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Compte-rendu de l’Assemblée Citoyenne sur l’aménagement urbain et les déplacements

Invités Ludovic Bu, consultant en mobilité durable, et Makan Rafatdjou, architecte urbaniste et Président de l’Institut Français de l’Urbanisme.

Invités : Ludovic Bu, consultant en mobilité durable, et Makan Rafatdjou, architecte urbaniste et Président de l’Institut Français de l’Urbanisme.

Intervenants : Aurélien Berthou, candidat tête de liste « Redonnons vie à Gagny », Patricia Concentrait, chef de file du Front de Gauche à Gagny, Maxime Guibaudet, étudiant en sciences politiques, Ludovic Bu, consultant en mobilité durable, Makan Rafatdjou, architecte urbaniste et Président de l’Institut Français de l’Urbanisme, les participants à l’assemblée citoyenne.


Mardi 11 février 2014 - Théâtre André Malraux

Comme préambule à l’Assemblée Citoyenne, Aurélien Berthou a tenu à se féliciter du succès toujours plus grand de ces assemblées citoyennes thématiques qui pourraient être qualifiées de « réunions de travail » du fait de la qualité des échanges auxquels elles donnent lieu. Les propositions qui y sont avancées participent en effet dans une grande mesure à la co-construction de notre projet  pour la ville.

Cette 5e assemblée citoyenne n’a pas dérogé à la règle : portant sur l’un des axes phares du projet de la liste « Redonnons vie à Gagny », nombreux ont été les témoignages convergeant sur un même constat : l'aménagement, est l'un des plus grands échecs du maire sortant.

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Ce constat, Maxime Guibaudet, étudiant en sciences politiques natif de Gagny, et passionné d’urbanisme, a tenu à le mettre en images à travers un diaporama revenant sur une série de projets mis en œuvre par la municipalité sortante qui ont véritablement défiguré la ville, ou qui ont compliqué la vie des habitants parce que résultat d’un manque de vision ou de réflexion.


Parmi eux, on peut citer :

-        L’aménagement de la gare de Gagny centre, qui semble temporaire, et ne permet pas aux piétons, aux cyclistes, aux automobilistes et aux conducteurs de bus de se partager l’espace en toute sécurité, ce à quoi s’ajoute le bruit assourdissant qui provient du passage des trains sur le pont, problème auquel le Maire a choisi de ne pas s’intéresser.

-        L’aménagement devant et derrière la Mairie qui laisse peu de place aux espaces verts, et le choix de bâtir une mairie aux dimensions colossales, dont certains services ont pourtant été mis à l’écart ou installés dans des bâtiments annexes.

Ce diaporama a également passé en revue quelques territoires de la ville qui ont quant à eux fait l’objet d’un abandon pur et simple de la part de la municipalité.


Parmi eux :

-        L’école Saint-Exupéry dont les abords ne sont pas entretenus, et qui connaît un problème de stationnement et de sécurité des enfants à la sortie de l’école.

-        La zone située derrière l’église du centre qui n’a fait l’objet d’aucun aménagement, alors que des habitants en ont été expropriés, à cela s’ajoutant la situation de la rue Jacques Chaban-Delmas, dont l’accès aux voitures est empêché par des pots de fleurs depuis 2010 !

-        La gare du Chénay et la place Tavernelle, territoires abandonnés, en manque de commerces de proximité, de lieux de sociabilité, de places de stationnement, de mobilier urbain, etc.

-        La rue du Général Leclerc qui cumule les problèmes de stationnement et de circulation :  l’étroitesse de la voie complique les manœuvres des conducteurs de bus ; à cela s’ajoute la mauvaise qualité et l’étroitesse des trottoirs pour les piétons.

-        L’avenue Sainte-Foy qui va bientôt accueillir un bâtiment résidentiel de 66 logements, ce qui aura pour effet de densifier encore davantage la zone de la gare, de saturer la circulation déjà encombrée, et participera à la bétonisation de la zone, le projet n’intégrant aucun espaces verts. Par ailleurs, on peut se demander comment les écoles situées à proximité pourront prendre en charge les enfants de ces nouveaux résidents, sachant qu’elles sont déjà en sureffectif.

-        Le traitement désinvolte et irresponsable des 3 anciennes carrières qui sont pourtant de vrais espaces naturels qu’il aurait fallu protéger.


Aurélien Berthou a ensuite insisté sur la nécessité placer les Gabinien-nes au cœur de l'action publique via une véritable concertation, c’est particulièrement le cas en matière d’aménagement puisque c’est le cadre de vie des habitants qui est en jeu !

Il s’est ainsi engagé au nom de la liste « Redonnons vie  à Gagny » à mettre ne place une charte de la concertation qui permettra d'organiser un vrai débat avec les parties prenantes sur l'opportunité des projets, ainsi que des ateliers d'urbanismes municipaux qui associeront les services de la mairie, les architectes et les habitants sur chacun d’entre eux. « Aucune décision ne devrait être prise avant qu’une réelle concertation avec les riverains n’ait eu lieu; si la municipalité élabore un projet qui finalement complique la vie des habitants, c’est tout simplement ce qu’on appelle un échec », a-t-il déclaré.

Il est apparu dans de nombreuses interventions que la concertation constituait un point d’attente fort de la part des Gabiniens qui se sont souvent sentis dépossédés de leur droit à participer au devenir de leur ville et de leur quartier.

D’autres interventions ont permis de mettre à jour des attentes fortes de la population de Gagny, comme par exemple la réappropriation de terrains publics par les habitants, destinés à l’agriculture de proximité pouvant prendre la forme de jardins collectifs ; l’incitation à la pratique de l’apiculture, etc.

Patricia Concentrait a quant à elle beaucoup insisté sur la dimension humaine des politiques d’aménagement du territoire, regrettant que certains habitants pourtant attachés à la ville de Gagny aient dû dans le passé ou auront prochainement à quitter leur ville du fait de la mise en vente de l’appartement qu’ils louent pourtant depuis de nombreuses années pour certains par les Sociétés HLM qui abandonnent la gestion de ces résidences. C’est ainsi que l’on voit une partie de la population partir sur d’autres territoires sans aucun repère : c’est une grande responsabilité pour la collectivité.

Nos projets d’aménagements urbains doivent avoir pour axe prioritaire la valeur Solidarité pour recréer du lien et un tissu social (rues, déplacements, habitats, commerces, etc). Les citoyens Gabiniens ne vivent pas qu’à Gagny : il est nécessaire d’avoir une vision solidaire des territoires avoisinants.

Ludovic Bu a ensuite présenté quelques pistes d’aménagement urbain favorisant les mobilités douces pouvant être mises en place rapidement et sans engendrer de coût excessif pour les finances de la ville : création de pistes cyclables, piétonisation de rues, inventivité en matière de passages pour piétons, d’abribus, etc.

Makan Rafatdjou a quant à lui insisté sur la nécessaire déconstruction de certains paradigmes en matière d’aménagement urbain.

  • Le premier étant celui de penser la ville comme territoire enclavé : en effet, il faudrait au contraire se représenter la ville comme élément d’un territoire plus large : les tout projet urbain mis en œuvre à Gagny aura en effet des incidences sur les villes limitrophes et inversement.
  • Le deuxième, c’est l’objectif d’attractivité que se fixent la plupart des décideurs locaux, parfois au détriment de l’amélioration du cadre de vie pour les personnes déjà résidente. Il substitue ainsi la notion de ville attractive à la notion de ville accueillante.
  • Le troisième, c’est l’impératif de mobilité qui guide ces mêmes décideurs locaux qui s’emploient alors à démultiplier les capacités pour les résidents de se déplacer dans et au-delà de la ville, négligeant parfois une exigence autrement plus importante, celle de l’accessibilité des zones, des quartiers, des infrastructures existantes.

Une idée forte s’est dégagée de cette assemblée citoyenne :

Un consensus s’est ainsi dégagé de l’assemblée citoyenne : il faut redonner du sens à l’aménagement urbain et associer pour cela les habitants, experts de leurs quartiers, de leur ville, de leur quotidien.

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