Question d’Actualité au Préfet de Police au sujet du meurtre de Clément Méric.

Monsieur le Préfet,

La semaine dernière, un jeune homme, Clément Méric, a été tué, pour ses idées, dans les rues de Paris. Notre assemblée lui a unanimement rendu hommage ce matin. Nous pensons toujours à lui, à sa famille et à ses proches. Très rapidement, ses meurtriers ont été identifiés comme des membres de l’extrême droite la plus radicale. Vos service les ont rapidement interpellés. Nous ne pouvons que les en féliciter. Mais cala ne suffit pas : il faut aujourd’hui tout mettre en oeuvre pour que cela ne se reproduise plus.

La demande de dissolution des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires dont étaient proches les meurtriers de Clément Méric est une première mesure salutaire. Mais d’autres groupuscules aux idées aussi nauséabondes et aux pratiques aussi violentes sont actifs dans notre ville. On les as vus récemment à l’oeuvre dans des apéros saucissons pinard, faire le coup de poing et agresser journalistes et policiers en queue de certaines manifs contre le mariage pour tous ou lors de rassemblement de supporters du PSG. Manifestement si leur nombre est toujours relativement limité, ces actions sur fond de crise économique et morale leur ont permis de faire des nouvelles recrues. Quelles mesures comptez-vous prendre, Monsieur le Préfet, pour les mettre définitivement hors d’état de nuire ?

Monsieur le Préfet, trouvez-vous normal que ces militants violents et anti-démocrates puissent, chaque année, se rassembler et défiler dans les rues de Paris en faisant le saluts fasciste ou en portant des flambeaux comme dans l’Allemagne des années 30 ? Est-il acceptable que quelques magasins parisiens diffusent au mépris de la loi de la littérature antisémite ou des insignes nazis ? Que des tatoueurs gravent des croix gammées sur des corps abreuvés de propagande ? Que des sites Internet, des blogs et des tweets diffusent á longueur de journée des messages de haine et d’exclusion ? Que des sociétés de sécurité – dont certaines travaillant pour la Ville – servent de couverture et de sources de revenus à ces nervis ? Ces groupes factieux se réunissent dans des lieux identifiés depuis longtemps par vos services. Que ce soit Le Local – le bar du leader des JNR – certaines librairies ou l’église Saint-Nicolas du Chardonnet, occupée par des intégristes depuis 1977.  Jusqu’à quand allez vous tolérer que ces bâtiments  – dont certains appartiennent à notre collectivité – servent de point de ralliement à ces groupes et de lieux de propagation d’idées racistes, sexistes et homophobes ?  Pendant trop d’années, ces groupuscules d’extrême droite ont été sous estimés par vos services et considérés comme plus folkloriques que dangereux. La mort de Clément Méric prouve tragiquement le contraire. Monsieur le Préfet, il est plus que temps d’agir. Vite et fort !

Sylvain Garel, conseiller de Paris

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