Énergie hydraulique: c’est aussi l’avenir
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Vendredi 27 novembre,  Laetitia Sanchez, tête de liste Normandie Ecologie dans l’Eure, accompagnée de candidats, visitait le barrage de la micro-centrale hydraulique d’Heudreville sur Eure. Produire de l’électricité tout en restituant la continuité écologique d’une rivière, c’est le pari que s’est lancé M. d’Orglandes avec l’entreprise Verchéenne.

Une production d’électricité respectueuse de l’équilibre écologique de la rivière

Soucieux de préserver l’équilibre écologique de la rivière, M. d’Orglandes a fait tester l’impact de sa micro-centrale hydraulique équipée d’une vis d’Archimède sur les poissons. Il ressort de l’étude menée sur 1 521 poissons que seuls des pertes d’écailles, des pincements ou hématomes étaient à déplorer suite au passage dans la vis sans fin. Aucun poisson n’est mort, contrairement aux barrages traditionnels équipés d’hélices tournant à 53 tours/minute causant une mortalité de plus de 5 % des poissons.

De même, le barrage a été conçu pour laisser passer tous les sédiments, notamment nécessaires à la reproduction des truites.

Néanmoins, afin d’être en conformité avec la règlementation, un bras mort de 300 mètres a été creusé en parallèle de l’Eure pour servir de passe à poissons et à canoës. M. d’Orglandes a constaté que le débit et la hauteur de chute ne convenaient pas aux poissons. M. d’Orglandes a également soulevé le problème de la continuité écologique de toute la rivière. En effet, il faudrait étudier non pas seulement un barrage mais l’ensemble des barrages de l’Eure en évaluant s’ils méritent d’être détruits ou restaurés et équipés de technologies similaires pour réellement parler de continuité écologique.

La vis sans fin : une prouesse technique

L’idée de la vis sans fin provient d’une visite à Fribourg en Allemagne. L’entreprise Verchéenne ayant réalisé le barrage sur la propriété de M. d’Orglandes 20 ans plus tôt a été choisie pour son savoir-faire technique et son éthique. Le directeur, la secrétaire et l’ingénieur de l’entreprise se sont déplacés à l’occasion de cette visite pour évoquer les aspects techniques du barrage.

L’entreprise a réalisé une visite en Allemagne pour étudier la nouvelle technique de la vis sans fin et l’inclure dans son savoir-faire.

L’installation est composée de 2 vis capables de brasser 7,5 mètres cubes d’eau par seconde. Le rendement de l’installation est proche de 70 %. Des grilles horizontales ont été installées afin d’arrêter les gros déchets (bouts de bois de plus de 4 mètres) ne pouvant pas traverser les vis. Les vis actionnent un rotor puis un multiplicateur avant d’entraîner un générateur. La chaleur de ce dernier (qui atteint entre 40 et 50°C) est pour l’instant perdue mais il serait possible d’imaginer de la récupérer.

La puissance installée est de 200kW. Le courant est amené par câbles enterrés jusqu’au transformateur situé à l’extérieur de la propriété.

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Un regret : les lourdeurs administratives

M. d’Orglandes est formel : s’il devait refaire le projet, il ne le ferait pas. En effet, le projet a demandé 4 ans et demi d’attente suite aux demandes d’autorisations administratives à collecter auprès de l’ONEMA, de l’Agence de l’Eau, de la DREAL, de la DIREM, de la DDTM, de la direction de la cohésion sociale, etc. L’ensemble de ces procédures a constitué une perte de 400 000€, soit plus de 40 % de l’investissement nécessaire au projet. La micro-centrale hydraulique ne sera donc jamais rentabilisée. Il conseille de s’appuyer sur le syndicat de rivière et sur les élus locaux afin de mener de tels projets. Il faut cependant noter le soutien du maire de la commune, du président de la Communauté d’Agglomération Seine Eure et du conseil Départemental.

Créer de l’emploi local 

Il est à souligner que l’installation est surveillée quotidiennement afin de s’assurer de son bon fonctionnement. Il est possible d’imaginer que si plusieurs installations de ce type étaient créées sur l’Eure après étude de la cohérence de l’ensemble de la rivière en fonction des zones de crue, etc., il serait possible de créer un emploi à temps partiel ou plein pour assurer la maintenance des installations.