Journal du Centre : « EELV ne s’alliera pas avec le PS au premier tour »
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Régionales : « EELV ne s’alliera pas avec le PS au premier tour » indique Cécile Prudhomme

Journal du Centre

Agacée par les appels à l’union de la gauche lancés par des membres du PS, à l’échelon national comme local, Cécile Prudhomme, chef de file EELV en Bourgogne-Franche-Comté a décidé de rappeler aux membres du PS le choix de l’autonomie validé par une écrasante majorité des écologistes. La voix est grave. Très grave. Et le ton ferme. Entretien.
Vous avez fait parvenir ce week-end à la presse un communiqué dans lequel vous rappelez les raisons du choix de l’autonomie d’EELV dans cette campagne. Les choses n’étaient-elles pas suffisamment claires pour que vous ayez à les rappeler ?
Je le croyais. Mais nous avons reçu des appels solennels de la part des socialistes à aller à un large rassemblement pour ces élections. Des appels locaux et nationaux. J’ai donc senti le besoin de clarifier la situation et de rappeler que les militants écologistes ont, à 90 %, fait le choix de l’autonomie : nous partons sur des listes de rassemblement des écologistes, ouverts à la société civile. C’est une décision arrêtée. Notre projet sera 100 % écologiste.

Qu’est-ce qu’un projet 100 % écologiste ?
C’est un projet qui prend l’urgence sociale et climatique en comte tout en proposant de créer des emplois, à travers le développement de l’agriculture biologique et locale, de l’éolien, l’isolation des bâtiments. Un projet qui permette de tourner les industries vers les métiers de demain, qui permette à tous de se déplacer dans notre grande région et au-delà, avec le souci constant de la protection de la nature et du climat.

Vous estimez que le PS, auquel vous avez été associés au sein des exécutifs régionaux en Bourgogne et en Franche-Comté, n’a pas suffisamment pris en compte ces enjeux ?
Nous pensons qu’il n’y a pas de marqueur assez fort qui montre que le PS suit cette ligne. Le bilan sortant de la mandature en Franche-Comté est négatif sur l’agriculture biologique et locale. Sur la mise en application de la démarche Zéro Phyto, rien n’a été fait. Au niveau national, c’est pareil : il n’y a aucun signe qui montre que le PS a une ambition forte en matière de protection de l’environnement. Même la loi sur la transition énergétique n’est assez ambitieuse.

Vous en voulez à ceux qui dénoncent votre stratégie, vous accusant de fragiliser la gauche dans un contexte de montée du FN, qu’on a notamment vue en Bourgogne et Franche-Comté lors des européennes ?
Bien sûr. Ce discours culpabilisant est insupportable. Le vote FN se nourrit des associations de partis sans projet. Offrir un large choix de vote aux citoyens, c’est une manière de lutter contre le FN en luttant contre l’abstention. Notre objectif, c’est de proposer une offre nouvelle qui corresponde aux besoins de la société.

Éric Coquerel a estimé samedi que son parti, le Parti de Gauche, pourrait s’allier pour les régionales avec EELV dans au moins cinq régions, dont Bourgogne-Franche-Comté. Qu’en est-il ?
J’ai été surprise de lire cela. Des discussions sont en cours, je ne le nie pas. Mais il n’y a rien de conclu ni de concluant. De toute façon, une telle décision devrait être validée au sein des instances en assemblée générale.

Estimez-vous que la semaine dernière, marquée par les départs de François de Rugy et de Jean-Vincent Placé d’EELV est un moment capital dans l’histoire d’EELV ou une clarification de sa ligne ?
Une clarification de sa ligne, sans aucun doute. Je regrette leurs départs, même si je n’étais pas sur leur ligne. Ils auraient pu rester et défendre leurs idées en interne, mais je pense que pour eux, il était difficile d’accepter d’être dans la minorité. Quant au calendrier choisi pour partir, je trouve que ce n’est pas très sympa de claquer la porte alors que les militants sont sur le terrain pour défendre leurs idées à quelques semaines des régionales. En Bourgogne-Franche-Comté, en tout cas, les choses sont claires et apaisées.

Des propos recueillis par Valérie Mazerolle

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