front républicain – Arguments écologistes contre l'extrême droite https://antifn.eelv.fr Arguments écologistes contre l'extrême droite Mon, 04 May 2015 12:54:35 +0200 fr-FR hourly 1 Mettre en échec l’extrême droite https://antifn.eelv.fr/mettre-en-echec-lextreme-droite/ Wed, 21 Jan 2015 12:58:19 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2672 Motion votée par le Conseil fédéral d'EELV du dimanche 18 janvier 2015. - Mettre en échec l’extrême droite ...]]>

Motion votée par le Conseil fédéral d’EELV du dimanche 18 janvier 2015.

Mettre en échec l’extrême droite

Exposé des motifs :

Les dernières élections européennes ont fait du Front National, le parti rassemblant le plus grand nombre de votants, et nous assistons à une progression continue de ses résultats électoraux au cours des derniers scrutins.

Le Front National sous ses faux airs de dédiabolisation, reste un parti raciste et xénophobe et à tendance fasciste dans la lignée des thèses historiques des extrêmes droites.

Malheureusement, l’actualité dramatique de ces derniers jours ouvre une période d’incertitude qui pourrait faire place aux logiques d’exclusion, de repli identitaire et de sectarisme.

Ces faits politiques nouveaux appellent à repenser une stratégie efficace de lutte contre les idées nauséabondes de l’extrême-droite et à empêcher que celle-ci parvienne à conquérir de nouvelles majorités.

Motion

A l’approche des élections départementales et régionales, dans le respect du principe de subsidiarité prévu par nos statuts, le Conseil Fédéral des 17 et 18 janvier 2015 :

1 – Considère que la bataille contre le Front National doit être en priorité celle des idées et des valeurs. La lutte contre le FN et pour le réinvestissement des abstentionnistes dans la vie politique s’inscrit dans un effort de fond et de long terme incluant la mise en œuvre de politiques publiques qui restaurent les solidarités et la confiance dans l’avenir, qui assurent la tranquillité publique, qui réduisent les inégalités et réinventent nos systèmes de protection sociale et qui permettent d’engager la transition énergétique et écologique. Les écologistes doivent affirmer leur capacité à porter une alternative porteuse de sens et répondant aux aspirations concrètes d’une bonne partie de la population.

2 – Considère que les institutions de la 5ème République sont épuisées et que leur rénovation démocratique doit être conduite sans tarder. Celle-ci s’inscrit dans la perspective d’une 6ème République et passe par le changement des modes de scrutin au bénéfice de la proportionnelle. Dès lors que nous plaidons pour la représentation de tou-te-s, il peut paraître contradictoire d’user d’artifices électoraux pour contrer la représentation d’un parti politique comptant un nombre considérable d’électeurs. Les gouvernements successifs portent une responsabilité en refusant le droit de vote aux étrangers et en maintenant des modes de scrutins uninominaux qui nous enferment dans des contraintes d’accords.

3 – Constate que la pratique du front républicain dès le premier tour n’est pas une réponse adaptée. Par ailleurs, le désistement républicain de second tour atteint ses limites, pour faire reculer le Front National tant dans les urnes que dans la bataille d’idées. Le report des voix à l’appel d’un parti politique n’est pas automatique. Aucun parti n’est propriétaire de ses électeurs. La solution de facilité des états-majors des partis d’additionner les voix ne se vérifie pas toujours. Elle peut devenir contreproductive, car elle renforce la différenciation du Front national, qui a beau jeu de se présenter ensuite comme seule alternative possible à l’UMP et au PS. 

4 – Confirme sa volonté de mettre en œuvre des solutions pour empêcher le Front National de conquérir des majorités et de s’opposer de manière frontale lorsque ce parti remporte une élection. Le désistement républicain ne peut donc être appréhendée de la même manière selon qu’il s’agit d’une élection avec un mode de scrutin uninominal ou d’un scrutin par liste. En effet dans le premier cas, lorsque nous ne sommes pas en position d’avoir un-e élu-e, il est cohérent d’appeler à faire barrage au front national au second tour.

C’est dans cette logique que travailleront les CPR pour les élections départementales. Dans le second cas il serait incompréhensible alors que nous avons la possibilité d’avoir des élus qui constitueront une force d’opposition au FN de se retirer au nom du front républicain.

4 – Constate une porosité de plus en plus prégnante entre le discours de la droite traditionnelle et celui de l’extrême-droite. Une même logique consiste à pointer du doigt des boucs-émissaires coupables : les étrangers, les bénéficiaires d’aides sociales, etc. Néanmoins une différence essentielle demeure, les formations politiques de la droite continuent à défendre la démocratie.

5 – Demande aux CPR et groupes locaux de questionner et enrichir les outils de luttes contre le FN, à travers des débats qui permettront aux militantEs de s’exprimer et de s’approprier ses outils. Le groupe de travail FN proposera un cadre pour ses débats et organisera un retour au prochain Conseil fédéral.

Pour : 67 ; contre : 3 ; blancs : 7

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Faut-il en finir avec le front républicain ? Le compte-rendu de notre forum aux JDE d’EELV 2014 https://antifn.eelv.fr/cratelierfr/ Sun, 14 Sep 2014 17:10:50 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2656 Le Front national est aujourd’hui en mesure de gagner seul des cantons, des circonscriptions, des villes… et après ? Cette « irrésistible ascension » ébranle les stratégies des états-majors politiques : tout un pan de l’électorat ne répond plus à l’appel au « front républicain ». Face au FN, la victoire des partis de gouvernement n’est plus systématique. ...]]>

Le Front national est aujourd’hui en mesure de gagner seul des cantons, des circonscriptions, des villes… et après ? Cette « irrésistible ascension » ébranle les stratégies des états-majors politiques : tout un pan de l’électorat ne répond plus à l’appel au « front républicain ». Face au FN, la victoire des partis de gouvernement n’est plus systématique.

Entre rejet de « l’UMPS » et stratégie de victimisation, le FN a su tirer parti de sa mise à l’écart. Le « front républicain », longtemps solution miracle, n’est-il donc pas devenu un leurre ? 

Animation :

  • Marine TONDELIER, conseillère municipale d’opposition à Hénin-Beaumont, membre du Bureau exécutif d’EELV

Intervenants :

  • Joël GOMBIN, politologue, auteur d’une thèse sur le vote FN (son site).
  • Erwan LECOEUR, sociologue, auteur du Dictionnaire de l’Extrême-droite
  • Bernard STIEGLER, philosophe, auteur de Pharmacologie du Front national

Compte-rendu des débats :

L’idée de cet atelier a émergé sur la liste de discussion du groupe de travail d’EELV de lutte contre l’extrême droite.
Lors des précédentes élections, la question de ne pas avoir de candidats dès le 1er tour dans certaines villes, cantons ou circonscription s’est posée. Le débat a également lieu dans certaines régions pour 2015 et certains commencent même à expliquer qu’il faudrait, pour faire barrage au front national, soutenir le candidat socialiste dès le 1er tour en 2017.
A Hénin-Beaumont, les municipales ont démontré que l’alliance PS/PC/EELV au premier tour n’avait pas suffit à « faire barrage ». Pire, elle aurait contribué à faire gagner le FN dès le 1er tour, beaucoup de nos électeurs respectifs n’ayant pas souhaité se déplacer car étant froissé par la présence de tel ou tel logo sur le bulletin de vote.
Au fond, le front républicain serait un peu comme des digues que l’on construirait contre la montée des océans: elle peuvent êtres rassurantes à court terme mais ne sont pas efficaces à long terme.
Pour commencer, Joël Gombin est revenu sur les origines du front républicain, qui remontent à la IIIème République. A l’époque, il s’agissait de faire barrage à la droite monarchistes en s’alliant au candidat de gauche le mieux placé.
Dans les années 30, la menace fascite a ensuite donné lieu à la création du Front populaire en France puis en 1956, suite à l’échec de Pierre-Mendès France sur la question coloniale et la montée du poujadisme, les législatives donnerontt lieu à une coalition électorale de centre gauche, que Jean-Jacques Servan-Schreiber nommera dans l’Express Le Front Républicain.
Depuis le 21 avril 2002, le Front républicain est à entendre dans le sens de l’opposition électorale au Front National
Pour Erwan Lecoeur, le Front Républicain n’a en fait jamais vraiment existé en tant que tel. Le Front républicain, c’est en fait le piège du lepenisme. Il y a en réalité pas « un » front national mais 11 tendances (la tendance lepen, les royaliste, les bonapartistes, etc). Le terme « front républicain » est donc un mot valise pas très efficace puisqu’il donne l’impression qu’il y a un ennemi, unifié, homogène, ce qui n’est en réalité pas le cas.
Le FN a été en tête au second tour dans 403 cantons en 2011, et dans 61 circonscriptions en 2012.
On constate que l’accès du FN aux poste va souvent de pair avec leur déradicalisation. En ce sens, la proportionnelle semble donc une bonne solution pour les combattre à long terme.
Pour Bernard Steigler, nous vivons le drame d’une société qui va mal, et qui risque d’aller de plus en plus mal. Nous sommes dans l’obligation de fonctionner avec un modèle industriel d’automatisation généralisée pour faire face à l’accroissement démographique. Les entreprises les plus rentables sont aujourd’hui automatisées (voir Bill Gates, Amazone, Foxconn). L’automatisation touche également les consommateurs et les individus en général dans nos comportements quotidiens. Cela conduit à une accélération du processus marxiste de prolétarisation accrue, du fait de l’automatisation.
Selon lui, le problème n’est pas la fin du travail mais la fin de l’emploi et le début du travail. Il faudrait préférer un revenu contributif qui développe les capacités des gens au sens d’Amartya Sen. La vraie question est celle de la redistribution du pouvoir d’achat.

Approfondir : 

Vote FN aux européennes : une nouvelle assise électorale, par Joël Gombin (Observatoire des radicalités politique, Fondation Jean Jaurès)

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