Front national – Arguments écologistes contre l'extrême droite https://antifn.eelv.fr Arguments écologistes contre l'extrême droite Mon, 04 May 2015 12:54:35 +0200 fr-FR hourly 1 Le Front National compare les jeunes à des animaux https://antifn.eelv.fr/le-front-national-compare-les-jeunes-a-des-animaux/ Fri, 28 Sep 2012 10:02:49 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2531 Le Front National a publié une tribune où il dénie le statut de personne humaine aux jeunes qui ne s’interdiraient pas les relations sexuelles «hors d’une relation stable et responsable». ...]]>

Le Front National a publié une tribune où il dénie le statut de personne humaine aux jeunes qui ne s’interdiraient pas les relations sexuelles «hors d’une relation stable et responsable».

Chaque trimestre, le conseil régional publie un journal consacré à une thématique particulière de son action. A chaque numéro, l’institution accorde deux pages aux groupes politiques, dans des volumes de texte proportionnels à leur nombre d’élus. A la rentrée 2012, la thématique proposée était la jeunesse. Le Front National a profité de l’occasion pour composer une tribune qui oscille entre puritanisme, insulte et négation de la personne humaine.

Ses élus nous expliquent qu’ «éduquer un jeune consiste (…) à le faire passer de l’état d’animalité à à la noblesse d’une personne humaine à laquelle il est destiné par nature» et qu’il «doit être rendu capable de se servir librement de ses facultés intellectuelles, morales, sociales, spirituelles et physiques, ce en quoi il se distingue de l’animal».

Pulsions sexuelles

Ils enchaînent en expliquant que le «pass contraception» proposé par le conseil régional s’oppose à cette définition, car il «soutient la thèse selon laquelle un jeune est privé d’une volonté libre et donc esclave de ses pulsions sexuelles, l’obligeant à s’accoupler quand le besoin s’en fait sentir». Ils concluent enfin en citant Richard Wagner, compositeur très en vogue dans l’Allemagne nazie (certes pas seulement, mais la référence n’est pas neutre).

Les élus du Front National auraient pu se contenter d’un discours puritain sur ce qu’ils considèrent comme les mœurs dissolues de la jeunesse actuelle. Ils vont plus loin en comparant à quatre reprises les jeunes à des animaux. Ceux qui ont une morale non-conforme à leur vision voient donc explicitement niée leur appartenance à la communauté des humains.

On imagine trop bien à quoi ce type de raisonnement peut conduire.

Tribune du groupe Front National dans le journal "Rhône-Alpes" de septembre 2012.

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Le négationnisme climatique du Front National https://antifn.eelv.fr/le-negationnisme-climatique-du-front-national/ Mon, 24 Sep 2012 10:01:14 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2528 Assemblée après assemblée, le Front National s’échine à soutenir que le réchauffement climatique n’a pas d’origine humaine. Une position qui n’est plus guère aujourd’hui soutenue que par les lobbies pétroliers étasuniens. ...]]>

Assemblée après assemblée, le Front National s’échine à soutenir que le réchauffement climatique n’a pas d’origine humaine. Une position qui n’est plus guère aujourd’hui soutenue que par les lobbies pétroliers étasuniens.

Si de nombreux membres du Front National sont connus pour leur complaisance envers les thèses négationnistes, il est un autre domaine où ce parti est dans le déni le plus total, obsessionnel : le refus de reconnaître l’origine humaine du changement climatique.

Au FN, le plus prompt à s’échauffer dans ce sens est Joël Cheval, qui ne brille pas par sa présence à la commission énergie : « nous nous opposons aux frais de communication qui consistent à annoncer la catastrophe climatique avec toujours de plus en plus de véhémence, alors qu’aucune étude n’est en mesure de démontrer l’incidence à long terme des émissions de gaz à effet de serre sur l’évolution du climat. (…) c’est un peu la nouvelle religion du moment : la fin des temps par le climat et la montée des températures », déclarait-il en décembre 2011.

Croyance

En fait de religion, c’est malheureusement un fait reconnu depuis une plusieurs années par l’ensemble de la communauté scientifique mondiale.

« On serait tenté de renvoyer l’argument au FN, preuves scientifiques à l’appui, en leur disant que ce sont précisément eux qui sont dans le domaine de la croyance, explique Pierre Mériaux, conseiller régional EELV. Le problème est que cette position est un simple calcul électoraliste. Dire au public qu’il va falloir changer nos habitudes est compliqué. Électoralement, il est certes bien plus payant de nier la réalité… et de nous mener droit dans le mur ! »

 

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Les élus du FN, des « avocats des contribuables » ? https://antifn.eelv.fr/les-elus-du-fn-des-avocats-des-contribuables/ Mon, 24 Sep 2012 09:59:17 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2522 Le Front National est allergique à toute forme de dépense publique… sauf quand il s’agit d’assurer la tranquillité des vrais bons Français contre les immigrés. ...]]>

Le Front National est allergique à toute forme de dépense publique… sauf quand il s’agit d’assurer la tranquillité des vrais bons Français contre les immigrés.

En bon parti populiste, le Front National se dit « avocat des contribuables » (Joël Cheval, assemblée plénière de mars 2012). Cela consiste à dégainer son revolver dès qu’il entend le mot « dépense ». Qu’il s’agisse d’une dépenses en faveur de l’équipement, de l’investissement, du fonctionnement, de l’aménagement du territoire, de l’embauche ou de la solidarité, la dépense publique est mauvaise par essence parce qu’elle « plume le contribuable », selon leurs termes (assemblée plénière de mai 2012).

Lapidation fiscale

En effet, en matière fiscale, le champ lexical frontiste ne connaît ni pudeur, ni retenue. Ainsi, en assemblée plénière, on a entendu parler de « lapidation fiscale » (Bruno Gollnisch, assemblée plénière de décembre 2011).

« La vache à lait, la vache à traire, c’est la classe moyenne : ce sont les faibles, ceux qui souffrent sans rien dire, mais qui n’en peuvent plus. Et que vous faites crever ! », geignait en octobre 2011 Gabriel de Peyrecave à propos d’une majoration de la TIPP qui ajoute 1,5 centime d’euro par litre d’essence en moyenne, tandis que 19 autres régions françaises sur 22 appliquent le maximum de 2,5 centimes, affectés à de grands projets d’équipement.

Car pour le bon sens populiste, un sou est un sou. Ainsi, en décembre 2011, Liliane Boury proposait de réduire le budget « culture » de 40%, qu’elle convertit, pour l’exemple, en « 25 796 paniers hebdomadaires ménagers moyens ».

Haine des associations

Au final, on se demande si les collectivités ne devraient pas pour eux cesser toute action et laisser le territoire géré à 100 % par la loi de l’offre et de la demande : transports, lycées, formation, aménagement du territoire sont autant de politiques inutiles aux yeux de ce parti.

Et quand la dépense s’applique aux domaines qu’ils haïssent, comme l’environnement, la coopération solidaire, les associations, la hargne redouble. « La ligne « écoresponsabilité » doit être encore réduite, sachant que les questions environnementales sont souvent accaparées par des associations plus partisanes qu’indépendantes », demandait Christian Grangis lors de l’examen du budget 2012.

Par une litanie d’amendements, le FN dit et répète que la Région devrait réduire ses effectifs, y compris ceux des personnels de terrain qui travaillent sur le développement local, laissant entendre clairement qu’il s’agit d’emplois de complaisance (« postes de clientèle » selon Christian Grangis, toujours en décembre 2011).

La sécurité des « Français »

Il n’y a qu’une seule et unique dépense qui vaille aux yeux du Front National : « La sécurité des Français n’a pas de prix », selon Blanche Chaussat à propos des passages à niveaux (décembre 2011 encore). Celle des Français, bien sûr, pas celle des personnes en général…

Bref, on pourrait imaginer une collectivité administrée par le Front National comme une collectivité sans impôts, mais aussi sans écoles, sans transports, des campagnes sans services publics ; avec des loisirs et une éducation réservées au plus riches… Mais des centres-villes bien propres et rassurés par une présence policière constante.

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Antisémitisme, fascisme : le FN toujours en eaux troubles https://antifn.eelv.fr/antisemitisme-fascisme-le-fn-toujours-en-eaux-troubles/ Mon, 24 Sep 2012 09:58:10 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2518 Sous le couvert d’une expression policée, le groupe FN revendique publiquement les pires attitudes fascistes et antisémites. ...]]>

Sous le couvert d’une expression policée, le groupe FN revendique publiquement les pires attitudes fascistes et antisémites.

A lire les journaux, à voir sa présidente parler de « République » dans les émissions de télévision, on pourrait croire que le Front National aurait rompu avec les idéologies fascistes et antisémites. On aurait tort.

Dans les interventions des élus du groupe FN au conseil régional, au détour de phrases à la courtoisie surannée, l’auditeur attentif entend des horreurs.

Antisémitisme

Ainsi, à l’assemblée plénière de décembre 2011, Bruno Gollnisch faisait-il une proposition au président de la Région : « Je vous dédicacerai prochainement le livre de Mme Anne Kling, La France LICRAtisée », cette organisation de police de la pensée. » C’est la même Anne Kling qui sur son blog fait preuve d’un acharnement obsessionnel contre la communauté juive, ironise sur la Shoah, soutient les négationnistes, répertorie les membres juifs du gouvernement…

C’est aussi en toute discrétion que la même semaine, à la commission permanente, le groupe a atteint le sommet de l’outrance en s’opposant à l’attribution d’une subvention au mémorial des enfants juifs exterminés d’Izieu.

Fascisme

Dans les interventions, on ne compte plus les citations de Charles Maurras, les clins d’œil à Pétain… A plusieurs reprises, les élus de la majorité se sont indignés du comportement d’Alexandre Gabriac, protégé de Bruno Gollnisch, photographié faisant le salut nazi et rendant hommage à Franco et Mussolini en compagnie de la crème des nostalgiques européens du fascisme le plus immonde.

Ambiguïté

Parfois, on entend aussi les élus FN prendre des positions équivoques, qui ne s’inscrivent guère dans la logique de leur idéologie, si ce n’est pour des raisons difficilement avouables.

Ainsi, en mai 2011, le groupe FN s’était prononcé en faveur d’un vœu déposé par le groupe EELV afin de soutenir l’opération « un bateau pour Gaza » en faveur du peuple palestinien. Il était bien étrange de voir les éternels contempteurs des associations « gauchistes » souhaiter bon vent à un bateau à bord duquel avait pris place Olivier Besancenot. A moins de vouloir semer l’ambiguïté entre défense de la cause palestinienne et antisémitisme.

De même, le groupe se dit attaché « à la totale liberté sur Internet, vecteur essentiel de l’information et du véritable débat démocratique. » Une position bien étrange, quand on sait qu’en France, les seules restrictions de liberté sur Internet ne portent guère que sur la pédophilie, le viol de la propriété intellectuelle et l’incitation à la haine raciale. Rayez les mentions inutiles : comme d’habitude, le FN nous laisse à ce sujet dans la plus totale ambiguïté quant aux véritables motifs de ses prises de position.

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Commerce local, commerce équitable : l’extrême droite se positionne https://antifn.eelv.fr/commerce-local-commerce-equitable-lextreme-droite-se-positionne/ Mon, 24 Sep 2012 09:57:32 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2514 Alors que l’extrême droite préfère les paysans d’ici à ceux d’ailleurs, les écologistes choisissent la solidarité en encourageant à la fois l’agriculture de proximité et le commerce équitable. De quoi créer des dialogues de sourds au conseil régional. ...]]>

Alors que l’extrême droite préfère les paysans d’ici à ceux d’ailleurs, les écologistes choisissent la solidarité en encourageant à la fois l’agriculture de proximité et le commerce équitable. De quoi créer des dialogues de sourds au conseil régional.

Il y a un point sur lequel, pour de mauvaises raisons, l’extrême droite la plus radicale croit rejoindre les écologistes : le fait d’encourager l’agriculture de proximité. En octobre 2011, dans un débat sur les menus des cantines des lycées, c’est Alexandre Gabriac, jeune conseiller régional et leader d’un mouvement néo-fasciste, qui s’en félicite : « Cela permet en effet au consommateur de faire travailler les paysans de sa région, ce qui représente un acte de solidarité fort à l’heure de l’individualisme et des délocalisations. » Christophe Boudot, lui, parlait en décembre 2010 de « préférence rhônalpine, prélude peut-être à une autre préférence que l’on appellerait nationale».

Protectionnisme borné

En fait, là où le FN voit du protectionnisme borné excluant les produits « de l’étranger », les écologistes proposent simplement de restaurer les solidarités locales dans les campagnes. On ne parle pas la même langue.

Cette fausse convergence s’arrête d’ailleurs dès la suite du programme : Alexandre Gabriac regrette dans son intervention que le soutien à l’agriculture de proximité s’articule d’un soutien au commerce équitable. En effet, pour les écologistes, ce sont là deux faces d’une même solidarité, au Nord comme au Sud, les produits n’étant généralement pas les mêmes.

Le nougat de Montélimar

Mais le commerce équitable dérange beaucoup la droite extrême, jusque dans le groupe de l’UMP et de ses alliés. Lors du même débat, Patrick Louis, membre du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers, se lance dans une diatribe ignare : « Bien sûr, si vous favorisez le commerce équitable, c’est que vous avouez que les autres sont inéquitables. Permettez-moi, après avoir défendu nos agriculteurs à cette tribune, de défendre les commerçants locaux qui, à ce que je sache, ne semblent pas traités avec équité de votre part. »

Toujours en octobre 2011, Bruno Gollnisch n’est pas en reste sur les clichés liés au commerce équitable : « une barre de céréales sucrées fabriquée dans la région était à base de noix de Bolivie, de sucre du Paraguay, de miel du Mexique, etc., tout ceci au nom du commerce équitable, (…) c’était peut-être choquant dans une région qui est connue par exemple pour ses productions de nougat à Montélimar. »

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Le FN veut-il la fin de l’agriculture ? https://antifn.eelv.fr/agriculturera/ Mon, 24 Sep 2012 09:53:36 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2507 Les élus du Front National cherchent maladroitement à s’attirer les faveurs du monde paysan. Pourtant, ils ont du mal à cacher leur manque de compétence sur la question. ...]]>

Les élus du Front National cherchent maladroitement à s’attirer les faveurs du monde paysan. Pourtant, ils ont du mal à cacher leur manque de compétence sur la question.

Des études d’opinion ont montré que le Front National progressait dans certaines régions de France chez les agriculteurs. Cela n’a pas échappé aux conseillers régionaux d’extrême droite présents à l’assemblée de Rhône-Alpes qui semblent vouloir caresser cet électorat dans le sens du poil.

Gratitude et complaisance

Ainsi, alors que par ailleurs ils reprochent à la Région d’intervenir hors de ses compétences de base, la délibération d’orientation de la politique agricole a été l’une des rares à recueillir leur vote positif. En décembre 2011, Christophe Boudot se félicite complaisamment de ce « vote de bon sens qui nous a d’ailleurs valu la gratitude de nombreux agriculteurs qui, lassés des promesses non tenues du gouvernement, rejoignent désormais en masse le Front National. » Fort heureusement, ce n’est pas le vote du groupe FN qui a permis à la Région de mener des actions en faveur de l’agriculture. Il n’y est pour rien. Il n’a d’ailleurs quasiment pas participé aux débats en commission qui ont précédé.

Peu importe, notre conseiller s’empresse de reprendre à son compte, croit-il, les angoisses du monde rural : « J’ai la crainte que les directives de Bruxelles de plus en plus contraignantes et les revendications politiques toujours plus pressantes du groupe écologiste ne bousculent et remettent gravement en cause l’excellence, l’équilibre, la croissance et la liberté du monde agricole. » L’Europe, les écologistes sont donc les boucs émissaires de la circonstance.

Egorgement

De là à dire que les immigrés y sont pour quelque chose, il n’y a qu’un pas que Christophe Boudot franchit avec brio dans ce débat autour d’une délibération soutenant les abattoirs de proximité destinés à soutenir les filières d’élevage locales : « Nous avons tous ici en mémoire ces moments de fêtes rituelles où certains quartiers se transformaient durant plusieurs jours en véritable zones d’égorgement à ciel ouvert. »

Mais la haine revenue au galop cache mal une incompétence évidente sur les questions agricoles. En octobre 2011, lors du débat sur la politique foncière proposée par Gérard Leras (EELV), Bruno Gollnisch invite les paysans à décapitaliser leurs propres exploitations : « Au lieu de geler la terre, l’agriculteur pourrait la vendre ou, s’il n’est pas propriétaire du fonds, s’entendre avec le propriétaire et partager avec lui les fruits de cette vente. Il retirerait de cette vente partielle un profit substantiel lui permettant d’alléger la charge de sa dette, de faire face aux aléas d’une mauvaise récolte ou d’un abaissement des cours ou de réaliser de nouveaux investissements. » Ce que propose M. Gollnisch, c’est le cauchemar de tout exploitant qui souhaite le rester : être contraint de céder à la pression foncière pour vendre ses terres en terrain à bâtir. Le FN entend-il défendre les agriculteurs en encourageant la fin de l’agriculture ?

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Ceux qui aiment le FN ne prendront pas le train https://antifn.eelv.fr/ceux-qui-aiment-le-fn-ne-prendront-pas-le-train/ Mon, 24 Sep 2012 09:52:55 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2503 Les transports collectifs sont l’une des principales compétences du conseil régional. Mais pour le Front National, investir dedans revient à gaspiller l’argent du contribuable au détriment de la route qui, elle, semble à leurs yeux ne rien coûter. ...]]>

Les transports collectifs sont l’une des principales compétences du conseil régional. Mais pour le Front National, investir dedans revient à gaspiller l’argent du contribuable au détriment de la route qui, elle, semble à leurs yeux ne rien coûter.

Le Front National se pose en défenseur de l’automobiliste qu’il oppose aux voyageurs en train, en oubliant que ce sont souvent les mêmes. Quand on parle de créer des « alternatives ferroviaires efficaces aux déplacements mécanisés individuels », Maurice Faurobert s’offusque (décembre 2011) : « Est-il donc devenu essentiel d’entraver la liberté du citoyen à se déplacer comme il veut quand il veut ? Est-il donc devenu insupportable d’investir pour le Français moyen automobiliste ? Peut-être sont-ils devenus des citoyens de deuxième zone. »

La route ou le fer

Disant cela, le FN feint de ne pas comprendre que l’une des compétences du conseil régional est de développer le réseau des trains régionaux, les routes étant du ressort du département. « Je rappelle que l’investissement en infrastructures est deux fois plus cher que pour le routier et que personne n’a fait la démonstration du transport ferroviaire bénéfique pour l’économie », insiste pourtant Maurice Faurobert (septembre 2011).

Car là aussi, le transport public n’est pour le parti protestataire qu’une « machine à plumer le contribuable » : selon le même, la « tarification sociale ne s’applique que sur le ¼ du prix de revient du voyage, les ¾ du prix sont déjà offerts par les contribuables auxquels on n’a pas demandé leur avis » (décembre 2011). Car, bien sûr, le contribuable ne finance jamais les routes ni les autoroutes.

D’ailleurs, le parti d’extrême droite étant opposé à la notion même de service public, les collectivités n’ont tout simplement pas à financer les équipements ferroviaires. Seuls les péages devraient financer les infrastructures. Toujours selon Maurice Faurobert (septembre 2011), « on met nos impôts dans ces travaux pour créer des emplois. Cela veut dire que l’on paye pour travailler. Or, l’intérêt du tunnel c’est effectivement d’avoir des péages et les péages, c’est le fret et les voyageurs. (…) en ce qui concerne le fret sur cette direction il a plutôt diminué qu’augmenté. On ne peut donc pas compter sur ces rentrées et au niveau des voyageurs, on a du mal à maintenir le trafic actuel. » Dans ces conditions, on se demande alors comment la France pourrait maintenir un réseau digne de ce nom.

Restez chez vous !

De toute manière, les « contribuables » ne prennent pas le train, parce qu’on ne « les a pas encore convaincus que nos services sont à l’heure, réguliers, confortables et que l’on n’a plus à craindre d’y prendre un mauvais coup. » (décembre 2011) Les gares TER sont des coupe-gorge, tout le monde sait cela.

Mais pour faire des économies, Maurice Faurobert a trouvé la solution (février 2012) : « Le vrai problème des transports aujourd’hui, ce n’est pas de les multiplier, de les rendre plus confortables ou écologiques, c’est de les diminuer. C’est de trouver des remèdes à l’hypertrophie de la mobilité. » Restons chacun chez soi !

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Second tour des élections législatives : quelles évolutions ? https://antifn.eelv.fr/second-tour-des-elections-legislatives-quelles-evolutions/ Tue, 28 Aug 2012 15:09:36 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2487 En attendant une analyse plus complète, voici un tableau synthétique de l’évolution entre premier et second tour dans les circonscriptions où l’extrême-droite était présente (Front national et Ligue du Sud).

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Le FN et l’écologie en NPdC https://antifn.eelv.fr/le-fn-et-lecologie/ Thu, 03 May 2012 08:48:19 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2194 En matière d’écologie comme d’immigration, Marine Le Pen fait appel en permanence au « bon sens » pour légitimer ses constats et ses remèdes. Elle entend répondre aux politiques publiques jugés absurdes et embrouillées des « technocrates ». Ainsi le programme du Front national se revendique plus écolo que les écolos mais réduit l’écologie à une gestion du patrimoine paysager, qui consiste à laisser la place aussi propre en partant qu’on ne l’a trouvée en naissant. ...]]>

En matière d’écologie comme d’immigration, Marine Le Pen fait appel en permanence au « bon sens » pour légitimer ses constats et ses remèdes. Elle entend répondre aux politiques publiques jugés absurdes et embrouillées des « technocrates ». Ainsi le programme du Front national se revendique plus écolo que les écolos mais réduit l’écologie à une gestion du patrimoine paysager, qui consiste à laisser la place aussi propre en partant qu’on ne l’a trouvée en naissant.

 

 

La défense du patrimoine naturel

 

Au terme « biodiversité », le FN préfère celui de « patrimoine naturel », ce qui résume bien toute l’opposition conceptuelle entre l’idéologie frontiste et l’écologie politique. Pour le FN : « le respect des lois de la nature […] participent de la défense de l’identité nationale » (programme 2012). Bref, si un arbre doit être protégé, c’est avant tout parce qu’il est Français.

Alors que la nature ne connaît pas de frontières et que le métissage y est la règle, le FN entend au contraire la segmenter artificiellement et la rendre statique : on exalte la grandeur de nos montagnes, la beauté de nos paysages ruraux, la finesse de nos côtes. La logique frontiste ignore donc que ces paysages sont par essence éphémères et qu’ils sont un bien commun de l’humanité : préserver la biodiversité ça n’est pas figer la nature, c’est au contraire maintenir les conditions pour qu’elle puisse se renouveler, se recréer, et nous surprendre.

 

Le flou du programme : l’exemple de l’énergie

 

Il ne faut pas creuser longtemps le programme du Front national pour voir que l’écologie n’y est qu’un vernis très superficiel.

Sur l’énergie, le programme annonce l’objectif d’une sortie à terme du nucléaire, sans aucune indication sur l’échéance et la transition. Dans le même temps, sur les énergies renouvelables, le FN indique que « l’objectif est de couvrir à terme 10 à 15% de nos besoins énergétiques ». A terme ? Quand on sait que l’hydraulique, l’éolien, le photovoltaïque et la biomasse représentaient déjà 12,9% de la consommation finale d’énergie en 2010, et que la loi fixe comme objectif de parvenir à 23% en 2020, on s’interroge. Ce qui est présenté comme un objectif raisonnable, de « bon sens », est en réalité une régression brutale.

 

Le grand écart électoraliste : l’exemple de la dignité animale

 

On le voit, le débat de fond intéresse peu le Front national qui se complait dans l’énumération de propositions vagues propres à agréger des électorats potentiels sur leurs candidats. Il est vain de chercher une cohérence dans ce discours qui ne vise qu’à atteindre un certain nombre de cibles électoralistes. La thématique de la souffrance animale est en un bel exemple.

D’un côté, Marine le Pen entend défendre mieux que quiconque la dignité animale, forte du soutien de Brigitte Bardot. De l’autre on peut lire dans un communiqué de son « conseiller politique à la Chasse », Guillaume Vouzellaud : « Pour le renouveau de la chasse populaire, le 22 avril, chasseurs défendez-vous, votez Marine ! ». Mieux, un tract de mars 2012 s’adresse spécifiquement aux chasseurs, et énonce : « [la chasse] permet de faire vivre dans la nature les valeurs de la tradition, du patrimoine, de l’écologie, de la liberté et de la responsabilité », dénonçant au passage « l’ukase des écolos » sur la chasse.

Ce qui intéresse Marine le Pen chez l’animal, ça n’est pas l’entassement dans des hangars hors sol, pas plus que la chasse qui décime certaines espèces. Non, son intérêt se porte sur l’abattage, et plus particulièrement l’abattage rituel qualifié de barbare. Bref, le FN ne se préoccupe pas le moins du monde de réduire la souffrance animale mais cherche par ce thème à associer les musulmans à des tortionnaires d’animaux.

 

L’insoluble équation du Front national : l’exemple de l’artificialisation des sols

 

Le FN souhaite donc réduire la souffrance animale en développant la chasse, sortir du nucléaire avec 15% d’énergies renouvelables. Plus généralement, les militants frontistes jonglent entre protection d’un patrimoine naturel magnifié et croissance économique soutenue par une énergie abondante et des règles environnementales assouplies. Tout cela ressemble à la quadrature du cercle.

Dans un entretien au site internet Campagne en Nord, Eric Dillies, conseil régional Nord Pas de Calais et secrétaire fédéral du FN de Flandre Métropole décrit la journée type d’un citoyen qui vivrait sous la présidence de Marine Le Pen. Outre le cauchemar que cela représente pour quiconque est attaché à la liberté, l’entretien illustre des propositions contradictoires du programme du Front national, que l’on peut répartir en deux catégories :

 

Propositions écolos        Propositions démagos

– Une agriculture intégralement bio.

 

– Une production locale pour une consommation locale.

 

– La préservation des paysages (patrimoine naturel).

– La baisse de la TIPP, et donc l’augmentation de la consommation de pétrole.- La construction de nouvelles routes pour réduire les embouteillages.- La destruction des « cités » remplacés par des pavillons de deux étages maximum.- La construction de dix grandes villes à 150 kilomètres de Paris pour désengorger la capitale.- La relance démographique par une politique nataliste : au 5e enfant, la maison est offerte.

 

Or aujourd’hui, avec une démographie maitrisée et un habitat urbain parfois très dense, 600 km² (la superficie de Lille Métropole) sont artificialisés chaque année en France, et donc pris aux terres agricoles et aux espaces naturels pour devenir des lotissements, des routes, des zones artisanales ou commerciales, etc. Et la progression des surfaces artificialisées est 4 fois plus rapide que la croissance démographique. A ce rythme, la France sera recouverte de bitume en 2500.

Le FN est donc pris en pleine crise schizophrénique : d’un côté le soutien à une démographie galopante que l’on étale sur le territoire (refus de l’habitat collectif) en toujours plus de lotissements, entourés de toujours plus de routes ; de l’autre de plus en plus de bouches à nourrir, mais en bio français, donc nécessitant d’au moins préserver les espaces agricoles existants.  On ose à peine aborder la préservation du patrimoine naturel après ça.

Peut-être la solution du FN serait-elle de raser les 29% de forêts que compte la France métropolitaine ? C’est sûrement dans cette logique que le groupe Front national s’oppose au Conseil régional Nord Pas de Calais au Plan Forêt porté par Emmanuel Cau. On pouvait lire dans leur communiqué du 16 février 2011 : « Les résultats seront de toute manière lamentables, puisqu’une fois plantées les nouvelles forêts, on ne tardera certainement pas à les raser pour construire de nouvelles zones pavillonnaires ». Le double langage a de l’avenir.

 

Le discours écologiste du Marine Le Pen est donc une vaste supercherie. Comme le dit à juste titre Erwan Lecoeur : « Elle met du vert sur du marron, et cela donne un motif militaire ».

 

Laurent Ozon, l’idéologue écolo du FN

 

Cette volonté de verdir le discours frontiste vient d’un homme, Laurent Ozon, propulsé au bureau politique (l’instance de direction du FN) lors du Congrès de Tours (janvier 2011) sur la seule volonté de Marine Le Pen. Laurent Ozon se dit écologiste, mais version néo-droitière. Il appartient d’ailleurs au courant identitaire de l’extrême-droite dont le projet politique repose sur le triptyque « langue – sol – sang ».

Laurent Ozon faisait partie des experts que le FN souhaite mettre en avant pour crédibiliser son image. Faisait, car son passage aura été fulgurant, puisqu’il a du démissionner le 14 août 2012, un mois après avoir écrit sur son compte twitter au sujet des attentats d’Oslo : « Expliquer le drame d’Oslo : de 1970 à 200, x58 d’immigrés d’origine afro-orientale. Vers la guerre civile ? ». Encore une fois, le FN est tiraillé entre la quête d’une respectabilité et des déclarations sulfureuses. Le passage de Laurent Ozon au Front national aura été fulgurant.

 

Quand Marine Le Pen confond OGM et hybride

 

Rarement une délibération du Conseil régional n’aura autant défrayé la chronique. Le 31 janvier 2011, Marine Le Pen attaquait Jean-Louis Robillard, vice-président EELV en charge de l’agriculture, l’alimentation et la ruralité, sur les endives rouges, accusant la majorité de subventionner discrètement des OGM. Les écologistes du Nord Pas de Calais seraient donc à la solde de Monsanto, promoteur du gène Terminator ?

Rassurez-vous, la région Nord Pas de Calais est résolument engagée contre les OGM. Les endives rouges sont une espèce hybride, en l’occurrence un croisement entre chicorée rouge et endive. Les hybrides ne sont pas des OGM, à moins que le FN nous démontre qu’un mulet, hybride stérile engendré depuis des siècles par un âne et une jument, est un OGM. La logique de Marine Le Pen est toujours la même : faire peur, distiller le doute et créer des amalgames.

 

Quand le FN défend la « pêche durable »

 

Le 21 octobre 2011, le groupe Front national présentait en Séance plénière une motion de soutien à la pêche artisanale. On pouvait y apprendre que le FN « ne cesse de plaider pour une pêche durable, inscrite dans des circuits courts, pour une consommation au plus près des lieux de pêche ». Cette motion aux accents écologistes était un prétexte à l’opposition entre pêche artisanale française et pêche industrielle étrangère (en l’occurrence belge et néerlandaise).

Un mois plus tard, le Front national s’abstenait en Commission permanente sur une délibération en faveur de l’Association France Pêche Durable et Responsable. Pour la cohérence, on attendra.

 

 

Ils ont voté contre au Conseil régional Nord Pas de Calais

 

Le groupe Front national s’oppose systématiques au financement de deux organismes :

– La MRES (Maison Régionale de l’Environnement et des Solidarités), qui compte une centaine d’associations intervenant dans les domaines de la nature, de l’environnement (protection, sensibilisation, éducation), des solidarités et des droits de l’Homme.

– Le CERDD (Centre Ressource du Développement Durable), dont la mission est de promouvoir les dynamiques territoriales durables et de sensibiliser au développer durable dans la région Nord Pas de Calais.

Ils s’abstiennent ou s’opposent quasi systématiquement aux délibérations Environnement, et, chose étrange, ont même voté contre une évaluation de la lutte contre le changement climatique en février 2012 !

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Le FN montre son vrai visage au CR Rhône-Alpes https://antifn.eelv.fr/le-front-national-montre-son-vrai-visage-au-conseil-regional/ Tue, 28 Feb 2012 09:49:12 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2499 Le Front National est toujours un parti protestataire. Au niveau national, il peut se présenter comme un parti neuf et proclamer qu’il est au service des classes populaires, porteur de solutions nouvelles. Que sait-on en effet de son niveau de sincérité : il n’a d’élu ni au gouvernement, ni à l’Assemblée Nationale, ni même au Sénat. ...]]>

Le Front National est toujours un parti protestataire. Au niveau national, il peut se présenter comme un parti neuf et proclamer qu’il est au service des classes populaires, porteur de solutions nouvelles. Que sait-on en effet de son niveau de sincérité : il n’a d’élu ni au gouvernement, ni à l’Assemblée Nationale, ni même au Sénat.

Au conseil régional de Rhône-Alpes, en revanche, le Front National possède un groupe de quinze élus, plus deux mis à l’écart. Au quotidien, ces élus votent, interviennent, se positionnent par rapport aux politiques proposées.

Les élus Europe Ecologie – Les Verts sont bien placés pour les observer. Ils ne peuvent que constater que le virage «social» dont se réclame Marine Le Pen n’a ici aucune résonance, bien que certains des conseillers régionaux comptent parmi ses proches. Les élus Front National sont tout simplement conformes à l’héritage de l’extrême droite auquel ils se plaisent à faire référence dans leurs interventions.

Le Front National, aux sources de l’extrême droite

Leur programme est simple : laisser-faire économique, politique sociale réduite à néant, contrôle de la culture, surenchère sécuritaire ; le fondamentalisme catholique comme boussole.

C’est pourquoi il nous a semblé utile pour le débat démocratique de rendre compte des votes et des positionnements effectifs des élus Front National au sein d’une assemblée. Nous vous proposons donc un document de synthèse à lire ci-dessous qui recense leurs votes et leurs déclarations sur les grands dossiers que traite la Région.

Cliquez sur le document ci-dessous pour lire l’analyse détaillée pour l’année 2010-2011. L’année 2011-2012 est en cours d’analyse.

Partant de là, on ne peut que faire appel à notre imagination pour savoir ce que ferait un parti d’extrême droite s’il venait au pouvoir dans un conseil régional. C’est pourquoi nous avons écrit un petit feuilleton en treize épisodes mettant en scène un parti imaginaire venant au pouvoir dans une région imaginaire. Suivez notre fiction politique sur : http://oropotamie.rue89lyon.fr/

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