Lettre ouverte à l’attention des présidents des CESER Nord-Pas de Calais et Picardie

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Monsieur Laurent DEGROOTE
Président du CESER Nord-Pas de Calais
185, boulevard de la Liberté
59555 Lille

Monsieur Serge CAMINE
Président du CESER Picardie
11, mail Albert-1er
80026 Amiens Cedex 1

Lille, le 2 juillet 2015

Messieurs les présidents,

Vous avez convoqué le mardi 1er juillet 2015 les CESER des régions Nord-Pas de Calais et Picardie pour un colloque intitulé « Construire ensemble la nouvelle grande région ». J’ai accueilli cette démarche très positivement, raison pour laquelle j’ai assisté à l’ensemble des débats. Il est en effet essentiel de faire dialoguer les sociétés civiles de ces deux régions au sujet de leur destin commun. Cette rencontre était d’autant plus souhaitable que, ni les élus régionaux, ni les membres des CESER, n’ont été associés à l’élaboration de la réforme territoriale et qu’il était grand temps que les acteurs du territoire s’expriment sur ce sujet.

Bien que favorable à cette initiative, j’ai été attristée à plusieurs reprises par le contenu des discours et par la méthode employée pour aborder les discussions. Aucun des groupes de travail n’abordait la question de l’environnement alors même que la loi NOTRe confère, dans son état actuel, une compétence renforcée en matière de protection de l’environnement et d’aménagement durable des territoires. Il est tout aussi étonnant que le CESER ait oublié la dimension environnementale, composante essentielle de son nom et de son action. Il est encore plus troublant que le préfet du Nord-Pas de Calais puisse louer les effets du réchauffement climatique dans notre grande région sans susciter de réaction parmi les membres du CESER. Il ne fera ni « plus bon », ni « plus doux » dans un monde où la moyenne des températures augmenterait de plus de deux degrés. Il ne peut qu’en résulter des événements climatiques violents, même sous nos latitudes, ayant pour effets la destruction des récoltes, l’érosion du littoral, la mise en danger de nos concitoyens, sans oublier les conséquences liées aux déplacements massifs des populations les plus exposées dans le monde.

Le CESER porte une responsabilité particulière vis-à-vis de ses concitoyens, en les représentant, en élaborant des stratégies pour le long terme et en faisant valoir la vision complexe qu’ont les acteurs de leur territoire. Il n’est plus à démontrer que l’opinion publique est très fortement préoccupée par l’état de son environnement. Je constate, dans les régions Nord-Pas de Calais et Picardie, un intérêt croissant de nos concitoyens dans la lutte contre le dérèglement climatique, notamment lors des conférences citoyennes que nous avons organisées en région. Je constate à quel point les épisodes de pollutions de l’air ont été anxiogènes, pour nous tous, engendrent des maladies chroniques et nuisent à notre qualité de vie. Je sais encore que nous devons mettre en place, pour nos administrés, les conditions d’une alimentation saine, d’une ressource en eau propre, d’une énergie sans carbone et d’une biodiversité restaurée. C’est d’ailleurs en explorant des solutions nouvelles, dans chacune de ces dimensions, que nous retrouverons le chemin de l’emploi.

Vous l’aurez compris, cette lettre vous fait part de mon très grand étonnement. Le CESER a toujours été, de mon point de vue, en avance sur les questions environnementales. Le mardi 1er juillet nous étions en retard. Un retard d’autant plus marqué, qu’au même moment, avait lieu le sommet « Climat et territoires » à Lyon, en préparation de la COP21 et que tous les territoires de France étaient en effervescence pour trouver des solutions au dérèglement climatique. Il aurait été opportun que les CESER de notre grande région Nord-Pas de Calais – Picardie en fassent autant.

Veuillez agréer, Messieurs les Présidents, l’expression de mes sentiments distingués.

Sandrine ROUSSEAU
Conseillère régionale Nord-Pas de Calais
Co-présidente du groupe EELV

 

Carte Nord-Pas de Calais Picardie par Otourly, GNU Free Documentation License.

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