Desserte LGV SEA : de la grande vitesse mais à quel prix ?

GARE

En effet, au tout début du projet, les écologistes ont marqué leur réticence à ce projet de LGV en développant un argumentaire très précis avec des points de vigilance. Le moins que l’on puisse dire est que nous avions raison.

Nous ne nous opposons pas à la grande vitesse mais qu’est-ce que la grande vitesse ? A quel prix ? Pour faire quoi ?

Aujourd’hui SNCF Mobilités propose un plan de desserte inacceptable. Pour quelles raisons ? Le problème majeur est-il le fait de perdre 5 minutes ou même 15 par rapport aux horaires annoncés en 2009 ? Oui peut-être mais le problème majeur est la forte réduction du nombre d’aller-retour par rapport à ce qui a été acté par la convention de desserte !

SNCF argumente en disant qu’elle n’a pas signé la convention de desserte. Pourquoi ? Pourquoi l’état n’a pas œuvré pour que la SNCF soit signataire ? C’est une erreur. C’est à l’état, donc, aujourd’hui, de prendre ses responsabilités.

Un autre argument nous est donné : cette ligne sera déficitaire et on ne peut pas augmenter encore davantage le déficit. On en déduit donc que le modèle économique n’est pas bon ; il faut le modifier. Est-ce possible ?

Nous avions largement critiqué le mode de financement, un partenariat public privé et aujourd’hui beaucoup le contestent.

Aujourd’hui, nous devons trouver des solutions à divers problèmes que nous avions soulevés dès 2009.

Pourquoi le comité de suivi ne s’est-il pas réuni pour faire un point d’étape régulier et essayer de travailler à des solutions .

Regardons de manière précise les bassins de vie afin de retravailler les dessertes au plus près des besoins réels !

La ville d’Angoulême est particulièrement lésée par le projet de desserte avec une diminution du nombre de trains de l’ordre de 30% alors que ce territoire draine près de 900 000 habitants. En effet, si autour de Poitiers on a 3 gares TGV, entre Poitiers et La Rochelle on en compte 5, entre Poitiers et Libourne, il n’y en aura qu’une, alors que cette desserte est essentielle.

Le temps de parcours est certes important, mais la qualité de la desserte est à regarder de très près : le nombre de desserte mais, également les horaires de desserte, car ceux proposés ne correspondent pas ou mal aux besoins.

La région travaille depuis plusieurs années à la desserte TER des territoires en cohérence avec les TGV afin d’organiser un maillage efficace. Tout ne doit pas être remis en question et nous devons pouvoir permettre les déplacements de toutes et tous, que ce soit les déplacements du quotidien mais aussi les déplacements occasionnels.

Et nous n’avons pas encore abordé le prix des billets LGV qui augmenterait d’environ 20%.

On nous annonce aujourd’hui des trajets Bordeaux / Paris Austerlitz en train Corail à prix réduits … Très bien, mais évitons de creuser les inégalités en mettant en place des trains pour les riches et des trains pour les pauvres !

Jean Auroux a été désigné comme facilitateur pour permettre de trouver des solutions. Nous serons très vigilants à l’évolution de ces sujets.

Françoise COUTANT,
Pour le groupe des élus EELV du Conseil Régional de Poitou-Charentes

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