culture – Commission Culture https://culture.eelv.fr Site Officiel de la Commission Culture EELV Fri, 23 Sep 2016 11:46:57 +0200 fr-FR hourly 1 Auvergne Rhône-Alpes https://culture.eelv.fr/2015/11/20/auvergne-rhone-alpes/ Fri, 20 Nov 2015 19:43:43 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4159 Emancipation, citoyenneté : deux mots clés de notre projet de société 1ère partie : Dans une période troublée, où les conservatismes, voire les fanatismes d’un autre temps sont exprimés par certains sans aucune retenue, les écologistes répondent par des propositions concrètes, soit très simples, soit très ambitieuses. ...]]>

Emancipation, citoyenneté : deux mots clés de notre projet de société

1ère partie :

Dans une période troublée, où les conservatismes, voire les fanatismes d’un autre temps sont exprimés par certains sans aucune retenue, les écologistes répondent par des propositions concrètes, soit très simples, soit très ambitieuses.

Les défis sociaux et sociétaux auxquels nous sommes confrontés nous amènent à affirmer avec force qu’il est urgent de miser sur l’intelligence, l’émancipation et la coopération pour une société plus juste et ouverte.

L’éducation, la culture et les arts, la liberté d’association, d’expression sont autant de moyens à mettre en œuvre au service d’un projet de société écologiste et citoyen.

 

1/ Développer les lieux intermédiaires, les soutenir et les valoriser :

Lieux de vie, de partage, de détente ce sont des espaces pluridisciplinaires, ouverts à tous : amateurs, simples amoureux, professionnels, artistes qui souhaitent contribuer aux biens communs.

Nouveaux espaces où l’on peut à la fois avoir accès à :

  • des pratiques numériques (télétravail, coworking, fablab…),
  • des produits de circuits courts,
  • des offres culturelles (lecture, écoute ou pratique de la musique, ateliers d’écriture…)

Nouveaux lieux :

  • de formation et/ou d’accompagnement des plus exclus,
  • de partage de savoir-faire (jardinage, bricolage, mécanique…),
  • d’élaboration de projets (professionnels ou bénévoles…).

Et aussi lieux où l’on peut boire un verre…

Ces lieux « sans frontières » sont particulièrement pertinents en milieu rural et périurbain, parfois peu équipés en espaces de socialisation ouverts.

Des lieux intermédiaires de ce type pourraient être expérimentés dans quelques lycées et médiathèques.

Ceci entrainerait une évolution de certains métiers (bibliothécaires, conservateurs de musées entre autres) qui devrait alors être co-construite et accompagnée. De nouveaux emplois de médiation seraient nécessaires.

Ces nouveaux lieux non spécialisés génèrent des économies de fonctionnement.

Pour leur financement, la région pourrait venir en apport de crowfunding sur la base de 1€ de la Région pour 1€ de financement participatif, ce qui permet d’impliquer les citoyens en les rendant acteurs de leur vie.

2/ Défendre la liberté, l’autonomie d’expression et d’information comme des droits fondamentaux par des supports interactifs et citoyens.

Dans un contexte de mise sous tutelles de tous les organes d’information, de société de contrôle de toutes les expressions, il est primordial de promouvoir les medias citoyens et associatifs.

La Région accompagnera toutes les initiatives qui œuvrent à créer ces espaces de liberté et d’expression et sera attentive à la qualité et à l’exigence des contenus : journaux participatifs en ligne, télévision participative de quartier ou de bassin de vie, « films pocket », musiques collaboratives en streaming…

La Région s’appuiera, entre autres, sur le groupement des médias associatifs et participatifs nommés Médias Citoyens (dont l’utilité sociale est reconnue par l’Union Européenne depuis 2008). D’une part, le Conseil régional apportera une aide au groupement afin de le conforter, d’assurer sa pérennité, lui permettre de se développer, faciliter sa montée en compétences. D’autre part, ce groupement pourra utilement accompagner les initiatives de création de réseaux sociaux, de medias citoyens par les lycéens et les apprentis autour d’objectifs tels que : développer l’engagement, la vie lycéenne, les démarches éco responsables, sensibiliser au handicap, sensibiliser et lutter contre toutes formes de discriminations, les stéréotypes, les violences sexuelles, verbales ou physiques, échanger autour de films (ciné-club), livres, musique…

L’ouverture des données publiques (open data) en permet l’accessibilité à tous les citoyens et acteurs locaux. Leur réutilisation et la coproduction de données citoyennes visant la création de nouveaux services socialement utiles nécessiteront un accompagnement du conseil régional (laboratoires de réflexion, accompagnement humain ou financier…).

3/ Soutenir les langues et cultures régionales et des immigrations.

Création d’une « Maison des peuplements et des cultures régionales » (musée, espace d’échanges et de conférences, lieu d’exposition…) qui s’appuie notamment sur les langues et cultures régionales (occitan, franco-provençal), mais également sur l’histoire des migrations qui ont contribué à peupler et développer la région Auvergne-Rhône-Alpes…

Ce centre culturel régional devra proposer aussi des expositions, conférences, forums… itinérants afin de garantir une large couverture territoriale, y compris en milieu rural.

Et pourquoi pas créer une «maison virtuelle» afin de partager les ressources et de dynamiser les initiatives partout sur le territoire régional ?

4/ Accompagner et soutenir les projets de création d’activité économique par les jeunes

L’implantation territorialisée de Maisons des initiatives dans lesquelles se retrouveraient aussi bien les services de la Mission locale, les boutiques de gestion (BGE) ou encore les services du CRIJ (centre régional d’information jeunesse)… permettrait d’encourager les initiatives et de mieux accompagner des projets de création d’activités économiques par les jeunes. Des dispositifs permettant de financer un salaire (base SMIC) pendant six mois, correspondant à la phase de montage du projet, de faciliter les mises en relations avec les financeurs et les divers organismes… devront être élaborés avec l’ensemble des partenaires.

Une priorité sera accordée aux jeunes disposant de moins d’opportunités, à ceux qui sont moins formés et plus éloignés de l’emploi du fait de difficultés de mobilité et/ou parce que particulièrement confrontés aux processus de distanciation sociale et de discrimination (ethnique, territoriale, genrée…).

5/ Accompagner et soutenir l’accueil de jeunes en service civique volontaire au sein d’associations d’utilité sociale…

…dans les quartiers populaires et les villages. Il s’agit de faciliter/simplifier les procédures administratives (agrément, gestion administrative…) et de soutenir financièrement l’accueil de jeunes volontaires (bourse déplacement / mobilité, formation…) en complément des mesures mises en place par l’Etat.

 

2ème partie :

La culture au cœur de la transformation écologique et sociale d’Auvergne Rhône Alpes

A l’heure où les contraintes budgétaires conduisent des collectivités à se désengager du secteur culturel, il est nécessaire de modifier les éléments d’analyse. La culture ne doit pas être considérée simplement au regard de ce qu’elle coûte mais en intégrant la plus-value qu’elle apporte.

Elle constitue le ciment de toute société, ce qui fait lien et sens.

Elle devrait donc être au cœur de toutes les politiques publiques comme un fil rouge : économie, agriculture, logement, éducation, urbanisme, aménagement du territoire… En fait, elle traverse tous les domaines du vivre et créer ensemble les biens communs.

Les arts et la culture sont pour toute personne :

  • une source d’émancipation et d’épanouissement,
  • une richesse pour développer l’esprit critique et la citoyenneté active,
  • un besoin fondamental,
  • un service rendu quels que soient son lieu de vie et son statut social.

La culture est pour tout territoire de vie :

  • un levier économique,
  • un facteur de vitalité,
  • un atout indispensable à l’accueil et au maintien d’habitants.

L’art c’est aussi du travail. La culture et le patrimoine, c’est aussi un fort potentiel de création ou de maintien d’activités et d’emplois non délocalisables.

Un projet culturel citoyen doit permettre à chacune et chacun, quels que soit son lieu de vie et sa situation personnelle, l’accès à la qualité (l’excellence) artistique.

Un projet culturel citoyen nécessite de se donner les moyens d’offrir à chaque citoyenne / citoyen les clés de telle ou telle proposition artistique.

Un projet culturel citoyen nécessite la création de passerelles entre :

  • populations diverses (par leur origine sociale, culturelle, géographique…),
  • générations,
  • professionnels et étudiants, futurs professionnels ayant besoin de compagnonnage pour démarrer leur activité artistique dans de bonnes conditions,
  • professionnels et amateurs,
  • pratiques artistiques (transdisciplinarité, pluridisciplinarité…),

1/ Soutenir l’entreprenariat dans les secteurs de la culture et du patrimoine

L’économie sociale et solidaire constitue un modèle économique pertinent dans ces domaines : elle doit être fortement soutenue. Groupements d’employeurs, mutualisations, coopérations et solidarités bancaires doivent être accompagnés par la Région.

Dans le secteur des industries culturelles et créatives, il convient d’aider à l’étude de faisabilité et à la création d’entreprises et d’accompagner des projets de création partout dans la région (possible avec le déploiement du très haut débit), avec une attention particulière aux territoires ruraux. De plus, une réflexion sur la question des imaginaires doit être conduite en relation avec une commission indépendante, notamment dans le domaine des jeux vidéos.

Les entreprises intervenant sur le patrimoine bâti, les métiers de l’artisanat dont l’artisanat d’art, les arts appliqués, le design… sont porteuses de développement économique : il convient de mettre en œuvre une nouvelle méthode d’accompagnement pour assurer leur pérennité.

2/ Développer des projets culturels et s’appuyer sur des conseils culturels de territoires :

La culture est un facteur essentiel du développement durable d’un territoire, au service de ses habitants et de son attractivité. L’offre et les pratiques artistiques, l’amélioration des équipements, la professionnalisation des acteurs…sont des éléments clés pour que la culture soit présente partout, jusque dans les territoires très ruraux.

Le conseil régional se propose de généraliser dans toute la grande région la méthode expérimentée sur sept ans en Auvergne. A l’échelle d’un territoire de projets (en Auvergne, c’est le pays qui a été retenu jusque-là), élaborer des projets culturels prenant en compte les attentes et les spécificités de cet ilot local de vie (regroupant plusieurs communautés de communes). Les conditions d’une réelle concertation Conseil régional et pays et d’une co-construction peuvent être réunies en créant ou en confortantles conseils culturels de territoires.

Ces conseils culturels de territoires sont composés d’élus, de techniciens, d’agents de développement culturel, d’acteurs culturels du territoire (structures, artistes, acteurs de l’éducation populaire…) auxquels peuvent être associés des représentants d’établissements scolaires. La participation citoyenne à cette instance est indispensable.

3/ Favoriser et accompagner la création artistique :

Quel avenir pourrait avoir une région sans créateurs ? Sûrement pas très brillant : manque de dynamisme, baisse de potentiel économique, manque d’attractivité…

L’innovation technologique et la création artistique sont les deux facettes des métiers de la création. Les deux sont indispensables pour donner l’élan et impulser des projets.

La région se doit de soutenir la création artistique sous toutes ses formes (théâtre, danse, arts plastiques, cinéma, musiques, arts de la rue, cirque, chanson, vidéos, écriture, poésie, etc.), favoriser l’émergence de nouveaux talents tout en veillant à respecter la liberté de l’artiste.

Le soutien peut se faire sous forme d’accompagnement à des équipes artistiques sur deux ou trois années ou en réponse à des appels à projets réguliers. L’analyse des projets de création pourra être faite par un groupe de personnes issues d’horizons très variés (programmateurs de grandes scènes et de territoires ruraux, représentants de structures culturelles spécialisées dans tel ou tel domaine, des agences culturelles régionales, d’acteurs de l’éducation populaire, des agents du service culture… et à imaginer sous quelle forme : de citoyens).

4/ Redonner une place aux arts appliqués, aux sciences et techniques

Force est de constater que ces « disciplines » sont les parents pauvres des politiques culturelles. Or, avec le décloisonnement et les pratiques croisées des acteurs, de nouvelles approches sont indispensables.

Cette volonté nouvelle s’appuiera au départ sur un appel à projets d’innovation sociale. Les projets devront être conçus sur le croisement entre disciplines dites « artistiques » et disciplines scientifiques et techniques. Ils devront également développer des synergies et des mises en réseau entre lycées généraux, professionnels, agricoles et universités et associer des entreprises de l’ESS et/ou éco-responsables.

 

 

 

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Bretagne https://culture.eelv.fr/2015/11/20/bretagne/ Fri, 20 Nov 2015 19:36:31 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4154 Une politique culturelle inclusive, participative et facilitant l'emploi culturel   Protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles: affirmer l’égale dignité de toutes les cultures, soutenir les structures œuvrant à la préservation et à la transmission du patrimoine immatériel de la Bretagne, soutenir les expressions et les modes de transmission des cultures du monde, soutenir l’émergence de nouvelles formes d’expressions artistiques, permettre leur accessibilité, leur donner une place dans la vie culturelle. ...]]>

Une politique culturelle inclusive,

participative

et facilitant l’emploi culturel

 

  • Protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles: affirmer l’égale dignité de toutes les cultures, soutenir les structures œuvrant à la préservation et à la transmission du patrimoine immatériel de la Bretagne, soutenir les expressions et les modes de transmission des cultures du monde, soutenir l’émergence de nouvelles formes d’expressions artistiques, permettre leur accessibilité, leur donner une place dans la vie culturelle.
  • Respecter les droits culturels de la personne : participer à la vie culturelle, liberté d’expression et de création, accès à l’éducation et à la formation artistique, égale dignité et liberté des identités culturelles
  • Développer la coopération culturelle entre les collectivités bretonnes en s’appuyant sur le nouveau Conseil des Collectivités pour la Culture en Bretagne
  • Soutenir l’économie sociale et solidaire dans le secteur culturel: soutenir financièrement les initiatives et les créations d’entreprises culturelles qui s’inscrivent dans une démarche d’économie sociale et solidaire : statuts coopératifs d’entreprises, emplois partagés, solidarité bancaire, espaces de travail partagés, incubateurs, mise en réseaux d’acteurs…
  • Faciliter l’activité des entreprises culturelles, et l’émergence de nouveaux modèles économiques (artothèque, paniers d’art, mutualisation d’outils et d’espaces de travail communs, le développement et gestion de biens communs culturels), notamment les entreprises d’artisanat d’art et travaillant sur les nouveaux usages numériques
  • Sécuriser les parcours professionnels des artistes et des salariés de la culture. La loi NOTRe donne la possibilité au Conseil régional d’obtenir de l’Etat la délégation de la politique de l’emploi, c’est-à-dire de la coordination des acteurs régionaux du service public de l’emploi : demander à ces acteurs régionaux qu’ils s’engagent, à travers une «charte régionale d’accompagnement de l’emploi artistique », à mieux conseiller et sécuriser les parcours de nos artistes, y compris lorsqu’ils doivent évoluer entre statut professionnel et statut amateur, à leur assurer la disponibilité d’un médiateur, à leur garantir l’accès à la formation continue ;
  • Poursuivre le dispositif des emplois associatifs d’intérêt régionalen accompagnant les structures pour la pérennisation des emplois;
  • Favoriser les initiatives de groupements d’employeurs et les emplois partagés.
  • Valoriser et faciliter l’activité des métiers d’art: impulser des actions innovantes et de diffusion des métiers d’art bretons ; faciliter l’accès à des espaces de travail, d’accueil des publics et de monstration ; soutenir les initiatives mêlant métiers d’art et développement durable (comme le mouvement Slow Made).
  • Soutenir les activités d’éducation artistique et culturelle dans les lycées, en permettant des parcours de sensibilisation et de pratique amateur dans différentes disciplines artistiques, et temps de rencontres avec des professionnels du secteur culturel
  • Améliorer la connaissance du patrimoine breton, historique et naturel, par le soutien aux structures organisatrices de chantiers de bénévoles, offrant aux jeunes des expériences d’autonomie, de sensibilisation au patrimoine et de transmission de savoir-faire.
  • Encourager les comportements éco-citoyens dans la vie culturelle, en conditionnant les aides de la Région à des critères sociaux et environnementaux.
  • Soutenir tous les ans la production d’une grande exposition d’art d’envergure internationale. Proposée dans une ville différente chaque année, cette exposition sera à la fois une évènement artistique d’envergure et une opération de rayonnement pour toute la Bretagne.
  • Revendiquer vis-à-vis de l’Etat l’autonomisation et une gouvernance partagée pour les antennes régionales de France 3 et de Radio France. Les contenus et les créneaux horaires régionaux sont les premières victimes des décisions de « rationalisation » décidés dans les sièges parisiens. A partir du modèle de France 3 Corse Via Stella, un nouveau statut est à inventer pour mettre sur pied une régionalisation de France 3 et de Radio France qui garantisse le temps d’antenne, les moyens matériels correspondant et un développement de la créativité des médias publics régionaux.
  • Soutenir les expressions des cultures bretonneet gallèse : encourager les collectivités à signer la charte Ya d’Ar Brezhoneg, soutenir les classes bilingues, diffuser les annonces en breton et en gallo dans les TER, soutenir les festivals et les structures d’enseignement et de pratiques culturelles amateurs bretonnes et gallèse.
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Ile-de-France https://culture.eelv.fr/2015/11/20/ile-de-france/ Fri, 20 Nov 2015 19:23:48 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4148 Changeons d’Air en Île-de-France CRÉER, S’EXPRIMER PARTAGER avec Emmanuelle Cosse et le rassemblement écolo et citoyen ...]]>

Changeons d’Air en Île-de-France

CRÉER, S’EXPRIMER PARTAGER

avec Emmanuelle Cosse et le rassemblement écolo et citoyen

 

Arts & Cultures

Chacun doit pouvoir s’exprimer, tous les talents doivent pouvoir se manifester, car tout le monde, avec sa propre richesse, peut apporter sa pierre à l’édifice commun. Pour que créer, s’exprimer et partager soient à la portée de tous et de toutes, la région doit lever les entraves à la création. Elle a le devoir d’ouvrir des brèches pour déployer les aptitudes et permettre à tous et à toutes l’accès à l’art et la Culture. Permettre leur épanouissement, c’est permettre le notre, et c’est aussi donner à chacun et à chacune l’opportunité de construire le sens du collectif et des valeurs communes.

Créer, s’exprimer et partager c’est également retrouver le chemin du respect et de l’écoute. C’est pourquoi les écologistes défendront toutes les cultures. Chaque culture a le devoir d’être protégée et doit pouvoir s’exprimer librement. Pour répondre à cette exigence, la région soutiendra les lieux artistiques qui ouvrent leurs portes à toutes les cultures et à toutes les pratiques culturelles. C’est une condition sine qua none à la reconnaissance de la diversité culturelle.

Pour les écologistes, la culture est une culture pour tous, les droits culturels seront reconnus, la participation des citoyens sera encouragée, la liberté créatrice sera aidée et toutes les identités culturelles seront respectées. Ils tiennent aussi à ce que la collaboration entre les artistes et les citoyens soient au cœur de leur politique. Ils instaureront un dialogue permanent avec les différents acteurs du monde culturel, valoriseront leur apport et soutiendront leur travail. Ils se battront aussi pour faire renaître une culture de proximité en répondant aux besoins des territoires et en soutenant la culture dans les territoires ruraux, les expérimentations locales et les modes d’expressions alternatifs.

Pour nous, l’espace public est un lieu de rencontres et d’échanges, où les hommes et les femmes se nourrissent intellectuellement, se consacrent aux autres, se rendent aux musées, dans les librairies, expriment leurs sentiments.. A leurs cotés des artistes indiqueront à tâtons les chemins à emprunter dans ces temps de mutation de nos repères communs, avec eux, nous pourrons explorer, ce qui fait homme et ce qui fait société.

Notre politique culturelle s’articule autour de 3 points :

  • Valoriser les initiatives artistiques locales
  • Reconnaitre le rôle de médiation de l’artiste
  • Respecter la diversité culturelle

Quelques chiffres

  • La région Ile-de-France compte 27 % des compagnies dramatiques ; 13 % des scènes nationales ; 31 % des compagnies de danse ; 22 % des écoles de musique et de danse, 22 % des enseignants et 20 % des élèves ; 18 % des salles de cinéma
  • La région représente également 49 % des emplois culturels en France et 52 % des salariés du régime de l’intermittence du spectacle
  • L’une des plus grandes réussites est la création cinématographique, plusieurs films soutenus par la région ont déjà été primés. Ces chiffres témoignent de la formidable force de vie créatrice qui anime notre région.
  • Puisqu’il faut mesurer la richesse et justifier les soutiens publics, il faut savoir que la Culture apporte autant que l’industrie alimentaire et 7 fois plus que le secteur de l’industrie automobile. Les secteurs qui contribuent le plus sont : le spectacle vivant et le patrimoine avec plus de 8 milliards chacun.

 

Principales avancées obtenues par les écologistes entre 2010-2015

Grâce aux écologistes, la région a mis en place un dispositif de soutien aux Fabriques de Culture. Son rôle est de les reconnaître et de les accompagner dans leur réalisation. Pour ce dispositif, ils ont œuvré à la reconnaissance du tiers secteur de la culture, ni public, ni privé, créé à l’initiative de la société civile, des artistes et des citoyens. Il sécurise également ces lieux d’expression et de création, par la mise en place de conventions triennales permettant aux associations de survivre et de proposer des projets sur le long terme.

Ils ont permis la création d’un nouveau dispositif de soutien aux arts de la piste et de la rue

Ils ont rendu possible le recyclage des décors du cinéma, de costumes, de matériels et d’accessoires.

Ils ont apporté leur soutien au Fonds régional d’art contemporain (FRAC), aux projets des librairies indépendantes, de l’emploi artistique dans le spectacle vivant.

 

Comprendre les enjeux

Il faut en finir avec le marketing territorial et les grands projets culturels qui assèchent les finances publiques locales. Ces investissements tournés vers les retombées économiques et touristiques ont en réalité peu d’impact sur la vie des gens et sur la construction d’un sens du collectif.

Les écologistes refusent la marchandisation de la Culture. Leur priorité est de reconnaître en chaque homme ou femme une source de richesse et de soutenir leurs créations. Cette démarche permettra la rencontre et la découverte des différentes cultures présentes sur le territoire. A ce titre, il est primordial que chacun puisse s’exprimer librement en bas de chez soi.

L’artiste, acteur de la démocratie, joue un rôle de médiateur. Il accompagne l’expression de chacun et de chacune. Il permet ce dialogue avec l’art et la Culture. Il est également le témoin critique de notre société qui interroge le vivre ensemble et nous aide à changer notre regard sur notre environnement quotidien.

Les grands projets culturels assèchent les finances publiques locales. Ces investissements tournés vers les retombées économiques et touristiques ont en réalité peu d’impact sur la vie des gens et sur la construction d’un sens du collectif.

Nos propositions

Deux priorités : la création et la médiation culturelles

 

  • Lever les entraves de la création

  1. Soutenir les initiatives locales et sociétales.

La région aura la charge de soutenir les acteurs et les structures agissant pour le développement des pratiques artistiques amateurs : les écoles associatives et municipales de danse, de théâtre, de musique, les ateliers d’arts plastiques, les ateliers d’écriture.. Elle les soutiendra financièrement, face aux aléas économiques et à l’augmentation du prix du foncier, et logistiquement en simplifiant l’accès aux subventions et à l’information.

  1. Soutenir les artistes et les structures culturelles dans la durée

Grâce à des conventions pluri annuelles de fonctionnement. Ce dispositif permettra de pérenniser leurs activités et d’en finir avec le système d’appels d’offres qui met en concurrence les associations, tuant les plus petites, et se transformant l’administration en organisateur de la vie associative.

  1. Reconnaître les lieux culturels alternatifs

Lieux auto gérés, friches, zones abandonnées, entrepôts désaffectés.. Des espaces ludiques et conviviaux dans les quartiers qui regroupent sur un même lieu des métiers de créations : photographes, designeurs, stylistes, dessinateurs, musiciens… Ils jouent un rôle important de médiation, recréent de l’activité sur le territoire et participent à la relocalisation de l’industrie en France et au développement des circuits-courts. La région mettra en place des conventions avec des associations gestionnaires de ces lieux.

  1. Valoriser les associations d’éducation populaire.

Leur financement sera assuré et la transversalité de leur projet sera encouragée par un dispositif passerelle ad hoc entre les secteurs concernés (Culture, Coopération avec le Sud, santé et action sociale, lycée, politique de la ville, Loisirs, Sport, Enseignement supérieur et Recherche…)

 

  • Défendre la diversité culturelle et reconnaître les droits culturels

Les citoyens ont le droit d’avoir accès à toutes les ressources culturelles existantes : œuvres d’arts, cinéma, littérature, architecture… Les écologistes défendent toutes les cultures et luttent particulièrement pour la préservation de celles qui sont minoritaires. Ils reconnaissent aussi aux citoyens leur liberté créatrice et l’expression de leurs identités culturelles multiples.

 

  • Créer un observatoire régional de la liberté de création pour faire respecter la liberté d’expression

Pour les écologistes, les atteintes à la liberté d’expression doivent être combattues. Nous seront particulièrement attentifs au respect de ses droits au niveau régional. Pour cela, nous mettrons en place un observatoire régional de la liberté de création. Cet observatoire constitué d’acteurs culturels, d’associations de défense de la liberté d’expression et de création, constituera une vigie pour identifier, dénoncer et soutenir les artistes et auteurs qui seraient victimes de censure ou d’attaque en lien avec le propos de leur œuvre.

 

  • Financer des activités de pratique artistique dans les lycées : théâtre, peinture, musique…

  1. Renforcer les missions d’éducation artistique et d’éducation populaire en milieu scolaire et périscolairepour que lycéens et apprentis franciliens puissent avoir accès à différentes pratiques artistiques au sein de leur lycée ou Centres de Formation d’Apprentis. La région participera au financement de projets de développement culturel et artistique issus des initiatives lycéennes ou des équipes enseignantes. Les projets seront éligibles au budget participatif.
  2. Nous proposons la généralisation, par le soutien de la région, dans tous les lycées et les Centres de Formation d’Apprentis de Résidences d’Artistes (dans tous les domaines, musiques, arts plastiques, écriture, théâtre, cinéma, danse, opéra, architecture…), sur la base d’un projet co-élaboré par les équipes éducatives et les artistes accueillis.

 

  • Soutenir les salles d’art et d’essai

Les salles d’art et d’essai participent à la sauvegarde de l’animation au cœur des centres villes et offrent une large éventail de films citoyens-spectateurs. La région soutiendra les salles d’art et d’essai avec des emplois de animateurs culturels, pour aller chercher de nouveaux spectateurs et mettre en place des actions de médiation. Elle aidera spécifiquement les salles indépendantes qui s’engagent à passer au numérique, à mettre en place des actions d’éducation à l’image et des programmations diversifiées.

 

Elaborer ensemble une politique culturelle régionale écologiste

 

  • Elaborer les politiques publiques avec les citoyens

Les politiques publiques à destination du monde culturel sont majoritairement décidées au sein des administrations. Afin d’être plus efficaces et plus proches des besoins de chacun, elles doivent être co-construites. La région propose la création d’un Conseil permanent de l’art et de la culture, ou sont invités toutes celles et ceux qui le souhaitent à venir proposer de nouveaux dispositifs, co-élaborer, évaluer et critiquer. Ce lieu doit pouvoir bénéficier de moyens de fonctionnement nécessaire a son animation, et être réuni au moins trois fois par an.

 

  • Conditionner l’obtention de toute subvention à une tarification sociale et solidaire et aux choix de comportements respectueux de l’environnement.

  1. Création d’un éco-label remis à tous les projets prenant en compte leur impact négatif sur la nature (gestion des déchets, utilisation de matériel économe en énergie, sensibilisation du public au développement durable…). Il sera assorti de compensations financières qui rendra ce dispositif efficient.
  2. Réduire l’empreinte écologique des industries, équipements et manifestations culturelles. Toutes les nouvelles constructions devront être BBC (Label Bâtiment Basse Consommation) ou à énergie positive. Nous accompagnerons les structures qui opèrent des économies d’énergie, le traitements des déchets et le recyclage des produits, des achats éthiques, issus du commerce équitable ou de l’agriculture biologique…

 

  • Territorialiser les aides à la culture

La culture doit exister sur l’ensemble du territoire francilien. Nous introduirons des critères de répartition de financements entre grandes et petites institutions, villes centres et territoires périphériques, amateurs et professionnels, artistes reconnus et artistes en devenir. Des engagements précis en termes d’actions envers les publics locaux devront être pris.

 

  • Ouvrir les lycées et les centres de formation tenus par la région pendant les vacances et les fins de semaine

Ces lieux, financés par la région, sont inutilisés en dehors des heures travaillées. Alors que les budgets diminuent et que le prix du foncier ne cesse d’augmenter. Utiliser ces locaux permettrait de les mettre à disposition des associations, de créer des événements dans les quartiers comme des animations locales, des trocs…

 

Le numérique et l’ESS : de nouveaux outils pour la Culture

 

  • Développer les outils de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) et du numérique

Le numérique et l’ESS ont bouleversé le secteur culturel. Ils les tournent vers des fins plus humaines et plus collectives. Nous souhaitons soutenir ces outils en leur dédiant des espaces de co-working et des couveuses d’entreprises dédiées à la création culturelle.

 

  • Former les personnels des établissements publics culturels aux enjeux du numérique.

  1. Se former c’est s’ouvrir à de nouvelles opportunités. Permettre aux personnels d’établissements publics de maitriser des nouvelles technologies de l’information et de la communication comme la numérisation des biens communs, la gestion d’interface numérique avec les utilisateurs… est un moyen d’adapter leurs métiers aux nouvelles possibilités et de répondre aux demandes des usagers.
  2. Réintroduire les usagers, les partenaires associatifs et coopératifs dans l’animation et les pratiques numériques afin qu’ils participent à la création de contenus et s’en réapproprient les missions.

 

  • Promouvoir la Culture Scientifique, Technique et Industrielle à l’école (CSTI)

Il est possible de lutter contre la dévalorisation des disciplines technologiques et industrielles en faisant entrer les valeurs de la Culture Scientifique dans le système scolaire avec des clubs de robotique, de maths, les publications associatives. Tout en menant parallèlement une action volontariste en direction du public féminin, afin de soutenir une mixité qui peine à s’affirmer dans les métiers scientifiques, techniques et industriels.

 

La protection des animaux au sein du secteur culturel

L’exploitation des animaux pour les spectacles et les divertissements est probablement la forme d’exploitation la plus contestable éthiquement, surtout quand ces divertissements provoquent des blessures et/ou la mort de l’animal ou lui font subir des actes de cruauté (combat d’animaux, corridas), lorsqu’ils soumettent des animaux à des conditions de détentions niant leurs besoins élémentaires.

  1. Mettre fin à toutes les aides directes ou indirectes aux spectacles vivants utilisant des animaux sauvages
  2. Développer des subventions incitatives pour les spectacles de cirque sans animaux
  3. Conditionner les aides aux zoos et ménageries au respect d’une charte améliorant les conditions de détention des animaux visant à se conformer à leurs conditions de vie naturelle, en premier lieu en ne les contraignant pas à l’exhibition

 

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Centre – Val de Loire https://culture.eelv.fr/2015/11/20/pays-de-loire/ Fri, 20 Nov 2015 19:15:41 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4142 Une politique culturelle écologiste et citoyenne...c’est naturellement possible Bien vivre en Région Centre Val de Loire, c’est naturellement faire une place de choix à la culture. Notre liste « Ecologistes, Citoyens, Solidaires » soutient une politique culturelle qui s’appuie sur la démocratie, la diversité, l’éducation populaire, l’économie sociale et solidaire. ...]]>

Une politique culturelle écologiste et citoyenne…c’est naturellement possible

Bien vivre en Région Centre Val de Loire, c’est naturellement faire une place de choix à la culture. Notre liste « Ecologistes, Citoyens, Solidaires » soutient une politique culturelle qui s’appuie sur la démocratie, la diversité, l’éducation populaire, l’économie sociale et solidaire.

Notre vision de l’action culturelle se veut à l’image de notre projet politique. Nous souhaitons accentuer la déclinaison de la politique culturelle régional sur les territoires, par bassin vie. Nos priorités sont l’équité territoriale dans l’accès à l’art et la culture, le renforcement du dialogue avec les acteurs pour qu’ils participent de l’action politique régionale, réformer et diversifier l’accès aux financements régionaux et la transversalité de l’art et de la culture.

Nous veillerons à garantir la liberté d’expression artistique et de création, à la démocratisation et à la pratique de la vie culturelle ainsi qu’à la reconnaissance des identités culturelles et à la liaison avec le numérique.

Réformer et diversifier l’accès aux financements

La Culture est un secteur économique important, riches en emplois créatifs et non- délocalisables. C’est aussi un secteur tendu reposant sur un système de financement fragile.

Diversification des financements – La politique de subventionnement régionale pour les acteurs du secteur laisse peu de marges de manœuvre pour l’émergence de nouveaux venus. Ces budgets ne doivent pas devenir des rentes. Il faut diversifier les sources de financement, réformer les subventions (sans les baisser) par la mutualisation de moyens, et aussi par une expertise/accompagnement tout au long des projets culturels. Les budgets des autres politiques régionales seront mis à contribution (formation, aménagement du territoire, éducation, numérique…) afin de construire des plans de financements à la hauteur de la diversité des projets. Un accompagnement au montage financier et à la diversification de financement est à envisager.

La Région doit développer la diversité des financements en direction de l’action culturelle et artistique, au moyen d’outils combinant financements publics (européens, nationaux, départementaux, municipaux), le mécénat, et le financement participatif/citoyens.

Des budgets ESS en direction des acteurs culturels – De nouvelles relations doivent émerger durablement entre la collectivité et les structures de l’économie sociale et solidaire, des mutualisations doivent se mettre en place favorisant l’émergence de nouvelles organisations, de nouvelles façons d’entreprendre. L’augmentation préconisée des crédits alloués à l’économie sociale et solidaire, bénéficieront aux structures culturelles inscrites dans l’économie sociale et solidaire mais aussi aux projets coopératifs ainsi qu’à toutes les formes entrepreneuriales innovantes en termes de gouvernance, de coopérations, de solidarité. Plus largement

Un développement culturel équitable – Il s’agit d’organiser la diversité des sources financières, et d’en assurer la redistribution en fonction des besoins des territoires. Une plateforme régionale de partenariats financiers et de financement participatif reliant les structures artistiques émergentes, les entreprises privées et les citoyens pourraient assurer la recherche de financement, le montage de projet d’envergure et la collecte de fonds. Cette redistribution vise à servir les territoires les moins dotés en services culturels tout en finançant des expérimentations et l’émergence de nouveaux acteurs.

Renforcer l’accompagnement des acteurs culturels par un maillage du territoire régional

Un développement culturel équilibré repose sur un soutien aux territoires et aux acteurs et artistes qui font la culture. Les agences culturelles de la région sont en première ligne que ce soit l’agence CICLIC pour l’audiovisuel ou Culture O’Centre pour l’accompagnement des acteurs. L’enjeu d’un accompagnement efficace passe une meilleure accessibilité pour tous les acteurs culturels, quel que soit leurs statuts et leurs discplines, aux outils mis en place par la Région.

Développer les outils d’accompagnement et territorialiser l’action de Culture O’Centre, pour améliorer l’accessibilité aux services offerts par l’agence de développement culturel de la région et renforcer ses missions d’expertises. Nous souhaitons une présence territoriale plus forte pour l’accompagnement des projets culturels et voir se renforcer les coopérations entre acteurs du territoire.

Encourager la diversité des arts, en développant une ingénierie sur les territoires, pour faciliter les coopérations culturelles, et l’émergence de projets. Cette action d’ingénierie viendrait en complémentarité des PACT pour aider les porteurs à développer le potentiel pluridisciplinaire qu’ils offrent.

Sécuriser le travail de tous les acteurs culturels par la pluri-annualité des conventionnements. Nous souhaitons développer des conventionnements multi- partenariaux, afin d’encourager l’implantation des projets et l‘implication des acteurs des territoires (collectivités, acteurs sociaux, écoles, pôle emploi etc…). Nous encouragerons la mutualisation par territoires, des charges administratives et/ou de production pour les groupements d’acteurs (artistes, intervenants culturels, compagnies).

Des équipements culturels ouverts sur les territoires et la coopération entre acteurs régionaux

Encourager la diversité des lieux culturels, la Région doit d’un côté soutenir le dynamisme et l’ouverture de ses lieux culturels, et participer à l’émergence de lieux d’activité culturelle innovants, collectifs, organisés autour des principes de l’économie sociale et solidaire (ESS).

Favoriser l’émergence de lieux « itinérants », nous encouragerons particulièrement en milieu rural, l’émergence de tiers-lieux dans le domaine culturel, artistique comme dans celui du numérique ou pour les artisans d’art.

Soutenir les coopérations culturelles, les « lieux culturels établis » (scènes régionales et nationales ou encore les lieux d’art contemporain) doivent être les locomotives de la vitalité de l’activité culturelle en développant les collaborations avec les acteurs locaux et entre territoires urbains et ruraux.. Nous souhaitons mettre l’accent politique d’éducation artistique ambitieuse multi-partenariale, dont les lieux de culture dans toute leur diversité (les lieux d’art contemporain, comme les bibliothèques en passant par les théâtres ou les musées) seraient les relais. Plus largement, nous initierons une politique favorisant les liens entre les différents types d’acteurs culturels (bibliothèque, théâtre, associations,…).

Irriguer les autres politiques régionales

La culture est le prisme par lequel nous devons appréhender notre action politique.

Associer l’art aux projets financés par la Région, outil de médiation, de valorisation, d’expression et d’objection, de construction, l’art doit intégrer les projets soutenus par la Région. Nous nous attacherons à intégrer la culture au sein des différentes politiques régionales. Par exemple, nous souhaitons développer le label déposé Haute Qualité Artistique et Culturelle sur des projets d’aménagement du territoire ; un parcours de formation métiers culturels et pratiques artistiques pour les demandeurs d’emploi d’envisager les pratiques artistiques comme un outil d’intégration sociale et professionnel ; dans le secteur touristique en aidant les lieux touristiques emblématiques comme les châteaux à développer le spectacle vivant et des animations culturelles et/ou scientifiques.

Développer les pratiques artistiques et l’accessibilité à la Culture

La diversité, le renouvellement et la démocratisation sont des défis permanents pour les arts et la culture.

Favoriser l’émergence de nouveaux acteurs culturels, nous mettrons en place des dispositifs facilitant le processus de création des jeunes artistes émergents (via des bourses tremplin au premier projet de création).

Améliorer l’accès à la culture, nous amplifierons les dispositifs d’accès aux différentes manifestations culturelles et la pratique artistique notamment des jeunes et des personnes en difficulté via les chéquiers CLARC et une tarification sociale et solidaire.

Développer la pratique et l’éducation artistique en milieu scolaire, nous doublerons du dispositif « Aux Arts lycéens et apprentis » afin de développer l’enseignement et la pratique artistique en lien avec la communauté éducative.

Soutenir l’action culturelle en direction des publics jeunes (dès 3 ans), condition indispensable pour favoriser la culture tout au long de la jeunesse.

Rapprocher la culture et l’éducation populaire

La culture permet de s’émanciper des discours d’exclusion et de repli sur soi qui se développe aujourd’hui partout avec la crise sociale, l’isolement, la frustration. Il faut redonner à tous et toutes la capacité d’émerveillement et de curiosité au monde qui garantit notre capacité à vivre ensemble.

Créer des « passerelles culturelles » entre le rural et urbain, pour tisser des liens entre des populations. Nous encouragerons les actions culturelles relevant des valeurs de l’éducation populaire privilégiant le lien social, le vivre ensemble et l’interculturel.

Soutenir l’action culturelle développée par les acteurs de l’éducation populaire, nous développerons une action culturelle porteuse des valeurs de l’éducation populaire et du « faire avec » en promouvant les projets collectifs.

Une économie culturelle tournée vers l’économie sociale et solidaire

Les arts et la culture sont des facteurs de création de richesses et de développement économique.

Engager pour une économie culturelle solidaire, nous garantirons la diversité des modèles économiques en encourageant le principe de solidarité entre acteurs.

Vers de nouvelles formes « d’entreprendre » dans la culture, nous encouragerons les projets coopératifs ainsi que les formes entrepreneuriales innovantes en termes de gouvernance, de coopérations, de solidarité (SCIC culturelle, Coopérative d’Activité et d’Emploi – CAE).

Anticiper et accompagner l’emploi culturel, Ainsi, anticiper, former et sécuriser les emplois culturels du territoire nécessite une organisation et une coopération avec l’ensemble des acteurs et secteurs régionaux. Nous soutenons le projet de développement de la plateforme de Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences dans le domaine culturel coordonnée par la FRACAMA

Vers une rémunération équitable pour les artistes, nous encouragerons les initiatives visant le rapprochement entre « créateurs et usagers » comme par exemple les associations pour le Maintien d’Alternatives en matière de Culture et de Création Artistique (AMACCA). Par ailleurs, nous soutiendrons et amplifierons les expérimentations privilégiant les modèles équitables de diffusion et de rémunération des créations indépendantes pour les artistes (à l’image de la billetterie développée par la FRACAMA et SUPERSONIKS)

Une gouvernance rénovée pour une politique culturelle plus équitable

Construire une politique culturelle dynamique, solidaire et équitable repose sur la concertation, l’échange de pratique, la formation, et le conseil.

Des instances ancrées dans une logique d’ouverture, nous réaffirmerons le rôle de concertation et de prise de décision objective et avertie au sein des instances et/ou comités techniques qui valident une subvention, un cahier des charges, une convention, l’attribution d’un appel d’offre ou d’un appel à projet. Nous réformerons le fonctionnement de la commission sectoriel comme ceux des comités technique pour créer les conditions d’une dynamique collaborative régulière entre décideurs et bénéficiaires des aides.

Une co-construction permanente, nous souhaitons instaurer un dialogue permanent entre acteurs culturels, élus, techniciens et usagers. Nous pensons que Culture O’Centre pourrait remplir cette mission en créant un espace de d’échange entre acteurs mais également entre disciplines.

L’usager doit avoir »droit de cité », au-delà de notre volonté de créer des « circuits- court » dans les pratiques culturelles, nous souhaitons améliorer la représentation des usagers de la culture auprès des institutions en développant des comités d’usagers par bassin de vie. Il est essentiel de reconnaître l’expertise des utilisateurs et améliorer le dialogue entre les acteurs.

Un patrimoine culturel vecteur de bien-vivre

Au-delà du succès de Chaumont, la Région développe grâce aux acteurs associatifs régionaux, la promotion de son patrimoine culturel. Trésor historique, espace naturel extraordinaire, la mise en valeur du patrimoine comme source d’attractivité ne doit être concentrée sur les sites majeurs. Elle doit concerner également le petit patrimoine (lavoirs, granges, maisons de village à l’architecture de caractère) présent partout sur le territoire qui fait l’authenticité de nos villages.

Le patrimoine naturel et la biodiversité qui le fait vivre, doivent être un vecteur de développement écologique et économique. Un cadre de vie apaisé, paysagé, riche de sa diversité floristique et faunistique attire le visiteur local ou étranger. Misons sur la valorisation paysagère de nos campagnes en encourageant la diversité du vivant.

La labélisation UNESCO du « Repas gastronomique français » tend à valoriser la diversité du patrimoine culinaire. Plus qu’un outil de marketing territorial, ce label doit être un tremplin vers le goût, la qualité et la diversité. Cette valorisation de l’art culinaire régional nous incite à développer un véritable politique de « l’art de vivre ». Nous encouragerons les actions de sensibilisation auprès du jeune public, les moments conviviaux comme les banquets populaires et les guinguettes, les projets de jardins solidaires et durables, la montée en qualité des produits cuisinés et le respect de la biodiversité cultivée (semences paysannes, races locales,…)

Soutenir « l’art-vivre » et la valorisation du patrimoine culinaire de la Région Centre-Val de Loire : soutien aux projets éducatifs (découverte du goût, du patrimoine culinaire régional), aux projets de « banquets populaires et gastronomes », de guinguette ainsi qu’à la valorisation et l’animation des « marchés » locaux (aménagements de l’espace public et évènementiels)… autant de projets valorisant le « bien vivre » en région, pour les habitants comme pour les touristes. La montée en qualité des produits cuisinés et le respect de la biodiversité cultivée (semences paysannes, races locales …) sont étroitement liés.

Soutenir la biodiversité cultivée, dans la lignée du combat que les écologistes mènent contre les grands semenciers qui confisquent le vivant et l’uniformisent à outrance, nous soutiendrons tout projet professionnel, citoyen, solidaire visant la valorisation de la biodiversité cultivée (comme nous avons inscrit cette ambition dans le cadre d’intervention des contrats de territoires)

Paysage et jardinage, nous soutiendrons des projets de jardins solidaires et durables : Projet d’insertion, d’associations, de collectif, nous encouragerons, via les contrats de territoire (au niveau des pays et des agglomérations). Un relais nécessaire doit être réalisé avec les acteurs sociaux, éducatif, jeunesse et les collectivités.

L’esthétique paysagère passe par la valorisation des entrées de village, la limitation des zones d’activités comme des lotissements et leurs intégrations paysagères, la biodiversité faunistique et floristique, sont des combats nécessaires à la valorisation du cadre de vie et du sentiment de « bien vivre en région ».

Valorisation du « petit patrimoine » bâti, nous encouragerons la mise en valeur et la restauration du « petit patrimoine » de nos villages (lavoirs, granges, habitation de caractère à l’abandon,..) L’identité patrimoniale est une richesse pour notre cadre de vie comme pour nos économies locales.

Culture et nature, « Essaimons le festival des jardins de Chaumont » : nous souhaitons développer un réseau de coopération artistique entre les territoires. Il s’agit de permettre aux associations et collectivités de développer sur leur territoire, des évènements liants projets artistiques et jardins remarquables en lien avec les habitants.

Le numérique, au service de la culture

L’irruption massive du numérique dans le champ culturel crée un environnement différent. Les réseaux facilitent l’émergence de nouvelles communautés, ces communs capables de se mobiliser pour créer et partager leurs savoirs et leurs passions. Il faut favoriser les logiques collaboratives (création de plateformes numériques spécifiques) afin de développer le secteur de la créativité numérique.

Le réseau des Espaces publics numériques (EPN) et les acteurs du numérique ouvert au cœur de la dynamique du numérique éducatif, Nous développerons, en collaboration avec la communauté éducative, une éducation numérique basée sur le développement d’atelier de création collective, de co-production de l’information, de sensibilisation à la citoyenneté numérique (critique de l’information sur internet, protection des données personnelles).

Les bibliothèques, un atout au service de l’éducation artistique, nous renforcerons le rôle des équipements de lecture publique en tant qu’acteur de l’éducation artistique, notamment auprès des jeunes publics. Nous donnerons les moyens de programmations ambitieuses ouvertes sur la diversité des arts. Nous accompagnerons l’ouverture du public vers les ressources numériques des bibliothèques par la valorisation des contenus comme par la mise en place d’ateliers d’expérimentation des usages numériques sur le modèle des Fablab, des makerspaces ou encore des livings labs.

Créer les conditions d’émergence d’un écosystème de la créativité numérique, reposant sur les nouveaux modes d’organisation et de gouvernance. Le numérique a permis un renforcement des pratiques collaboratives, qui alliées à la créativité, forment les conditions de l’innovation. Nous soutiendrons la structuration des groupements d’acteurs, les démarches et investissements mutualisés ainsi que la mise à disposition de moyens nécessaires l’émergence d’activités créatrices de richesse et d’emploi dans ce secteur de la créativité numérique.

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Culture, Numérique & Droits d’Auteurs https://culture.eelv.fr/2015/03/13/culture-numerique-droits-dauteurs/ Fri, 13 Mar 2015 09:23:25 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4109 Les propositions du Groupe Verts/ALE au parlement Européen En réponse à la Ministre de la culture... ...]]>

Les propositions du Groupe Verts/ALE au parlement Européen

En réponse à la Ministre de la culture…

…qui s’inquiétait de la décision du Parlement européen de confier à Julia Reda, eurodéputée du Parti Pirate, apparentée Les Verts/ALE, la rédaction d’un rapport sur l’adaptation de la directive sur le droit d’auteur,

les commissions Cultures et Partage 2.0 d’EELV et Emmanuelle Cosse, sa Secrétaire Nationale, organisent un temps de travail autour des propositions de son rapport :

Vendredi 3 avril de 14h à 18h

au siège national d’ELLV

6bis rue Chaudron à Paris

Tirant le constat des nombreux problèmes d’harmonisation qui subsistent au niveau européen et de l’inadaptation de l’actuelle directive face à l’évolution des usages, elle propose d’agir sur divers leviers permettant de renforcer les droits des utilisateurs. Elle incite notamment à promouvoir le domaine public, d’élargir certaines des exceptions existantes, à rendre applicable l’exception de citation dans le domaine audiovisuel, ainsi que l’exception pédagogique dans le domaine de la recherche et de l’enseignement…

 Programme :

14h : accueil Emmanuelle Cosse

14h15-15h : “Cultures, éducations, coopérations”

présentation par Cédric Claquin de nouveaux modèles numérique d’éducation et de coopération avec

  • JP Berthet (Centrale Lyon, Learning center network),
  • Michel Briand, directeur adjoint de la Formation à Télécom Bretagne et membre du CNN (Conseil National du Numérique)

 

15h-16h30 :“Droits d’auteurs, échanges marchands et non-marchands au Parlement Européen”

les enjeux des débats au Parlement Européen sur le Droit d’auteur et la propriété intellectuelle avec :

 

16h45-18h : échanges avec les acteurs culturels européens invités

Information et inscriptions : Sylvain Girault – 06 68 94 80 17 – ecosylv@gmail.com

 

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Communiqué https://culture.eelv.fr/2015/01/10/communique/ Sat, 10 Jan 2015 15:46:48 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4100 C'est  au nom d'une certaine conception de l'humanité et de l'expression du  vivre ensemble que nous voudrions ici pleurer nos amis de CHARLIE. ...]]>

C’est  au nom d’une certaine conception de l’humanité et de l’expression du  vivre ensemble que nous voudrions ici pleurer nos amis de CHARLIE.

Pour Emmanuelle Cosse et nos porte-paroles : « L’attaque barbare perpétrée hier horrifie chacune et chacun d’entre nous. Cet acte immonde, qui a fait de  nombreuses victimes, porte atteinte aux valeurs fondamentales de la  démocratie et de la République française, et notamment à la liberté  d’expression et liberté de la presse qu’incarne le journal satirique  Charlie Hebdo. »

Nous voudrions aussi réaffirmer les valeurs que nous défendons en tant qu’écologistes : nous combattons les injustices, les discriminations et le non-respect de la diversité qui favorisent le sentiment de rejet d’une partie de la société française, et nos portes paroles l’ont rappelé !

La Commission Culture d’EELV tient à rappeler la vigilance que nous exercerons aux côtés des acteurs culturels de notre pays : les caricaturistes de Charlie Hebdo, tantôt présentés comme journalistes, tantôt comme artistes dessinateurs s’exprimaient dans le cadre le plus précieux que la République française ait su créer et proposer au « monde libre » : la liberté de création et d’expression.

Les artistes français sont des références dans le monde entier, et plus particulièrement dans les dictatures politiques ou économiques, pour cette reconnaissance partagée de leur rôle irrévérencieux dans notre société.

Il est bien de rappeler l’un des leitmotivs de Cavanna lors de la création de CHARLIE : « le pire mot de la langue française est croire ».

La dénonciation que nous partageons avec les artistes et les caricaturistes est bien celle-ci : nous devons interroger nos croyances pour laisser la place à la compréhension et à la tolérance.

L’autre sujet sur lequel nous avons de grandes inquiétudes est le travail souterrain de propagande et contre-propagande mené sur les réseaux sociaux ; cette guerre terroriste pourrait amener le gouvernement français et les gouvernements du monde à nous mettre en liberté surveillée et à nous laisser sans voix.

L’heure est au deuil. Nous le respectons, mais nous nous préparons déjà aux durs moments qui vont suivre, dans lesquels aucun des acteurs de la Culture ne manquera de devoirs et de travail pour  éclairer la complexité, créer du lien, tracer des voies pour la paix, l’éducation, l’émancipation des citoyens et la démocratie.

Nous vous appelons toutes et tous à manifester votre soutien demain.

 

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Moscou enterre son cinéma https://culture.eelv.fr/2014/11/07/moscou-enterre-son-cinema/ Fri, 07 Nov 2014 10:08:35 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4085 Démission Collective Appel aux collègues cinéastes et professionnels de musées de la Russie et du monde entier. ...]]>

Démission Collective

Appel aux collègues cinéastes et professionnels de musées de la Russie et du monde entier.

Le 27 octobre 2014, toute l’équipe des spécialistes travaillant au Musée national du cinéma (conservateurs, archivistes et spécialistes de programmation de cinéma) – 22 personnes – ont adressé une lettre au ministre de la culture de la Fédération de Russie, Vladimir Médinski, déclarant que l’équipe entière démissionne à cause de l’impossibilité de continuer le travail avec la nouvelle direction du musée.

 

Le même jour, chaque membre de l’équipe a soumis au nouveau directeur sa demande de démission.

Voici le contexte de cette décision dramatique.

Le 1 juillet 2014, le ministre de la culture de la Fédération de Russie, Vladimir Médinski, a choisi de ne pas prolonger le contrat de Naoum Kleiman, un des fondateurs du Musée du cinéma de Moscou et son directeur depuis 25 ans. Une autre personne a été nommée au poste du directeur du Musée, sans compétition ni temps d’essai : Mme Larissa Solonitsyna, rédactrice en chef du journal « SK Novosti », organe de presse de l’Union des Cinéastes de Russie.

Naoum Kleiman, transféré au poste, spécialement créé pour cette occasion, de président du Musée, a d’abord salué la venue de la nouvelle directrice, jeune et, lui semblait-il, dynamique, historienne de cinéma par formation. Cependant, après trois mois de travail commun (malgré la bienveillance initiale et l’ouverture des employés du musée, malgré les tentatives ininterrompues d’initier la nouvelle dirigeante à la nature des tâches du musée et à ses traditions formées au cours de 25 ans), toute l’équipe des spécialistes travaillant au musée a été amenée à exprimer sa défiance à Larissa Solonitsyna. Le 14 octobre 2014, nous avons remis une déclaration sans ambiguïté à ce sujet à M. Mikhaïl Bryzgalov, Directeur du Département du patrimoine culturel au Ministère de la culture, et à M. Vladimir Tolstoï, Conseiller du Président de la Russie.

La méfiance de l’équipe croissait au fur et à mesure que se manifestaient le manque de compétence de la nouvelle directrice et l’autoritarisme de son style de gestion. L’absence de transparence dans la prise des décisions allait de pair avec son refus obstiné de prendre en compte l’opinion de l’équipe. Sans avoir la moindre expérience du travail d’un musée et sans avoir fait connaissance avec nos collections et les méthodes de rassemblement et de classement, la directrice s’est permis à plusieurs reprises des doutes injustifiés et insultants à l’égard du caractère scientifique de notre travail.

Sous le prétexte de « faire de l’ordre », Mme Solonitsyna a entrepris de licencier les employés qu’elle juge indésirables, sans présenter de motifs d’ordre professionnel et en leur proposant la possibilité de « quitter le poste pour raisons personnelles ». Mais des mesures disciplinaires sont prises de façon sélective – avec une intention évidente de scinder l’équipe. Ces derniers temps, nous nous sommes convaincus que tous les efforts de la nouvelle direction visent à compromettre l’activité précédente de Musée.

Jusqu’ici, personne n’a nié ni mis en doute nos efforts dans l’accomplissement de la mission du Musée du cinéma : mission pour laquelle il a été créé et qui se reflète dans sa conception et son statut. Pour ses spécialistes, qui représentent trois générations, le musée n’est pas un simple emploi, c’est notre vocation et l’oeuvre de notre vie.

Résultat de « l’activité » de la nouvelle direction, il n’est plus possible de travailler efficacement. Il est aussi insupportable de rester dans cette atmosphère d’hostilité, de suspicions insultantes et de manque de respect. Le fonctionnement du Musée est paralysé, les affaires courantes ne sont plus résolues, les partenaires traditionnels refusent à continuer la coopération. L’équipe des spécialistes n’a pas été entendue. De plus, le Ministère a envoyé un juriste pour aider la nouvelle directrice (on ne nous a pas expliqué le but de son « travail avec les documents » et personne ne l’a présenté à l’équipe), – mais nous venons d’apprendre qu’il se spécialise en « liquidation d’entreprises ».

Nous avons compris qu’on prépare la fermeture du Musée.

C’est dans ces conditions que nous avons déclaré l’impossibilité de travailler avec Larissa Solonitsyna en tant que directrice et informé que toute l’équipe de spécialistes qualifiés du Musée du cinéma est forcée, en signe de protestation, de donner sa démission : de quitter ce travail qui nous est cher. Notre lettre au ministre Médinski a été remise le matin du 27 octobre. Le même jour, en réponse, la directrice a commencé à licencier les employés ; parmi les premiers cinq licenciés, il y a Naoum Kleiman. La directrice a essayé de contraindre les autres employés de retirer leurs demandes de démission, mais personne n’a fléchi. En fin de journée, le Ministère de la culture, à travers l’agence « Interfax », a diffusé le texte portant sur certaines soi-disantes infractions, y compris financières, dans l’activité du Musée ; mais, autant que nous sachions, la récente révision ministérielle n’avait pas constaté ces infractions dans ses conclusions. Au cours de la révision, toutes les questions et observations de la commission ont reçu des réponses, et nos explications ont été acceptées par le Ministère. Pourquoi donc diffuser dans la presse des questions qui ont déjà été dûment résolues ? Le but est évident : pour dénigrer le directeur précédent du Musée et son équipe.

C’est la troisième fois au cours de son histoire que le Musée du cinéma est menacé de destruction. Nous appelons ceux, qui ne sont pas indifférents au destin de notre patrimoine cinématographique, à aider à ne pas admettre ce vandalisme culturel.

Nous avons foi dans la solidarité de nos collègues des musées et du monde du cinéma.

Le 27 octobre 2014

Naoum Kleiman, président du Musée du cinéma (licencié)

Maxim Pavlov, directeur adjoint (licencié)

Kristina Youriéva, curateur en chef des collections

Anna Koukès, secrétaire académique

Eléna Dolgopiat, curateur de la collection de manuscrits

Marina Rytchalovskaïa, collection de manuscrits

Daria Kroujkova, collection de manuscrits (licenciée)

Svetlana Kim, curateur de la collection d’animation

Guéorgui Borodine, archiviste (licencié)

Pavel Chvédov, curateur de la collection de diafilms

Emma Malaïa, curateurde la collection d’objets mémoriaux, d’appareils de cinéma et de costumes

Marianna Kouchnérova, curateurde la collection de photographies

Alexeï Trémassov, collection de photographies

Anna Boulgakova, collection de livres (licenciée)

Ekatérina Maksimova, ollection d’art graphique et de peinture pour le cinéma

Anastassia Krylova, collection d’affiches et matériaux publicitaires

Véra Roumiantséva, Cabinet scientifique mémorial de Serge Eisenstein (licenciée) Artiom Sopine, Cabinet scientifique mémorial de Serge Eisenstein (licenciée)

Olga Oulybychéva, chef du département de programmation de cinéma

Ivan Oulybychev, collection de films

Mikhaïl Zraïtchenko, collection de videos

Alexeï Artamonov, spécialiste de relations publiques

]]> Précarité, intermittence : nous serons vigilants https://culture.eelv.fr/2014/07/05/precarite-intermittence-nous-serons-vigilants/ Sat, 05 Jul 2014 10:54:51 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4025 Déclaration commune des sénatrices et sénateurs écologistes, socialistes, communistes et radicaux de gauche, membres de la Commission de la Culture du Sénat. ...]]>

Déclaration commune des sénatrices et sénateurs écologistes, socialistes, communistes et radicaux de gauche, membres de la Commission de la Culture du Sénat.

Déclaration

Les Sénatrices et Sénateurs représentent des territoires très divers où les collectivités sont toutes engagées dans le soutien à des compagnies, des scènes nationales, des spectacles, des festivals qui génèrent échanges et lien social, autour d’expressions artistiques porteuses d’esthétique, de plaisir, de réflexion et d’ambition démocratique, sans oublier, évidemment, les retombées importantes, en matière d’activité touristique et économique.

Les nouvelles annexes 8 et 10, élaborées par les partenaires sociaux signataires et gestionnaires de l’UNEDIC, se révèlent inadaptées face aux réalités des pratiques artistiques et au vécu quotidien de ceux qui les rendent possibles en créant, jouant, diffusant. Elles aggravent le protocole de 2003 qui a déjà fait beaucoup de dégâts, en précarisant les acteurs les plus fragiles et en affectant considérablement le budget des structures.

Ces nouvelles annexes ne se nourrissent pas des propositions 2, 3, 4, 6 et 9 du rapport de la Commission de la Culture, de l’Education et de la Communication élaboré par Maryvonne Blondin. Elles n’ont pas été réfléchies en confrontant les chiffres UNEDIC et ceux du rapport de Mathieu Grégoire et d’Olivier Pilmis élaboré au sein d’un laboratoire du CNRS, à la demande du Syndeac. Les conclusions de la négociation, dans leur ensemble, ne prennent d’ailleurs pas la mesure de la fréquence des interruptions de travail qui frappent tous les salariés.

Les Sénatrices et Sénateurs actent positivement la mise en place d’une mission de concertation et de propositions, sous la responsabilité de Hortense Archambault, Jean-Denis Combrexelle et Jean-Patrick Gille. En sanctuarisant le budget du spectacle vivant, le gouvernement fait montre de sa volonté d’améliorer la situation des structures confrontées à de réelles difficultés financières.

Les Sénatrices et Sénateurs prennent acte des termes de la lettre de mission qui mandate ces 3 experts pour élaborer des propositions solides et éthiques, requalifier le régime spécifique de l’intermittence, dans le respect du principe de la solidarité interprofessionnelle.

Cette mission devra notamment repenser « l’architecture du dispositif d’assurance chômage des intermittents », en proposant plus particulièrement des « moyens de lutter contre les abus », principalement dans le secteur audiovisuel, comme certaines sociétés qui, malgré de confortables chiffres d’affaires, ont choisi l’hyperflexibilité comme mode de gestion des ressources humaines.

Si les sénatrices et sénateurs se réjouissent du maintien possible des festivals, manifestation de la vitalité culturelle sur l’ensemble du territoire français, ils seront extrêmement vigilants à la pérennité des engagements récents, en particulier à ce que la compensation financière de la perte d’allocation -due au rallongement de la période de différé- soit garantie jusqu’à ce qu’une issue plus ambitieuse soit trouvée, dans le respect de chacun et de la solidarité interprofessionnelle.

Ils seront exigeants sur les solutions proposées par la mission et les suites données par le gouvernement.

 

Marie-Christine BLANDIN, Présidente de la Commission de la Culture de l’Education et de la Communication du Sénat (EELV)

David ASSOULINE, Vice-président de la Commission de la Culture de l’Education et de la Communication du Sénat (PS)

Françoise LABORDE, Présidente du groupe d’étude sur les arts de la scène, de la rue et des festivals en régions (PRG)

Pierre LAURENT, Sénateur de Paris (PCF)

Maryvonne BLONDIN, Rapporteure de la mission d’information sénatoriale « Régime des intermittents : réformer pour pérenniser » (PS)

Corinne BOUCHOUX, Présidente du groupe d’étude sur les métiers artistiques (EELV)

Françoise CARTRON, Vice-présidente de la Commission de la Culture de l’Education et de la Communication du Sénat (PS)

Maurice ANTISTE, Dominique BAILLY, Claude DOMEIZEL, Vincent EBLE, André GATTOLIN, Dominique GILLOT, Brigitte GONTHIER-MAURIN, Bariza KHIARI, Claudine LEPAGE, Michel LE SCOUARNEC, Jean-Jacques LOZACH, Philippe MADRELLE, Jacques-Bernard MAGNER, Didier MARIE, Danielle MICHEL, Maurice VINCENT, membres de la Commission de la Culture de l’Education et de la Communication du Sénat

 

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Intermittence du spectacle https://culture.eelv.fr/2014/06/16/intermittence-du-spectacle/ Mon, 16 Jun 2014 14:39:03 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4021 TROP DE MEPRIS ! TROP DE PRÉCARITÉ ! TROP DE MEDEF ? Position de la commission Culture EELV sur l’intermittence ...]]>

TROP DE MEPRIS ! TROP DE PRÉCARITÉ ! TROP DE MEDEF ?

Position de la commission Culture EELV sur l’intermittence

Au début des négociations sur l’intermittence il y avait le mépris. Le MEDEF déclarait que les intermittents vivent sur le dos des autres, qu’ils sont des « privilégiés ». Aujourd’hui, le MEDEF ne veut rien changer à un accord signé par des syndicats non représentatifs du métier, qui – de leur propre aveu – ne connaissent que peu la réalité du travail dans le secteur du spectacle vivant et de l’audiovisuel.

Aujourd’hui, le même Ministre du travail, qui, il y a quelques semaines encore, soutenait les propositions des experts de tous les partis et des intermittents réunis dans le Groupe de suivi, se déclare « impuissant » et maintient qu’il doit agréer cet accord injuste, contreproductif, scandaleux. Qui dirige cette république ? Le MEDEF ?

Nous considérons les revendications actuelles des intermittents parfaitement légitimes, et notamment :

          le rétablissement de la date anniversaire,

          le déplafonnement de l’assiette des cotisations,

          le plafonnement du cumul mensuel des revenus et allocations,

          la valorisation de 90 heures d’enseignement et de médiation,

          la modulation des cotisations employeurs selon le recours aux CDD d’usage,

          la suppression du différé.

Nous les soutenons sans réserves. Nous demandons également une juste application des lois et règlements par la Sécurité Sociale et Pôle emploi afin que la maternité et la maladie ne soient pas synonymes d’une rupture de protection sociale.

Europe Ecologie les Verts réaffirme son soutien au régime spécifique d’indemnisation chômage des intermittents du spectacle vivant et de l’audiovisuel qui, du point de vue de la prise en compte des besoins des salariés soumis à l’hyperflexibilité, répond de façon pertinente.

Nous condamnons la bataille idéologique et politique qui est menée sur le dos des intermittents. Ce modèle de sécurisation, « l’intermittence », est appelé à s’étendre, de plus en plus de personnes vont travailler d’une manière discontinue. Nous condamnons la stratégie du MEDEF qui veut la flexibilité pour tous en laissant le chômage à chacun,  comme son problème individuel.

Nous réaffirmons qu’il est indispensable d’étendre ce type de protection à toutes les catégories sociales soumises à l’hyperflexibilité et pas seulement aux salariés des secteurs du spectacle. Nous pensons tout particulièrement aux artistes plasticiens, aux artistes et techniciens culturels intervenant hors secteur culturel (graphistes, design…), mais également à l’ensemble des salariés soumis à la précarité, notamment les intérimaires, salariés du BTP, stagiaires longue durée …

Il n’y a pas de « déficit » spécifique du régime intermittent. Mais il y a bien un coût de la précarité, qui constitue une injection de plus d’1 milliard d’€ dans le secteur culturel. Cette somme est prise sur le salaire différé des salariés, la cotisation sociale.

Or, ce coût devrait être supporté :

       d’une part, par l’impôt, prélevé sur l’ensemble des acteurs économiques, et pas seulement sur les salariés, et dans le cadre d’un financement réel par l’Etat de sa politique culturelle ;

       d’autre part, par les employeurs du secteur, notamment de l’audiovisuel. Ils ont choisi, en France et seulement en France, l’hyperflexibilité comme mode de gestion des ressources humaines du spectacle. Ils doivent en assumer la responsabilité et les coûts. Ils ne peuvent bénéficier à la fois de la flexibilité et faire financer celle-ci par l’interprofessionalité. Pour Europe Ecologie les Verts, c’est une des causes majeures de la crise sociale récurrente et de la remise en cause permanente de la protection des salariés.

C’est pourquoi nous soulignons l’excellente idée de la proposition des intermittentsqui consiste à moduler les cotisations selon l’utilisation des CDDU. Le meilleur moyen pour choisir l’hyperflexibilité ou non est qu’il y ait un choix entre deux coûts. Une telle proposition pourrait par ailleurs être surmodulée selon que l’entreprise est dans le secteur marchand ou non marchand, du spectacle vivant ou enregistré, et selon la taille de l’entreprise, pour protéger les micro-entreprises.

Nous rappelons enfin que l’un des problèmes majeurs du secteur du spectacle est son hyper-centralisation sur la région Ile de France, et, dans toutes les régions, la disparition de la permanence artistique. Pour bénéficier des moyens nécessaires, les artistes sont de plus en plus soumis à une rotation des projets et des institutions, qui les coupe des territoires et des citoyens qui les habitent.

Il est donc urgent de permettre un choix, en équilibrant les coûts de façon à ce qu’à l’évidence le régime intermittent ne constitue plus un objectif, mais un des outils à disposition des artistes permettant de réaliser les œuvres qu’ils souhaitent dans le contexte social le plus adapté.

Enfin, nous sommes inquiets du déficit de régulation de ce débat et de cette décision paritaire par le gouvernement. En plus des réductions du budget du Ministère de la culture et de la communication deux années consécutives, cette absence de soutien politique s’ajoute à un manque d’imagination et d’ambition culturelle particulièrement inquiétant pour les professionnels et pour toute la société française. C’est dans une refondation des politiques culturelles territoriales, nationales et européennes que le débat sur l’économie solidaire et l’emploi des différentes catégories de travailleurs culturels doit se situer.

Dans la situation d’urgence, nous appelons à la mobilisation, nous appelons à manifester demain, 16 juin à 14h30 à Paris au Palais Royal et dans les villes en régions. Nous demandons le refus de l’agrément et l’ouverture de nouvelles négociations sur la base des propositions du Comité de Suivi.

 

Commission Culture Europe Ecologie Les Verts – juin 2014

Contributeurs : Stéphane Bigata, Gerold Schumann, membres du bureau et Pascale Bonniel Chalier, Hervé Pérard, co-présidents de la Commission culture.

 Adresse postale : EELV 247 avenue Faubourg St Martin 75 010  PARIS

 

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Collectivités & Culture https://culture.eelv.fr/2014/06/11/collectivites-culture/ Wed, 11 Jun 2014 08:10:15 +0000 http://culture.eelv.fr/?p=4046 L’Art est public, il a droit de cité, il devrait, au delà de ses tutelles, bousculer l’organisation en silos de nos ministères et de nos directions de collectivités. ...]]>

L’Art est public, il a droit de cité, il devrait, au delà de ses tutelles, bousculer l’organisation en silos de nos ministères et de nos directions de collectivités.

Mardi 10 juin 2014, en soirée, avait lieu dans l’hémicycle, un débat sur les collectivités locales et la culture, en présence d’Aurélie Filippetti.
Marie Blandin y est intervenue pour le groupe écologiste au sénat.
Voici le texte de son intervention (seul le prononcé fait foi).

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Ce débat est une excellente initiative, parce que nous sommes à la veille d’arbitrages structurels et budgétaires déterminants.
Il est nécessaire, parce que la volonté passée, de Malraux à Jack Lang, nous a laissé une démocratisation équipementière qui n’a pas rencontré sa suite logique : la diversité des publics, des amateurs, des artistes, la synergie avec la vie du territoire, et les moyens durables de fonctionnement des structures.
Il appelle à la cohérence quand les choix faits sur le terrain contrastent souvent avec les beaux discours sur la culture épanouissante et émancipatrice, les signatures de conventions internationales porteuses de sens, ou quand plane la menace d’un agrément néfaste sur le mauvais accord des annexes 8 et 10 de l’UNEDIC. A quoi serviraient des subventions sans artistes et techniciens pour donner vie aux projets ?

 

L’action des collectivités en matière de culture a été grandissante, conjuguant des cibles propres à chacune, et mettant en commun leurs moyens pour rendre possible des actions d’envergure.
Des artistes s’en sont méfiés, ceux qui n’avaient d’yeux que pour la rue de Valois, comme Racine ou Lully n’attendant que l’onction du Prince.
Contre cette forme de mépris, les écologistes réaffirment la pertinence d’une démocratie culturelle locale, animatrice du tissu créatif du territoire, garante de la reconnaissance de chacune et chacun.
Mais en accord avec une nécessaire vigilance, les écologistes soulignent le rôle indispensable d’un grand ministère de la Culture, et de ses directions déconcentrées, avec une stratégie et des moyens. Et ce grand ministère ne devrait pas dispenser les autres : ville, éducation, santé, transports, ou autres… de penser culturellement leurs actions. L’Art est public, il a droit de cité, il devrait, au delà de ses tutelles, bousculer l’organisation en silos de nos ministères et de nos directions de collectivités.

D’ailleurs le développement durable, dont on décline à l’envi les cibles économiques, sociales et environnementales, ne peut se concevoir sans culture, bien commun essentiel de l’humanité que nous pouvons chaque jour accroître.

 

Ce qui fait culture dans une société, c’est ce qui fait rencontre, reconnaissance mutuelle, tissage de liens, création, héritage virtuel ou matériel.

C’est donc, avant de réfléchir sur qui fait quoi, à la Déclaration universelle de l’UNESCO de 2001, sur la diversité culturelle que nous devons nous référer pour aspirer à « une plus grande solidarité fondée sur (…) sur la prise de conscience de l’unité du genre humain et sur le développement des échanges interculturels ».

C’est donc, avant de nous emballer pour ou contre la clause générale de compétence, à la Déclaration de Fribourg de 2007 que nous devons penser : « le terme culture recouvre les valeurs, les croyances, les convictions, les langues, les savoirs et les arts, les traditions, institutions et modes de vie par lesquels une personne ou un groupe exprime son humanité et les significations qu’il donne à son existence et son développement » nous rappelait JM Lucas dans une récente audition.
Car on ne peut à la fois se prévaloir de l’exception culturelle à l’international, et jouer entre territoires la compétition comme si la culture était une marchandise, ou, pire, une « arme » comme les autres.

Cinq départements, dont le Nord, se sont engagés à revisiter leurs pratiques pour garantir les « droits culturels » de chacun. Lors de leur dernière rencontre à Roubaix, Meyer Bisch rappelait que l’injonction du « vivre ensemble » n’est pas suffisante si le tissu social est élimé. Ce tissu, y compris culturel, doit être enrichi par la densité qu’apporte la diversité des contributeurs.
Etre libre, c’est recevoir la capacité de participer, de toucher et d’être touché, de dire pourquoi l’on aime ou pourquoi l’on n’aime pas une œuvre. Ce sont ces critères de l’action publique qui doivent questionner compétences et procédures des institutions, tout autant que la légitimité de l’Art de déranger.

A l’heure des pénuries, auxquelles les écologistes ne sauraient se résoudre, s’il s’agit d’infliger au budget de la culture la même toise qu’aux bétonneurs et pollueurs ou spéculateurs, les risques sont réels :

• que la culture soit variable d’ajustement – le couperet est déjà tombé sur des projets –
• que des artistes soient censurés par certaines idéologies.
• ou, comme l’énonce le sociologue Michel Simonot, que l’on fasse « dépendre la valeur de l’art et de l’artiste de son efficacité immédiate éducative, sociale, politique, économique, touristique ».
Sommé d’être en mission, l’artiste verrait alors se dissoudre son autonomie et sa turbulence dans des appels à projets mis en concurrence. L’efficience attractive ou le pouvoir de pacification sociale l’emporterait sur l’intérêt général.

Privés de loi sur la création, les parlementaires auditionnent, travaillent, se positionnent, proposent et seront présents dans le débat sur la décentralisation.

Pour les écologistes, la culture est une responsabilité partagée de l’Etat et des collectivités. Et nous ferons en sorte que l’Europe la fasse sienne avec un angle qui ne résume pas aux industries culturelles.

Ce partage doit garantir que la création, la formation et la diffusion ne soient jamais l’otage d’une idéologie ou l’outil instrumentalisé d’un notable. Ce partage n’exclut pas la définition de domaines d’intervention ciblés, qui pourraient être confiés aux Régions, comme les enseignements supérieurs artistiques pour renforcer la professionnalisation et l’équilibre des ressources. face aux métropoles elles doivent avoir un rôle d’équité territoriale.
Nous attendons que décentralisation rime avec justice, démocratie et dialogue intelligent avec les collectivités. Nous attendons que les moyens attribués ou délégués ne soient pas vampirisés par la capitale.
Nous n’acceptons pas que les musiques actuelles, pratique la plus répandue chez les français (80 %) ne reçoivent que moins d’un demi pourcent du budget alors que la Philharmonie va engloutir 380 millions d’euros…

 

La lisibilité ne se construira pas en coupant la culture en rondelles, elle se construira dans la transparence des arbitrages, et la qualité des outils de dialogue, comme la requalification des EPCC ou les conférences régionales.

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