LELA BENCHARIF : « L’ÉDUCATION POPULAIRE, C’EST L’ÉCOLE DU CITOYEN »

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Lela Bencharif propose une délibération pour soutenir la vie associative. Colonne vertébrale de sa politique : l’éducation populaire et citoyenne, qui cherche à éveiller le citoyen en chacun de nous. Interview.

Le Conseil régional verse déjà depuis longtemps des subventions à des associations dans tous les domaines. Alors, pourquoi un soutien spécifique à la vie associative ?

Dans la culture, la santé, l’environnement ou bien d’autres, la Région subventionne souvent des structures qui sont des associations au sens juridique, et pas forcément toujours la dynamique bénévole qui va avec.

Une politique publique « vie associative » s’intéresse à toutes ces associations qui portent un projet défini collectivement, et animé par des bénévoles. Souvent, ces associations sont à la peine pour financer leur structure.

Ce budget d’un million supplémentaire permettra de les aider à se développer et à fonctionner : élaborer leur projet associatif, mettre en place une véritable gouvernance, tisser des liens entre elles, former leurs bénévoles, valoriser leur action… Ce travail, souvent indispensable, coûte principalement du temps de salarié.

Pourtant, les collectivités sont souvent réticentes à financer le fonctionnement, de peur d’être accusées de créer des mentalités d’assistés, ou pire, de la clientèle politique…

Au contraire, notre objectif est de faire des associations des outils performants pour que les bénéficiaires et les bénévoles associatifs s’engagent, prennent des initiatives, afin de devenir acteurs de leur propre vie.

C’est pourquoi cette délibération est polarisée autour de la notion d’éducation populaire et citoyenne, au sens premier que lui donnait Condorcet en 1792 : tout au long de la vie, une éducation qui a pour but l’émancipation des personnes pour qu’elles exercent pleinement leur rôle de citoyen.

Je pense à l’exemple, parmi tant d’autres, d’une épicerie sociale et solidaire qui propose des aliments de qualité à moindre coût, mais aussi des ateliers de cuisine, de jardinage ou autres. Ainsi, le « bénéficiaire » d’un service prend part à la vie de l’association en tant qu’adhérent.

A l’heure de l’individualisme forcené, de l’abstention record et de la hausse du Front National, n’avez-vous pas l’impression de nager à contre-courant ?

Pour moi, la crise est démocratique autant que sociale et politique. Les citoyens ont le sentiment que tout est décidé pour eux d’en haut. Il faut leur donner les outils pour interpeller les pouvoirs publics. Il est essentiel de démontrer que les citoyens sont en capacité de prendre en main leur propre avenir.

C’est ce que nous démontre aujourd’hui le mouvement des « indignés » qui pointent rudement l’autarcie du milieu politique classique. Il est le signal des graves carences de la prise en compte des citoyens, notamment les jeunes, dans le fonctionnement de la vie politique.

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