Formation – Arguments écologistes contre l'extrême droite https://antifn.eelv.fr Arguments écologistes contre l'extrême droite Mon, 04 May 2015 12:54:35 +0200 fr-FR hourly 1 Faut-il en finir avec le front républicain ? Le compte-rendu de notre forum aux JDE d’EELV 2014 https://antifn.eelv.fr/cratelierfr/ Sun, 14 Sep 2014 17:10:50 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2656 Le Front national est aujourd’hui en mesure de gagner seul des cantons, des circonscriptions, des villes… et après ? Cette « irrésistible ascension » ébranle les stratégies des états-majors politiques : tout un pan de l’électorat ne répond plus à l’appel au « front républicain ». Face au FN, la victoire des partis de gouvernement n’est plus systématique. ...]]>

Le Front national est aujourd’hui en mesure de gagner seul des cantons, des circonscriptions, des villes… et après ? Cette « irrésistible ascension » ébranle les stratégies des états-majors politiques : tout un pan de l’électorat ne répond plus à l’appel au « front républicain ». Face au FN, la victoire des partis de gouvernement n’est plus systématique.

Entre rejet de « l’UMPS » et stratégie de victimisation, le FN a su tirer parti de sa mise à l’écart. Le « front républicain », longtemps solution miracle, n’est-il donc pas devenu un leurre ? 

Animation :

  • Marine TONDELIER, conseillère municipale d’opposition à Hénin-Beaumont, membre du Bureau exécutif d’EELV

Intervenants :

  • Joël GOMBIN, politologue, auteur d’une thèse sur le vote FN (son site).
  • Erwan LECOEUR, sociologue, auteur du Dictionnaire de l’Extrême-droite
  • Bernard STIEGLER, philosophe, auteur de Pharmacologie du Front national

Compte-rendu des débats :

L’idée de cet atelier a émergé sur la liste de discussion du groupe de travail d’EELV de lutte contre l’extrême droite.
Lors des précédentes élections, la question de ne pas avoir de candidats dès le 1er tour dans certaines villes, cantons ou circonscription s’est posée. Le débat a également lieu dans certaines régions pour 2015 et certains commencent même à expliquer qu’il faudrait, pour faire barrage au front national, soutenir le candidat socialiste dès le 1er tour en 2017.
A Hénin-Beaumont, les municipales ont démontré que l’alliance PS/PC/EELV au premier tour n’avait pas suffit à « faire barrage ». Pire, elle aurait contribué à faire gagner le FN dès le 1er tour, beaucoup de nos électeurs respectifs n’ayant pas souhaité se déplacer car étant froissé par la présence de tel ou tel logo sur le bulletin de vote.
Au fond, le front républicain serait un peu comme des digues que l’on construirait contre la montée des océans: elle peuvent êtres rassurantes à court terme mais ne sont pas efficaces à long terme.
Pour commencer, Joël Gombin est revenu sur les origines du front républicain, qui remontent à la IIIème République. A l’époque, il s’agissait de faire barrage à la droite monarchistes en s’alliant au candidat de gauche le mieux placé.
Dans les années 30, la menace fascite a ensuite donné lieu à la création du Front populaire en France puis en 1956, suite à l’échec de Pierre-Mendès France sur la question coloniale et la montée du poujadisme, les législatives donnerontt lieu à une coalition électorale de centre gauche, que Jean-Jacques Servan-Schreiber nommera dans l’Express Le Front Républicain.
Depuis le 21 avril 2002, le Front républicain est à entendre dans le sens de l’opposition électorale au Front National
Pour Erwan Lecoeur, le Front Républicain n’a en fait jamais vraiment existé en tant que tel. Le Front républicain, c’est en fait le piège du lepenisme. Il y a en réalité pas « un » front national mais 11 tendances (la tendance lepen, les royaliste, les bonapartistes, etc). Le terme « front républicain » est donc un mot valise pas très efficace puisqu’il donne l’impression qu’il y a un ennemi, unifié, homogène, ce qui n’est en réalité pas le cas.
Le FN a été en tête au second tour dans 403 cantons en 2011, et dans 61 circonscriptions en 2012.
On constate que l’accès du FN aux poste va souvent de pair avec leur déradicalisation. En ce sens, la proportionnelle semble donc une bonne solution pour les combattre à long terme.
Pour Bernard Steigler, nous vivons le drame d’une société qui va mal, et qui risque d’aller de plus en plus mal. Nous sommes dans l’obligation de fonctionner avec un modèle industriel d’automatisation généralisée pour faire face à l’accroissement démographique. Les entreprises les plus rentables sont aujourd’hui automatisées (voir Bill Gates, Amazone, Foxconn). L’automatisation touche également les consommateurs et les individus en général dans nos comportements quotidiens. Cela conduit à une accélération du processus marxiste de prolétarisation accrue, du fait de l’automatisation.
Selon lui, le problème n’est pas la fin du travail mais la fin de l’emploi et le début du travail. Il faudrait préférer un revenu contributif qui développe les capacités des gens au sens d’Amartya Sen. La vraie question est celle de la redistribution du pouvoir d’achat.

Approfondir : 

Vote FN aux européennes : une nouvelle assise électorale, par Joël Gombin (Observatoire des radicalités politique, Fondation Jean Jaurès)

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Y-a-t-il des mots frontistes et y-a-t-il des mots écologistes ? Le compte-rendu de notre atelier aux JDE d’EELV 2014 https://antifn.eelv.fr/crateliermots/ Sun, 14 Sep 2014 16:58:16 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2657 Alors que le message écologiste se veut porteur de solutions d’avenir, c’est le discours du FN qui séduit « les perdants de la mondialisation ». Cela nous pousse à nous questionner: comment le discours écologiste est-il perçu? Quels mots utiliser pour présenter les solutions écologistes ? ...]]>

Alors que le message écologiste se veut porteur de solutions d’avenir, c’est le discours du FN qui séduit « les perdants de la mondialisation ». Cela nous pousse à nous questionner: comment le discours écologiste est-il perçu? Quels mots utiliser pour présenter les solutions écologistes ?

Intervenants :

  • Julien LONGHI, Maître de conférences à l’Université de Cergy-Pontoise, directeur du département Métiers du multimédia et de l’internet
  • Laurent TERRISSE, président de l’agence de communication LIMITE
  • Damiens HENSENS, coordinateur de Génération Cobayes
  • Sophie CAILLAT, journaliste et auteur de Comment j’ai sauvé la planète
  • Animation : Cyrielle Chatelain, membre du groupe de travail de lutte contre l’extrême droite

La réussite du discours frontiste:

un discours cohérent: le discours FN est très cohérent historiquement et se construit autour de phrases types qui incarnent l’idéologie du parti et qui sont reprises par toutes les figures du FN. Ce discours s’articule autour de 4 pôles : Français, France, national et liberté.

un émetteur identifié: l’émetteur c’est Marine Le Pen;

des récepteurs identifiés: Elle s’adresse à ceux qui souffrent, aux « perdants de la mondialisation ». Électoralement, elle parle aux classes moyennes péri-urbaines en perte de vitesse.

une volonté de gagner le pouvoir: Elle dit clairement qu’elle veut le pouvoir : usage du présent, concessions au détriment des radicaux du FN, main tendue aux hésitants…

un discours qui impose ses présupposés: Les membres du FN intègrent dans leur discours des présupposés qu’ils imposent dans l’interaction. Ex : « l’explosion de l’immigration entraîne une hausse de la délinquance » Lorsque la personne conteste le lien entre immigration et délinquance, elle admet implicitement le présupposé de l’explosion de l’immigration.

Les difficultés du discours Ecolo:

1° un discours hétéroclite: le discours écologiste est beaucoup plus hétéroclite. Le mot « politique » est au centre des discours, puis viennent les mots écologie, écologiste, société, rassembler, monde, défendre et courage.

Des émetteurs divisés: On ne sait pas qui parle, le discours n’est pas incarné. 

Des destinataires non identifiés: aujourd’hui les écolos ne savent pas exactement à qui ils s’adressent. Pour avoir un discours performant, il faut commencer par assumer son ciblage électoral, ce que comprennent ces publics et quels sont les points de rencontre entre leurs logiques et les nôtres.

Une volonté de gouverner qui n’est pas affirmé : les écologistes n’assument pas leur volonté de prendre le pouvoir. On est encore dans « l’écologie lanceuse d’alertes », un parti « contrepoids » du PS, etc. L’intention perceptible par les électeurs est donc de peser sur les socialistes et non de les remplacer.

Quelles pistes pour améliorer notre discours :

Simplifier note message : Il est nécessaire d’expliciter certaines expressions écolos comme « Principe de précaution » et rendre notre discours plus accessible en partant de la vie quotidienne. Par exemple sur la question des perturbateurs endocriniens, Génération Cobaye réussit à toucher un nombre de jeunes grandissant en prenant appui dans son discours sur des actes de consommation du quotidien et la question de la justice sociale.

Faire sens et donner à voir un projet global : les programmes « catalogues de mesures » censés tout changer sont désormais à éviter absolument. Tout le monde sait que « ça plante ». La perspective d’enlisement de la crise et de stagnation économique réintroduit ici une temporalité́. S’il est une notion dont l’opinion publique crédite les écolos, c’est celle de la temporalité́. Travailler dans la durée, pour attaquer les problèmes dans leur complexité́, de sorte qu’on passe vraiment « à autre chose » à la sortie de la crise, cela fait sens. Il y a un espace pour un discours expliquant qu’en 2020, le monde ne sera plus le même et que si nous voulons y être heureux et prospères il faut profiter de la crise pour y adapter nos modes de vie, de travail, de consommation, etc.

Approfondir : 

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