Autocars low cost « Ouibus » : la SNCF souhaite-t-elle continuer à exploiter les TER ?
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Communiqué de presse de Charles Fournier

Dans la foulée de la promulgation de la loi Macron, qui libéralise notamment le transport par autocar, plusieurs sociétés ont annoncé cet été l’ouverture rapide de lignes de cars en France. Après ISILINES, STARSHIPPER, FLIXBUS et MEGABUS, c’est à présent la SNCF qui vient de lancer une nouvelle offre d’autocars, affichée comme low cost, sous l’appellation « OUIBUS ».
Sur le site ouibus.com, la SNCF met actuellement en vente des billets à très bas prix (5 € au lieu de 20 €) sur des liaisons Orléans-Bourges et Orléans-Tours par autocar. Elle choisit ainsi d’organiser elle-même la concurrence avec un service public de transport régional pour laquelle elle est payée par le Conseil régional, qui représente plus de 150 millions d’euros dans le budget 2015 de la Région Centre-Val de Loire.
Bien entendu, nous comprenons que les prix affichés puissent satisfaire celles et ceux qui n’ont pas les moyens de voyager par le rail. Prendre le train hors abonnement domicile-travail ou domicile-études coûte effectivement cher. C’est un problème auquel nous souhaitons apporter de vraies réponses plutôt que de créer avec ces autocars low cost une sorte de « 3ème classe SNCF »… alors qu’il faudrait au contraire en finir avec cette logique de classes.
La concurrence est parfois frontale : par exemple, à compter du mois de janvier 2016, un car « OUIBUS »partira quotidiennement d’Orléans (en fait de La Chapelle-Saint-Mesmin, près de la sortie de l’autoroute) à 15h10 pour arriver à Bourges (près de la Chambre de commerce) à 16h40, alors qu’il existe actuellement un train qui part de la gare d’Orléans à 14h50 et qui arrive à la gare de Bourges à 16h11…
En pleine préparation de la Conférence de Paris sur le changement climatique (COP 21), comment peut-on faire de grands discours sur la nécessité de diminuer les émissions de gaz à effet de serre et augmenter en même temps la place des transports routiers ?
Il est temps de stopper cette dérive libérale et anti-écologique. Les écologistes veulent réaffirmer le rôle structurant du service public du transport ferroviaire, défendre l’égalité des territoires et favoriser l’intermodalité !