Les conseillers régionaux EELV des Pays de la Loire » Xynthia http://elus-pdl.eelv.fr Actions, politiques, dossiers, publications ou interventions...Découvrez l\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\'actualité des conseillers régionaux Europe Écologie Les Verts de la Région Pays de la Loire Thu, 14 Jan 2016 14:35:19 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=4.3.2 [C_PRESSE] Commémoration Xynthia : Pour une prise en compte de la mémoire du risque http://elus-pdl.eelv.fr/c_presse-commemoration-xynthia-pour-une-prise-en-compte-de-la-memoire-du-risque/ http://elus-pdl.eelv.fr/c_presse-commemoration-xynthia-pour-une-prise-en-compte-de-la-memoire-du-risque/#comments Fri, 27 Feb 2015 14:39:13 +0000 http://elus-pdl.eelv.fr/?p=8993 Dimanche 1er mars se tiendra à La Faute sur Mer une cérémonie de commémoration à la mémoire des 29 victimes fautaises de la tempête Xynthia, cinq ans après le drame. Claudine GOICHON, conseillère régionale vendéenne, sera présente au nom des élus écologistes du Conseil régional. ...]]>

Dimanche 1er mars se tiendra à La Faute sur Mer une cérémonie de commémoration à la mémoire des 29 victimes fautaises de la tempête Xynthia, cinq ans après le drame. Claudine GOICHON, conseillère régionale vendéenne, sera présente au nom des élus écologistes du Conseil régional.

 

« Ce moment de recueillement est très important. Pour accompagner les familles dans leur difficile processus de deuil et leur témoigner notre solidarité. Et aussi pour la construction d’une mémoire collective, pour faire en sorte que l’on tire les leçons des erreurs passées et qu’un tel drame ne se reproduise pas » explique l’élue écologiste.

Si le temps du recueillement est nécessaire, celui de la réflexion et de l’action l’est aussi. Car le changement climatique et l’élévation du niveau des océans sont une réalité. Les grandes marées à coefficient exceptionnel prévues jusqu’à fin mars nous le rappellent, tout comme les prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui annoncent de 50 cm à 2 m d’élévation du niveau des océans d’ici 50 ans. Et ce phénomène ne fera qu’amplifier les évènements de type Xynthia.

« La Vendée a bougé depuis Xynthia, les élu-es se sont fortement impliqués. C’est le département le plus avancé dans la réalisation des Plans communaux de sauvegarde (PCS), grâce à une mobilisation forte de l’association des maires de Vendée, soutenue par le Conseil régional. La Loire-Atlantique quant à elle est en retard sur ce sujet. Ce qui est plus inquiétant, c’est la difficulté rencontrée par l’Etat à faire aboutir les Plans de prévention des risques littoraux (PPRL). Seuls deux PPRL sur les onze initialement prévus ont été adoptés en Pays de la Loire. Certains élus comptent sur les travaux de renforcement de digues pour revoir à la baisse les mesures de prévention et adopter des PPRL moins protecteurs, autorisant de nouvelles constructions dans des zones à risques. Si l’Etat laisse faire, on prépare les drames de demain    » alerte Sophie BRINGUY, vice-présidente du Conseil régional en charge de l’environnement.

 

]]>
http://elus-pdl.eelv.fr/c_presse-commemoration-xynthia-pour-une-prise-en-compte-de-la-memoire-du-risque/feed/ 0
CRST Sud Vendée: Intervention de Claudine Goichon en Commission permanente http://elus-pdl.eelv.fr/crst-sud-vendee-intervention-de-claudine-goichon-en-commission-permanente/ http://elus-pdl.eelv.fr/crst-sud-vendee-intervention-de-claudine-goichon-en-commission-permanente/#comments Mon, 15 Dec 2014 15:06:22 +0000 http://elus-pdl.eelv.fr/?p=8805 Le Commission Permanente s’est prononcée sur le contrat régional post-Xynthia : le CRST sud Vendée. Si les élus régionaux EELV soutiennent la globalité du contrat, ils se sont abstenus sur un projet qui pose la question de la vulnérabilité globale de la Faute-sur-mer s’il devait se réaliser : le projet d’aire de camping-cars dans une zone noire du PPRI. ...]]>

Le Commission Permanente s’est prononcée sur le contrat régional post-Xynthia : le CRST sud Vendée. Si les élus régionaux EELV soutiennent la globalité du contrat, ils se sont abstenus sur un projet qui pose la question de la vulnérabilité globale de la Faute-sur-mer s’il devait se réaliser : le projet d’aire de camping-cars dans une zone noire du PPRI.

 

 

Intervention de Claudine GOICHON:

Monsieur le Président, cher-e-s collègues,

 

Avec mes collègues écologistes nous nous félicitons de la dynamique impulsée par le Contrat régional de solidarité territoriale (CRST) dans le sud Vendée, territoire marqué par le traumatisme de la tempête Xynthia. Parce qu’il est de notre devoir d’accompagner ce territoire et ses habitant-e-s à se relever, ce projet, dans sa globalité, nous le soutenons.

 

Mais il y a un gros point noir : le projet d’aire de camping-cars, sur l’ancien camping,  sur une zone noire du Plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) de la commune de La Faute-sur-Mer, c’est-à-dire le zonage qui distingue le plus fort aléa.

 

La question n’est pas de savoir si la commune, les élus en responsabilité peuvent garantir qu’en cas d’alerte les personnes installées sur l’aire de camping-car pourront être sauvées, la question est de savoir si ce projet, s’il devait se réaliser, accroîtrait la vulnérabilité globale de la commune. C’est le cas : demain, si une situation similaire ou plus grave (Xynthia +1m, scénario extrême) devait se produire, l’évacuation du territoire et de ses habitants mobilisera toutes les énergies, et  l’énergie investie pour sauver des vies sur l’aire de camping-cars ne pourra pas l’être pour en sauver d’autres ailleurs. Il y a sur ce territoire assez de risques à gérer pour ne pas en rajouter, en un lieu où il n’y en a plus aujourd’hui.

 

Quatre ans après le drame de la tempête Xynthia et trois jours après le jugement pénal, nous ne comprenons pas que ce projet soit sérieusement envisagé alors qu’il existe des alternatives : derrière le casino, le long de la mer…  la possibilité d’aménager une aire mieux placée, et surtout en zone blanche !

 

Pour toutes ces raisons, nous vous demandons Monsieur le Président, un vote dissocié qui nous permette d’exprimer à la fois notre soutien à la dynamique du CRST et notre opposition au projet de parking dortoir en zone noire.

 

Dans le cas contraire, vous nous obligez à nous abstenir sur ce dossier précis.

 

Je vous remercie.

 

]]>
http://elus-pdl.eelv.fr/crst-sud-vendee-intervention-de-claudine-goichon-en-commission-permanente/feed/ 0
[C_PRESSE] Aggravation des risques via le contrat régional Xynthia : les élus écologistes s’abstiennent. http://elus-pdl.eelv.fr/c_presse-aggravation-des-risques-via-le-contrat-regional-xynthia-les-elus-ecologistes-sabstiennent/ http://elus-pdl.eelv.fr/c_presse-aggravation-des-risques-via-le-contrat-regional-xynthia-les-elus-ecologistes-sabstiennent/#comments Mon, 15 Dec 2014 11:51:24 +0000 http://elus-pdl.eelv.fr/?p=8801 Aujourd’hui, la commission permanente du Conseil régional s’est prononcée sur le contrat régional post-Xynthia : le Contrat régional de solidarité territoriale sud Vendée. Si les conseillers régionaux écologistes soutiennent la globalité du contrat, ils se sont abstenus sur un projet qui accroît la vulnérabilité de la commune de La Faute-sur-Mer. ...]]>

Aujourd’hui, la commission permanente du Conseil régional s’est prononcée sur le contrat régional post-Xynthia : le Contrat régional de solidarité territoriale sud Vendée. Si les conseillers régionaux écologistes soutiennent la globalité du contrat, ils se sont abstenus sur un projet qui accroît la vulnérabilité de la commune de La Faute-sur-Mer.

 

« Pour nous, il y a un gros point noir : le projet d’aire de camping-cars, sur l’ancien camping,  dans une zone noire du Plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) de la commune de la Faute-sur-mer, c’est-à-dire le zonage qui distingue le plus fort aléa » explique Sophie BRINGUY, vice-présidente de la Région à l’environnement.

« La question n’est pas de savoir si la commune, les élus en responsabilité peuvent garantir qu’en cas d’alerte les personnes installées sur l’aire de camping-car pourront être sauvées ; la question est de savoir si ce projet, s’il devait se réaliser, accroîtrait la vulnérabilité globale de la commune » explique Christophe DOUGE, conseiller régional et Président de la commission inondation du comité de bassin Loire-Bretagne.

« C’est le cas : demain, si une situation similaire ou plus grave (Xynthia +1m, scénario extrême) devait se produire, l’évacuation du territoire et de ses habitants mobilisera toutes les énergies, et l’énergie investie pour sauver des vies sur l’aire de camping-cars ne pourra pas l’être pour en sauver d’autres ailleurs. Il y a sur ce territoire assez de risques à gérer pour ne pas en rajouter, en un lieu où il n’y en a plus aujourd’hui » précise Claudine GOICHON, conseillère régionale vendéenne qui a suivi de près l’élaboration du contrat régional de solidarité territoriale.

Pour Christophe DOUGE, « si le long de la Loire dans notre région, il peut y avoir des aires de camping-cars en zone inondable, ce n’est pas le cas à La Faute-sur-Mer : d’un côté on a des crues lentes et de l’autre côté des submersions violentes et rapides ».

Quatre ans après le drame de la tempête Xynthia et trois jours après le jugement pénal, nous ne comprenons pas que ce projet soit sérieusement envisagé alors qu’il existe des alternatives : derrière le casino, le long de la mer…  la possibilité d’aménager une aire mieux placée, et surtout en zone blanche !

]]>
http://elus-pdl.eelv.fr/c_presse-aggravation-des-risques-via-le-contrat-regional-xynthia-les-elus-ecologistes-sabstiennent/feed/ 0
[C_PRESSE] Xynthia : justice est rendue, mais avons-nous appris des graves erreurs du passé ? http://elus-pdl.eelv.fr/c_presse-xynthia-justice-est-rendue-mais-avons-nous-appris-des-graves-erreurs-du-passe/ http://elus-pdl.eelv.fr/c_presse-xynthia-justice-est-rendue-mais-avons-nous-appris-des-graves-erreurs-du-passe/#comments Fri, 12 Dec 2014 11:43:00 +0000 http://elus-pdl.eelv.fr/?p=8789 Ce matin, le verdict est tombé dans le procès Xynthia : 4 ans de prison ferme pour René MARRATIER, l’ancien Maire de La-Faute-sur-Mer, 2 ans pour Françoise BABIN, l’ancienne adjointe à l’urbanisme et 18 mois pour Philippe BABIN, agent immobilier et président de l'association chargée de la surveillance de la digue submergée la nuit de la catastrophe. Réaction des écologistes : ...]]>

Ce matin, le verdict est tombé dans le procès Xynthia : 4 ans de prison ferme pour René MARRATIER, l’ancien Maire de La-Faute-sur-Mer, 2 ans pour Françoise BABIN, l’ancienne adjointe à l’urbanisme et 18 mois pour Philippe BABIN, agent immobilier et président de l’association chargée de la surveillance de la digue submergée la nuit de la catastrophe. Réaction des écologistes :

 

« Mon sentiment est que justice a été rendue : ces peines exemplaires vont permettre aux familles de poursuivre peut-être plus sereinement leur difficile processus de deuil, sachant que les responsabilités ont été établies, et que le procès en lui-même a été exemplaire et a joué son rôle » confie Sophie BRINGUY, vice-présidente de la Région à l’environnement.

 

« Le dénuement des familles a été pris en compte. Les élus locaux ont fait fi des alertes envoyées par la préfecture et ont refusé de voir le danger. Quand on est élu, on connaît son territoire, les risques auxquels il est soumis et on met en place tout ce qui est possible et nécessaire pour mettre la population en sécurité» réagit Claudine GOICHON, conseillère régionale vendéenne.

 

Mais avons-nous tiré toutes les leçons de ce drame ? Xynthia aurait dû sonner le glas d’une époque où les intérêts personnels de quelques-uns sont passés avant l’intérêt général. Une époque marquée par l’appât du gain, l’insouciance, parfois la lâcheté. Marquée aussi par une vision hors sol de l’aménagement du territoire ignorant les risques naturels, faisant passer la course effrénée à la croissance et au développement économique avant les vies humaines. Cette terrible expérience doit nous enseigner : la priorité est la protection de la population.

 

« Cette priorité ne semble pas partagée par tout le monde : seuls deux plans de prévention des risques littoraux (PPRL) sur les onze initialement prévus ont été adoptés en Pays de la Loire et, à la Faute sur Mer, on envisage encore d’aggraver la vulnérabilité de la commune et l’exposition des populations, en aménageant une aire de dortoir à camping-cars sur une parcelle classée en zone noire dans le Plan de prévention des risques et inondation alors que des alternatives sont possibles » s’inquiète Guy Batiot, d’Europe Ecologie Les Verts Vendée.

 

 

Le Groupe Europe Écologie Les Verts du Conseil régional des Pays de la Loire

Europe Écologie Les Verts Vendée

]]>
http://elus-pdl.eelv.fr/c_presse-xynthia-justice-est-rendue-mais-avons-nous-appris-des-graves-erreurs-du-passe/feed/ 0
[C_Presse] Procès Xynthia : quels progrès depuis le drame ? http://elus-pdl.eelv.fr/c_presse-proces-xynthia-quels-progres-depuis-le-drame/ http://elus-pdl.eelv.fr/c_presse-proces-xynthia-quels-progres-depuis-le-drame/#comments Fri, 12 Sep 2014 10:19:31 +0000 http://elus-pdl.eelv.fr/?p=8505 Lundi 15 septembre s’ouvre le procès pénal permettant de clarifier les responsabilités de chacun et chacune dans le drame qui a frappé plusieurs dizaines de familles le 28 février 2010, et leur permettre d’avancer dans leur processus de deuil. Pour Yannick JADOT, eurodéputé écologiste, Sophie BRINGUY, vice-présidente du Conseil régional des Pays de la Loire, et Claudine GOICHON, conseillère régionale vendéenne, ce procès doit aussi permettre, plus de quatre ans après la tempête, de faire le point sur la vulnérabilité de nos côtes aujourd’hui. ...]]>

Lundi 15 septembre s’ouvre le procès pénal permettant de clarifier les responsabilités de chacun et chacune dans le drame qui a frappé plusieurs dizaines de familles le 28 février 2010, et leur permettre d’avancer dans leur processus de deuil. Pour Yannick JADOT, eurodéputé écologiste, Sophie BRINGUY, vice-présidente du Conseil régional des Pays de la Loire, et Claudine GOICHON, conseillère régionale vendéenne, ce procès doit aussi permettre, plus de quatre ans après la tempête, de faire le point sur la vulnérabilité de nos côtes aujourd’hui.

« Nous souhaitons tout d’abord exprimer notre solidarité avec les familles des victimes de la tempête Xynthia, victimes aussi des choix d’aménagement inconscients de notre littoral, de l’avidité d’une poignée de personnes prêtes à mettre des vies en danger pour quelques sous, qui n’ont pas tenu compte de la mémoire de ce territoire et ainsi exposé les populations », exprime Claudine Goichon, qui a aussi participé aux cellules de soutien suite à la tempête en tant qu’infirmière psychiatrique.

« Le temps du procès est nécessaire. Mais il faut aussi nous assurer que les populations sont aujourd’hui protégées. En effet, les derniers rapports sur le climat sont sans équivoque : les tempêtes type « Xynthia » seront de plus en plus fréquentes, et si nous n’agissons pas en conséquence, il y aura d’autres morts, c’est certain. L’aménagement de nos territoires doit donc prendre pleinement en compte les aléas climatiques, pour plus de résilience », alerte Yannick JADOT.

« Malheureusement, depuis Xynthia, les décideurs locaux n’ont pour la plupart pas changé de logiciel. Certes, beaucoup de travaux ont été réalisés pour protéger les populations, en confortant les digues. Mais depuis 2010, seuls deux plans de prévention des risques littoraux (PPRL) sur onze prévus ont été adoptés en Pays de la Loire : à la Faute sur Mer et à l’Aiguillon sur Mer. Pourquoi ? L’objectif non avoué des travaux actuels de confortement est bien souvent de pouvoir bâtir toujours plus derrière ces remparts… Mais on sait qu’il peut il y avoir une tempête non prévue, un évènement qui fera tomber les protections, mettant en danger des populations qui se croyaient protégées », explique Sophie BRINGUY.

C’est pourquoi les élus/es écologistes demandent à l’État de faire aboutir les procédures d’adoption des PPRL, document permettant d’identifier les zones à risques trop importants, qui ne peuvent être ouvertes à l’urbanisation. En parallèle, il importe de développer une véritable dynamique de culture du risque : une population consciente des risques encourus est plus protégée qu’une population ignorante derrière des digues.

 

Yannick JADOT, eurodéputé écologiste

Sophie BRINGUY, vice-présidente EELV du Conseil régional des Pays de la Loire

Claudine GOICHON, conseillère régionale EELV vendéenne

]]>
http://elus-pdl.eelv.fr/c_presse-proces-xynthia-quels-progres-depuis-le-drame/feed/ 0
Littoral : les élus écologistes à la rencontre des victimes de la tempête Xynthia http://elus-pdl.eelv.fr/littoral-les-elus-ecologistes-a-la-rencontre-des-victimes-de-la-tempete-xynthia/ http://elus-pdl.eelv.fr/littoral-les-elus-ecologistes-a-la-rencontre-des-victimes-de-la-tempete-xynthia/#comments Fri, 17 May 2013 15:25:45 +0000 http://elus-pdl.eelv.fr/?p=6408 Les élu-e-s écologistes du Conseil régional sont impliqués à différents niveaux dans les dossiers liés au littoral. Afin d’appréhender au mieux les enjeux complexes de la gestion durable du trait de côte, ils rencontrent régulièrement les acteurs des territoires concernés. C’est dans cette dynamique que Sophie Bringuy, vice présidente du Conseil régional en charge de l’Environnement, Claudine Goichon, conseillère régionale vendéenne, membre de la commission Aménagement du territoire et Environnement, et Laurent Martinez, membre de la commission finances, ont passé leur matinée, vendredi 26 avril 2013, avec des représentants de l’Association des victimes de la Faute (AVIF), qui s’est constituée suite à la tempête Xynthia qui a frappé nos côtes les 27 et 28 février 2010.

Depuis le début du mandat, les élus régionaux écologistes consultent régulièrement les associations et acteurs du littoral afin de nourrir leurs réflexions sur les enjeux complexes qui s’entrecroisent sur nos côtes. Parmi ces enjeux, il en est un qui est au coeur des attentions : la lutte contre les submersions marines. Une question dont le niveau d’importance est au rang de priorité, du moins dans les paroles, depuis le drame qui a frappé les côtes vendéennes en 2010, provoquant la mort de 29 personnes à la Faute-sur-Mer.

« Le lendemain de la catastrophe, c’était pendant la campagne pour les élections régionales, j’étais sur place avec Jean-Philippe Magnen, la tête de liste Europe Écologie, et Daniel Ramponi, aussi élu en Vendée. Depuis, j’y retourne régulièrement, à titre personnel, mais aussi dans le cadre de mes fonctions de conseillère régionale pour participer aux différents temps de concertation organisés par la Région pour accompagner ce territoire qui souffre », témoigne Claudine Goichon. « Pour moi, cette matinée avait pour objectifs de mieux former mes collègues aux enjeux locaux, mais aussi de rencontrer formellement l’AVIF, dont je connais certains membres de par mon métier d’infirmière… »

Après un balayage de la situation, l’AVIF a guidé les élu-e-s sur site : la lagune de la Belle Henriette, les tronçons I et J, la pointe d’Arçay, le point bas sur le tronçon D par lequel l’eau s’est engouffrée et où il y a eu le plus de victimes… « J’avais vu des simulations, via les outils informatiques développés avec l’appui du Conseil régional, comme Litto 3D, et assisté à des conférences », partage Sophie Bringuy. « Mais les explications sur site, avec les témoignages des situations vécues concrètement, sont à la fois instructifs et permettent de mieux appréhender les dossiers papiers que je vois passer, c’était aussi bouleversant… »

Et trois ans après, alors ?

S’il n’a fallu que quelques heures pour bouleverser la vie de familles, trois ans n’auront pas suffi à la lourde machine institutionnelle et politique française pour tirer les leçons de la tempête et avancer concrètement. Le renforcement des digues est loin d’être achevé à la Faute-sur-Mer. Certaines, comme le tronçon F, sont notoirement fragiles et les travaux ne sont pas encore programmés. A coup de dizaines de millions d’euros, des maisons ont été rachetées puis détruites, mais les projets immobiliers continuent de fleurir, et des entreprises de construction mises en examen ont toujours pignon sur rue.

L’instruction de la procédure pénale est quant à elle close depuis la mi-avril. Le procureur devrait rendre sa copie durant l’été et le procès démarrer… après les élections municipales de 2014. « Pour les victimes et leurs familles, il s’agit d’un temps très important », affirme Laurent Martinez. « Ce procès permettra de tout décortiquer, et si ce n’est de donner du sens au drame humain, de comprendre ce qui s’est passé et de clarifier les responsabilités des un-e-s et des autres. Ce que les victimes et leurs familles vivent est terrible. Par exemple, malgré leurs multiples demandes, il n’existe à ce jour aucun lieu en mémoire des 29 personnes mortes dans la nuit du 27 au 28 février 2010 à la Faute-sur-Mer. Le maire ne veut pas en entendre parler ».

Les perspectives sont mitigées

Si depuis la mise en place de la « commission littoral » (voir encadré) l’instruction des dossiers est plus simple du point de vue de l’accompagnement financier de la part de l’Etat et des collectivités, les élu-e-s écologistes s’inquiètent tout de même pour la suite.

Tout d’abord, la question des maîtres d’ouvrage des digues est loin d’être réglée. Pourtant l’enjeu est de taille devant la vétusté constatée des digues et l’absence d’une ligne claire quant à leur renforcement due en partie à la multiplicité des acteurs. Le temps institutionnel est long, parfois trop long. En conséquence, certains travaux urgent peinent à démarrer.

Ensuite, à ce jour, les enjeux ne sont abordés que partiellement, malgré l’adoption de la convention sur la gestion durable du trait de côte l’an dernier au Conseil régional (voir encadré). Celle-ci devait non seulement clarifier les modalités de financement des travaux des digues mais également élaborer une stratégie régionale pour la gestion durable du littoral. Ce travail peine aussi à démarrer, alors que seule une approche transversale et prospective permettra de répondre aux enjeux liés au littoral.

Enfin, ce qui est plus inquiétant c’est que nous ne semblons pas apprendre de nos erreurs passées. Trois ans après le drame, à la Faute-sur-Mer, c’est un peu comme si tout une partie du « village » souhaitait oublier la nuit du 27 au 28 février 2010. « Pourtant si certaines personnes ont survécu c’est parce qu’elles étaient bien consciente du danger et ont de fait adopté les bons réflexes. D’autres se sont laissés surprendre, et ont été pris au piège. C’est pour cela que vouloir faire croire aux habitants et vacanciers de la Faute-sur-Mer qu’ils sont en sécurité, c’est les mettre en danger. Une vraie culture du risque aurait pu sauver des vies. Et ce doit être une priorité dans nos actions !», conclut Sophie Bringuy.

 


 

Littoral : des élus impliqués à différents niveaux

Sophie Bringuy représente de Conseil régional dans le « Commission littoral », instance créée en 2012 dans le cadre d’une convention quadripartite entre l’Etat, la Région et les départements de Loire-Atlantique et de Vendée, pour suivre les demandes de financements de digues et élaborer une stratégie de gestion durable du littoral d’ici fin 2013.

Claudine Goichon suit de près le projet « Littoralis », engagement pris par le Conseil régional suite à la tempête, ainsi que l’élaboration des contrats de territoires destinés à accompagner les communes impactées par la tempête.

Laurent Martinez, proche de membres de l’association des victimes, a organisé cette rencontre et fait le lien entre les élus écologistes impliqués dans Littoralis.

 


 

La convention pour la gestion durable du trait de côte et la commission « littoral »

Le 9 mars 2012, l’État, le conseil régional des Pays de la Loire, le conseil général de la Vendée et le conseil général de la Loire Atlantique ont signé une convention partenariale pour la gestion durable du littoral. Cette convention régionale, établie pour la période 2012-2016, s’inscrit dans le prolongement d’un partenariat régional pré-existant, et vise à décliner localement et de manière coordonnée les stratégies et outils nationaux en faveur d’une gestion durable du trait de côte et de la prévention du risque de submersion marine sur le littoral régional.

Elle instaure la mise en place d’une commission régionale chargée d’orienter et coordonner l’action des partenaires pour la gestion durable du littoral ; cette commission aura notamment en charge la labellisation de certains projets « PSR ».

A travers cette convention régionale, les partenaires se donnent pour objectifs la mise en place, d’ici 2014, d’une stratégie régionale pour la gestion durable du littoral, l’amélioration et le partage des données de connaissance du littoral, la mise en place d’un dispositif simplifié et coordonné (guichet unique) pour le financement des opérations de gestion du trait de côte et de prévention des submersions marines.

Extrait du site de la DREAL : http://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/dispositif-regional-en-faveur-de-r1024.html

Pour télécharger la convention :

http://www.vendee.pref.gouv.fr/sections/thematiques/securite/securite_civile/risques_naturels_et/plan_inondation_pap/commission_locale_d/downloadFile/attachedFile_1/Document_5_Convention_regionale.pdf?nocache=1354196318.99

 

]]>
http://elus-pdl.eelv.fr/littoral-les-elus-ecologistes-a-la-rencontre-des-victimes-de-la-tempete-xynthia/feed/ 0
Après Xynthia : quel aménagement du territoire pour nos côtes ? http://elus-pdl.eelv.fr/apres-xynthia-quel-amenagement-du-territoire-pour-nos-cotes/ http://elus-pdl.eelv.fr/apres-xynthia-quel-amenagement-du-territoire-pour-nos-cotes/#comments Fri, 12 Oct 2012 13:03:32 +0000 http://elus-pdl.eelv.fr/?p=3472 Lors de la session plénière consacrée à la Décision modificative 2 (DM2) du Conseil régional des Pays de la Loire, Claudine Goichon, conseillère régionale, membre de la commission Environnement et aménagement du territoire, est intervenue au sujet des rapports sur la gestion des collectivités de la tempête Xynthia. ...]]>

Lors de la session plénière consacrée à la Décision modificative 2 (DM2) du Conseil régional des Pays de la Loire, Claudine Goichon, conseillère régionale, membre de la commission Environnement et aménagement du territoire, est intervenue au sujet des rapports sur la gestion des collectivités de la tempête Xynthia.

 


Monsieur le Président, chers collègues,

Les rapports sur la gestion de la tempête Xynthia qui nous sont communiqués aujourd’hui nous permettent de faire un point sur ce dossier 2 ans et demi après la catastrophe.

 

1906, 1928, 1940, 1989, 1999 : ce sont les années où les villes de l’Aiguillon-sur-Mer et la Faute-sur-Mer ont enregistré des submersions marines.

Car des submersions il y en a toujours eu, et il continuera à y en avoir. Certainement même plus fréquemment et durablement : le réchauffement climatique et la montée des eaux qui en découle – les scientifiques nous annoncent 50cm à 2 mètres d’élévation d’ici 50 ans – ne laissent guère de doute.

 

Les premières aides pour des études et travaux sur l’aménagement du littoral ont déjà été déployées. Mais il nous faut garder à l’esprit que la construction et l’entretien des digues ne peut être la seule solution pour se protéger des tempêtes et des inondations. Une digue trouvera toujours une vague plus puissante pour la submerger ou la contourner.

 

Nous devons donc aller encore plus loin pour contribuer au développement de la culture du risque et de la gestion durable du territoire. Ne pas oublier et ne pas croire qu’ériger des murs constitue une protection absolue.

 

Nous accompagnons déjà les communes de Vendée dans l’élaboration de leurs plans communaux de sauvegarde. Nous avons aussi structuré un accompagnement spécifique des territoires particulièrement impactés par les tempêtes. Tout ceci nous permettra, je l’espère, de ne pas céder à la pression foncière qui fait rage sur la côte.

 

Mais nous devons aussi développer une vision prospective partagée et non subie de l’aménagement du territoire. Voir par exemple comment la préservation de larges zones non construites pourra laisser la nature jouer son rôle de « zone tampon » ; comment la montée des eaux va impacter nos côtes et nécessite une approche d’ores et déjà stratégique en termes de réserves foncières. Bref, nous avons du pain sur la planche et comptons bien apporter notre contribution à ce vaste chantier !

 

Je vous remercie,

Claudine GOICHON

]]>
http://elus-pdl.eelv.fr/apres-xynthia-quel-amenagement-du-territoire-pour-nos-cotes/feed/ 0
Les incohérences du gouvernement sur le dossier Xynthia. http://elus-pdl.eelv.fr/les-incoherences-du-gouvernement-sur-le-dossier-xynthia/ http://elus-pdl.eelv.fr/les-incoherences-du-gouvernement-sur-le-dossier-xynthia/#comments Fri, 23 Jul 2010 09:10:22 +0000 http://elus-pdl.eelv.fr/?p=2448 A l'occasion du vote de 10 millions d'euros en faveur de la gestion du trait de côte, après la tempête Xynthia, Claudine Goichon, élue EE vendéenne, est intervenue pour pointer du doigt les incohérences de l'État dans ce dossier. ...]]>

A l’occasion du vote de 10 millions d’euros en faveur de la gestion du trait de côte, après la tempête Xynthia, Claudine Goichon, élue EE vendéenne, est intervenue pour pointer du doigt les incohérences de l’État dans ce dossier.

Les évènements tragiques liés à la tempête Xynthia survenus il y a quelques mois maintenant nous avaient plongés dans une douleur brutale. Le bilan est en effet lourd avec 53 personnes disparues, 79 blessées et environ 500 000 sinistrés à divers degrés. Face à ce drame humain, à la perte des biens et à la situation catastrophique en termes d’activité économique (tourisme, agriculture, ostréiculture, tissu entrepreneurial) nous avions, dès le lendemain de cette catastrophe climatique, adopté un plan de solidarité avec les territoires touchés dit « le plan tempête régional ». Celui‐ci avait été voté dans cette même assemblée de manière unanime et consensuelle.

Nous sommes aujourd’hui amenés à nous prononcer sur le cofinancement du programme national de réhabilitation des ouvrages de défense contre la mer et la gestion du trait de côte. Sans attendre le gouvernement qui, malgré l’urgence, semble trainer des pieds (à titre d’exemple aujourd’hui nous attendons que l’État donne son accord aux maîtres d’ouvrages qui doivent entreprendre les simples travaux de reconstruction et de renforcement indispensable en vu des grandes marées d’équinoxe de septembre). Le Conseil régional témoigne de sa volonté et de sa détermination en adoptant dès aujourd’hui une dotation de 10 millions euros.

Quid du plan digue annoncé a grand renforts de communication par Nicolas Sarkozy dès le lendemain de la catastrophe ? Celui‐ci devait très rapidement entrer en vigueur. Le gouvernement aurait‐il osé sur un sujet aussi grave que celui‐ci, faire des annonces sans lendemain ? Car, comme le relève le récent rapport du Sénat, avant la mise en place d’un véritable « plan digue » nous nous trouvons confronté à deux défis majeurs : Premièrement, il faut définir une gestion simplifiée de nos digues aujourd’hui très complexes du fait de la multiplication des acteurs impliqués. Si les digues sont en mauvaise état, c’est en grande partie du fait de l’entretien aléatoire, accentué par un contrôle de l’État souvent absent. Les petites communes ou propriétaires privés ne peuvent généralement pas faire face aux coûts engendrés par l’entretien. Là aussi, l’État doit jouer son rôle, pour la sécurité des français et des françaises, en formant de véritables professionnels et en affectant les moyens humains et techniques suffisants à l’entretien des digues.

Ensuite, les financements avancés aujourd’hui sont très insuffisants. Le traitement de 3 500 à 4 000 km de digues sur le territoire français coûterait 3,5 à 4 milliards d’euros. L’actuel fond Barnier ne dispose que de 150 millions par an affecté pour l’instant à l’indemnisation des sinistrés. Face à cette réalité, il convient aujourd’hui de prendre nos responsabilités. La tempête Xynthia n’est malheureusement pas un phénomène isolé. Elle s’inscrit dans une série de catastrophes survenues au cours du siècle dernier. Aujourd’hui, en France, l’inondation est le premier des risques des catastrophes naturelles. Selon l’Institut Français de l’Environnement, près de 1 000 communes littorales présentent un risque d’intrusion d’eau.

Car ces zones sont exposées à une fragilité grandissante, non seulement du fait de tempêtes comme celle que l’on vient de vivre mais également du fait de l’augmentation du niveau de la mer. Et pourtant, la Vendée connait l’une des plus fortes croissances démographiques de l’hexagone avec 1,5 % d’augmentation par an en moyenne. Selon les Nations‐Unies, ce serait un phénomène général : « d’ici 25 ans, 80 % de la population mondiale vivra sur une bande littorale de 100 kilomètres. La pression foncière qui en découle est tout simplement phénoménale ».

Le dossier départemental des risques classait déjà les zones les plus touchées comme « zones de risques majeurs à enjeux humains » tant pour les inondations terrestres (via le bassin versant), que maritimes (via la mer). La Direction Départementale de l’Équipement, en octobre 2008, prévoyait ce scénario pour la Faute‐sur‐mer. Nous connaissons les effets des grandes marées, des basses pressions, et du vent…

Nous savons ce que les 3 ensembles peuvent entrainer. La Faute fut déjà inondée et devint à plusieurs reprises une île au cours du 20e siècle. La digue de l’Aiguillon a déjà cédé plusieurs fois (notamment en 1999) sous la pression de l’eau. En 1940 et 1941, ce sont 3 à 5 000 hectares qui ont été noyés. On appelle cela la mémoire du risque et la prévention. On parle pour cette fois‐ci de 4 500 hectares. Les mises en garde des géographes, les luttes des associatifs écologistes, complémentaires de la législation, auraient dû nous protéger contre des projets immobiliers incohérents.

Scientifiques et associatifs nous avaient averti sur cette question des zones inondables, de l’urbanisation, de l’érosion intensive du littoral et de la destruction de zones humides qui sont pourtant de formidables éponges. Notre responsabilité, c’est aussi de prendre en compte la réalité de menaces nouvelles : celle de la montée des eaux, inéluctable aujourd’hui et qui va augmenter la force et la violence des intrusions de la mer. Il y a un an, en session plénière, Emmanuelle Bouchaud avançait l’idée que notre Région devait anticiper cette question et permettre l’élaboration d’une réflexion commune des régions Bretagne, Pays de la Loire et Poitou‐Charentes sur la question des zones côtières.

Devons‐nous taire le fait que les conséquences dramatiques de la tempête Xynthia sont le reflet de choix de société, de choix de civilisation, guidés par l’attrait du gain ? Monsieur Sarkozy lui‐même demandait l’assouplissement de la loi Littoral. Je ne résiste pas à l’envie de vous lire un extrait de son discours tenu il y a un an : « Il faut rendre constructible les zones inondables, mais par des bâtiments adaptés à l’environnement et aux risques. Il faut utiliser les interstices, les délaissés d’infrastructures. Il faut changer nos procédures. Il faut changer NOTRE FAÇON D’APPLIQUER LE DROIT. Il faut changer notre façon de concevoir les choses, passer, SORTIR DU RESPECT PASSIF D’UNE RÉGLEMENTATION DE PLUS EN PLUS PESANTE. » Aujourd’hui, il semble affirmer qu’une fermeté politique grandissante est nécessaire. La loi littoral a été votée en 1986 et c’est entre 1980 et 1999 que la pression immobilière a été la plus forte (+ 3 000 maisons en 10 ans sur ce secteur). Cherchez l’erreur…

Claudine GOICHON

]]>
http://elus-pdl.eelv.fr/les-incoherences-du-gouvernement-sur-le-dossier-xynthia/feed/ 0
L’après Xynthia http://elus-pdl.eelv.fr/lapres-xynthia/ http://elus-pdl.eelv.fr/lapres-xynthia/#comments Thu, 29 Apr 2010 13:47:42 +0000 http://elus-pdl.eelv.fr/?p=2274 Un mois après leurs débuts au Conseil Régional, les éluEs Europe Ecologie ont tenu à donner une conférence de presse durant laquelle ils sont revenus sur certains grands dossiers. La tempête Xynthia et ses conséquences en sont un.

 

Le traitement de l’après Xynthia appelle de notre part un certain nombre de commentaires quant aux conséquences que nous pouvons tirer.

 

Vous avez dit transparence ?

Le zonage des habitations à détruire a beau être noir, il n’en reste pas moins flou. Quelle a été la méthode pour déterminer ces zones noires ? Il semble que la précipitation, l’arbitraire et la non concertation furent les règles. Les maires n’en ont été destinataires que la veille de la présentation à la population. Du fait de cette précipitation, de nombreuses questions demeurent en suspend.

 

Comment le zonage fut-il instruit ? Est-ce que ce sont les zones déterminées dans les plans de prévention des risques d’inondations antérieurs, non encore appliqués ou bien est ce que ce sont les maisons inondées lors du passage de Xynthia qui ont été prises en compte. Dans ce cas, pourquoi certaines maisons inondées n’ont pas été introduites dans ces zones noires quand d’autres voisines y étaient ? Pourquoi telle maison ou hôtel plus inondés qu’un autre bâtiment n’est pas dans le zonage ? Deux poids deux mesures ? Beaucoup d’aberrations constatées sur le terrain que ne comprennent pas, à juste titre, les sinistrés. Nous demandons la transparence et des règles compréhensibles par tous.

 

Les habitants ont le droit à une certaine considération. S’ils ont pu s’installer là, c’est que les autorisations leur ont été données en bonne et du forme. Si les élus Europe-Écologie sont d’accord pour arrêter ce massacre et éviter que d’autres Français ne rêvent d’une maison les pieds dans l’eau, avant que cela ne se transforme en cauchemar, nous souhaitons que cela se fasse en toute transparence, équité et avec un minimum de compassion pour les sinistrés. Avant la catastrophe, l’État, par la voix du Président de la République (avril 2009), parlait de déréglementer et d’assouplir la « Loi littorale », après Xynthia c’est à un activisme tout azimut que nous faisons face, avec des annonces incohérentes et impossibles à mettre en oeuvre.

 

L’urgence pas là où l’on veut nous le faire croire.

Au-delà de ce zonage nécessaire, l’urgence est encore plus économique qu’urbanistique. Le zonage définitif peut attendre un mois ou deux mais quid des aides d’urgence promises ? Qui dit d’urgence, comme leur nom l’indique, dit qu’elles doivent arriver vite. Ou alors laisse-t-on encore une fois les collectivités territoriales se substituer à l’état ? L’urgence est aussi dans la réparation de certaines digues et là nous pensons particulièrement au secteur des marais de Guérande dont les communes semblent bien être les grandes oubliées de l’histoire. L’urgence, c’est aider les ostréiculteurs à se remettre en marche, pour ceux qui veulent repartir, et accompagner dans leur reconversion ceux pour qui ce fut, excusez l’image, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Cependant, là aussi les dégâts ne sont pas les mêmes selon les pratiques de travail. Ceux qui attachaient ensemble les tables en fixant dessus les sacs d’huitres, n’ont eu que des dégâts sur leurs bâtiments et leurs matériels, ce qui n’est déjà pas rien. Par contre ceux, qui pour gagner du temps et donc un peu d’argent, ne fixaient rien, ont perdu leur huitres et leurs tables. Il ne faudrait pas que ceux qui travaillent le mieux soient pénalisés par rapport à ceux qui travaillent moins bien. Là aussi, les aides, de quelques natures qu’elles soient doivent être attribuées dans la transparence.

 

Urgence pour certains agriculteurs dont les pertes en bêtes furent énormes et dont les terres ne sont actuellement plus utilisables pour des semis traditionnels de blé, dans « la petite Beauce de Vendée » notamment. Peut-être l’occasion de repenser aussi l’agriculture pour ces exploitants en s’orientant vers un élevage extensif sur prairies artificielles d’herbages tolérant à la salinité du sol. En tout cas, une nécessité d’accompagnement là aussi.

 

Pour répondre à ces questions et être force de proposition, les élus Europe-Écologie des Régions Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes ont mis en place un groupe de suivi interrégional. Ce groupe ira à la rencontre des acteurs locaux sur le terrain : élus, acteurs économiques, association environnementale… lors d’une visite courant mai. Par ailleurs, François de Rugy, député de Loire-Atlantique et membre de la mission d’information parlementaire sur Xynthia qui se met en place. Il participera bien entendu à ce groupe de suivi.

 

Responsabilités

La tempête de décembre 1999 ne semble pas avoir laissé suffisamment de traces dans les esprits pour éviter les constructions intempestives en zones de risques majeurs vis-à-vis des inondations. Elle avait pourtant montré aussi la nécessité d’avoir des digues qui tiennent puisqu’à l’époque, à Aytré, Châtelaillon, Esnandes, la mer s’était engouffrée suite à la rupture de digues. Une rupture de digue avait également eu lieu à la Faute-sur-Mer lors de cette tempête.

 

Le souvenir et la culture du risque semblent oubliés. Et pourtant, les dégâts étaient prévisibles et prévus dès 2005 par la DDE de Vendée comme rappelé par Stéphane Raison1 lors des Xe Journées Nationales Génie Côtier à Sophia Antipolis en 2008. Alors, pourquoi ?

 

Les plans de prévention des risques d’inondations sont prêts depuis 2001, et périodiquement mis à jour par les services de la DDE. Cependant, le blocage des maires des communes les plus concernées n’a pas permis leur mise en place. Quand leur démarche n’est pas appuyée par des députés ou des sénateurs qui interviennent auprès du préfet afin d’empêcher en 2001 et 2004 la fermeture du camping de La Faute décidée par l’État (Canard Enchaîné du 31 mars 2010). Un « Atlas de l’aléa submersion marine sur le littoral vendéen », datant de 2002, sur lequel s’appuie le préfet pour prendre ces décisions existe.

 

Ainsi, l’État prenait enfin ses responsabilités, via le préfet, qui dès 2007, refusait des permis de construire ou d’extension, mais un peu trop tard. L’urbanisation était faite, prétextant que des protections via les digues étaient en place.

 

Mais justement, qu’en est-il de ces digues, dernier barrage contre la mer et ses colères. Dans le dernier Contrat de Projets État-Région 2007-2013, il n’y avait pas de ligne budgétaire sur le volet « défense contre la mer » et donc sur la réparation des digues existantes, alors que certaines d’entres-elles nécessitaient un renforcement. C’est à la demande de la Région, qu’une convention triennale (2007, 2008,2009) portant sur ce sujet a été mise en place. Nous pensons qu’il faut, certes, plutôt ne pas construire en zones inondables, laisser des zones d’expansion des eaux ; mais quand des constructions ont été autorisées, il est de la responsabilité de ceux qui ont donné les autorisations, de protéger les personnes qui en ont bénéficié.

 

Malheureusement, ce n’est pas nécessairement ceux qui sont prescripteurs de permis de construire dans ces zones inondables qui sont les payeurs. C’est là que le bât blesse, parce qu’ils en sont parfois même les bénéficiaires. Comme l’a raconté le Canard Enchaîné (31 mars 2010), il est possible de découvrir des liens entre certains adjoints à l’urbanisme des communes concernées et les agents immobiliers propriétaires de terrain. Ces permis accordés n’ont, pour autant pas été bloqués par la préfecture. On voit bien là la chaine complexe des responsabilités. Doit-on pour autant jeter l’anathème sur ces maires de communes littorales qui répondent à la demande, notamment de nombreux retraités venus passer leurs vieux jours sur la côte. Pas nécessairement.

 

« La commune de La Faute-sur-Mer dans le sud-Vendée est une commune jeune. Rattachée à la commune de la Tranche-sur-Mer jusqu’en novembre 1945, elle a été construite sur de vastes espaces gagnés sur la mer, ne tenant pas compte de la mémoire du risque.». Résultat, une commune, La-Faute-sur-Mer n’ayant que les zones inondables pour se développer tant économiquement que pour le bâti, d’où la tentation d’urbaniser à tout prix. A quand une Taxe foncière unique à l’image de la Taxe Professionnelle Unique ? En ce sens, Europe-Écologie soutient la décision de la Commission Permanente du Conseil régional des Pays-de-la-Loire (9 avril 2010) de la mise en place, dès que possible, d’un contrat de territoire pour l’intercommunalité incluant La-Tranche-sur-Mer, La-Faute-sur-Mer et L’Aiguillon-sur-Mer, qui va dans le bon sens. D’autant que ce contrat est conditionné par la création d’un comité de développement réunissant tous les acteurs économiques et sociaux des territoires afin de s’assurer de sa réussite et de son adaptation aux besoins locaux.

 

Il ne faut pas pour autant dédouaner tous les habitants sinistrés de leur responsabilité puisque certains ont obtenu des permis de construire assortis d’une annotation indiquant le risque d’inondation. Voire aussi par exemple, l’Association des propriétaires du Hâvre, à l’extrême sud de la pointe de la Faute-sur-Mer, qui se battaient avant Xynthia, pour pouvoir urbaniser cette zone protégée de l’urbanisation du fait des risques d’inondation justement.

 

En tout état de cause, la chaîne des responsabilités doit être nécessairement déterminée. Non pas obligatoirement pour sanctionner, mais pour pointer les dysfonctionnements et éviter que de telles catastrophes humaines ne se reproduisent.

 

Et la prévention !

On sait malheureusement, que la conjonction de grandes marées, de vents de mer et d’écoulement des eaux de la terre vers la mer (cas de l’estuaire du Lay) peuvent entrainer des catastrophes telle que celle que les habitants de la côte atlantique ont vécu. On oublie simplement une chose qui s’ajoute à cela, c’est la montée inexorable des océans, constaté depuis de nombreuse année qui ne fera qu’amplifier ces phénomènes. Le GIEC nous annonce de 50 cm à 2 mètres d’élévation d’ici 50 ans.

 

C’est pourquoi, au-delà des zones sinistrées par Xynthia, il faut de manière préventive, devancer cette montée des eaux. Le mieux, eu été que la conférence de Copenhague sur le climat, ne soit pas un échec. Mais au niveau de la région, les élus Europe-Écologie feront en sorte de jouer leur rôle. Que ce soit à travers l’Agenda 21 régional qui devra être renforcé, que ce soit à travers le plan climat régional, ou les politiques énergétiques et de transport. Nous pensons par ailleurs, qu’il est de notre responsabilité, en tant que Région, maître d’oeuvre de l’aménagement du territoire, de lancer une étude sur les zones inondables à court, moyen et long terme et ensuite de conditionnées nos aides au respect des zones à risque.

 

Il faudra très rapidement aussi, que le flou, actuellement entretenu par l’État avec le changement de nom des zones noires en zones de solidarité soit levé. Nous ne comprenons plus si dans ces secteurs, même après ajustement de zonage, les maisons devront être détruites ou est-ce que ce sera au bon vouloir des habitants qui accepteront l’indemnisation. S’il y a possibilité de refus de la part de propriétaires, quid de la possibilité d’assurance de ces maisons qui leur sera refusé et alors qui paiera s’il y a de nouveau inondation ?

 

Beaucoup de questions donc, suite au traitement par l’État des conséquences de la tempête Xynthia mais aussi sur la chaîne de responsabilité. Qui paiera, pour quoi et quid de la transparence nécessaire pour que les sinistrés, déjà fort commotionnés, puissent au moins comprendre les décisions de l’État si ce n’est les accepter dans leur fors intérieur.

]]>
http://elus-pdl.eelv.fr/lapres-xynthia/feed/ 0