Arts visuels – Commission Culture https://culture.eelv.fr Site Officiel de la Commission Culture EELV Fri, 23 Sep 2016 11:46:57 +0200 fr-FR hourly 1 Communiqué https://culture.eelv.fr/2015/01/10/communique/ Sat, 10 Jan 2015 15:46:48 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4100 C'est  au nom d'une certaine conception de l'humanité et de l'expression du  vivre ensemble que nous voudrions ici pleurer nos amis de CHARLIE. ...]]>

C’est  au nom d’une certaine conception de l’humanité et de l’expression du  vivre ensemble que nous voudrions ici pleurer nos amis de CHARLIE.

Pour Emmanuelle Cosse et nos porte-paroles : « L’attaque barbare perpétrée hier horrifie chacune et chacun d’entre nous. Cet acte immonde, qui a fait de  nombreuses victimes, porte atteinte aux valeurs fondamentales de la  démocratie et de la République française, et notamment à la liberté  d’expression et liberté de la presse qu’incarne le journal satirique  Charlie Hebdo. »

Nous voudrions aussi réaffirmer les valeurs que nous défendons en tant qu’écologistes : nous combattons les injustices, les discriminations et le non-respect de la diversité qui favorisent le sentiment de rejet d’une partie de la société française, et nos portes paroles l’ont rappelé !

La Commission Culture d’EELV tient à rappeler la vigilance que nous exercerons aux côtés des acteurs culturels de notre pays : les caricaturistes de Charlie Hebdo, tantôt présentés comme journalistes, tantôt comme artistes dessinateurs s’exprimaient dans le cadre le plus précieux que la République française ait su créer et proposer au « monde libre » : la liberté de création et d’expression.

Les artistes français sont des références dans le monde entier, et plus particulièrement dans les dictatures politiques ou économiques, pour cette reconnaissance partagée de leur rôle irrévérencieux dans notre société.

Il est bien de rappeler l’un des leitmotivs de Cavanna lors de la création de CHARLIE : « le pire mot de la langue française est croire ».

La dénonciation que nous partageons avec les artistes et les caricaturistes est bien celle-ci : nous devons interroger nos croyances pour laisser la place à la compréhension et à la tolérance.

L’autre sujet sur lequel nous avons de grandes inquiétudes est le travail souterrain de propagande et contre-propagande mené sur les réseaux sociaux ; cette guerre terroriste pourrait amener le gouvernement français et les gouvernements du monde à nous mettre en liberté surveillée et à nous laisser sans voix.

L’heure est au deuil. Nous le respectons, mais nous nous préparons déjà aux durs moments qui vont suivre, dans lesquels aucun des acteurs de la Culture ne manquera de devoirs et de travail pour  éclairer la complexité, créer du lien, tracer des voies pour la paix, l’éducation, l’émancipation des citoyens et la démocratie.

Nous vous appelons toutes et tous à manifester votre soutien demain.

 

]]>
Marseille Provence 2014 : la culture c’est capital https://culture.eelv.fr/2013/01/10/marseille-provence-2014-la-culture-cest-capital/ Thu, 10 Jan 2013 16:31:48 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3752   Par Sébastien Barles (conseiller municipal de Marseille, porte parole régional d'Europe écologie les Verts) ...]]>

 

Par Sébastien Barles (conseiller municipal de Marseille, porte parole régional d’Europe écologie les Verts)

 A l’orée de l’ouverture de Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture, force est de constater que les citoyens sont partagés entre le légendaire scepticisme marseillais et une attente frénétique et démesurée de changement, de fête dans une ville qui s’ennuie copieusement malgré l’ardeur et le foisonnement créatif des acteurs culturels locaux malheureusement mal-entendus et peu soutenus par les élus.

La programmation de l’année capitale s’est faite au sein d’une association réunissant en son sein tous les décideurs locaux. Cette unité de programmation sur un vaste territoire épousant à peu près celui de la future métropole est déjà une prouesse dans une région où les logiques localistes, les querelles de clocher , les craintes d’hégémonisme sont légion et où l’intérêt collectif et la solidarité inter-territorial n’existe pas pour la plupart des élus locaux. C’est ainsi que l’on a vu des maires agiter l’antienne thatcherienne « I want my money back », voulant retrouver sur leurs fiefs chaque euro mis dans le panier commun.

Ce mode de gouvernance a permis de sortir des logiques d’arrosage clientéliste et de saupoudrage qui font trop souvent office de politique culturelle locale. Des réseaux se sont mis en place entre acteurs culturels, des connexions se sont faites avec des artistes venant des quatre coins du monde et notamment de l’autre rive de la Méditerranée, de nouvelles formes de mécénats culturels de circuit court et de commande publique citoyenne ont vu le jour.

La consécration de Marseille comme capitale européenne de la culture aura également permis l’émergence de grands équipements culturels dont la ville manquait. Je pense ici au MUCEM, au nouveau FRAC, au Grand Longchamp, au Panorama de la Friche, à la Villa Méditerranée…

La capitale aura également  permis à des projets urbanistiques ou de réappropriation de l’espace public de voir le jour à l’instar de l’aménagement du Vieux Port rendu semi-piéton ou la réouverture de la Digue du Large (au moins pour 2013) au public.

Des projets de développement des transports collectifs ont aussi été réalisés dans le sillage de l’année capitale : création de navettes maritimes, de lignes nouvelles de bus… L’amplitude horaire d’ouverture et de circulation du métro et du tram a également été accrue notamment en soirée.

L’offre culturelle du programme de l’année capitale est pléthorique, épouse bien l’ensemble du territoire de la candidature et l’ensemble des formes d’intervention artistique et culturelle.

Deux projets retiennent tout particulièrement notre attention en ce qu’ils incarnent l’ancrage du projet en lui donnant une dimension universelle et en préfigurant  le processus de métropolisation en gestation, lui donnant du sens. Il s’agit des projets du sentier de Grande Randonnée GR2013 et de Transhumance.

Le GR2013, dessinant un signe de l’infini embrassant toute l’aire métropolitaine des espaces naturels d’exception aux friches industrielles en passant par les cœurs urbains, nous interroge sur les relations ville – nature, nous sensibilise aux enjeux écologiques et nous révèle notre patrimoine sensible par le truchement d’artistes marcheurs.

Le projet Transhumance, alliant tradition et modernité, est une odyssée collective mêlant l’homme aux animaux dans le but de produire un manifeste poétique et philosophique, parabole joyeuse de toutes les migrations passées et à venir du carrefour méditerranéen.

Il n’en demeure pas moins que des craintes perdurent à l’aube de cette capitale européenne de la culture.

A côté des grands « phares culturels » dont la ville va être dotée (Mucem, Villa Méditerranée, J1), on peut regretter que les élus marseillais n’aient pas soutenus l’éclosion d’équipements culturels dans les quartiers Nord et est de la ville à l’instar des projets de médiathèques portés par les collectifs Rivoire et Carret et Saint Antoine dans des quartiers qui sont de véritables déserts culturels.  On constate également en même temps que le bouillonnement autour de l’année capitale un certain nombre de petites « fabriques culturelles » être menacées de fermeture en raison du désengagement d’un certain nombre de collectivités locales. Le Balthazar, lieu emblématique de la scène musicale marseillaise, a fermé il y a quelques années ; le Point de Bascule est menacé de fermeture. Or, Marseille est riche de lieux intermédiaires d’émergence artistique à l’instar de l’Embobineuse, de la Machine à coudre… qui ne sont pas soutenus au profit des gros mastodontes culturels.

De même, le programme est assez pauvre en grands projets au long cours associant artistes, urbanistes, architectes, citoyens pour la transformation d’espaces publics comme la réouverture des fleuves et rivières de Marseille (l’Huveaunne, le Jarret, les Aygalades) pour en faire des coulées vertes oxygénant la ville.

Enfin, le signal d’alarme est tiré quand on constate la vision à courte vue des élus locaux et du monde économique pour qui, Marseille capitale européenne de la culture n’est qu’un effet d’aubaine pour l’attractivité touristique de la ville qui en a bien besoin et la gentrification du centre ville.

Aussi, si le projet est séduisant et prometteur, le plus dur reste à réaliser: l’appropriation citoyenne du projet et l’adhésion populaire.
Et la question qui vient ensuite est celle de l’après.

Qu’y aura t-il de pérenne pour les marseillais et les provençaux après la grande kermesse? Comme avec Lille 2004, nous devons penser à l’après 2013. Que va-t-il rester et au bénéfice de qui? Il faut penser aux «usagers» directs de la culture, penser à favoriser son accès à tous notamment par le soutien à des lieux de proximité favorisant l’émergence et la poursuite des pratiques amateurs. Il faut penser aussi au financement du fonctionnement des nouveaux phares culturels dont le territoire sera doté et penser enfin l’articulation entre la politique culturelle municipale et métropolitaine. Cette réflexion doit être menée dès maintenant en tenant compte de la spécificité de Marseille riche d’une diversité culturelle inouïe.

C’est en partant de cette richesse des cultures de tous et des lieux intermédiaires qui irriguent le territoire qu’il faudra bâtir une nouvelle politique culturelle locale s’appuyant sur l’héritage laissé par Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture.

]]>
Budget Culture Ile de France : une vision de plus en plus comptable, ou recommencer à faire de la politique ? https://culture.eelv.fr/2012/12/21/budget-culture-ile-de-france-une-vision-de-plus-en-plus-comptable-ou-recommencer-a-faire-de-la-politique/ Fri, 21 Dec 2012 19:46:37 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3743 Monsieur le Président, Monsieur le Vice Président, mes chers collègues, C’est pour moi un exercice pénible que d’intervenir à cette heure tardive, dans l’indifférence presque générale, afin d’essayer de faire entendre à notre noble assemblée, que baisser le budget de soutien a la culture, à la création, à l’action culturelle est une erreur politique majeure. Et elle est à double titre, car c’est une erreur collective,  dont on ne peut se laver les mains en désignant un coupable parfait, et particulièrement ici le Vice Président.  Parce que je sais qu’il s’est battu pour ne pas en arriver là, tout comme les élus membres de la commission culture ont tentés à leur tour et à leur niveau d’empêcher cette débâcle, cet échec de la baisse du budget régional de la Culture. ...]]>

Monsieur le Président, Monsieur le Vice Président, mes chers collègues,

C’est pour moi un exercice pénible que d’intervenir à cette heure tardive, dans l’indifférence presque générale, afin d’essayer de faire entendre à notre noble assemblée, que baisser le budget de soutien a la culture, à la création, à l’action culturelle est une erreur politique majeure. Et elle est à double titre, car c’est une erreur collective,  dont on ne peut se laver les mains en désignant un coupable parfait, et particulièrement ici le Vice Président.  Parce que je sais qu’il s’est battu pour ne pas en arriver là, tout comme les élus membres de la commission culture ont tentés à leur tour et à leur niveau d’empêcher cette débâcle, cet échec de la baisse du budget régional de la Culture.

Pourquoi je considère que c’est un véritable aveu d’échec ? Tout d’abord, parce qu’il suffit de regarder la réalité des chiffres,  pour s’apercevoir qu’il est ridicule de laisser croire qu’une coupe de 5 millions d’euros sur le budget culturel est la solution d’économie d’une région disposant d’un budget de 4 milliards et demi, pardon, mais cela laisse rêveur. Le budget culture en fonctionnement, c’est 1,2% du budget régional. Amputer ce budget de 5 millions d’euros, c’est faire une économie de 0,1% au budget global ! Quelle économie ?! Quelle victoire ?!

Laissez-moi vous dire, baisser le budget de la culture, et particulièrement sur sa partie fonctionnement, c’est faire croire qu’ 1 million dépensé est égal à 1 autre million, sans analyse sur la valeur ajoutée d’une dépense, sur son « service rendu ». Avec 1 million, on peut soutenir « Paris Région Entreprise »-c’est un choix, ou alors on peut développer la création culturelle et la médiation pour 15 fabriques de culture, ou encore permettre la finalisation de 30 films, on peut aider 50 auteurs en résidence, on peut soutenir 10 à 15 compagnies, une trentaine de festivals… Car en faisant cela, on fabrique du lien social, on éduque, on enchante, on émancipe, on transmet, on apprend a vivre ensemble.

Voilà en réalité à quoi sert l’argent dépensé pour la culture, voilà en quoi il est utile et indispensable.

Encore une fois, Il semble que nous oubliions collectivement pourquoi, en France, depuis 60 ans, nous avons choisi de soutenir la création et l’action culturelle avec de l’argent public. Est-ce pour notre bon plaisir ? Est-ce pour poser à côté de la rock-star en vogue, du cinéaste renommé, gimmick égotique de l’élu tentant désespérément d’exister sur une scène ou il ne sera jamais à sa place ?

Passé ce coup de gueule, que vous me pardonnerez peut-etre, je vais m’en tenir maintenant à des chiffres et des constats plus terre a terre, moins politiques, puisque notre institution devient de plus en plus comptable.

Comptons, donc.

« – Le secteur créatif représente au minimum 546 077 emplois en France, contre 225 000 dans l’automobile et 152 000 dans les télécoms.

Le secteur culturel francilien concentre 2,2% de l’activité économique nationale :

  • 27 % des compagnies dramatiques
  • 13% des scènes nationales
  • 31 % des compagnies de danse
  • 22 % des écoles de musiques et de danse, 22 % des enseignants et 20% des élèves
  • 18 % des salles de cinéma, 33% des recettes
  • 52 % des salariés du régime de l’intermittence du spectacle et 22% de la filière culturelle des collectivités territoriales
  • Le secteur du Cinéma et de l’audiovisuel seul permet d’employer plus de 130000 personnes en Ile-de-France.
  • En termes d’emplois, l’Île de France représente 49 % des emplois culturels en France.

Paradoxalement, ce foisonnement culturel ne garantit toujours pas un accès équitable à la culture pour tous les franciliens. La Culture va aux cultivés, à ceux qui savent déjà, ceux que l’art a déjà conquis, quand tant d’autres, restant à conquérir, vaincus, s’éloignent de plus en plus, malgré eux, des chemins de la connaissance et de l’ouverture au monde. Le réseau associatif et citoyen de la culture, exsangue, qui palliait jusqu’alors, bon an mal an, les manques des institutions, doivent se résoudre à réduire leurs activités devant les baisses conjuguées de l’Etat, des départements, et maintenant de la Région !

On peut bien sûr, essayer de se réjouir d’un budget d’investissement constant en AP, et en hausse de 4% en CP,  par rapport à 2012, mais il n’en demeure pas moins que construire des lieux ne les fait pas fonctionner, et que la logique permanente de se renvoyer la balle entre collectivités et Etat pour assurer le fonctionnement de ces espaces, ou pire, croire que la main invisible du marché va soudainement venir financer ces lieux culturels nous amène droit dans le mur.

Je finirais par dire, tout de même, que tout n’est pas noir dans ce budget, car il s’attache malgré la pénurie à orienter son action vers la jeunesse, par la mise en œuvre d’actions pour les lycéens, et notamment les médiateurs culturels.

Il faut se réjouir de la dotation d’une nouvelle ligne pour les arts de la rue, à hauteur de 500 000 euros, qui permettra de démontrer que notre signature a leur manifeste, L’Art est Public, au moment des présidentielles, se traduit dans les faits. Il faudra aussi les soutenir mieux grâce aux dispositifs déjà existants, comme le soutien à la permanence artistique, les aides aux manifestations ou les fabriques de Culture.

Nous saluons également la volonté du vice Président de mettre en place le musée éphémère, pour valoriser et faire circuler la création contemporaine a travers toutes l’Ile de France.

Mon groupe, tient à réaffirmer la nécessité de faire grandir les Fabriques de Culture, de maintenir le soutien au livre et à la lecture, à la permanence artistique et culturelle, au cinéma et à l’audiovisuel et cela se traduira dans nos votes sur les différents amendements qui vont vous être présentés M. le Président.

Nous disons enfin que l’éducation à l’image doit pouvoir bénéficier a tous les publics franciliens, y compris ceux qui ne sont pas Lycéens ou apprentis, cela fera encore l’objet d’un amendement que portera mon groupe.

Vous l’avez compris, M. le président, notre groupe regarde ce budget avec l’exigence qu’il mérite, et parce que nous sommes convaincus de la nécessité de l’intervention de notre institution pour soutenir la Culture en Ile-de-France, nous voterons ce budget, malgré ses défauts, mais sous réserve qu’une partie à minima des amendements des groupes de notre majorité puissent l’abonder, de manière politique, et non comptable.

Je vous remercie.

]]>
Budget culture et communication pour 2013 https://culture.eelv.fr/2012/10/16/budget-culture-et-communication-pour-2013/ Tue, 16 Oct 2012 10:21:55 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=3720 On sauve les meubles, mais ou est le projet ? Le Projet de Loi de Finances prévoit une diminution de son budget de 4,33% en 2013, soit 110 millions d’€, puis –2,06% en 2014 et – 1,26% en 2015 soit une diminution totale de 7,48% en 3 ans. Si on ajoute la stagnation budgétaire de l’année 2012 et l’inflation des années à venir, le budget culture aura perdu 12 % à 15 %  des ses moyens d’ici à 2015. ...]]>

On sauve les meubles, mais ou est le projet ?

Le Projet de Loi de Finances prévoit une diminution de son budget de 4,33% en 2013, soit 110 millions d’€, puis –2,06% en 2014 et – 1,26% en 2015 soit une diminution totale de 7,48% en 3 ans. Si on ajoute la stagnation budgétaire de l’année 2012 et l’inflation des années à venir, le budget culture aura perdu 12 % à 15 %  des ses moyens d’ici à 2015.

C’est un resserrement des crédits sans précédent dans l’histoire du Ministère de la Culture, qui ne correspond pas aux engagements du Président de la République de sanctuariser le budget de ce Ministère. C’est un signe fort, qui n’est pas positif, pour une économie bien mince au regard du budget global de l’Etat, la Culture en constituant moins de 1% !

 

Nous réaffirmons que la Culture, au même titre que l’Education, la Justice et la Santé, doivent être des secteurs préservés des politiques de rigueur et d’austérité, ils constituent des biens communs porteurs de droits inaliénables.

 

Cependant, les mesures prises pour atteindre les objectifs d’économie touchent et préservent des domaines importants de la politique culturelle de façon relativement équitable, et nous apprécions qu’il soit d’abord question de :

  • Préserver l’éducation artistique, les effectifs et moyens des écoles supérieures d’art, les interventions de l’état en faveur de la création notamment dans le spectacle vivant et les arts plastiques
  • Abandonner et/ou reporter les grands projets, la plupart pharaoniques, coûteux et décidés sans concertation. Nous espérons que ces décisions enterrent les  politiques de « grands projets » décidées par un pouvoir politique omnipotent. Pour les projets passés et futurs, nous souhaitons des études au cas par cas, avec tous les acteurs concernés, au titre de priorités politiques claires, sourcées et transparentes.
  • Rééquilibrer la politique d’investissement patrimonial au profit des régions
  • Faire porter les économies  sur les grands opérateurs du MC, de façon différenciée.

 

Toutefois, le Ministère ne semble pas apprécier et assumer complètement ce que cette dernière mesure comporte comme obligations de sa part par rapport aux opérateurs sous sa tutelle. On ne peut pas simplement prélever des fonds sur les grandes institutions publiques, d’autant plus que le niveau élevé et continu de ce prélèvement sera très déstabilisant, sans réviser en même temps la politique et les priorités des établissements. Il n’y a pas d’économies possibles, au niveau demandé dans ces entreprises, qui n’étaient pas et ne sont toujours pas des lieux de gabegies, sauf sur les rémunérations parfois démesurées de certain dirigeants d’établissement. Il faut des réorganisations profondes, des redéfinitions des missions, des réorientations sur les activités les plus efficaces et les plus pertinentes. Laisser les directions d’établissements se « débrouiller » revient à leur laisser choisir soit l’augmentation des tarifs (solution la plus courante), soit la diminution de l’activité (moins de spectacles, de créations, d’expositions…), soit la réduction des emplois, ou un peu des trois. Réduire les moyens ce n’est pas seulement un décret, c’est un redéploiement de l’intelligence.

 

Maintenir les obligations, Contrat d’Objectifs et de moyens, de performance et continuer la politique de gel de certaines parties des subventions de fonctionnement et d’investissement sont des injonctions contradictoires et un non-sens s’il n’y a pas un accompagnement stratégique. Le Ministère doit s’occuper des entreprises qu’il déstabilise, aider à trouver des solutions, ouvrir des perspectives d’activité pouvant compenser les pertes de revenus,  et non pas les mettre au ban des accusés.

 

A ce titre nous considérons que les messages envoyés à France Télévision, tous négatifs, sont  très inquiétants. On ne peut mettre  une entreprise dans une équation économique impossible : Avoir « à demi » supprimé la publicité, en principe remplacée par les crédits d’Etat, puis supprimer une partie de ces crédits, alors même que le restant de son marché publicitaire chancelle, et qu’on la ballote de réformes organisationnelles en réformes organisationnelles contradictoires ne peut que mener à un désastre. Ainsi, pas de publicité, mais pas de progression de la  redevance non plus, plus d’obligations à observer (par rapport à la création, aux spectacles de qualité), mais des économies à faire, de l’indépendance mais pas d’autonomie stratégique (refus des antennes régionales de plein exercice pour France 3 et France O), pas de course à l’audience mais du pluralisme de l’information face à Bouygues/TF1 et des équipes jugées sur…leur audience (contrats d’objectifs et de moyens), du media global et des revenus supplémentaires, mais interdiction d’exploiter les droits des émissions produites qui appartiennent au secteur privé, notamment via les animateurs producteurs, 180 millions à économiser, mais pas de plan social (qui serait équivalent à celui de PSA en traduction brute, etc…). Comment mieux étouffer le service public qu’en le mettant dans un faisceau de telles incohérences ? Ignore-t-on que les grands groupes audiovisuels européens cherchent déjà à exclure les services publics des marchés pour garder pour eux toute la « disponibilité cérébrale » ? Nous avons là-dessus quasiment un devoir de salubrité publique.

 

Dans la rubrique des faits inquiétants nous notons aussi la poursuite des nominations « du fait du prince » comme celle du futur directeur de l’Opéra National de Paris, nommé dans l’opacité, sans que les principaux acteurs soient consultés, sans que l’on ne connaisse quelque chose de son projet, qui pourtant devra s’inscrire dans une réduction budgétaire drastique, et en piétinant la limite d’âge …cela augure mal de l’avenir. Cela aurait pourtant été une occasion de partager une vision et de redéfinir le rôle de l’art lyrique et de l’ONP. C’est une opportunité manquée, et c’est dommage.

 

Rappelons à ce sujet que l’une des politiques prioritaires devrait être celle du rééquilibrage paritaire : les femmes dirigeantes d’établissements culturels sont une infime minorité, en complet décalage avec l’évolution de la société.

 

Nous, écologistes, sommes inquiets et déçus. Le changement de politique culturelle signifie pour nous des remises en causes profondes des acquis, du centralisme, de l’orientation « prestige » des moyens alloués au détriment de politiques plus soucieuses des citoyens. Nous souhaitons une vraie décentralisation des moyens sur les territoires, un vrai changement du mode de gouvernance (agenda 21, démocratisation des instances de décision), la reconnaissance des droits culturels comme fondement des politiques culturelles. Encore une fois, ce sont les options financières qui tiennent lieu de politique, là où, justement, les nécessités économiques, loin d’être considérées comme anodines, pourraient servir de levier pour modifier notre façon de concevoir l’action publique de l’Etat en faveur de la création, de l’action artistique et de la Culture.

 

Nous ne pleurons pas aujourd’hui sur la diminution de moyens, mais sur l’étroitesse de la vision.

]]>
ATTENTION À LA PEINTURE ! https://culture.eelv.fr/2011/10/30/attention-a-la-peinture/ Sun, 30 Oct 2011 19:52:20 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=2623 Une contribution d'Anna Stein, artiste peintre et sculptrice. Peintres et collectionneurs, Artistes qui consacrez votre vie à la recherche et à la création, ou amateurs qui désirez acquérir des œuvres, ...]]>

Une contribution d’Anna Stein, artiste peintre et sculptrice.

Peintres et collectionneurs,

Artistes qui consacrez votre vie à la recherche et à la création, ou amateurs qui désirez acquérir des œuvres,

Galeristes qui soutienez les créateurs en mettant les œuvres d’art à la portée des collectionneurs

Savez-vous que…

…des marchands sans scrupule détruisent leur espace artistique en diffusant une production de tableaux faite en série, et fabriqué soit en France, mais surtout importées des pays de l’Est, l’Ukraine et l’Extrême- Orient ?

 

Art en série

Les toiles  exécutées en série, vendues en vrac dans des salons professionnels, sont ensuite achetées par des « galeristes » qui se sont répandus autant à Paris que dans des villes de province comme Honfleur, Dinard etc.Des peintures vendues en gros au prix de 160 E se retrouvent en galerie pour 1700€, celles qui sont à 500€ pour 3000€.

Pour valoriser ces produits, des commissaires-priseurs sans scrupule les introduisent auprès des amateurs non avertis, dans des ventes publiques pour leur attribuer une cote fabriquée, soutenues par ces marchands.

Concurrence déloyale

Si la nourriture a sa malbouffe, la peinture a ses croûtes, détruisant le paysage artistique, créant la confusion des valeurs. L’organisation parfaite de faux marchands avec des vendeurs expérimentés, soutenus par des banques qui accordent avec facilité des crédits d’achats fonctionne à merveille.

Les galeristes qui font un travail de recherche et de soutien, un véritable travail artistique, sont désavantagés et perdent du terrain. Les vrais peintres sont exclus du marché.  Les amateurs trompés, croyant d’avoir réalisé des achats de valeur, se retrouvent  avec des non-valeurs.   Certains « galeristes » lancent des produits en série avec le slogan « l’Art pas cher pour tous ». Peintures à moins de 100€, que les artistes réduits en esclavage produisent pour 20€.

Désintérêt politique

Mais ce n’est pas tout. Les pouvoirs publics -Ministère de la Culture, FRAC, DRAC, Affaires Culturelles de la Ville de Paris se sont désintéressés depuis des décennies de tout ce qui est peinture et  sculpture. Les acquisitions se font uniquement  dans les productions d’installations, photos, nouveaux médias. Les expositions dans les espaces leur appartenant  ne sont plus attribuées aux salons professionnels, lesquels ne peuvent plus montrer des œuvres sélectionnées selon des critères du métier.

En revanche, des organisateurs de salons, lesquels sont en réalité des loueurs d’espace, foisonnent. En récupérant des phrases comme la « Liberté de la Création » et « l’Art pour tous », ils vendent à qui peuvent payer des emplacements  pour exposer.

Au royaume des myopes

Dans ces expositions, parfois même dans des espaces de prestige, se retrouve tout ce qui bouge dans un mélange bizarre : des diffuseurs, des peintures en vrac, des artistes débutants parfois prometteurs, des amateurs qui après quelques cours de peinture croient pouvoir s‘attribuer la place du créateur. Pour un visiteur non averti, il est presque impossible de s’y reconnaître. Il est  abusé et les artistes professionnels aussi.

Ces derniers sont maintenant dans une sorte de no- Man’s land. Les vrais collectionneurs désertent  le marché de l’art, et cela devient un parcours du combattant pour retrouver des créateurs de valeur. Pour achever la confusion, les organisateurs de ces « salons » s’entendent avec des commissaires de ventes publiques pour introduire ces produits jusque dans les salles Drouot, pour leur créer des cotes.

Baliser

On peut se poser la question sur le rôle des critiques d’art et des journalistes. Ils sont ravis d’écrire sur des grands évènements, ne remettant jamais en cause la politique culturelle officielle, se taisant sur la situation des artistes qui ont du mal à apparaître sur leurs pages. Quant à dénoncer ces  faux salons, sont-ils simplement au courant ?

On peut se poser la question de ce que nos descendants vont hériter dans une dizaine de décennies de cette époque ? Des croûtes sur les murs, et des  débris des achats publics dans les réserves  de l’État.

La France a toujours été  le pays d’art, que va-t-il advenir de ses  artistes ?

                                                                                  Anna Stein.

 

]]>
Liberté de création, liberté d’expression, droit à l’information https://culture.eelv.fr/2010/11/24/liberte-de-creation-liberte-d%e2%80%99expression-droit-a-l%e2%80%99information/ Wed, 24 Nov 2010 11:21:45 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=1936

Communiqué de presse du 24 novembre 2010

 

Europe Ecologie – Les Verts s’indigne de la revendication du CRIF de vouloir censurer l’exposition des œuvres du photographe Kai Wiedenhöfer, Lauréat du prix de photojournalisme attribué par Carmignac Gestion.
Reporter Sans Frontière comme la Ligue des Droits de l’Homme ont décrit à  plusieurs reprises les difficultés que connaissent les photojournalistes pour témoigner du conflit israélo-palestinien, accusés de part et d’autre de manipuler l’opinion.

Exposées au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, ces photographies, témoignant du conflit sur la période 1999-2010, ont été la cible d’une action visant à les détruire dimanche après-midi, par quelques extrémistes, contraignant la direction du musée à fermer temporairement l’exposition.

La réaction du directeur du musée à l’AFP, ne défendant pas l’oeuvre de ce photographe au motif qu’il s’agirait d’un partenariat avec une entreprise privée, ne l’honore pas. Décidément, le courage, la liberté d’expression et la défense des créateurs se font rare au sein de ce musée.

A ce jour l’exposition est de nouveau ouverte au public et connait une affluence importante. Au nom du droit à l’information, de la liberté d’expression et au nom de la défense des créateurs, nous nous en réjouissons.


Djamila Sonzogni, Jean-Louis Roumégas,
Europe Ecologie / Les Verts

]]>