Accueil Actualités Notre intervention au conseil municipal du 28 mars 2014 pour l’installation du Maire et des adjoints : « l’abstentionnisme, notre responsabilité d’élus »

Notre intervention au conseil municipal du 28 mars 2014 pour l’installation du Maire et des adjoints : « l’abstentionnisme, notre responsabilité d’élus »

nadia portrait

Intervention orale du groupe des élus EELV, Écologistes et Citoyens engagés, Force citoyenne populaire au conseil municipal du 28 mars 2014

Objet : élection du maire et des adjoints
Intervenant : Nadia Azoug

Mes chers collègues, Mesdames et Messieurs,

Nous nous engageons ce soir pour un nouveau mandat au service des Pantinois.

Chaque candidat, lors de cette campagne, a porté un projet de ville, un projet politique selon ses convictions, ses priorités, ses méthodes de gouvernance.

Les Pantinois ont voté et ont donné à la liste de notre collègue Bertrand Kern une avance nette dans ce scrutin, 50,53%, avec 5462 voix ce qui représente 22,4% des électeurs pantinois soit moins d'un quart du corps électoral.

Nous avons recueillis pour notre part 12,52% des voix, avec 1354 votes en notre faveur, soit 5,5% du corps électoral.

Nous ne pouvons donc nous satisfaire, en tant qu'élus du résultat de ces élections.

Tout d'abord, parce que le premier parti de Pantin aujourd'hui, comme partout en France, est celui des abstentionnistes.

Ensuite parce que les ressortissants étrangers non européens vivant à Pantin n'ont toujours pas le droit de vote.

Cette majorité silencieuse, ce parti des « sans voix » nous oblige à la plus profonde modestie et nous espérons que les promesses faites depuis 30 ans sur le vote des étrangers seront enfin respectées par le gouvernement en place.

Sur l’abstentionnisme, c'est le symptôme d'une responsabilité commune à porter par l'ensemble des élus que nous sommes.

Regardons les choses en face : ce sont les partis politiques qui ont engendré cet abstentionnisme. Les différentes affaires, le pouvoir des lobbies, le démantèlement des services publics, la dégradation des conditions de vie, le renoncement face au pouvoir financier... chaque abandon du pouvoir agir politique signe la montée des extrêmes et de l’abstentionnisme.

Face au désœuvrement, face à la désespérance des habitants, face au chômage et au mal logement, nous avons aujourd'hui l'obligation du sursaut démocratique pour redonner confiance dans l'action politique.

Nous avons à prendre des engagements forts et concrets : nous devons nous engager dans des actes citoyens qui fassent sens auprès des habitants.

L'intérêt général, le sens commun, le bien commun, l'humanisme du divers doivent redevenir la priorité de l'action locale.

J'enjoins tous les représentants élus à s'engager et à signer la charte Anticor comme base de toute action politique éthique.

Les règles de cette charte anti-corruption offrent des règles simples et efficaces que nous avons le devoir d'appliquer désormais dans notre pratique du pouvoir.

De nombreux élus, majoritairement à gauche sont signataires de cette charte dont je rappellerais quelques-uns des principes fondamentaux :

- Non cumul des mandats des fonctions executives

-  Transparence de l'élu

-  Reconnaissance de l'opposition

-  Participation citoyenne

-  Prévention du trafic d'influence

-  Publicité des informations

-  etc

D'autre part, le second pilier d'une pratique politique saine est la participation réelle des habitants à la co-élaboration et co-décision des projets portés par leurs élus.

A titre de seul exemple ce soir, je ne citerai que le projet éducatif local sur lequel nous avons eu un réel différent sur l'appréciation de ce que devait être une réelle consultation citoyenne et une réelle co-élaboration du projet éducatif comme de la mise en place des rythmes scolaires.

Nous avons parlé pendant la campagne de la « ville humaine » que nous souhaitions proposer à la population. Cette notion recouvre plusieurs priorités : le droit au logement, l'organisation en conseil d'habitants, le droit d'interpellation citoyenne,

Nous avons parlé pendant la campagne de la « ville accueillante ».

Ici, il s'agit d'affirmer la richesse de la diversité des populations, le statut de Pantin comme ville Monde assurant l'égalité de traitement des plus précaires, de toutes les situations d'extrêmes urgences, violence faites aux femmes, réfugiés, populations des bidonvilles, jeunes actifs, chômeurs, la liste est longue et s'accroît chaque jour.

Ici, il s'agit donc de combattre le repli sur soi, l'exclusion de l'autre, la stigmatisation de l'étranger : c'est pourquoi trouver dans un programme d'une liste dite de gauche la proposition d'« Orienter les primo-arrivants vers les centres de dépistages (maladies infectieuses, métaboliques...) », est pour nous impensable et inapplicable, elle fait écho et rappelle des heures sombres de l'histoire, et plus particulièrement sur l'histoire de l'immigration en France.

Nous pensons qu'il s'agissait de propos électoralistes qui nous l'espérons resterons lettre morte.

Revenons à nos moutons.

Agir sur les espaces publics, les espaces du bien-être ensemble restent le chemin à suivre par l'ensemble d'actions citoyennes, par la vie des associations offrant des services et des biens de proximité fondés sur des principes d'économie sociale et solidaire génératrice d'emplois.

Enfin, nous avons parlé dans la campagne de Pantin « ville créative » : c'est cette ville qui développe un tissu économique utile pour les Pantinois, des emplois locaux, des conditions de travail et des conditions de vies améliorées, des activités porteuses d'un intérêt social ou environnemental.

A ce sujet, le long combat que nous avons mené pour inscrire l'association la Cycloficine, au cœur du quartier des quatre chemins est l'exemple du type de comportement politique dont nous parlions en préambule.

Cette association d'éducation populaire, dont on connaît le succès dans toute l'Ile de France en matière de lien social avait reçu l'assurance d'être installée au 1 de la rue Berthier.

Elle propose des activités collectives autour du vélo, de sa pratique, de l'échange, de sa réparation et intéresse un public de toutes les générations et de tous les milieux.

A la veille du lancement de la campagne électoral et surtout au lendemain de l'annonce de la création de la liste des « Écologistes et des citoyens engagés », cette association s'est vu signifier la rupture des engagements pris devant l'ensemble du conseil municipal.

Elle avait donc le malheur d'avoir été soutenue  par les élus EELV depuis 3 ans.

C'est bien ce type de pratique qui décrédibilise l'action politique en renvoyant les citoyens à leurs critiques justifiées sur le clientélisme dans la gestion publique.

Cela dit, « ici et maintenant » il s'agit de passer à une autre étape, celle du mandat qui s'ouvre jusqu'en 2020.

Les propositions que nous avons énoncés dans notre programme nous allons maintenant tout mettre en œuvre pour les faire vivre et prospérer.

Nous sommes en marche ! Nous sommes des passeurs de vie !

Avec les citoyens engagés nous savons que les forces actives sont là, animées d'un esprit collectif qui nous remplit d'espoir.

Nous avons fait une belle campagne, j'ajouterai avec humour, nous avons fait une belle campagne dans la ville. Alors, nous allons continuer à défendre l'humain dans la ville, la nature dans la ville, le doux dans la relation à l'autre et dans la Cité. En un mot, nous allons continuer à défendre le peuple dans sa ville.

Dés aujourd'hui, dans la démarche constructive qui a toujours été la nôtre, nous allons animer des espaces de débats populaires et d'engagement citoyens pour lutter contre l'écart croissant entre la politique et les habitants.

Nous allons agir pour concrétiser nos propositions sur le pouvoir d'agir des habitants, nous allons agir pour que les propositions du rapport de Marie-Hélène Bacqué et Mohamed Mechmache trouvent très vite leurs applications locales.

Dans le titre de ce rapport tout est dit de notre volonté politique, voici ce titre : « Pour une réforme radicale de la politique ça ne se fera pas sans nous. Citoyenneté et pouvoir d'agir dans les quartiers populaires. ». Vous le voyez, c'est tout un programme ! Et quel beau programme !

Mesdames, Messieurs, au terme de cette exposé et en conclusion, je suis heureuse et honorée, d'avoir été choisie démocratiquement pour être tête de liste dans cette magnifique campagne électorale que nous avons menée.

De la même façon, ce soir, je suis une femme heureuse et honorée de présenter ma candidature au poste de première magistrate de la ville de Pantin, pour ce nouveau mandat 2014 – 2020.

Mesdames, messieurs, chers collègues je vous remercie.

 

Composition du conseil municipal :

Liste de M. Kern : 35 élus

Liste de M. Carvhalhino : 4 élus

Liste de M. Henry : 3 élus

Liste de Mme Azoug : 3 élus

 

Election du maire :

M. Bertrand Kern (DVG) : 34 voix

M. Geoffrey Carvhalhino (DVD) : 4 voix

M. Jean-Pierre Henry (DVG) : 3 voix

Mme Nadia Azoug (DVG) : 2 voix

Bulletins blancs : 2

 

 

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