan de professionnels choisis précisément pour leurs compétences à développer une mission de service public.

Monsieur Sefsaf, nommé par l’équipe municipale qui a précédé Yves Nicolin, n’est pas l’héritier de l’ancienne municipalité et ne saurait être puni au simple titre qu’il a été choisi par des élus d’un autre bord politique.

·         Partout en France, quelle que soit la municipalité et son bord politique, nous ne laisserons pas souffler le vent du populisme, sans faire entendre notre voix. L’art et la culture ne sont pas subordonnés au pouvoir, et les relations entre responsables politiques et établissements culturels doivent garantir le droit fondamental des artistes à la libre expression. Nous entendons réaffirmer notre liberté de choix dans nos programmations, guidés par des critères qualitatifs. Ceci sans avoir à subir des pressions politiques qui remettraient en cause l’équilibre de notre démocratie.

·         Le cadre contractuel, qui régit notre profession et les relations de travail avec les pouvoirs publics, répond à des règles et à des calendriers rigoureux. La remise en cause d’un contrat de travail de manière anticipée, doit répondre à des motivations sérieuses et argumentées. Nous tenons à rappeler qu’ici, comme dans les autres secteurs d’activité, le code du travail et la loi en général, protègent les salariés contre toute sanction qui s’avérerait discriminatoire. A cet endroit, les sanctions prises aujourd’hui à l’encontre de Monsieur Abdelwaheb Sefsaf nous interrogent vivement et nous attendons des éclaircissements précis de Monsieur le Maire quant aux motifs réels de son limogeage.

 

Le Groupe des 20 – Scènes publiques en Rhône-Alpes, Jacky Rocher, président;

Le SNSP, Syndicat National des Scènes publiques, Giuliano Tenisci, membre du conseil syndical;

Le SYNDEAC, Syndicat Nationale des Entreprises Artistiques et Culturelles, Anne Meillon, déléguée régionale;

Le réseau Loire en Scène, Gilles Granouillet, président.

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Réponses au Syndeac pour la campagne européenne 2014 https://culture.eelv.fr/2014/04/24/reponses-au-syndeac-pour-la-campagne-europeenne-2014/ Thu, 24 Apr 2014 10:11:42 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4071 L’Europe que veulent les écologistes : ni eurobéats, ni eurosceptiques : une Europe sociale, protectrice qui soutienne la transition écologique, économie et démocratique ; une Europe des droits humains qui promeut les libertés, les diversités culturelles sous toutes leurs formes et l’égalité des genres ; ...]]>

L’Europe que veulent les écologistes :

  • ni eurobéats, ni eurosceptiques : une Europe sociale, protectrice qui soutienne la transition écologique, économie et démocratique ; une Europe des droits humains qui promeut les libertés, les diversités culturelles sous toutes leurs formes et l’égalité des genres ;
  • Une autre Europe, plus politique, plus de fédéralisme, qui n’hésite pas entre le renforcement des nationalismes et le communautaire : plus d’Europe mais sur d’autres bases ;
  • Les écologistes assument leurs critiques vis à vis des institutions communautaires et se sont battus contre les tentatives de libéralisation à l’œuvre au sein du Conseil européen et du Parlement. Ils n’ont pas réduit leurs actions aux questions environnementales. Ont agi sur les questions démocratiques, de justice, d’immigration, de transparence financière (lutte contre les paradis fiscaux, …)
  • Une campagne pro-européenne, non démagogique, même dans un contexte d’euroscepticisme, démarré au sein du parti vert européen qui a déjà mis en commun les éléments de programme : un exercice préalable indispensable qui nous permet de ne pas avoir une optique franco-française.
  • La culture est un élément indispensable pour construire un espace démocratique européen ; lien étroit entre culture et citoyenneté. Nécessité de demander la culture comme compétence partagée et pas seulement comme compétence d’appui. Ce n’est pas une position majoritaire dans les milieux professionnels français. Ce n’était pas le cas au moment du débat sur le TCE. C’est un combat singulier des écologistes afin de partager les prérogatives nationales sur la culture avec l’UE.

 

1     Quel est votre avis sur la place de la culture dans les nouveaux programmes européens tels que Europe Créative, et dans la mise en place des programmes opérationnels des fonds structurels (FSE, FEDER) en régions ?

Le remplacement du programme Culture par le nouveau programme Europe Créative annonce des changements majeurs pour la culture dans les institutions européennes ; il marque une fascination de l’UE pour les industries créatives qui noie la création, les arts et le patrimoine dans un champ plus large, au risque de privilégier certains secteurs plus rentables à priori tels que le design, la mode et la création numérique. Il n’y a pas de véritable augmentation puisqu’élargissement aux pays tiers. Le maintien de 2 volets distincts Audiovisuel et Culture ne permettra pas d’endiguer cette tendance négociée stratégiquement en interne de la Commission. Il est primordial que les organisations professionnelles et les parlementaires veillent (vigilance forte) à ce que les dynamiques de la création, de l’éducation artistique et de l’action culturelle soient prises en considération. Pour autant, ce programme avec son instrument financier et l’encouragement à la structuration et au renforcement des secteurs professionnels peut contribuer à une nouvelle économie des arts et de la culture pour faire face aux baisses de subventions publiques drastiques qui affectent les secteurs culturels traditionnels, partout en Europe.

Suite à la feuille de route de 2007, force est de constater que le combat sur le dialogue interculturel lancé avec l’année européenne di dialogue interculturel est passé largement au second plan derrière les concepts de créativité et d’innovation largement plus séduisants, notamment pour les milieux économiques. Les écologistes le regrettent et leurs eurodéputés sont intervenus dans ce sens au moment du vote sur Europe créative.

La Commission européenne a encouragé la prise en compte de la culture dans les PO alimentés par les fonds structurels, sans pour autant donner aux Régions une priorité dans ce sens. Malheureusement, toutes les Régions françaises n’ont joué le jeu ! Aucune à ce jour n’a clairement rédigé une ou des mesures concernant directement la culture (Région RA amendement adopté en séance). Force est de constater que le Ministère de la culture n’a pas pu, ni su, imposer la culture dans les objectifs imposés par la Commission. Là encore les parlementaires européens et les responsables publics régionaux ont la responsabilité de permettre l’inscription des projets artistiques et culturels dans ces PO, sans que cela oblige les responsables culturels à détourner leurs projets de leurs valeurs et de leurs objectifs. Les parlementaires européens et les élus régionaux peuvent se donner le moyens d’agir et de favoriser le financement d’activités culturelles : ouvrir une réflexion approfondie sur culture et territoires et pas seulement attendre des effets d’aubaine (exemple intéressant avec Carta Bianca scène nationale de Chambéry). Interreg comme les PO des périodes précédentes ont permis le co-financement de projets culturels dés lors qu’ils contribuaient clairement au développement des territoires ; il est de la plus haute importance que cela soit toujours possible et que cela se conçoive en partenariat avec les organisations et les secteurs professionnels.

 

2     Comment envisagez vous la place de la culture pour la période 2020 – 2030 ?

La stratégie 2020, feuille de route de l’UE présente des positions contradictoires des institutions communautaires, notamment en maniant le concept valise développement durable/soutenable souvent mobilisé comme un oxymore (croissance durable). Elle accorde peu de place et d’investissement aux dynamiques culturelles en dehors de leur impact sur l’économie et les emplois et des secteurs numériques. Là encore, pour aborder la période ul faut conduite une évaluation de la contribution de la culture au projet communautaire qui ne soit pas réduite aux indicateurs traditionnels : économiques, attractivité, … Les écologistes partisans de la décroissance, souhaitent en revanche que les secteurs des savoirs, de la santé, de la protection sociale et de la solidarité se déploient dans les années à venir. De plus ils considèrent que le projet politique européen ne peut plus continuer sans affirmer sa dimension culturelle et citoyenne. Il faut sortir la culture et l’éducation du diktat de la rentabilité économique et affirmer comment elles contribuent à plus de connaissances, plus de solidarité locale et internationale, plus de justice sociale.

Pour cela, il faut faire pencher le Parlement vers la gauche et lutter contre l’éloignement des peuples des institutions européennes. La culture est un très bon vecteur de réconciliation et de promotion de l’espace européen ; les artistes et les producteurs transgressent aisément les frontières. Il faut revendiquer cette dimension politique (au sens noble) de la culture dans le projet de construction communautaire.

  • renforcer les objectifs de promotion de la diversité culturelle et lingusitique ;
  • actions symboliques : Erasmus, capitales européennes de la culture, ambassadeurs culturels, …
  • inscrire plus la culture dans les dispositifs territoriaux, sociaux et de l’emploi – fonds structurels –
  • favoriser l’accès et les pratiques des jeunes ;
  • rapprocher les acteurs de la culture et de l’éducation pour aider au rapprochement des citoyens ;
  • promouvoir la dimension culturelle de l’action extérieure de l’Union mais pas seulement pour des raisons de relations diplomatiques, fondamentalement comme outil d’aide au développement et surtout dans une perspective de commerce et d’échanges équitables.

 

3     Quelles sont vos préconisations, en termes d’orientation législative et de structuration des programmes ? Quels sont les dossiers que vous avez particulièrement portés devant la Commission européenne ?

  • Ne plus s’arcbouter sur l’exception culturelle ; ce n’est pas opérant, c’est arrogant car cela renvoie à l’exception française (De Gaule) et en plus, cela masque la nécessité de protéger toutes les dimensions du modèle social européen ;
  • Avant tout, il est indispensable de sécuriser les aides publiques pour la culture et le concept de service public de la culture. La Directive Services que les Verts n’ont pas voté comme le paquet Almunia Barnier fragilisent l’intervention publique partout dans les pays européens et met en danger les dispositifs de soutien à l’économie culturelle et à la création que ce soit la fiscalité, l’assurance chômage, les prix des biens culturels, …
  • TAFTA met en danger le modèle européen dans sa globalité : les services publics, la protection sociale et environnementale,… Dérive insupportable du projet communautaire qui nie les acquis sociaux communautaires et tire l’ensemble de l’Europe vers le bas.
  • La directive sur les droits d’auteurs dans la société de l’information de 2001 n’a pas permis de résoudre l’équation entre la défense es libertés sur le net et la rémunération des auteurs. La criminalisation des jeunes qui téléchargent n’est pas une solution viable et souhaitable. Dossier compliqué pour les Verts associés aux pirates sous la mandature. Le chantier ne peut pas se résoudre nationalement ni en Allemagne, ni en France. Il est d’emblée européen : les solutions techniques existent : encore faut-il faire preuve d’imagination juridique et économique (taxe, redevance, licence globale) et prendre les moyens auprès de sociétés qui s’enrichissent sur le dos des créateurs et des producteurs : les fournisseurs d’accès entre autres.

 

4     Quelle est la vision singulière de votre formation politique par rapport aux questions artistiques et culturelles ?

La culture comme la démocratie échappe aujourd’hui aux institutions ; les partis politiques classiques comme les institutions culturelles ne savent pas faire face à la crise démocratique. Il faut imaginer des nouvelles formes de dialogue avec les citoyens les plus éloignés des institutions républicaines, notamment celles et ceux qui ont la tentation des replis identitaires.

Nos cadres de références d’EELV sont la Charte des droits culturels de Fribourg, la déclaration internationale sur la diversité culturelle de l’UNESCO et l’Agenda 21 de la culture de CGLU. L’action artistique et culturelle doit avoir pour principale mission de favoriser la reconnaissance des personnes et d’aider à « faire société ».

 

5     Est-ce que vous pouvez réagir aux axes de travail proposés par le SYNDEAC, rédigés dans le document joint à notre invitation ?

Bien rédigé : manque des propositions concrètes.

Félicitations sur la participation du Syndeac à Culture Action Europe ! C’est la bonne voie de la construction collective et citoyenne.

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Communiqué sur l’intermittence https://culture.eelv.fr/2014/03/03/communique-sur-lintermittence/ Mon, 03 Mar 2014 10:07:41 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3966 Le Medef sur une fausse piste ! Une provocation contre les Intermittents qui ne résoudra rien ! Le MEDEF vient, une fois de plus, de procéder à une provocation gratuite, en proposant la suppression pure et simple du statut de l’intermittence et son retour au régime général. Cette posture inacceptable destinée à rigidifier ou à saborder la négociation qui s’ouvre, veut embarrasser le gouvernement et sa majorité. Encore une fois le MEDEF fait de la politique, pas du dialogue social. ...]]>

Le Medef sur une fausse piste ! Une provocation contre les Intermittents qui ne résoudra rien !

Le MEDEF vient, une fois de plus, de procéder à une provocation gratuite, en proposant la suppression pure et simple du statut de l’intermittence et son retour au régime général. Cette posture inacceptable destinée à rigidifier ou à saborder la négociation qui s’ouvre, veut embarrasser le gouvernement et sa majorité. Encore une fois le MEDEF fait de la politique, pas du dialogue social.

Cette attitude est d’autant plus choquante que toutes les autres parties (employeurs du spectacle, syndicats, intermittents, parlementaires, gouvernement, chercheurs …) ont amené sur la table des propositions, dont certaines très audacieuses. C’est l’esprit de responsabilité qui présidait au débat jusqu’à présent. Le MEDEF fait basculer la discussion dans la polémique et l’affrontement. Le MEDEF doit avoir la mémoire un peu courte, car c’est bien cette stratégie d’affrontement qui est à l’origine de la lourde défaite qu’il a subie en 2003, infligée par les intermittents. A l’arrivée, et de l’avis général, la réforme fût bancale et inefficace, source d’iniquité et de  coûts supplémentaires, sans régler aucun des problèmes de fond.

Chacun comprend l’effort de solidarité nécessaire avec toutes les catégories professionnelles touchées par un chômage en augmentation, le besoin de remettre le financement de la flexibilité entre les mains de ceux qui en profitent (notamment les grandes entreprises audiovisuelles et de spectacle …), la nécessité de plafonner les indemnités proches du complément de (bons) revenus. Les propositions de régulation et d’ajustement ne manquent pas. De plus la démonstration est faite aujourd’hui que le poids financier du régime intermittent, pseudo « déficit », est loin d’être celui que le MEDEF agite comme un chiffon rouge.

Pour les écologistes, l’heure n’est plus à la provocation, ni à la politique de la chaise vide des différentes organisations patronales ou salariées. L’heure est  au dialogue, à la recherche de solutions concrètes et correctes assurant la pérennisation du régime, maintenant les droits essentiels, favorisant la permanence artistique tout en diminuant la précarisation des salariés.

Nous sommes convaincus que les conditions dans lesquelles le spectacle va désormais évoluer sont en pleine mutation. La croissance du secteur culturel se termine (de 3,5 à 3,2% du PIB entre 2005 et 2011, source rapport IGF/IGAC. Spectacle vivant : indice de Chiffre d’Affaires en baisse de 2 à 9% sur les 9 premiers mois 2013, source INSEE) : cela pourrait générer des effets inattendus, voire dévastateurs, sur le marché de l’emploi du spectacle. Ces effets ne pourront être atténués socialement et financièrement, que par un système intelligemment et démocratiquement  négocié.

La discussion autour de la table de négociation doit être marquée par la volonté d’aboutir au mieux des intérêts de l’emploi, de la solidarité interprofessionnelle, du développement du secteur porteur d’emplois qu’est le spectacle. La responsabilité, le paritarisme, l’écoute, l’innovation et le dialogue social sont les outils qui permettront de résoudre ces équations complexes.

Stéphane Bigata, membre du Bureau de la Commission Culture EELV

Pascale Bonniel Chalier et Hervé Pérard, co-Présidents de la Commission culture EELV Téléphone 06 74 19 24 62

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Formation aux Bis de Nantes https://culture.eelv.fr/2013/12/10/formation-aux-bis-de-nantes/ Tue, 10 Dec 2013 10:22:25 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3938 Les outils au service d’une politique culturelle locale et durable mercredi 22 janvier 2014 (9h30-17h) ...]]>

Les outils au service d’une politique culturelle locale et durable

mercredi 22 janvier 2014 (9h30-17h)

Manufacture des Tabacs de Nantes (44)

Préparé et co-organisé par la Commission Culture et le CÉDIS durant le BIS de NANTES !

 

 PROGRAMME COMPLET DU 22.01.2014

 

OBJECTIFS

  • Envisager les outils de communication sur un programme culturel durable et local
  • Évaluer les enjeux économiques et d’emploi dans les secteurs culturels
  • Appréhender les dispositifs de soutien à l’économie et aux emplois culturels : éléments de réflexion sur la renégociation du protocole UNEDIC – annexes 8 et 10 sur l’intermittence

 

INTERVENANT-ES

  • Vincent Rouillon, journaliste, rédacteur pour la FNCC
Avec le témoignage de :
  • Stéphane Bigata, conseiller municipal à Lorient, consultant spécialisé dans les questions d’emploi culturel
  • Pascale Bonniel Chalier, conseillère municipale à Lyon, déléguée communautaire au Grand Lyon, enseignante à l’Universités Lumière Lyon2
  • Hervé Pérard, adjoint au maire d’Evry, enseignant à l’Université d’ Evry

 

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Marseille Provence 2014 : la culture c’est capital https://culture.eelv.fr/2013/01/10/marseille-provence-2014-la-culture-cest-capital/ Thu, 10 Jan 2013 16:31:48 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3752   Par Sébastien Barles (conseiller municipal de Marseille, porte parole régional d'Europe écologie les Verts) ...]]>

 

Par Sébastien Barles (conseiller municipal de Marseille, porte parole régional d’Europe écologie les Verts)

 A l’orée de l’ouverture de Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture, force est de constater que les citoyens sont partagés entre le légendaire scepticisme marseillais et une attente frénétique et démesurée de changement, de fête dans une ville qui s’ennuie copieusement malgré l’ardeur et le foisonnement créatif des acteurs culturels locaux malheureusement mal-entendus et peu soutenus par les élus.

La programmation de l’année capitale s’est faite au sein d’une association réunissant en son sein tous les décideurs locaux. Cette unité de programmation sur un vaste territoire épousant à peu près celui de la future métropole est déjà une prouesse dans une région où les logiques localistes, les querelles de clocher , les craintes d’hégémonisme sont légion et où l’intérêt collectif et la solidarité inter-territorial n’existe pas pour la plupart des élus locaux. C’est ainsi que l’on a vu des maires agiter l’antienne thatcherienne « I want my money back », voulant retrouver sur leurs fiefs chaque euro mis dans le panier commun.

Ce mode de gouvernance a permis de sortir des logiques d’arrosage clientéliste et de saupoudrage qui font trop souvent office de politique culturelle locale. Des réseaux se sont mis en place entre acteurs culturels, des connexions se sont faites avec des artistes venant des quatre coins du monde et notamment de l’autre rive de la Méditerranée, de nouvelles formes de mécénats culturels de circuit court et de commande publique citoyenne ont vu le jour.

La consécration de Marseille comme capitale européenne de la culture aura également permis l’émergence de grands équipements culturels dont la ville manquait. Je pense ici au MUCEM, au nouveau FRAC, au Grand Longchamp, au Panorama de la Friche, à la Villa Méditerranée…

La capitale aura également  permis à des projets urbanistiques ou de réappropriation de l’espace public de voir le jour à l’instar de l’aménagement du Vieux Port rendu semi-piéton ou la réouverture de la Digue du Large (au moins pour 2013) au public.

Des projets de développement des transports collectifs ont aussi été réalisés dans le sillage de l’année capitale : création de navettes maritimes, de lignes nouvelles de bus… L’amplitude horaire d’ouverture et de circulation du métro et du tram a également été accrue notamment en soirée.

L’offre culturelle du programme de l’année capitale est pléthorique, épouse bien l’ensemble du territoire de la candidature et l’ensemble des formes d’intervention artistique et culturelle.

Deux projets retiennent tout particulièrement notre attention en ce qu’ils incarnent l’ancrage du projet en lui donnant une dimension universelle et en préfigurant  le processus de métropolisation en gestation, lui donnant du sens. Il s’agit des projets du sentier de Grande Randonnée GR2013 et de Transhumance.

Le GR2013, dessinant un signe de l’infini embrassant toute l’aire métropolitaine des espaces naturels d’exception aux friches industrielles en passant par les cœurs urbains, nous interroge sur les relations ville – nature, nous sensibilise aux enjeux écologiques et nous révèle notre patrimoine sensible par le truchement d’artistes marcheurs.

Le projet Transhumance, alliant tradition et modernité, est une odyssée collective mêlant l’homme aux animaux dans le but de produire un manifeste poétique et philosophique, parabole joyeuse de toutes les migrations passées et à venir du carrefour méditerranéen.

Il n’en demeure pas moins que des craintes perdurent à l’aube de cette capitale européenne de la culture.

A côté des grands « phares culturels » dont la ville va être dotée (Mucem, Villa Méditerranée, J1), on peut regretter que les élus marseillais n’aient pas soutenus l’éclosion d’équipements culturels dans les quartiers Nord et est de la ville à l’instar des projets de médiathèques portés par les collectifs Rivoire et Carret et Saint Antoine dans des quartiers qui sont de véritables déserts culturels.  On constate également en même temps que le bouillonnement autour de l’année capitale un certain nombre de petites « fabriques culturelles » être menacées de fermeture en raison du désengagement d’un certain nombre de collectivités locales. Le Balthazar, lieu emblématique de la scène musicale marseillaise, a fermé il y a quelques années ; le Point de Bascule est menacé de fermeture. Or, Marseille est riche de lieux intermédiaires d’émergence artistique à l’instar de l’Embobineuse, de la Machine à coudre… qui ne sont pas soutenus au profit des gros mastodontes culturels.

De même, le programme est assez pauvre en grands projets au long cours associant artistes, urbanistes, architectes, citoyens pour la transformation d’espaces publics comme la réouverture des fleuves et rivières de Marseille (l’Huveaunne, le Jarret, les Aygalades) pour en faire des coulées vertes oxygénant la ville.

Enfin, le signal d’alarme est tiré quand on constate la vision à courte vue des élus locaux et du monde économique pour qui, Marseille capitale européenne de la culture n’est qu’un effet d’aubaine pour l’attractivité touristique de la ville qui en a bien besoin et la gentrification du centre ville.

Aussi, si le projet est séduisant et prometteur, le plus dur reste à réaliser: l’appropriation citoyenne du projet et l’adhésion populaire.
Et la question qui vient ensuite est celle de l’après.

Qu’y aura t-il de pérenne pour les marseillais et les provençaux après la grande kermesse? Comme avec Lille 2004, nous devons penser à l’après 2013. Que va-t-il rester et au bénéfice de qui? Il faut penser aux «usagers» directs de la culture, penser à favoriser son accès à tous notamment par le soutien à des lieux de proximité favorisant l’émergence et la poursuite des pratiques amateurs. Il faut penser aussi au financement du fonctionnement des nouveaux phares culturels dont le territoire sera doté et penser enfin l’articulation entre la politique culturelle municipale et métropolitaine. Cette réflexion doit être menée dès maintenant en tenant compte de la spécificité de Marseille riche d’une diversité culturelle inouïe.

C’est en partant de cette richesse des cultures de tous et des lieux intermédiaires qui irriguent le territoire qu’il faudra bâtir une nouvelle politique culturelle locale s’appuyant sur l’héritage laissé par Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture.

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Budget Culture Ile de France : une vision de plus en plus comptable, ou recommencer à faire de la politique ? https://culture.eelv.fr/2012/12/21/budget-culture-ile-de-france-une-vision-de-plus-en-plus-comptable-ou-recommencer-a-faire-de-la-politique/ Fri, 21 Dec 2012 19:46:37 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3743 Monsieur le Président, Monsieur le Vice Président, mes chers collègues, C’est pour moi un exercice pénible que d’intervenir à cette heure tardive, dans l’indifférence presque générale, afin d’essayer de faire entendre à notre noble assemblée, que baisser le budget de soutien a la culture, à la création, à l’action culturelle est une erreur politique majeure. Et elle est à double titre, car c’est une erreur collective,  dont on ne peut se laver les mains en désignant un coupable parfait, et particulièrement ici le Vice Président.  Parce que je sais qu’il s’est battu pour ne pas en arriver là, tout comme les élus membres de la commission culture ont tentés à leur tour et à leur niveau d’empêcher cette débâcle, cet échec de la baisse du budget régional de la Culture. ...]]>

Monsieur le Président, Monsieur le Vice Président, mes chers collègues,

C’est pour moi un exercice pénible que d’intervenir à cette heure tardive, dans l’indifférence presque générale, afin d’essayer de faire entendre à notre noble assemblée, que baisser le budget de soutien a la culture, à la création, à l’action culturelle est une erreur politique majeure. Et elle est à double titre, car c’est une erreur collective,  dont on ne peut se laver les mains en désignant un coupable parfait, et particulièrement ici le Vice Président.  Parce que je sais qu’il s’est battu pour ne pas en arriver là, tout comme les élus membres de la commission culture ont tentés à leur tour et à leur niveau d’empêcher cette débâcle, cet échec de la baisse du budget régional de la Culture.

Pourquoi je considère que c’est un véritable aveu d’échec ? Tout d’abord, parce qu’il suffit de regarder la réalité des chiffres,  pour s’apercevoir qu’il est ridicule de laisser croire qu’une coupe de 5 millions d’euros sur le budget culturel est la solution d’économie d’une région disposant d’un budget de 4 milliards et demi, pardon, mais cela laisse rêveur. Le budget culture en fonctionnement, c’est 1,2% du budget régional. Amputer ce budget de 5 millions d’euros, c’est faire une économie de 0,1% au budget global ! Quelle économie ?! Quelle victoire ?!

Laissez-moi vous dire, baisser le budget de la culture, et particulièrement sur sa partie fonctionnement, c’est faire croire qu’ 1 million dépensé est égal à 1 autre million, sans analyse sur la valeur ajoutée d’une dépense, sur son « service rendu ». Avec 1 million, on peut soutenir « Paris Région Entreprise »-c’est un choix, ou alors on peut développer la création culturelle et la médiation pour 15 fabriques de culture, ou encore permettre la finalisation de 30 films, on peut aider 50 auteurs en résidence, on peut soutenir 10 à 15 compagnies, une trentaine de festivals… Car en faisant cela, on fabrique du lien social, on éduque, on enchante, on émancipe, on transmet, on apprend a vivre ensemble.

Voilà en réalité à quoi sert l’argent dépensé pour la culture, voilà en quoi il est utile et indispensable.

Encore une fois, Il semble que nous oubliions collectivement pourquoi, en France, depuis 60 ans, nous avons choisi de soutenir la création et l’action culturelle avec de l’argent public. Est-ce pour notre bon plaisir ? Est-ce pour poser à côté de la rock-star en vogue, du cinéaste renommé, gimmick égotique de l’élu tentant désespérément d’exister sur une scène ou il ne sera jamais à sa place ?

Passé ce coup de gueule, que vous me pardonnerez peut-etre, je vais m’en tenir maintenant à des chiffres et des constats plus terre a terre, moins politiques, puisque notre institution devient de plus en plus comptable.

Comptons, donc.

« – Le secteur créatif représente au minimum 546 077 emplois en France, contre 225 000 dans l’automobile et 152 000 dans les télécoms.

Le secteur culturel francilien concentre 2,2% de l’activité économique nationale :

  • 27 % des compagnies dramatiques
  • 13% des scènes nationales
  • 31 % des compagnies de danse
  • 22 % des écoles de musiques et de danse, 22 % des enseignants et 20% des élèves
  • 18 % des salles de cinéma, 33% des recettes
  • 52 % des salariés du régime de l’intermittence du spectacle et 22% de la filière culturelle des collectivités territoriales
  • Le secteur du Cinéma et de l’audiovisuel seul permet d’employer plus de 130000 personnes en Ile-de-France.
  • En termes d’emplois, l’Île de France représente 49 % des emplois culturels en France.

Paradoxalement, ce foisonnement culturel ne garantit toujours pas un accès équitable à la culture pour tous les franciliens. La Culture va aux cultivés, à ceux qui savent déjà, ceux que l’art a déjà conquis, quand tant d’autres, restant à conquérir, vaincus, s’éloignent de plus en plus, malgré eux, des chemins de la connaissance et de l’ouverture au monde. Le réseau associatif et citoyen de la culture, exsangue, qui palliait jusqu’alors, bon an mal an, les manques des institutions, doivent se résoudre à réduire leurs activités devant les baisses conjuguées de l’Etat, des départements, et maintenant de la Région !

On peut bien sûr, essayer de se réjouir d’un budget d’investissement constant en AP, et en hausse de 4% en CP,  par rapport à 2012, mais il n’en demeure pas moins que construire des lieux ne les fait pas fonctionner, et que la logique permanente de se renvoyer la balle entre collectivités et Etat pour assurer le fonctionnement de ces espaces, ou pire, croire que la main invisible du marché va soudainement venir financer ces lieux culturels nous amène droit dans le mur.

Je finirais par dire, tout de même, que tout n’est pas noir dans ce budget, car il s’attache malgré la pénurie à orienter son action vers la jeunesse, par la mise en œuvre d’actions pour les lycéens, et notamment les médiateurs culturels.

Il faut se réjouir de la dotation d’une nouvelle ligne pour les arts de la rue, à hauteur de 500 000 euros, qui permettra de démontrer que notre signature a leur manifeste, L’Art est Public, au moment des présidentielles, se traduit dans les faits. Il faudra aussi les soutenir mieux grâce aux dispositifs déjà existants, comme le soutien à la permanence artistique, les aides aux manifestations ou les fabriques de Culture.

Nous saluons également la volonté du vice Président de mettre en place le musée éphémère, pour valoriser et faire circuler la création contemporaine a travers toutes l’Ile de France.

Mon groupe, tient à réaffirmer la nécessité de faire grandir les Fabriques de Culture, de maintenir le soutien au livre et à la lecture, à la permanence artistique et culturelle, au cinéma et à l’audiovisuel et cela se traduira dans nos votes sur les différents amendements qui vont vous être présentés M. le Président.

Nous disons enfin que l’éducation à l’image doit pouvoir bénéficier a tous les publics franciliens, y compris ceux qui ne sont pas Lycéens ou apprentis, cela fera encore l’objet d’un amendement que portera mon groupe.

Vous l’avez compris, M. le président, notre groupe regarde ce budget avec l’exigence qu’il mérite, et parce que nous sommes convaincus de la nécessité de l’intervention de notre institution pour soutenir la Culture en Ile-de-France, nous voterons ce budget, malgré ses défauts, mais sous réserve qu’une partie à minima des amendements des groupes de notre majorité puissent l’abonder, de manière politique, et non comptable.

Je vous remercie.

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La Philharmonie, nouvelle gabegie (Tribune de Danielle Fournier, coprésidente du groupe des élu/es EELV de Paris) https://culture.eelv.fr/2012/11/25/la-philharmonie-nouvelle-gabegie-tribune-de-danielle-fournier-copresidente-du-groupe-des-elues-eelv-de-paris/ Sun, 25 Nov 2012 19:50:50 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3739 Alors qu'un rapport du sénateur (UMP) Yann Gaillard pointe la dérive financière du projet de salle dédiée à la musique classique à La Villette, Danielle Fournier, coprésidente du groupe Europe Ecologie Les Verts au Conseil de Paris, plaide pour une politique culturelle de proximité. ...]]>
Alors qu’un rapport du sénateur (UMP) Yann Gaillard pointe la dérive financière du projet de salle dédiée à la musique classique à La Villette, Danielle Fournier, coprésidente du groupe Europe Ecologie Les Verts au Conseil de Paris, plaide pour une politique culturelle de proximité.


Décidément, à Paris, cette deuxième mandature se distingue par plusieurs dérives budgétaires inquiétantes. En ce en pleine crise de la dette publique.

En matière d’urbanisme, la rénovation des Halles se distingue par la bientôt célèbre Canopée : un toit pharaonique en plein cœur de Paris, estimé au départ à 120 millions d’euros, qui coûtera au final à la Ville près du double, sans que son intérêt soit pour l’heure expliqué. Dans le domaine sportif, la reconstruction du stade de rugby de Jean-Bouin coûte près de 200 millions d’euros. Quant à la politique culturelle, elle sera désormais marquée par la Philharmonie.

Le sénateur UMP Yann Gaillard –que l’on ne soupçonnera pas d’antisarkozysme– a rendu public le 22 octobre un bilan financier accablant pour le projet culturel lancé par le précédent gouvernement, qui a bénéficié du soutien sans réserves de notre municipalité. La salle Philharmonique, grand équipement prestigieux prévu à la Villette pour accueillir une grande salle de concert dédiée à la musique symphonique, tourne au gouffre financier : l’addition, annoncée à 170 millions d’euros lors de la commande, avoisine désormais les 400 millions. Cette dérive est d’autant plus grave que l’utilité du projet n’est toujours pas démontrée : comme les écologistes l’ont déjà maintes fois répété en Conseil de Paris, créer cette grande salle spécialisée à côté de la Cité de la Musique relève davantage du rêve mégalo que du souci de favoriser la pratique culturelle à Paris. La capitale compte déjà au moins deux salles dédiées en partie à la musique symphonique : le nouvel auditorium de Radio France et le théâtre des Champs-Élysées ; par ailleurs d’autres salles proposent en partie une programmation musicale classique ou lyrique : le théâtre du Châtelet, l’opéra Bastille, l’opéra Garnier, l’opéra Comique, la salle Gaveau, ou encore la salle Pleyel… Les capacités d’accueil dans ces équipements fluctuent entre 1000 et 2000 spectateurs, ce qui est tout à fait raisonnable pour recevoir des concerts internationaux de musique classique.

Parmi les autres points noirs de ce projet, le rapport du Sénat stigmatise une gouvernance défaillante et un calendrier retardé de 24 mois. Le maire n’aura même pas l’opportunité d’inaugurer en fonction ce chantier, qui aurait pourtant dû émerger dès cette année.

Pour les écologistes, le projet est d’autant plus contestable qu’il a été présenté –à tort– comme un projet métropolitain. Une fois de plus, comme pour l’extension du tournoi de Roland-Garros, Paris promeut la métropole dans son discours mais continue dans les faits d’accaparer les projets de prestige sur son propre territoire.

Plus grave, cette politique se mène au détriment des associations culturelles de terrain, touchant un large public de proximité, qui elles subissent de sérieux tassements dans leurs subventions, voire des coupes « pour raisons budgétaires ». Le Lavoir moderne parisien (LMP), lieu emblématique de la scène artistique du XVIIIe arrondissement, en a subi l’amère conséquence en avril dernier. Trop peu soutenu par la Ville, il a mis la clé sous la porte. La Ville rechignait depuis plusieurs années à lui accorder 40 000 euros par an.

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