Intervention de Jean-Marie Chosson sur les logiciels libres

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Que leurs développeurs soient bénévoles, par choix et souvent par passion, ou bien rémunérés par exercice de la profession d’informaticien développeur, Les systèmes d’exploitation et logiciels libres, tout en préservant la paternité et les droits de leurs auteurs, donnent aux utilisateurs de larges possibilités : usage pour tous, compréhension et transformation par accès aux codes sources, et enfin diffusion des logiciels.

À ce titre, ils peuvent être considérés comme de véritables « biens communs ».

Cette notion de bien commun est de manière générale à promouvoir, et c’est d’ailleurs pour nous le sens de notre action politique.

Dans ce secteur, l’informatique, qui prend de plus en plus de place dans notre vie quotidienne et dans nos échanges avec nos concitoyens, elle est aussi à défendre activement.

Je profite ici de l’occasion pour préciser que l’expression « logiciels libres » recouvre, notamment dans le cadre de cet amendement, l’ensemble des logiciels libres, y compris les systèmes d’exploitation libres dont les plus connus sont les distributions logicielles de la grande famille « GNU/Linux » souvent plus simplement, mais à tort, appelée de manière raccourcie « Linux ».

Bien commun, donc à la disposition de toutes et tous, se renforçant même à l’usage d’un plus grand nombre possible d’utilisateurs, les logiciels libres sont construits sur, et en les faisant vivre en actes, des valeurs et pratiques qui nous sont chères telles la mutualisation, le partage, et même de démocratie.

Leur dissémination en réseau, la réactivité entre les usagers et les développeurs, permettent une fiabilité, des performances, une adaptabilité, ainsi qu’une évolutivité la plupart du temps bien supérieures à celles des systèmes dits « propriétaires ». Ceci pour des couts généralement nettement moindre du fait de la mutualisation qui permet, tout en rémunérant de manière juste les développeurs professionnels, de ne plus favoriser de véritables rentes de situations détenues aujourd’hui par des sociétés, pour le moins, aux tendances hégémoniques et générant pour leurs détenteurs des revenus démesurés, voire indécents.

Par ailleurs, les logiciels libres utilisent des formats ouverts de fichiers, ce qui est absolument fondamental pour permettre ce que l’on appelle « l’intéropérabilité logicielle ».

En effet, Terme peut être jugé abscons pour certains d’entre nous, c’est « l’interopérabilité » qui permet l’indépendance des données échangées vis-à-vis des outils logiciels utilisés pour les lire.

L’interopérabilité favorise ainsi, de bonnes conditions de communication entre les personnes.

Elle permet donc le libre choix de chacun, de l’outil logiciel qu’il utilise pour lire, et éventuellement ré-éditer, les données échangées avec d’autres.

Les logiciels libres permettent également de substantielles économies, notamment en termes de licences, compensant largement les nécessaires frais et temps d’installation et d’appropriation, par les usagers de ces outils.

La région peut et doit jouer un rôle pilote dans la diffusion de ces outils, utiles socialement, et économiquement :

  • d’une part, en externe, dans le cadre des relations avec ses partenaires universitaires, économiques, associatifs…, sans oublier des actions de promotion en direction du grand public. En effet des actions de diffusion seraient un juste retour aux communautés liées à tel ou tel logiciels libres, celles-ci étant à placer en regard des économies que l’utilisation des logiciels libres permettra à la région.
  • d’autre part, et c’est l’objet précis de cet amendement :
    • pour ce qui la concerne, en interne, en opérant une migration informatique de ses propres services,
    • mais aussi, pour ce qui concerne ses compétences directes, dans les lycées et les Centre de Formation des Apprentis.

Sans oublier, bien sûr, les ordinateurs utilisés par les élus que nous sommes, qui, à l’instar de celui que j’utilise ici, pourraient aussi, tous fonctionner avec le système d’exploitation GNU/Linux, pour le plus grand bien de leurs usagers.

Concernant une migration pour les services de la région, certains peuvent craindre des lacunes dans l’offre libre en logiciels appelés « logiciels métiers » dont les services ont besoin pour fonctionner. Le travail sur ces thématiques est l’objet de structures telles l’ADULLACT, dont la région est déjà adhérente, qui travaillent constamment au développement mutualisé des produits logiciels libres utiles aux collectivités. Une bonne implication de la région dans de tels dispositifs est d’ailleurs à encourager de manière à ce qu’elle contribue au développement de ses besoins logiciels tout en bénéficiant des apports des autres régions qui ont, de fait, souvent les mêmes besoins.

Dans un premier temps, Pour permettre une migration informatique réussie vers les logiciels libres pour les services de la région, les lycées et les CFA, une étude diagnostic et prospective poussée est nécessaire.

Elle devra être menée, et c’est important que cela soit inscrit dans le cahier des charges de l’étude, par des personnes expertes des logiciels libres et ayant déjà une bonne expérience des migrations des réseaux numériques de collectivités et d’établissements vers ce type de logiciels et systèmes d’exploitation libres.

Il convient donc de prévoir les Crédits de Fonctionnement nécessaires au financement de celle-ci.

Suite à cette migration, nous escomptons également une baisse notable des Autorisations d’engagement et Crédits de Fonctionnement alloués aux moyens informatiques, dont l’évaluation sera précisée dans le cadre de l’étude :

  • dès 2011 pour les services internes à la Région, à hauteur de 250 000€ (Autorisation d’Engagements).
  • pour 2012 pour les lycées et des Centre de Formation des Apprentis (Crédits de Fonctionnement et Autorisation d’Engagement)

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