FN – Arguments écologistes contre l'extrême droite https://antifn.eelv.fr Arguments écologistes contre l'extrême droite Mon, 04 May 2015 12:54:35 +0200 fr-FR hourly 1 Mettre en échec l’extrême droite https://antifn.eelv.fr/mettre-en-echec-lextreme-droite/ Wed, 21 Jan 2015 12:58:19 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2672 Motion votée par le Conseil fédéral d'EELV du dimanche 18 janvier 2015. - Mettre en échec l’extrême droite ...]]>

Motion votée par le Conseil fédéral d’EELV du dimanche 18 janvier 2015.

Mettre en échec l’extrême droite

Exposé des motifs :

Les dernières élections européennes ont fait du Front National, le parti rassemblant le plus grand nombre de votants, et nous assistons à une progression continue de ses résultats électoraux au cours des derniers scrutins.

Le Front National sous ses faux airs de dédiabolisation, reste un parti raciste et xénophobe et à tendance fasciste dans la lignée des thèses historiques des extrêmes droites.

Malheureusement, l’actualité dramatique de ces derniers jours ouvre une période d’incertitude qui pourrait faire place aux logiques d’exclusion, de repli identitaire et de sectarisme.

Ces faits politiques nouveaux appellent à repenser une stratégie efficace de lutte contre les idées nauséabondes de l’extrême-droite et à empêcher que celle-ci parvienne à conquérir de nouvelles majorités.

Motion

A l’approche des élections départementales et régionales, dans le respect du principe de subsidiarité prévu par nos statuts, le Conseil Fédéral des 17 et 18 janvier 2015 :

1 – Considère que la bataille contre le Front National doit être en priorité celle des idées et des valeurs. La lutte contre le FN et pour le réinvestissement des abstentionnistes dans la vie politique s’inscrit dans un effort de fond et de long terme incluant la mise en œuvre de politiques publiques qui restaurent les solidarités et la confiance dans l’avenir, qui assurent la tranquillité publique, qui réduisent les inégalités et réinventent nos systèmes de protection sociale et qui permettent d’engager la transition énergétique et écologique. Les écologistes doivent affirmer leur capacité à porter une alternative porteuse de sens et répondant aux aspirations concrètes d’une bonne partie de la population.

2 – Considère que les institutions de la 5ème République sont épuisées et que leur rénovation démocratique doit être conduite sans tarder. Celle-ci s’inscrit dans la perspective d’une 6ème République et passe par le changement des modes de scrutin au bénéfice de la proportionnelle. Dès lors que nous plaidons pour la représentation de tou-te-s, il peut paraître contradictoire d’user d’artifices électoraux pour contrer la représentation d’un parti politique comptant un nombre considérable d’électeurs. Les gouvernements successifs portent une responsabilité en refusant le droit de vote aux étrangers et en maintenant des modes de scrutins uninominaux qui nous enferment dans des contraintes d’accords.

3 – Constate que la pratique du front républicain dès le premier tour n’est pas une réponse adaptée. Par ailleurs, le désistement républicain de second tour atteint ses limites, pour faire reculer le Front National tant dans les urnes que dans la bataille d’idées. Le report des voix à l’appel d’un parti politique n’est pas automatique. Aucun parti n’est propriétaire de ses électeurs. La solution de facilité des états-majors des partis d’additionner les voix ne se vérifie pas toujours. Elle peut devenir contreproductive, car elle renforce la différenciation du Front national, qui a beau jeu de se présenter ensuite comme seule alternative possible à l’UMP et au PS. 

4 – Confirme sa volonté de mettre en œuvre des solutions pour empêcher le Front National de conquérir des majorités et de s’opposer de manière frontale lorsque ce parti remporte une élection. Le désistement républicain ne peut donc être appréhendée de la même manière selon qu’il s’agit d’une élection avec un mode de scrutin uninominal ou d’un scrutin par liste. En effet dans le premier cas, lorsque nous ne sommes pas en position d’avoir un-e élu-e, il est cohérent d’appeler à faire barrage au front national au second tour.

C’est dans cette logique que travailleront les CPR pour les élections départementales. Dans le second cas il serait incompréhensible alors que nous avons la possibilité d’avoir des élus qui constitueront une force d’opposition au FN de se retirer au nom du front républicain.

4 – Constate une porosité de plus en plus prégnante entre le discours de la droite traditionnelle et celui de l’extrême-droite. Une même logique consiste à pointer du doigt des boucs-émissaires coupables : les étrangers, les bénéficiaires d’aides sociales, etc. Néanmoins une différence essentielle demeure, les formations politiques de la droite continuent à défendre la démocratie.

5 – Demande aux CPR et groupes locaux de questionner et enrichir les outils de luttes contre le FN, à travers des débats qui permettront aux militantEs de s’exprimer et de s’approprier ses outils. Le groupe de travail FN proposera un cadre pour ses débats et organisera un retour au prochain Conseil fédéral.

Pour : 67 ; contre : 3 ; blancs : 7

**********
Télécharger  la motion
Retour à la liste des motions adoptées par le Conseil Fédéral des 17 et 18 janvier 2015

**********

]]>
Faut-il en finir avec le front républicain ? Le compte-rendu de notre forum aux JDE d’EELV 2014 https://antifn.eelv.fr/cratelierfr/ Sun, 14 Sep 2014 17:10:50 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2656 Le Front national est aujourd’hui en mesure de gagner seul des cantons, des circonscriptions, des villes… et après ? Cette « irrésistible ascension » ébranle les stratégies des états-majors politiques : tout un pan de l’électorat ne répond plus à l’appel au « front républicain ». Face au FN, la victoire des partis de gouvernement n’est plus systématique. ...]]>

Le Front national est aujourd’hui en mesure de gagner seul des cantons, des circonscriptions, des villes… et après ? Cette « irrésistible ascension » ébranle les stratégies des états-majors politiques : tout un pan de l’électorat ne répond plus à l’appel au « front républicain ». Face au FN, la victoire des partis de gouvernement n’est plus systématique.

Entre rejet de « l’UMPS » et stratégie de victimisation, le FN a su tirer parti de sa mise à l’écart. Le « front républicain », longtemps solution miracle, n’est-il donc pas devenu un leurre ? 

Animation :

  • Marine TONDELIER, conseillère municipale d’opposition à Hénin-Beaumont, membre du Bureau exécutif d’EELV

Intervenants :

  • Joël GOMBIN, politologue, auteur d’une thèse sur le vote FN (son site).
  • Erwan LECOEUR, sociologue, auteur du Dictionnaire de l’Extrême-droite
  • Bernard STIEGLER, philosophe, auteur de Pharmacologie du Front national

Compte-rendu des débats :

L’idée de cet atelier a émergé sur la liste de discussion du groupe de travail d’EELV de lutte contre l’extrême droite.
Lors des précédentes élections, la question de ne pas avoir de candidats dès le 1er tour dans certaines villes, cantons ou circonscription s’est posée. Le débat a également lieu dans certaines régions pour 2015 et certains commencent même à expliquer qu’il faudrait, pour faire barrage au front national, soutenir le candidat socialiste dès le 1er tour en 2017.
A Hénin-Beaumont, les municipales ont démontré que l’alliance PS/PC/EELV au premier tour n’avait pas suffit à « faire barrage ». Pire, elle aurait contribué à faire gagner le FN dès le 1er tour, beaucoup de nos électeurs respectifs n’ayant pas souhaité se déplacer car étant froissé par la présence de tel ou tel logo sur le bulletin de vote.
Au fond, le front républicain serait un peu comme des digues que l’on construirait contre la montée des océans: elle peuvent êtres rassurantes à court terme mais ne sont pas efficaces à long terme.
Pour commencer, Joël Gombin est revenu sur les origines du front républicain, qui remontent à la IIIème République. A l’époque, il s’agissait de faire barrage à la droite monarchistes en s’alliant au candidat de gauche le mieux placé.
Dans les années 30, la menace fascite a ensuite donné lieu à la création du Front populaire en France puis en 1956, suite à l’échec de Pierre-Mendès France sur la question coloniale et la montée du poujadisme, les législatives donnerontt lieu à une coalition électorale de centre gauche, que Jean-Jacques Servan-Schreiber nommera dans l’Express Le Front Républicain.
Depuis le 21 avril 2002, le Front républicain est à entendre dans le sens de l’opposition électorale au Front National
Pour Erwan Lecoeur, le Front Républicain n’a en fait jamais vraiment existé en tant que tel. Le Front républicain, c’est en fait le piège du lepenisme. Il y a en réalité pas « un » front national mais 11 tendances (la tendance lepen, les royaliste, les bonapartistes, etc). Le terme « front républicain » est donc un mot valise pas très efficace puisqu’il donne l’impression qu’il y a un ennemi, unifié, homogène, ce qui n’est en réalité pas le cas.
Le FN a été en tête au second tour dans 403 cantons en 2011, et dans 61 circonscriptions en 2012.
On constate que l’accès du FN aux poste va souvent de pair avec leur déradicalisation. En ce sens, la proportionnelle semble donc une bonne solution pour les combattre à long terme.
Pour Bernard Steigler, nous vivons le drame d’une société qui va mal, et qui risque d’aller de plus en plus mal. Nous sommes dans l’obligation de fonctionner avec un modèle industriel d’automatisation généralisée pour faire face à l’accroissement démographique. Les entreprises les plus rentables sont aujourd’hui automatisées (voir Bill Gates, Amazone, Foxconn). L’automatisation touche également les consommateurs et les individus en général dans nos comportements quotidiens. Cela conduit à une accélération du processus marxiste de prolétarisation accrue, du fait de l’automatisation.
Selon lui, le problème n’est pas la fin du travail mais la fin de l’emploi et le début du travail. Il faudrait préférer un revenu contributif qui développe les capacités des gens au sens d’Amartya Sen. La vraie question est celle de la redistribution du pouvoir d’achat.

Approfondir : 

Vote FN aux européennes : une nouvelle assise électorale, par Joël Gombin (Observatoire des radicalités politique, Fondation Jean Jaurès)

]]>
Y-a-t-il des mots frontistes et y-a-t-il des mots écologistes ? Le compte-rendu de notre atelier aux JDE d’EELV 2014 https://antifn.eelv.fr/crateliermots/ Sun, 14 Sep 2014 16:58:16 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2657 Alors que le message écologiste se veut porteur de solutions d’avenir, c’est le discours du FN qui séduit « les perdants de la mondialisation ». Cela nous pousse à nous questionner: comment le discours écologiste est-il perçu? Quels mots utiliser pour présenter les solutions écologistes ? ...]]>

Alors que le message écologiste se veut porteur de solutions d’avenir, c’est le discours du FN qui séduit « les perdants de la mondialisation ». Cela nous pousse à nous questionner: comment le discours écologiste est-il perçu? Quels mots utiliser pour présenter les solutions écologistes ?

Intervenants :

  • Julien LONGHI, Maître de conférences à l’Université de Cergy-Pontoise, directeur du département Métiers du multimédia et de l’internet
  • Laurent TERRISSE, président de l’agence de communication LIMITE
  • Damiens HENSENS, coordinateur de Génération Cobayes
  • Sophie CAILLAT, journaliste et auteur de Comment j’ai sauvé la planète
  • Animation : Cyrielle Chatelain, membre du groupe de travail de lutte contre l’extrême droite

La réussite du discours frontiste:

un discours cohérent: le discours FN est très cohérent historiquement et se construit autour de phrases types qui incarnent l’idéologie du parti et qui sont reprises par toutes les figures du FN. Ce discours s’articule autour de 4 pôles : Français, France, national et liberté.

un émetteur identifié: l’émetteur c’est Marine Le Pen;

des récepteurs identifiés: Elle s’adresse à ceux qui souffrent, aux « perdants de la mondialisation ». Électoralement, elle parle aux classes moyennes péri-urbaines en perte de vitesse.

une volonté de gagner le pouvoir: Elle dit clairement qu’elle veut le pouvoir : usage du présent, concessions au détriment des radicaux du FN, main tendue aux hésitants…

un discours qui impose ses présupposés: Les membres du FN intègrent dans leur discours des présupposés qu’ils imposent dans l’interaction. Ex : « l’explosion de l’immigration entraîne une hausse de la délinquance » Lorsque la personne conteste le lien entre immigration et délinquance, elle admet implicitement le présupposé de l’explosion de l’immigration.

Les difficultés du discours Ecolo:

1° un discours hétéroclite: le discours écologiste est beaucoup plus hétéroclite. Le mot « politique » est au centre des discours, puis viennent les mots écologie, écologiste, société, rassembler, monde, défendre et courage.

Des émetteurs divisés: On ne sait pas qui parle, le discours n’est pas incarné. 

Des destinataires non identifiés: aujourd’hui les écolos ne savent pas exactement à qui ils s’adressent. Pour avoir un discours performant, il faut commencer par assumer son ciblage électoral, ce que comprennent ces publics et quels sont les points de rencontre entre leurs logiques et les nôtres.

Une volonté de gouverner qui n’est pas affirmé : les écologistes n’assument pas leur volonté de prendre le pouvoir. On est encore dans « l’écologie lanceuse d’alertes », un parti « contrepoids » du PS, etc. L’intention perceptible par les électeurs est donc de peser sur les socialistes et non de les remplacer.

Quelles pistes pour améliorer notre discours :

Simplifier note message : Il est nécessaire d’expliciter certaines expressions écolos comme « Principe de précaution » et rendre notre discours plus accessible en partant de la vie quotidienne. Par exemple sur la question des perturbateurs endocriniens, Génération Cobaye réussit à toucher un nombre de jeunes grandissant en prenant appui dans son discours sur des actes de consommation du quotidien et la question de la justice sociale.

Faire sens et donner à voir un projet global : les programmes « catalogues de mesures » censés tout changer sont désormais à éviter absolument. Tout le monde sait que « ça plante ». La perspective d’enlisement de la crise et de stagnation économique réintroduit ici une temporalité́. S’il est une notion dont l’opinion publique crédite les écolos, c’est celle de la temporalité́. Travailler dans la durée, pour attaquer les problèmes dans leur complexité́, de sorte qu’on passe vraiment « à autre chose » à la sortie de la crise, cela fait sens. Il y a un espace pour un discours expliquant qu’en 2020, le monde ne sera plus le même et que si nous voulons y être heureux et prospères il faut profiter de la crise pour y adapter nos modes de vie, de travail, de consommation, etc.

Approfondir : 

]]>
Riposte Extrême-Droite – Numéro 1 https://antifn.eelv.fr/riposte1/ https://antifn.eelv.fr/riposte1/#comments Mon, 23 Sep 2013 17:55:21 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2611 Fruit du travail du groupe de veille sur l'extrême-droite, ce premier numéro a été distribué aux Journées d'été de Marseille. Il compile une série d'articles qui décryptent les arguments et postures de l'extrême-droite et y apportent des réponses. ...]]>

Fruit du travail du groupe de veille sur l’extrême-droite, ce premier numéro a été distribué aux Journées d’été de Marseille. Il compile une série d’articles qui décryptent les arguments et postures de l’extrême-droite et y apportent des réponses.

Bonne lecture !

> Téléchargez le premier numéro de « Riposte Extrême-Droite ».

 

]]>
https://antifn.eelv.fr/riposte1/feed/ 1
Journées d’été 2013 d’EELV : le programme antiFN https://antifn.eelv.fr/jde2013/ Sun, 28 Jul 2013 13:59:16 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2593 - Comme chaque année, Europe Écologie Les Verts fait sa rentrée politique à l’occasion des Journées d’été. Elles auront lieu cette année à Marseille du jeudi 22 au samedi 24 août (inclus). 7 chemins thématiques, une centaine d’ateliers, des forums, des plénières, des soirées, n’hésitez pas à venir. Pour plus d’infos (et pour vous inscrire) : http://jde.eelv.fr/ ...]]>

Comme chaque année, Europe Écologie Les Verts fait sa rentrée politique à l’occasion des Journées d’été. Elles auront lieu cette année à Marseille du jeudi 22 au samedi 24 août (inclus). 7 chemins thématiques, une centaine d’ateliers, des forums, des plénières, des soirées, n’hésitez pas à venir. Pour plus d’infos (et pour vous inscrire) : https://jde.eelv.fr/

Et concernant le groupe de veille sur l’extrême-droite, quatre rendez-vous :

Mercredi 21 août, 10h – 12h, Forum OuVert des Jeunes ÉcologistesL’Estaque, 175 plage de l’Estaque

ATELIER : La montée des populismes en Europe

D’Aube dorée en Grèce au Mouvement Cinq Étoiles de Beppe Grillo en Italie en passant le Front national en France, les populismes et l’extrême droite prennent dans les pays d’Europe des formes particulièrement différentes. Les jeunes verts du sud de l’Europe et les Jeunes Écologistes échangeront pour comprendre et combattre ses différentes formes de populisme.

Avec : Enzo Poultreniez, co-animateur du groupe national de veille sur l’extrême droite au sein d’EELV.

Jeudi 22 août, 14h-17h, Universités d’été du CEDIS – Université Saint-Charles

PLÉNIÈRE :  Face au FN – Comprendre, agir, proposer

Dans un contexte économique et social délétère, et à l’approche des prochaines échéances électorales, d’aucun prédise une montée en puissance du Front National. Pourquoi le parti d’extrême droite remporte un succès grandissant ? Quels arguments opposer aux logiques frontistes ? Comment agir face à ce vote de protestation ?

Avec : Erwan Lecœur et Enzo Poultreniez, coauteurs de Face au FN (Pratique n°15)

Vendredi 23 août, 14h – 15h30, Journées d’été d’EELV – Université Saint-Charles, Amphithéâtre Lavoisier

FORUM : 2014, l’écologie face à l’extrême droite

D’Hénin-Beaumont à Villeneuve-sur-Lot, de l’Oise au Languedoc-Roussillon, la plupart des militants écologistes seront confrontés dans leurs campagnes électorales de 2014 à la une nouvelle flambée du vote d’extrême droite. Si cette perspective vous angoisse vous aussi, si vous êtes à la recherche de solutions efficace de campagne pour y remédier, alors ce forum est fait pour vous ! Il se voudra concret, participatif et pratique, et l’idée est que vous en ressortiez armés pour mener ce combat de la manière la plus efficace possible, et sur le fond, et sur la forme!

Avec : Erwan Lecœur, Sociologue, spécialiste de l’extrême-droite ; Enzo Poultreniez et Marine Tondelier, co-animateurs du groupe national de veille sur l’extrême droite au sein d’EELV.

Vendredi 23 août, de 17h30 – 18h, Librairie – Université Saint-Charles

DÉDICACE

Erwan Lecoeur et Enzo Poultreniez dédicaceront leur ouvrage Face au FN, publié aux éditions Le passager clandestin (sortie le 22 août).

Couverture Face au FN

]]>
Rejoignez le groupe de travail d’EELV sur l’extrême droite ! https://antifn.eelv.fr/gtantifn/ https://antifn.eelv.fr/gtantifn/#comments Wed, 17 Apr 2013 08:48:03 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2584 Le 22 avril 2012, Marine Le Pen obtenait au premier tour 895 520 voix de plus que son père au second tour de l’élection présidentielle de 2002. L’électorat du Front national connaît donc une nouvelle phase de croissance, qui touche prioritairement les espaces périurbains et ruraux où les services publics se délitent. ...]]>

Le 22 avril 2012, Marine Le Pen obtenait au premier tour 895 520 voix de plus que son père au second tour de l’élection présidentielle de 2002. L’électorat du Front national connaît donc une nouvelle phase de croissance, qui touche prioritairement les espaces périurbains et ruraux où les services publics se délitent.

Plus que la peur de l’immigré, c’est aujourd’hui la peur de perdre son statut social, d’être relégué, qui amène certains électeurs à se tourner vers un Front national moins raciste et plus populiste.

Le discours du Front national a changé, et il entre aujourd’hui en résonance avec les inquiétudes des classes moyennes inférieures, des propriétaires de petits pavillons de banlieue.

Face à lui, le front républicain s’effrite, et sa pertinence est publiquement interrogée. Le discours antifasciste traditionnel a de moins en moins de prise, et le Front national s’impose progressivement comme la seule alternative à des partis politiques névrosés et impuissants.

Les années qui arrivent sont cruciales. Nous, écologistes, avons une responsabilité particulière : nous devons construire une alternative positive, une opposition crédible au repli identitaire, au populisme et à la xénophobie. Nous devons faire émerger un nouvel imaginaire écolo plus désirable que le retour réactionnaire « au bon vieux temps ».

Depuis quelques mois se met en place au sein d’Europe Écologie Les Verts un groupe de travail national sur l’extrême-droite. Ce groupe informel doit définir une stratégie écologiste de réponse au Front national et outiller les militant-e-s et les élu-e-s dans leurs contacts sur le terrain (analyse politique, sociologie électorale, argumentaires, visuels, etc.). Il ne s’agit pas de se contenter d’incantations contre le FN, mais d’entamer un travail sur le fond et la forme pour le contrer efficacement.

Nous disposons d’un site internet (https://antifn.eelv.fr) qui n’attend que vos contributions !

Ce groupe est ouvert à toutes et tous et nous invitons donc toutes celles et tous ceux qui se sont prêt-e-s à y investir un peu de leur temps à nous rejoindre.

Vous pouvez vous inscrire directement au lien suivant https://listes.eelv.fr/listes/info/nat-gt-veillefn ou nous envoyer un mail à Enzo ou Marine).

Amitiés écologistes

Enzo Poultreniez et Marine Tondelier

]]>
https://antifn.eelv.fr/gtantifn/feed/ 4
Séance plénière du Conseil régional NPdC : les élus FN présents… au repas ! https://antifn.eelv.fr/pleniere-du-conseil-regional-npdc-les-elus-fn-presents-au-repas/ Thu, 05 Jul 2012 14:00:39 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2481 Ce jeudi 5 juillet 2012 avait lieu une séance commune entre le Conseil régional Nord Pas de Calais et le CESER sur l'Europe, et notamment l'évolution des fonds FEDER et FSE (programmation 2014-2020). Actuellement, un milliard d'euros est chaque année attribué à la région par le biais de ces fonds. C'est considérable. ...]]>

Ce jeudi 5 juillet 2012 avait lieu une séance commune entre le Conseil régional Nord Pas de Calais et le CESER sur l’Europe, et notamment l’évolution des fonds FEDER et FSE (programmation 2014-2020). Actuellement, un milliard d’euros est chaque année attribué à la région par le biais de ces fonds. C’est considérable.

On imaginait que les 19 élu-e-s du Front national que compte l’Assemblée régionale se déplaceraient massivement. Ils sont habituellement si prompts à faire de l’Union européenne la responsable de tous les maux : « Europe passoire », « Europe technocratique », « Europe fossoyeuse de la souveraineté nationale », « Europe inutile et coûteuse ».

Hélas, à 10h, une seule élue était présente, rejointe ensuite par un autre, officiellement non inscrit. Vers 11h30, alors que nous passions aux interventions de la salle, ces deux élus étaient progressivement rejoints par quatre autres, pas franchement passionnés par les débats.

Aucun élu FN n’a jugé pertinent d’intervenir dans le débat, alors que trois élu-e-s écologistes interpellaient les intervenants (DATAR, Comité des régions, Commission européenne) sur la Politique Agricole Commune, la Recherche ou encore les indicateurs de développement. Contraste.

Vers 13h, la séance se terminait qu’un nouvel élu frontiste faisait son apparition, quand d’autres avaient déjà quitté l’hémicycle.

Quelle ne fut pas notre surprise de retrouver une douzaine d’élu-e-s FN en bonne place dans la file d’attente du buffet à l’heure du repas de la séance plénière. Visiblement, les élu-e-s FN ont fait leur choix dans le copieux ordre du jour du Conseil régional. Le réconfort sans l’effort : une autre conception du mandat…

 

]]>
Tac au tac sur le programme FN de 2012 – L’immigration https://antifn.eelv.fr/tac-au-tac-sur-le-programme-fn-de-2012-limmigration/ Wed, 07 Dec 2011 10:20:48 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2250 L’immigration en France   L’immigration est plus forte que jamais : la France est menacée de submersion, de tsunami migratoire. ...]]>

L’immigration en France

 

L’immigration est plus forte que jamais : la France est menacée de submersion, de tsunami migratoire.

C’est faux, il faut arrêter de gonfler et manipuler les chiffres : sur les 220 millions de migrants dans le monde, la France en accueille 7,2 millions (3,3% du volume totale), soit 11% de la population totale française, dont 5 millions (7,8%) sont nés hors Union européenne.

Environ 220 000 nouveaux entrants  s’installent en France chaque année pour des motifs divers, chiffre à mettre en comparaison avec les 800 000 nouvelles naissances qu’a connues la France en 2010 ! Aucun risque de « substitution » de la population par une population immigrée donc.

Par ailleurs, 1,5 millions de Français sont inscrits au Registre mondial des Français établis hors de France (inscription facultative), sur une estimation totale de 2,5 millions de personnes. La migration ne se fait donc pas à sens unique !

 

L’Europe est une passoire : l’absence de frontières (espace Schengen) favorise l’arrivée massive de clandestins.

Les frontières extérieures de l’espace Schengen existent bel et bien et empêchent les migrants d’accéder librement à l’espace communautaire. Les bateaux de la mort sont souvent le dernier espoir des migrants : s’ils survivent, les clandestins sont conduits massivement vers les centres de rétention à l’image de Lampedusa. La perméabilité et l’humanité de l’espace Schengen sont donc très relatives…

L’UE a développé des camps rétention de réfugiés à ses portes où les droits humains sont bafoués : http://conflits.revues.org/index1712.html#quotation

 

L’immigration légale n’a jamais été aussi importante : 203 000 titres de séjour en 2010.

L’immigration n’est pas plus forte que jamais : après un doublement du nombre d’immigrés entre 1946 et 1975 (besoin de main d’œuvre), la part des immigrés dans la population totale est stable depuis 1975 (INSEE). Néanmoins, le regroupement familial a pris la place du travail en tête de motifs d’admission, et l’immigration provient aujourd’hui pour 1/3 d’UE, pour 2/3 de pays hors UE (essentiellement Afrique). à http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip1042.pdf

 

L’immigration légale est essentiellement une immigration de travail.

En 2008, sur 210 000, les titres de séjour réguliers délivrés se répartissent ainsi :

– 41% pour le regroupement familial

– 24.4% pour le travail

– 20,2% pour les études

– 6,1% pour le tourisme

– 3,6% pour les réfugiés et apatrides

– 2,4% pour les étrangers malades hors « vie privée et familiale »

 

Il faut réduire de 200 000 à 10 000 le nombre d’entrées légales par an (tout en rétablissant les frontières).

C’est-à-dire 5 fois moins que l’addition des 12 876 titres « tourisme » et les 42 655 titres « études » ! Cette restriction entrainerait une chute du tourisme en France et des échanges universitaires. Pour l’emploi, ne pas pourvoir à certaines offres insatisfaites (médecins, métiers du bâtiment et de l’aide aux personnes, etc.) mettrait la France dans une situation dramatique.

 

Il faut interdire les manifestations de soutien et les aides aux clandestins

C’est déjà en partie le cas avec le « délit de solidarité » instauré par la loi CESEDA ! Comment peut-on interdire à un être humain d’aider son semblable ?

 

 

L’immigration et la « faillite » de la France

 

L’immigration met dans le rouge les comptes sociaux (coût global de 70 milliards par an selon le démographe Yves-Marie Laulan, proche de l’extrême-droite).

Les étrangers bénéficient de 47,9 milliards d’euro de prestations sociales diverses (allocations familiales, santé, retraites, chômage, etc.) en France et contribuent à hauteur de 60,3 milliards (cotisations salariales, etc.) soit un solde net de 12,4 milliards ! Sans immigration, le système de retraites serait aujourd’hui au bord de l’explosion. (étude de Chojnicki, Migrations et Protection sociale, 2010)

Sur l’emploi, seuls les immigrés africains sont en moyenne et à qualification égale plus bénéficiaires d’allocation chômage que les autres, ce qui est manifeste d’une discrimination (toute chose égale par ailleurs, on choisit aujourd’hui plus facilement un immigré caucasien à un immigré arabe).

Dans le même, l’évasion fiscale fait perdre environ 50 milliards d’euros à l’Etat !

 

L’Aide Médicale d’Etat favorise le tourisme médical (pompe aspirante).

L’AME est destinées aux personnes étrangères en situation irrégulière et coûte 600 millions d’euros en 2011. Le FN la dénonce et l’UMP y a instauré un droit d’accès de 30€. Cette posture est une aberration en matière de politique de santé publique : les maladies ignorent les frontières entre pays et entre étrangers et Français ; un droit d’accès, même de 30€ seulement, est une barrière infranchissable pour de nombreux clandestins qui vivent dans une précarité extrême et accèdent aux soins qu’en dernier recours (peur des contrôles d’identité).

L’Etat UMP a également restreint le droit au séjour pour soins. Cela représente moins de 30 000 étrangers par les étrangers en situation régulière en France, dont 5070 titres ayant une autorisation provisoire de séjour pour soin (APS) en 2008. La plupart des ces immigrés ont découvert leur pathologie une fois en France.

 

L’immigration entretient le chômage : 4 millions de chômeurs = 4 millions d’immigrés en trop

Cette rhétorique est totalement biaisée pour une raison économique simple : le marché du travail n’est pas homogène ! La demande de travail (chômeurs) ne coïncide pas avec l’offre de travail (entreprises) : ainsi, environ 400 000 offres d’emploi seraient « insatisfaites » en France, alors qu’il y a 4 millions de chômeurs. Expulser les immigrés qui travaillent en France ne ferait donc qu’accroître le nombre d’offres d’emploi insatisfaites.

Au contraire, les immigrés permettent de pourvoir à deux types principaux de poste : les emplois faiblement qualifiés (ouvrier spécialisé notamment) et les emplois à très haut niveau de qualification (« cerveaux ») favorisant l’innovation en France, et donc la création d’emplois.

La France a délivré en 2008 51 478 titres de séjour « travail », soit 24,4% du total. Au total, on considère qu’environ 100 000 à 120 000 étrangers entrent sur le marché du travail français chaque année (entrées directes ; indirectes et différées notamment par le biais du regroupement familial). Rapporté à tous les Français en âge d’entrer sur le marché du travail, ce chiffre est marginal (environ 20%).

Les emplois partent, immigrés ou non, nous devons tous faire face aux mêmes difficultés.

 

L’immigration pèse à la baisse sur les salaires (« arme au service du grand capital »).

Les étrangers ne sont pas responsables du chômage, or c’est bien ce seul chômage qui entretient la pression à la baisse sur les salaires.

Le problème du travail au noir des immigrés clandestins est différent : il ne pèse pas sur les salaires à proprement parlé (bien que les clandestins soient payés de manière dérisoire), mais permet à l’entreprise de ne pas payer de cotisations salariales et patronales sur la main d’œuvre.

 

Les immigrés sont responsables de l’insécurité (zones de non droit).

Le FN associe le plus souvent délinquance et immigration dans une rhétorique guerrière : les immigrés d’aujourd’hui sont l’ennemi intérieur qui œuvre à la dégradation de la France. Parmi les immigrés « bouc-émissaires », les Roms sont encore plus stigmatisés. L’insécurité ou la délinquance naissent de la pauvreté, de la précarité ou non pas de nos origines ou de nos modes de vie (sédentaire ou nomade).

Les jeunes immigrés peuvent sombrer dans la violence à la suite d’une crise d’identité renforcée par l’image négative que la société leur renvoie, ainsi que par des situations de précarité. La violence se crée par échec de l’intégration dans la société, notamment du fait des discriminations et de la xénophobie ambiante. A noter que cette violence, d’où qu’elle vienne, reste très marginale.

 

 

Immigration et identité nationale

 

L’immigration est source de tensions : ghettos, revendications communautaires, mise à mal de l’identité nationale

Tant qu’on ne connait pas l’étranger, on se méfie de lui, souvent à tord. Il faut en finir avec la présomption de mauvaises intentions des immigrés ! Il faut au contraire faire société, construire une société qui rassemble.

Dans une logique ethnique, le FN rejette le droit du sol pour ne privilégier que le droit du sang. Le discours sur une immigration conçue comme une remise en cause pernicieuse de l’identité nationale française est de plus en plus important, notamment à travers le discours islamophobe.

La communauté nationale n’est pas statique mais dynamique, faite de métissage, de renouvellement permanent. Il faut retrouver une vision ouverte de l’identité qui refuse la névrose autour de caractéristiques figées.

 

Il faut mettre fin au regroupement familial qui fixe les populations en France.

Le regroupement familial, instauré sous la présidence Giscard, a permis de fixer les travailleurs immigrés en France en réduisant considérablement les transferts d’argent vers le pays d’origine. Cet argent est alors réinvesti dans la consommation en France et non plus à l’étranger.

Tout le monde n’aurait pas le droit de vivre en famille ? La famille n’est-elle pas le socle de la société pour le FN ?

 

Les « Français de souche »…

Cette expression est un non sens historique et ethnique. Le peuple Français s’est construit de l’apport de différentes vagues de migrations : l’homme de Neandertal a laissé place à l’homo sapiens qui est devenu le Gaulois, mélangé aux Romains, puis aux Francs, etc. Les racines sont multiples et se renouvellent !

 

Le multiculturalisme met à mal l’identité française.

C’est ce genre de discours de haine qui vise à opposer les cultures les unes aux autres au lieu de favoriser l’échange et le dialogue qui a amené Anders Breivik à massacrer 77 personnes dont 69 jeunes travaillistes sur l’île d’Utoya le 22 juillet 2011 (Norvège).

Le FN et les identitaires entendent se battre contre l’uniformisation causée par la Mondialisation. Or, leur France fantasmée est une France uniforme, épurée ethniquement et culturellement. Cette France n’a jamais existé : jusqu’au milieu du XXe siècle, les spécificités régionales étaient prégnantes, et l’immigration a très tôt nourri notre pays.

 

 

Immigration et coopération internationale

 

L’immigration représente un coût important !

En effet, chaque expulsion coûte 20 790 euros à l’Etat ! Nous entendons réinvestir cet argent dans une politique d’accueil et d’intégration des migrants (présomption de bonne volonté d’intégration), et dans la coopération internationale pour traiter les causes des migrations économiques !

L’immigration rapporte également beaucoup : la constitution de diasporas fait circuler les capitaux et permet d’accroître les IDE (Investissement Direct à l’Etranger) en France.

L’immigration représente aussi des gains directs, et notamment une contribution nette de 12,6 milliards d’euro sur les comptes sociaux !

 

Circulaire Guéant : les diplômés doivent retourner développer leurs pays.

La circulaire du 31 mai 2011 durcit les conditions de passage d’un visa « études » à un visa « travail » pour les étudiants étrangers diplômés, alors que le contrat de travail est signé. De nombreux diplômés, notamment de grandes écoles, ont donc été expulsés du territoire, sous le prétexte hypocrite qu’ils sont plus utiles à leur pays. Outre la perte d’influence internationale de la France, c’est un manque important en termes d’innovation pour notre pays, et une vision néo-colonialiste du monde (la France forme les élites pour éclairer le monde).

Cette circulaire a notamment des conséquences très graves pour certaines professions, notamment en médecine.

 

Il faut fixer la population dans les pays d’origines, et donc conditionné les aides à une lutte effective (et contrôlée par le France) contre les émigrations.

Pour le FN, la métropole France doit toujours imposer sa politique aux anciennes colonies.

La politique de coopération du FN se résume à : « Oui aux exportations françaises, oui à l’exploitation du sol, non aux migrants ». C’est cette politique de pillage de l’Afrique qui crée les injustices Nord/Sud à la source des émigrations économique et politiques. Il faut donc réinterroger les rapports Nord/Sud

Marine Le Pen accumule par ailleurs les contradictions, se déclarant le 1er mars 2011 sur RTL pour « aider un certain nombre de pays pour fixer la population dans leur pays d’origine », alors qu’elle indiquait en plénière du 8 octobre 2010 à Lille que « le FN est contre le développement de relations internationales, contre la coopération décentralisée ».

]]> Réponses écologistes au programme économique du FN https://antifn.eelv.fr/reponses-ecologistes-au-programme-economique-du-fn/ Thu, 28 Jul 2011 09:00:50 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2204 UN SOCLE : SE RÉARMER FACE A LA MONDIALISATION   La liberté monétaire face à l'échec de l'euro « à tout prix » ...]]>

UN SOCLE : SE RÉARMER FACE A LA MONDIALISATION

 

La liberté monétaire face à l’échec de l’euro « à tout prix »

 

Leur Constat 

 

L’euro est un échec. La monnaie unique n’est pas adaptée à 17 pays si différents. D’ailleurs, de nombreux économistes, dont des prix Nobel sont très critique vis-à-vis de l’Euro.

La monnaie unique n’est pas le choix le plus pertinent dans une si grande zone sans unité forte. Sa création devait relancer la machine européenne, or il manque une politique budgétaire indispensable pour compenser les effets négatifs de la monnaie commune. Toutefois, l’euro a grandement facilité les échanges, et il a surtout mis fin à la compétition monétaire entre les pays membres. Enfin, il est totalement impossible d’affirmer que l’économie française aurait mieux réagi seule à la mondialisation, sans faire de la prospection de bas étage.

Il y a beaucoup d’économistes, notamment américains qui s’interrogent sur la pertinence de l’Euro. Il est intéressant de rappeler que la création du dollar ne s’est pas faite en un jour et que sa création à eu de très nombreux opposants. Il est normal que l’Euro interpelle. Dans l’argumentaire du FN, Alain Cotta, très critique vis-à-vis de la monnaie unique, est souvent cité. Toutefois, celui-ci est favorable au retour du Système Monétaire Européen, alors que la logique nationaliste du FN, c’est solution est également inenvisageable.

 

La dette France va exploser si l’on reste dans la zone euro, car il va falloir payer pour les grecs, puis les espagnols, les irlandais.

 C’est un risque. Néanmoins, nous sommes partisans d’une solidarité européenne. Il faut également rappeler que la politique de la BCE et de l’Union Européenne en général est extrêmement libérale. Ce sont ces décisions qui poussent aujourd’hui aux cures d’austérité. Pas l’Europe en elle-même.

La récession a été plus forte dans la zone euro. 

 Au sein de l’union européenne, tous les pays ont connu une récession équivalente. D’un point de vue international, la situation japonaise est pire que la notre. Enfin, le dynamisme de l’économie américaine se fait au prix d’un déficit abyssal, ce qui n’a rien d’enviable. En effet, la dette publique correspondait à 93.6% du PIB fin 2010 (OCDE). La Maison Blanche a indiqué en février qu’elle tablait sur un déficit record de 1.645 milliards de dollars pour l’ensemble de l’exercice en cours, soit 10,9% du PIB, niveau qui n’a plus été atteint depuis la fin de la seconde guerre mondiale

 

Leur solution : le retour au Franc

 

Quitter la zone euro nous permettra de récupérer l’arme monétaire.

 L’Union Européenne a fait le choix initial de supprimer la politique monétaire. Il est fondamentale de redonner ce pouvoir à la BCE si nous voulons approfondir la construction européenne.

 

Le risque d’inflation est quasiment nul.

 Totalement faux. L’inflation est plus que probable. Choisir le taux de change (1 nouveau Franc = 1 euro) est une bonne idée. Les agents économiques ne seront pas tenter d’arrondir à la virgule près leurs prix. Toutefois, la dévaluation créera de l’inflation. Prédire aujourd’hui de combien sera la hausse des prix est impossible. Néanmoins, celle-ci sera importante, pour la simple et bonne raison que le pétrole et la majorité des matières premières, continueront d’être achetés en dollars. De plus, en prévoyant la suppression de la loi du 3 Janvier 1973, qui interdit à l’Etat d’emprunter à la banque de France, le FN ouvre la boite de Pandore. L’autofinancement comporte des risques, qu’il ne faut pas sous évalués. Quand on voit la quantité de promesse électorale que le FN fait, on peut d’ores et déjà craindre que la planche à billet fonctionne à plein régime si elle est élue.

 

« L’effet positif des dévaluations compétitives sur le commerce extérieur et la santé économique de la Nation :

Pendant quelques mois après une dévaluation monétaire, le solde commercial se dégrade, sous l’effet de la hausse du prix des importations. C’est l’effet-prix.

-Au bout de 6 mois en moyenne, le solde commercial se redresse fortement, grâce à la nette augmentation des exportations permise par la dévaluation compétitive de la monnaie. C’est l’effet volume. » Sur leur site internet le 05/07/2011

 Quelle contradiction ! Le FN met en ligne sur son site internet un document qui vous dit que la dévaluation ne produira pas d’inflation, et dans un autre que si.

 

Si la France sortait de la zone euro, la dette augmenterait de 11 à 14 pts du PIB au pire.

Si la France abandonner l’euro et dévaluait le nouveau « Franc », alors la hausse mécanique qui en résulterait devrait être de cette ampleur. Néanmoins, une telle augmentation de la dette publique est considérable et aura des répercutions durables sur notre économie.

 

La France serait, je cite « position de force pour négocier avec ses créanciers la conversion de la part extérieure de notre dette en nouveaux francs ».

 La renégociation de la dette peut et doit être effectuée au niveau européen. L’exemple grec montre que l’Europe est capable d’évoluer

 

« Le Franc pourrait être adossé ultérieurement à un étalon monétaire polymétallique constitué d’un panier de monnaies et de métaux précieux » Sur leur site internet le 05/07/2011

 Totalement délirant. On se croirait au début du XXeme siècle. C’est irréaliste et a pour unique fonction de faire plaisir à une partie de son électorat.


Le Front National, en proposant de quitter la zone Euro, ne s’oppose pas aux choix délirants de la BCE et du FMI, il remet en cause une construction qui a apporté paix et prospérité à des millions d’individus. La monnaie unique est un symbole fort de l’UE, en ne montrant aucune volonté de le défendre, Marine Le Pen prouve son rejet pour toute entité supranationale. Des solutions coordonnées au niveau européen sont possibles, mais le FN refuse d’en entendre parler.

Nous, écologistes, proposons :

-de changer de politique monétaire, en cessant de se focaliser sur une inflation modéré

-d’autoriser la BCE à prêter de l’argent aux états membres

-d’augmenter le budget de l’UE et de lui permettre de s’endetter

Des protections raisonnées aux frontières

 

La zone euro est la seule région du monde à ne pas avoir mis en place de mesures protectionnistes.

 Airbus n’aurait jamais vu le jour sans les subventions et les soutiens de l’Union Européenne. De plus, et bien qu’EELV s’oppose à sa logique productiviste, la PAC a le mérite de prouver que l’UE est capable de mener une « Politique Commune ». Rien n’empêche donc l’UE de mettre en place une politique protectionniste, elle l’a déjà, c’est un choix politique auquel EELV n’a jamais adhéré.

Autres exemples : le bœuf aux hormones en 2009 ; dans les années 1960, des taxes ou des subventions sont instaurées au niveau européen pour faire converger les prix nationaux ; en France, des décrets limitent les investissements étrangers dans onze secteurs touchant à l’« intérêt national »: défense, produits chimiques, etc.

Nous défendons l’établissement de mesures protectionnistes au niveau européen sur des critères environnementaux et sociaux depuis longtemps. Dans un sondage IFOP du 16 juin dernier, 80% des français seraient favorable à des mesures protectionnistes au niveau européen. Ils étaient 54% en 2004.

 

Les hausses de taxe toucheront essentiellement des produits chinois ou indiens vendus en grande surface. Il n’y aura pas à l’inverse de protectionnisme vis-à-vis de l’Allemagne.

 Le FN joue pleinement avec la peur de l’autre. Sinon, pourquoi insister sur les Indiens ? Le déficit commercial de la France avec l’Inde était de 500 millions d’euro en 2009.

Ensuite, les mesures protectionnistes n’ont d’intérêt que si nous soutenons un pan de notre économie. Or notre pays est incapable, demain, de produire les téléphones, fabriqués en Chine, que nous utilisons. Leur taxe aura pour principale effet de renchérir le prix de produits et donc faire baisser le pouvoir d’achat des français.

 

L’essentiel du commerce extérieur français est réalisé avec l’Union européenne.

Comme la plus grande part de notre déficit commercial se fait avec les autres pays de l’UE, une politique protectionniste vis-à-vis de la Chine aura un impact limité sur notre industrie :

-Déficit avec la Chine en 2008 : 22,6 milliards d’euros

-Déficit avec l’ensemble de l’Europe (Russie incluse) : 38 milliards d’euros

 

De plus, c’est notre consommation de pétrole qui plombe notre balance commerciale (58 milliards en 2008). Un baril qui évoluerait structurellement autour de 150 dollars, signifie une ponction sur notre économie au bénéfice des pays producteurs d’environ 2 points de PIB. Réduire notre dépendance au pétrole n’est donc pas seulement indispensable d’un point de vue écologique mais c’est également un choix économique pertinent.

Bâtir un Etat fort et stratège

 

L’Etat stratège aura vocation à redevenir actionnaire majoritaire ou exclusif des grandes entreprises stratégiques de service public.

 Le ralliement du FN à la critique du libéralisme que le mouvement écologiste porte depuis ses origines, qui est un des fondements même de son idéologie, est une nouveauté. Dans le livre Pour La France, publié en 1986, et qui fait figure de programme pour les législatives, Jean-Marie Le Pen prône une « révolution libérale ». Le discours de l’époque du Front National n’a donc strictement rien à voir avec celui d’aujourd’hui :

-« L’abrogation des « monopoles légaux qui protègent certaines grande entreprises ou services publics » (telles EDF ou La Poste) ».

-Valorisation de « l’initiative individuelle, l’entreprise et le profit.»          

-« Une politique progressive de diminution du nombre de fonctionnaires »

 De plus, lors de son passage dans l’émission, des Paroles et des Actes, sur France 2, Marine Le Pen dit que le programme économique de 2007 était plus libéral que celui qu’elle voulait pour 2012. Elle reconnait que le FN évolue, et qu’il prend des idées qui sont soutenus par des partis de gauche depuis bien plus longtemps. De plus, le Front National affirme dans son programme qu’il est  toujours « favorable à la concurrence, qu’il juge saine en économie de marché et favorable au consommateur ».

 

La décentralisation et l’Union Européenne diminue le pouvoir de l’état. Aujourd’hui, beaucoup reconnaissent que nous sommes allés trop loin.

EELV considère qu’un certain nombre de décisions doivent être prises à l’échelon régional. L’institut de recherche indépendant BAK Basel Economics a publié une étude pour l’Agence des régions d’Europe, intitulée « De la subsidiarité au succès : l’impact de la décentralisation sur la croissance économique ». Elle démontre qu’en Europe, les économies des pays décentralisés sont bien plus performantes que celles des pays centralisés. La performance économique peut être accrue en accordant aux régions plus d’influence et d’indépendance au niveau national, et plus de compétences dans des secteurs comme la culture, les infrastructures, l’éducation, la recherche et la santé.

 Nous défendons également une Europe fédérale parce que l’échelon national n’est plus aujourd’hui pertinent pour résoudre des domaines tels que la lute contre les paradis fiscaux, la politique internationale et le réchauffement climatique. Par exemple, comment peut-on imaginer la France seule apporter une réponse concrète à la libéralisation mondiale des capitaux et des biens ?

De plus, l’opinion publique reproche souvent à juste titre aux institutions européennes leur caractère technocratique. La création d’un gouvernement responsable devant le parlement européen fournirait instantanément une légitimité aux décisions prises au niveau européen. La tentation d’un repli sur soi est une erreur, il faut aller vers plus d’Europe.

 

 

DEUX PRIORITES : L’EMPLOI ET LE POUVOIR D’ACHAT

 

Les PME doivent profiter principalement, à l’instar des classes moyennes, de la révolution fiscale du FN, via un taux d’IS progressif, et la valorisation du réinvestissement des bénéfices.

 Il s’agit d’une proposition faite par le Parti Socialiste dans son programme, tout comme la fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu (défendu par Thomas Piketty), que le FN défend. Marine Le Pen montre son penchant populiste, n’hésitant pas à s’approprier les thèmes des autres partis, tout en continuant de les critiquer. Dans un communiqué de presse du 5 avril 2011, elle critique l’éventail de « mesurettes » du PS  sans pour autant se rendre compte que certaines sont dans son programme.

 

Ainsi, pour lutter contre l’optimisation fiscale des grands groupes et les tentations de délocalisation, il faut enfin éradiquer les paradis fiscaux.

Comment affirmer que la France, seule, est en mesure de les « éradiquer » ? Le Front National essaie de canaliser le rejet légitime de l’évasion fiscale, sans pour autant proposer de mesures concrètes. La disparition des paradis fiscaux est indispensable, mais c’est un problème qui ne pourra être résolu qu’au niveau global.

EELV  lutte  dans les conseils régionaux, dans lesquels  ils participent à la majorité, contre l’évasion fiscale. Dans le Nord-Pas-de-Calais, les banques doivent prouver leur non-implication dans les paradis fiscaux.

 

Afin de soutenir les emplois français protéger notre industrie de la concurrence des pays sans protection sociale, il faut instaurer la préférence nationale et des mesures protectionnistes.

Les écologistes sont farouchement opposés à l’instauration de toute forme de préférence nationale, proposition raciste, et incompatible avec les valeurs que la France souhaite défendre. De plus, l’économiste Jacques Sapir s’inquiète des répercussions économiques et sociétales de l’application d’une telle mesure. La préférence nationale ne profiterait pas nécessairement aux français car, les emplois occupés par les travailleurs étrangers légaux ne pourraient pas être occupés immédiatement pas des chômeurs de nationalité française. La tentation pour les entreprises de faire passer une partie importante de leur main-d’œuvre en situation de clandestinité serait grande ;  la préférence nationale entrainerait une concurrence des salaires entre clandestins et travailleurs légaux, qui ne profiteraient évidemment pas aux deux. [1]

Il est indispensable de repenser l’économie dans sa globalité afin de créer des emplois pour tous. On peut faire basculer progressivement les cotisations sociales vers une taxe sur l’ensemble de la valeur ajoutée, déductible à l’exportation, comme au Danemark, afin de défendre notre industrie, mais la meilleure des protections est le développement des emplois « indélocalisables » (Agriculture biologique, tourisme, métier de la santé, etc). Enfin, la diminution du temps de travail a permis de créer des emplois. La continuation d’un telle politique est possible.

 

 

UNE ARDENTE OBLIGATION : ÉRADIQUER LA DETTE ET LES DÉFICITS PUBLICS


La réduction drastique de l’immigration rapportera environ 40 milliards d’euros par an selon les estimations de différents experts (voir l’étude de Jean-Paul Gourévitch, expert international en ressources humaines).

 L’immigration, d’après les calculs de monsieur Gourévitch, coûte 27 milliards d’euros de déficit annuel sans compter les quelques 10 milliards d’euros recensés par l’auteur au titre d’investissements pour réduire la facture « immigration » : l’Aide publique au développement et la politique d’intégration qui comprend le budget de la politique de la ville, celui de l’Education pour les ZUS et autre dépenses de santé (AME).

 Tout d’abord, il est particulièrement choquant de considérer que l’APD et les dépenses liées aux politiques d’intégration puissent avoir pour objectifs de diminuer la facture « immigration ». Le soutien des pays en développement est indispensable, pour améliorer les conditions de vie de millions d’hommes et de femmes et ne saurait être réduit, de même que les dépenses liées au ZUS. Une diminution drastique des titres de séjours ne peut donc pas avoir d’impact sur les dépenses de l’état, à ce niveau.

De plus, le résultat de cette étude est critiquable. La majorité des rapports publiés à ce jour montre que l’immigration à un effet positif sur les comptes publics. L’audit des parlementaires sur la politique d’immigration, d’intégration et de codéveloppement est arrivé à un résultat différent. Si la France optait pour une immigration zéro ce n’est pas 3% du PIB supplémentaire qu’il faudrait trouver d’ici 2050 pour financer la protection sociale mais 5%.

Enfin, dans l’hypothèse où les chiffres de Mr Gourevitch étaient exacts. Comment pourriez-vous économiser 40 milliards d’euro alors que de nombreux immigrés sont Français parfois depuis des décennies ? Allez-vous les déchoir de leur nationalité ?

 

La contribution financière française à l’Union européenne n’est plus supportable : chaque année la France verse (pour quel résultat ?), 20 milliards d’euros au budget européen, et n’en reçoit que 13 milliards en contrepartie, aides agricoles de la PAC comprises. Ce différentiel net de 7 milliards d’euros par an ne cesse de se creuser (1 milliard en 2000 seulement), et n’est plus supportable lorsqu’on voit la situation sociale française.

 La contribution financière de la France au budget de l’UE s’élevait à 5,2 milliards d’euros en 2008. La France est donc devenue le troisième contributeur net au budget communautaire en volume et le huitième contributeur net en pourcentage du RNB.[2]

La France étant la deuxième économie de l’Union Européenne, il n’y a rien de particulièrement choquant à ce qu’elle soit le troisième contributeur net. En termes de RNB par habitant, la France se trouve au 9eme rang (selon la Banque Mondiale). La situation sociale en France est globalement meilleure qu’en Grèce.

 


[2] Site du sénat

]]>
Le vote Front National chez les classes populaires https://antifn.eelv.fr/le-vote-front-national-chez-les-classes-populaires/ Wed, 27 Jul 2011 09:40:29 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2234 La quantité d’études sur le FN depuis maintenant plusieurs décennies ont poussé les analystes à avouer leur incapacité à trouver LA cause permettant d’expliquer son succès. D’abord, parce que cela reviendrait à limiter à un seul aspect la réussite de ce mouvement, sur le long terme. Comment également ne pas voir dans ces positions aussi éloignées l’expression des tiraillements internes, entre les différents courants. ...]]>

La quantité d’études sur le FN depuis maintenant plusieurs décennies ont poussé les analystes à avouer leur incapacité à trouver LA cause permettant d’expliquer son succès. D’abord, parce que cela reviendrait à limiter à un seul aspect la réussite de ce mouvement, sur le long terme. Comment également ne pas voir dans ces positions aussi éloignées l’expression des tiraillements internes, entre les différents courants.

Les évènements pouvant expliquer le succès des thèses du FN sont divers : la crise économique et sociale et ses corolaires, la victoire des socialistes, le 11 septembre. Dès lors, il ne s’agit pas de fournir la « meilleure » explication, mais d’essayer de privilégier les hypothèses pouvant permettre de donner du sens à l’essor d’un courant politique spécifiquement français, qui a également des caractéristiques communes à de nombreux autres partis européens.

 

Un monde en crises

 

En 1973. Le choc pétrolier met à mal les économies d’Europe et d’Amérique, et la fin des Trente Glorieuses impose un brutal retour à la réalité (particulièrement vrai en France). Si le monde occidental est en crise, celle-ci n’est toutefois pas qu’économique. La remise en question du rôle de l’Etat-Nation, l’explosion des inégalités, le sentiment de déclin de la civilisation européenne sont autant d’aspects qui servent généralement à expliquer le terreau dans lequel le FN germe.

La crise est donc également politique, social, culturelle… D’ailleurs, selon Edgar Morin, cet emploi multiplié du mot crise vient de la multiplication des symptômes « crisiques ». Et ces symptômes résultent, je pense, principalement de ce qu’Alain Bihr appelle une crise de sens.

Cette hypothèse, certes vague mais structurelle, permet d’expliquer l’échec des solutions simplistes qui, pour faire disparaître le FN, se borneraient à essayer de venir à bout des problèmes que celui-ci met en avant (insécurité, chômage, immigration, etc.) Pour Alain Bihr, les sociétés contemporaines sont incapables de fournir un système de références qui permettrait de donner un sens stable et cohérent à l’existence des individus qui les composent. Non pas que ces sociétés soient vides de sens ; ce serait plutôt l’inverse : la foire au sens. Dans un univers où chacun à la possibilité de déterminer librement son appartenance, comment peut-on encore donner une dimension collective à l’existence.

 

Parce que l’identité collective est bien à la base de toute société,  l’ensemble des crises qui secouent aujourd’hui la France, mais aussi l’Occident, peut être analysé comme suit.

La fin de la religiosité a énormément affecté nos vies. Par l’ensemble des règles qu’elles édictent, les religions prétendent offrir les moyens d’assurer le Salut dans l’au-delà,  donnant d’une certaine manière un sens à l’existence des individus. La volonté des Lumières, et continuée depuis, de créer un monde basé sur la rationalité, en opposition aux dogmes religieux, a contraint à l’abandon du postulat de la vie après la mort. Subsiste pourtant un enracinement anthropologique de la religion, expliquant la persistance de comportements qui lui sont affiliés, sans pour autant que ces actes gardent leur symbolique originel : bien qu’en déclin et en ayant beaucoup perdu de sa connotation religieuse, le mariage garde une valeur symbolique. La religion a perdu sa capacité à organiser la vie.

De façon plus globale, c’est l’ensemble des institutions socialisatrices qui sont en crise. L’état-providence connait lui aussi une remise en cause particulièrement forte de sa légitimité du fait de la mondialisation. Durkheim avait analysé le passage d’une solidarité mécanique à une solidarité organique. La division du travail ayant bouleversé l’organisation du lien social en imposant une spécialisation des individus, la famille ne pouvait plus apparaitre comme un cadre pertinent. En parallèle, l’édification de l’état-providence a accompagné cette évolution, la solidarité s’opérant désormais principalement au niveau national. Mais la création de la nation a nécessité l’établissement d’un ensemble de symboles (langue commune, Marseillaise, etc.), qui fondent l’identité collective.

C’est pourquoi, lorsque le Front National brandit la préférence nationale, il nous oblige à nous interroger sur la manière dont nous pensons la solidarité entre les individus, et le cadre dans lequel celle-ci doit être mis en place. L’Europe apparait alors comme l’entité la plus à même de se substituer aux états pour assurer à une échelle plus grande certaines politiques, alors que les peuples ne semblent pas près à déléguer trop de pouvoir à l’Union Européenne. La faible popularité de celle-ci réside dans son maniement des symboles. L’Euro est associé à la hausse des prix, ‘’l’ode à la joie’’ n’a pas dans le cœur des citoyens la même résonance que les hymnes nationaux et l’absence d’une langue commune rend complexe la création d’une identité collective.

 

Le FN, parti symbole

 

« Comme toujours et plus que jamais, la politique [est] d’abord et avant tout une guerre de langage, une guerre des signes, une guerre des modèles, des symboles. » Jean-Marie Le Pen

 

Dans son utilisation des symboles, le Front National emprunte beaucoup à la religion catholique. D’abord, parce que ce courant a une influence, encore aujourd’hui, au sein du parti frontiste, mais aussi parce que la religion participe à la catégorisation des individus dans le discours de l’extrême-droite. La différenciation ethnique peut aussi s’appuyer sur une différenciation religieuse. Et bien que le discours de Marine Le Pen sur la religion soit différent de celui de son père, l’islamophobie pointe derrière une laïcité instrumentalisée, avec pour objectif tout de même de faire plaisir à son électorat. Même si tous les électeurs du FN ne se disent pas pratiquants, beaucoup ne démentent  pas un attrait pour le religieux. Brigitte Orfali est une psychologue qui a rencontrée de nombreux adhérent du FN. Elle affirme avoir discuté avec des interlocuteurs qui, bien que  se disant non-pratiquant, lui demandait de dire d’eux qu’ils sont « à la recherche d’une nouvelle foi » (que le FN pourrait incarner ?)

 

Jean-Marie Le Pen apparait comme un guide pour ces militants. Le terme de « Chef », lorsqu’il est utilisé par les adhérents frontistes à une véritable connotation religieuse. Si les différents mouvements, parfois très opposés les uns des autres, soutiennent encore le FN, c’est grâce à sa capacité à fédérer, à rassembler, à transcender le parti. En effet, pour les électeurs du Front National, Jean-Marie Le Pen est indissociable du parti : il est le parti. Il est celui qui cristallise toutes les haines, celui qui personnifie la contestation. La marque Le Pen a plus de succès que le parti lui-même. C’est en PACA et dans le NPDC que l’extrême-droite fit ces meilleurs scores lors des régionales de 2009, avec respectivement Jean-Marie et Marine comme tête de liste. La visibilité médiatique du Front National repose principalement sur leur habileté. Toutefois, la communication du parti ne repose pas que sur eux.

Disposant d’ateliers spécifiques (les ateliers de « propagande »), le FN dispose d’une capacité de diffusion de tracts qui est sans commune mesure avec les autres partis. La famille frontiste se reconnait dans le militantisme, activité qui a quelque peu disparut des partis traditionnels. Le militant y est d’ailleurs considéré comme un « soldat politique » avec une mission définie, celle de participer à la victoire du Front National. Depuis plusieurs décennies, le parti a réussi à imposer un ensemble de symboles dont les références sont puisées de l’idéologie de l’extrême-droite :

-La flamme du MSI italien parle aux nationalistes révolutionnaires

-Le nom du parti fait écho au combat pour l’Algérie Française auquel Jean Marie Le Pen a participé en créant en 1957 le Front National de Combattants

-La figure de Jeanne D’Arc parle aux catholiques.

 

Enfin, le sentiment que la période que nous vivons serait celle de la fin de l’histoire renforce l’extrême-droite. Affirmer que la victoire la démocratie-libérale est absolue et qu’il n’existe aucune autre alternative à quelque chose de particulièrement aliénant. Dès lors, en étant la seule aujourd’hui à s’approprier certains thèmes aux yeux du plus grands nombres (sortie de l’Euro, lutte contre l’immigration, protectionnisme, etc.), Marine Le Pen joue le rôle préféré de son père, celui du candidat antisystème. En refusant le consensus, elle incarne un choix, radicalement différent, et pas seulement d’un point de vue politique. En 1993, dans un entretien au Monde, Marc Augé affirmait : « L’illusion idéologique est du côté de ceux qui disent aujourd’hui : voilà, tout est accompli. »

 

 

Vote protestataire ? Ou vote d’adhésion ?

 

Comme Jean Viard l’analyse dans ces études, les électeurs du Front National sont ceux qui se sentent le moins capables de maitriser les évolutions économiques, technologiques et sociales : « Le populisme est d’une certaine façon, la réaction de ceux qui n’ont pas accès à ce monde nouveau qui s’organise si brutalement. [1]». Ce ne sont fondamentalement pas les plus pauvres qui votent pour l’extrême-droite, mais plutôt ceux qui ont quelque chose à perdre. Les individus, faiblement dotés en capital culturel, qui ne peuvent compter que sur leur force de travail souffrent le plus des modifications du marché du travail. La monté du Front National coïncide avec la « fin de l’ascenseur social ». Le chômage, l’importance des loisirs et le désir de réduction du temps de travail remettent violement en cause une société où l’intégration par le travail, et le sens que celui-ci pouvait donner à la vie, était primordial.

 

Si le repli identitaire que représente le vote FN peut également être vu comme un vote contre l’évolution de la société, c’est parce que celui-ci a réussi à créer un flou autour des véritables aspects de son programme. Le Pen, et sa fille aujourd’hui, ont établi le succès du FN en briguant le ministère de la Parole, en se plaçant systématiquement du côté des mécontents et des déçus, en arrivant par un assemblage de symboles disparates à apparaitre comme les seules à même de s’opposer à la marche du monde. Dès lors, il est faux d’affirmer que l’extrême-droite, parce qu’elle n’est composé que d’un seul parti ne connait pas de division idéologique (sur la notion de race, de nation, etc.)

Le succès peut alors s’expliquer par la capacité des Le Pen à balayer le débat pour se placer au centre d’une bataille opposant deux groupes en guerre (les bons/les méchants, les français/les étrangers). Plus que des solutions politiques concrètes, ils ont développé une représentation du monde où le combat est la seule solution, parce que la lutte implique de désigner un ennemi contre lequel il faut rester souder (solidaire). Voter Le Pen, c’est participer au combat et pour certains utiliser la dernière arme qu’ils leur restent.

 

 

Conclusion

Face à la perte des repères, de « sens » dit Erwan Lecoeur, le vote Le Pen se présente comme une solution. Le Front National peut-être considéré comme un parti famille, dans lequel il existe une solidarité, dans lequel les membres appartiennent à une même communauté. Dans les années 90, le FN reprend les fonctions du PCF des années 50, ou celui-ci participait à la vie du quartier. Cet engagement au sein du parti devient place social et participe à forger l’identité des individus qui y milite.

La capacité de l’écologie politique à redonner un sens à la société est forte, il faut néanmoins que le message écologiste puisse atteindre l’ensemble des couches de la population afin de pouvoir toucher toute la population. La complexité de l’écologie et des solutions qu’elle propose pour résoudre les problèmes que nous traversons doivent digérés puis transformer en messages simples et accessibles à tous, sans pour autant tomber dans l’excès inverse du simplisme qui inonde le discours politique actuel, à commencer par le Front National.

 



[1]              Jean Viard, Aux sources du national-populisme, l’Aube, Paris

]]>