ConseilMunicipal

Aide humanitaire d’urgence : intervention de Laurence Comparat

Intervention de Laurence Comparat sur l’aide humanitaire d’urgence aux populations civiles de la bande de Gaza lors du conseil municipal du 15 septembre 2014.

« Monsieur le Maire, chers collègues,

Conformément à ce que nous annoncions le 11 août dernier, la Ville de Grenoble va ce soir, par le vote de cette délibération, apporter son soutien aux populations civiles de la bande de Gaza, en abondant à hauteur de 10.000 € le Fonds d’action extérieure des collectivités territoriales (FACECO) du Ministère des Affaires étrangères et du Développement international (MAEDI). Déjà en 2009 le conseil municipal de Grenoble avait unanimement apporté son soutien pour une aide humanitaire aux habitants de la bande de Gaza.

Il s’agit en effet pour nous de manifester concrètement notre solidarité avec les victimes durement éprouvées par un conflit qui a, cet été, atteint un nouveau paroxysme, lorsque bombes, roquettes, missiles et autres obus, ont aveuglément détruit, estropié, tué. Depuis un cessez le feu est intervenu, et il est pour l’instant respecté aussi bien par l’armée israélienne que par les forces combattantes palestiniennes.

Alors certes, on pourra nous dire que cette aide semble bien dérisoire face à l’ampleur du désastre : que sont 10.000 € pour reconstruire des hôpitaux, rétablir l’électricité, redonner accès à l’eau potable ? Que sont 10.000 € pour soigner les blessés, accompagner les survivants dans le long dépassement de l’horreur ? Et bien sûr, que peuvent 10.000 € face aux milliers de morts que rien ne pourra ramener ?

Et pourtant, demain les Grenoblois pourront dire qu’à Gaza ils ont aidé un enfant à remarcher, un médecin à sauver une vie. Et cela, ça n’est en rien dérisoire. Il est dit dans le Talmud : « qui sauve une vie, sauve le monde entier ».

Nous avons donc la responsabilité de dépasser les déclarations d’intention, et d’agir à l’aide des outils dont une Ville comme Grenoble dispose, en particulier la coopération internationale et les relations qu’elle entretient sur place au Proche-Orient, afin d’encourager toutes les initiatives porteuses de paix et d’échanges entre Israéliens et Palestiniens. Notre Ville soutiendra toutes celles et tous ceux, en Palestine comme en Israël, qui, refusant de céder aux sirènes de la haine, luttent pacifiquement pour la levée du blocus, pour l’arrêt de la colonisation, pour le respect des frontières de 1967, pour une paix juste et durable. Dans un contexte où le bruit des armes tente d’étouffer leurs voix, nous devons les aider à la faire résonner.

Cette attention aux autres, notre Ville l’a eu par le passé, elle l’a aujourd’hui, elle l’aura -hélas- encore demain. Je dis « hélas » non pas parce que nous le devrons, mais parce qu’il le faudra, tant l’actualité égrène régulièrement les diverses catastrophes qui frappent les habitants de la planète : conflits, au Proche-Orient, en Syrie, en Irak, en Ukraine ; épidémies, avec le virus Ebola en Afrique ; catastrophes naturelles, avec les inondations en Inde… Il est à craindre donc que le fond de soutien que notre majorité vient de mettre en place soit insuffisant face à l’ampleur des besoins.

Mais ce soir, c’est donc vers le Proche-Orient que vont nos pensées, et nos actes. C’est vers le conflit israélo-palestinien que se porte notre attention : non pas parce qu’il serait le seul -hélas nous en sommes loin !- ; non pas parce qu’il aurait la palme de l’horreur ou de la souffrance – nous n’ajouterons pas l’abjection à l’infamie en hiérarchisant les victimes, en triant les missiles, en partageant notre indignation entre « bons » et « mauvais » conflits.

Non : si nous nous tournons ce soir vers le conflit israélo-palestinien c’est aussi parce qu’il sert de prétexte aux plus hautes autorités de notre pays pour instiller jusque dans nos quartiers le poison de l’intolérance, poussant les populations à lutter les unes contre les autres, détruisant la confiance, favorisant la montée de l’extrême-droite !

C’est à Grenoble que cela a démarré, par le discours inique d’un Président de la République indigne de la fonction qu’il occupait, ce « discours de la honte » de 2010 prononcé sur notre sol par un Nicolas Sarkozy qui voulait amalgamer délinquance et immigration, stigmatisant une partie de la population française en fonction de ses origines, sinistres relents !

Il s’agit d’une-là d’une trahison des valeurs de la République, celles que la Révolution Française de 1789 a donné au Monde, celles pour lesquelles aujourd’hui encore la France est respectée, admirée, reconnue, espérée : les valeurs des Droits de l’Homme et du citoyen, ces « droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits [qui] sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression. »

Et cet été le Président de la République et le Premier Ministre eux-mêmes n’ont pas été à la hauteur des enjeux. Là où leur fonction leur impose d’apaiser, ils attisent les braises en considérant une partie de la population française comme un ennemi intérieur, allant jusqu’à refuser le droit à manifester, pourtant inscrit dans notre constitution. Là où il conviendrait d’avoir une attitude ferme, comme Jacques Chirac a su l’avoir le 22 octobre 1996, ils font preuve d’une mollesse comme la gauche ne l’a plus pratiquée depuis Guy Mollet ; refusant de condamner les agresseurs, et de peser comme la France l’aurait dû pour une résolution pacifique du conflit, revenant ainsi sur le précédent institué par François Mitterrand le 4 mars 1982 et qui est depuis la position officielle de la France sur la scène internationale – et ce quelle que soit la couleur politique de nos Gouvernements successifs : le droit pour les peuples Israélien comme Palestinien à avoir leur propre Etat et à disposer librement d’eux-mêmes.

Non M. Valls, la critique n’est pas l’intolérance ; non M. Hollande, Grenoble, Ville d’où est partie la Révolution Française, ne se joindra pas à vous pour trahir les valeurs qui nous fondent, qui nous rassemblent, qui nous unissent !

Eric Piolle l’a dit durant notre campagne : « là où ils veulent diviser, nous allons rassembler ; là où ils ont cassé, nous allons réparer ».

Ce dont cette délibération se veut le symbole, ce que nous voulons porter ce soir, ici et là-bas, partout et toujours, c’est l’espoir. L’espoir d’un mieux vivre ensemble, d’un monde de partage et de respect mutuel.

Pendant plusieurs décennies, et même plusieurs siècles, Français et Allemands se sont entretués dans des guerres fratricides. Mais aujourd’hui des centaines d’Allemands, étudiants, salariés, chômeurs, retraités habitent Grenoble et participent à la vie de la cité, jusqu’au sein du Conseil municipal.

Ce que nous disons ce soir aux peuples d’Israël et de Palestine c’est : « il y a 70 ans que vous l’espérez, il y a 70 ans que nous la vivons : elle est possible ! Juste, durable : la paix ».

Je vous remercie. »

ConseilMunicipal

La vidéo du conseil municipal du 15 septembre 2014

Revivez le conseil municipal du 15 septembre 2014.

Creative commons – By Amir Farshad Ebrahimi

Grenoble s’engage pour un modèle de développement juste et solidaire !

Les élus du Rassemblement porteront de nouvelles ambitions pour la coopération décentralisée.  Et pour répondre aux urgences internationales, la Ville de Grenoble mettra en place un fonds spécial doté de 20 000€ par an. La population de Gaza sera la première à en bénéficier.

Porter une nouvelle ambition pour la coopération décentralisée

Les nouvelles orientations de la politique de coopération décentralisée de la Ville de Grenoble seront construites avec les associations qui agissent pour la solidarité internationale afin de développer les échanges entre habitants et associations plutôt que la communication et le prestige des élus. Ainsi, un travail d’évaluation de l’ensemble des coopérations décentralisées de la Ville de Grenoble va être engagé très prochainement.

Création d’un fonds d’urgence

Par le passé, la Ville de Grenoble a été sollicitée pour répondre à des appels d’urgence humanitaires à Gaza (2009), Haïti (2010), au Japon (2011), dans la Corne de l’Afrique (2011), en Syrie (2012) et aux Philippines (2013). Afin de permettre une meilleure réactivité et lisibilité, la ville de Grenoble va mettre en place un fonds spécial d’aide d’urgence à l’instar de ceux instaurés par la Fondation de France ou, plus récemment, par Cités Unies France, en lien avec la cellule de crise du Ministère des affaires étrangères. Celui-ci sera doté de 20 000 euros par an.

Aide pour Gaza

Face à la dramatique situation humanitaire subie par les populations civiles de la bande de Gaza, le Ministère des Affaires étrangères et du Développement international en a appelé directement aux collectivités territoriales pour contribuer au Fonds d’action extérieure des collectivités territoriales (FACECO). La municipalité répond à cet appel en versant une aide de 10 000 euros, la première issue de ce fond spécial d’aide d’urgence.

Rappelons qu’à Gaza, le bilan est tragique : plus de 2000 tués, dont 400 enfants palestiniens, des destructions d’hôpitaux, d’écoles y compris celles de l’ONU, où étaient réfugiés des civils palestiniens, des habitations et de multiples infrastructures. Le Groupe des élus du Rassemblement Citoyen, de la Gauche et des Ecologistes s’associe aux demandes de levée du blocus mis en place depuis de nombreuses années à Gaza, l’arrêt définitif de la colonisation dans les territoires occupés et la reconnaissance d’un État palestinien dans les frontières de 1967. La Ville de Grenoble doit soutenir au travers de ses coopérations décentralisées toutes les initiatives porteuses de paix et d’échanges entre Israéliens et Palestiniens.

StopTafta

Grenoble « Zone hors TAFTA »

Au lendemain des élections européennes, les élus du conseil municipal de Grenoble, citoyens européens engagés s’expriment sur la zone de libre-échange transatlantique appelée T.A.F.T.A. (Transatlantic Free Trade Area). Ce projet de Grand Marché Transatlantique (GMT), en démantelant une partie importante des droits de douane, en particulier sur le marché agricole, s’attaque à la qualité de la production en Europe, en France, à notre environnement et à notre santé.

Présentation par Alan Confesson au nom du Groupe des élus du Rassemblement citoyen, de la gauche et des écologistes

Retrouvez les discussions sur cette question lors du conseil municipal du 26 mai 2014 en vidéo

pdfLisez le courrier d’Eric Piolle, Maire de Grenoble, aux eurodéputés et au Gouvernement, suite au vote du vœu par le Conseil Municipal (téléchargez le courrier en PDF)

Au lendemain des élections européennes, les élus du conseil municipal de Grenoble, citoyens européens engagés s’expriment sur la zone de libre-échange transatlantique appelée T.A.F.T.A. (Transatlantic Free Trade Area).

Ce projet de Grand Marché Transatlantique (GMT), en démantelant une partie importante des droits de douane, en particulier sur le marché agricole, s’attaque à la qualité de la production en Europe, en France, à notre environnement et à notre santé. Les dérèglementations qu’il induit permettraient l’arrivée sur nos étals de produits alimentaires, jusqu’ici encadrés ou interdits en Europe, comme le poulet lavé à la javel ou des produits à base d’organismes génétiquement modifiés (OGM). Ce faisant il impacterait notre politique communale. En matière de repas, dans les cantines scolaires, ou par portage du CCAS, nous n’aurions plus une traçabilité complète sur la provenance des aliments. Il impacterait évidemment les achats de fourniture et de produits dans les marchés et commerces de la ville en ayant pour effet un dumping de la production locale et une mise en question de notre engagement à favoriser les circuits courts.

Par ailleurs, l’impact sur d’autres aspects de la vie communale serait assez vite défavorable à nos finances et à nos choix politiques puisque l’écosystème productif des Etats-Unis s’attaque clairement à nos brevets, à la propriété intellectuelle, à la production culturelle, ceux-ci étant le vivier de notre action dans tous les domaines sur le territoire de la Ville.

C’est pourquoi, nous Ville de Grenoble réunis en Conseil Municipal le 26 mai 2014, déclarons refuser toute tentative d’affaiblissement du cadre législatif et réglementaire, national ou européen, en matière sociale, économique, sanitaire, culturelle, environnementale et de défense des services publics et formons le vœu :

  • Que le Gouvernement de la France intervienne avec tous les moyens à sa disposition auprès de la Commission européenne pour obtenir la suspension des négociations sur le Partenariat transatlantique et qu’il permette l’ouverture d’un débat national sur le GMT impliquant la pleine participation des collectivités territoriales, des organisations syndicales et associatives, des organisations socioprofessionnelles et des populations ;
  • Que les députés européens convoquent ce débat et refusent que la Commission européenne prenne position tant que les enjeux n’ont pas été portés à la connaissance et à l’expertise des citoyens européens, via la diffusion publique immédiate de l’ensemble des textes relatifs aux négociations du T.A.F.T.A.