Analyse politique – Arguments écologistes contre l'extrême droite https://antifn.eelv.fr Arguments écologistes contre l'extrême droite Mon, 04 May 2015 12:54:35 +0200 fr-FR hourly 1 Second tour des élections législatives : quelles évolutions ? https://antifn.eelv.fr/second-tour-des-elections-legislatives-quelles-evolutions/ Tue, 28 Aug 2012 15:09:36 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2487 En attendant une analyse plus complète, voici un tableau synthétique de l’évolution entre premier et second tour dans les circonscriptions où l’extrême-droite était présente (Front national et Ligue du Sud).

]]>
Le Front national dans le NPdC : vers un enracinement ? https://antifn.eelv.fr/le-front-national-dans-le-nord-pas-de-calais-vers-un-enracinement/ Mon, 23 Apr 2012 08:33:25 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2177 Un nombre de voix en constante progression depuis 2009  Le 22 avril 2012, Marine le Pen a battu dans la région le record que son père avait établi le 5 mai 2002, franchissant pour la première fois la barre symbolique du demi-million de suffrages. Avec 517 115 voix (23,29%), le Front national, troisième,  n’est devancé par l’UMP (23,62%) que de 7 231 voix. Entre 2007 et 2012, Nicolas Sarkozy a perdu environ 115 000 voix dans la région quand Marine Le Pen en gagnait 200 000. ...]]>

Un nombre de voix en constante progression depuis 2009

 Le 22 avril 2012, Marine le Pen a battu dans la région le record que son père avait établi le 5 mai 2002, franchissant pour la première fois la barre symbolique du demi-million de suffrages. Avec 517 115 voix (23,29%), le Front national, troisième,  n’est devancé par l’UMP (23,62%) que de 7 231 voix. Entre 2007 et 2012, Nicolas Sarkozy a perdu environ 115 000 voix dans la région quand Marine Le Pen en gagnait 200 000.

 

La montée du Front national est d’abord la responsabilité de l’UMP, qui a échoué à tenir les promesses de 2007 (pouvoir d’achat, République irréprochable) et qui n’a pas cessé de légitimer l’idéologie frontiste (débat sur l’identité nationale, discours de Grenoble, etc.). L’élimination massive des candidats de la droite parlementaire aux dernières élections cantonales (23 duels PS/FN au second tour sur les 78 cantons renouvelables du Nord et du Pas de Calais) en est la plus flagrante manifestation.

 

Mais cet enracinement du Front national dans le paysage politique régional est aussi la responsabilité de la gauche qui peine à se renouveler et à proposer des solutions innovantes tenant compte de la crise sociale et écologique. Les succès du Front national dans le Bassin minier en témoignent.

 

Dans le même temps, les bons résultats des écologistes aux élections européennes puis régionales prouvent que de nombreux citoyens attendent l’émergence d’un nouveau modèle. Si la présidentielle ne nous a pas réussi pour de multiples raisons (vote utile, bipolarisation, communication, etc.), elle n’hypothèque en rien la diffusion de notre discours, et sa pertinence en réponse au Front national.

 

 

Qui sont les électeurs du Front national ?

 

Aux cantonales de 2011, 90% des cantons où le FN était présent au second tour ont un taux de chômage supérieur à la moyenne.

 

Dans le Nord Pas de Calais, le FN a un électorat essentiellement populaire, particulièrement affecté par les évolutions de la société, et qui, autant d’un point de vue sociétale qu’économique, n’a pas l’impression de tirer profit de ces évolutions. Ces électeurs se servent du vote FN comme d’un moyen d’exprimer leurs inquiétudes. Néanmoins, ce ne sont pas les personnes les plus pauvres qui votent le Pen (elles s’abstiennent massivement), ce sont celles qui ont peur du déclassement social.

 

La xénophobie (contre les « étrangers qui profitent ») n’est que la conséquence de cette peur légitime du déclassement. Les vociférations et amalgames du Front national attisent les symptômes sans jamais traiter les causes.

 

 

Le modèle roubaisien ?

 

A Roubaix, Marine le Pen a fait 4834 voix (15,6%), bien loin des 5947 voix (19,4%) du second tour de 2002 et surtout des 7210 voix (22,1%) du premier tour de 1995. Le FN a perdu 2 400 voix sur Roubaix en quinze ans, alors que le nombre de votants est resté constant sur cette période (autour de 70% de participation).

Le soutien aux associations qui promeuvent la citoyenneté, les campagnes pour l’inscription sur les listes électorales ou la lutte contre l’abstention semblent donc payer. A Roubaix, le thème de « l’islamisation rampante » qui a longtemps porté le vote FN ne paie plus : des mosquées se construisent en bonne entente, des liens se tissent entre représentants des différents cultes, un dialogue est né autour des valeurs de fraternité et de partage. Des initiatives y ont aussi porté leurs fruits, à l’image de «  Nos Quartiers d’Eté », portés par Majdouline Sbaï, vice-présidente EELV en charge de la Citoyenneté au Conseil régional.

 

 

]]>
Front contre Bloc : les tensions de l’extrême-droite française https://antifn.eelv.fr/front-contre-bloc-les-tensions-de-lextreme-droite-francaise/ Sat, 11 Feb 2012 11:45:12 +0000 http://antifn.eelv.fr/?p=2296 Le dimanche 11 septembre, alors que Marine le Pen clôt par un grand discours les universités d’été du Front national, un invité inattendu se fait remarquer : Philippe Vardon, leader de Nissa Rebela, l’antenne niçoise du Bloc identitaire. Sa présence est lourde de sens, elle atteste la réussite de la stratégie qu’a mise en place le Front national pour débaucher les cadres du Bloc identitaire, ce mouvement né des ruines d’Unité radicale, auquel appartenait Maxime Brunerie.

 

Le Bloc Identitaire regroupe des groupuscules identitaires et régionalistes de toute la France (Nissa Rebela, Front Comtois, Alsace d’Abord, etc.) sous la présidence de Fabrice Robert, ancien cadre du FN. Dans le Nord Pas de Calais, le Bloc est structuré autour d’un mouvement principal, Opstaan (http://www.opstaan.eu/), et de locaux tels que la Maison flamande (Vlaams Huis, à Lambersart), la Maison de l’Artois (Auchel) et la nouvelle Maison des Ouvriers (Bruay-la-Buissière).

 

Le Bloc a pour ligne politique le refus du métissage ethnique (régionalisme fermé), le rejet du consumérisme (anticapitalisme), la dénonciation de l’oligarchie, le refus du multiculturalisme, le rejet de l’« impérialisme américain » et de l’« islamisation », le rejet du jacobinisme centralisateur. Pour les identitaires, aucune perspective n’existe en dehors de la communauté ethnique, conçue régionalement : ils se qualifient d’« enracinés » par opposition aux « déracinés » que seraient les migrants.

 

Là où le Front national voit l’Union européenne comme une menace contre l’Etat nation, le Bloc identitaire y décèle la concrétisation d’une « histoire et d’une civilisation communes » dont « la puissance doit être encouragée ». Ainsi, la lutte contre l’immigration et l’islamisation est le seul réel point de convergence avec le Front national, jugé jacobin et nationaliste.

 

Mais les intérêts électoraux et financiers priment sur les divergences idéologiques. C’est pour cela que le Front national, voyant dans le Bloc un concurrent potentiel et un vivier de futurs cadres, formés idéologiquement et dévoués au militantisme, a lancé une stratégie active de débauchage et de démantèlement. Les objectifs sont clairs : récupérer les meilleurs éléments en leur faisant miroiter un accord de financement électoral, et créer suffisamment de tensions entre les groupuscules du Bloc identitaire pour que celui-ci implose.

 

Cette stratégie, fortement appuyée par Steeve Briois, secrétaire général, et Bruno Bilde, chef de cabinet de Marine le Pen, tous deux conseillers régionaux, s’avère payante. En janvier, Nissa Rebela, le groupuscule le plus puissant du Bloc identitaire, a voté à 79% son soutien à Marine le Pen pour l’élection présidentielle, contre l’investiture à Nice de militants identitaires soutenus par le FN.

 

Ce ralliement crée aujourd’hui de réelles tensions entre les différentes composantes du Bloc identitaire, mais aussi à l’intérieur même du Front national, entre les partisans de cette stratégie (Brios, Bilde) et ses opposants, à la tête desquels se trouve Louis Aliot, partisan d’une dédiabolisation du Front national par une recomposition autour des mouvements souverainistes.

 

Le score du Front national aux élections législatives de juin sera donc déterminant, car il fixera la taille du gâteau (financement public) à répartir en fonction des accords électoraux, pour les cinq ans à venir. Une fois encore, on peut présager que les histoires de gros sous primeront sur les désaccords politiques.

 

 

 

]]>