Séance plénière 6 juin 2014 – Question orale de Paulo Serge Lopes sur l’éolien offshore

Paulo serge Lopes

« Le 7 mai dernier, Ségolene Royal en sa qualité d eministre de l’énergie, a annoncé le nom des gagnants du second appel d’offres pour installer des fermes éoliennes off-shore. Les sites retenus sont le Tréport en Seine-Maritime et Noirmoutier en Vendée pour une production de 500 MW chacun.

Pour rappel, un seul réacteur nucléaire des six que compte la centrale de Gravelines produit de l’ordre de 900 Mégawatts. Donc une ferme éolienne produit la puissance électrique de plus d’un demi-réacteur. Ce ne sont pas des chiffres spéculatifs. Il y a déjà 6 fermes en France qui produisent chacune ces équivalents d’énergie. Par ailleurs, les éoliennes marines présentent l’avantage de produire bien davantage et de manière plus régulière que les éoliennes terrestre grâce à la puissance et à la régularité des vents en mer. Le potentiel de l’énergie éolienne est donc sûr, élevé et durable et c’est bien évidemment une forme d’énergie que nous encourageons au sein du groupe Europe Ecologie Les Verts.

Après le deuxième appel à projets, notre ministre ne compte pas en rester là et a précisé qu’elle entendait « disposer d’une capacité de production électrique en mer de 6000 mégawatts en 2020″. Cela signifie que le gouvernement devrait lancer un tout nouvel appel d’offres dans le but d’atteindre ces objectifs. Les deux premiers ayant consacré des projets en Bretagne et en Normandie, laissant le Nord – Pas-de-Calais sur la rive.

Donc ma question est la suivante, comment la Région Nord – Pas de Calais va-t-elle se positionner au regard des projets de ferme éolienne en face de nos côtés (littoral dunkerquois, sud de la côte d’Opale,…).

Pour finir, je voudrais juste ajouter un chiffre : l’activité éolienne en mer représente un vivier d’emploi non négligeable. La Normandie a 3 champs. C’est déjà 6000 emplois directs et indirects assurés pendant 20 ans dans les ports concernés pour l’entretien et la maintenance des éoliennes (au Havre, à Fécamp et au Tréport) et à Rouen pour la recherche et développement. Etant notre engagement dans la Troisiéme révolution Industrielle et notre engagement pour l’emploi, Monsieur le Vice-président, c’est une opportunité que nous ne pouvons pas laisser filer. »

 

Réponse  de Wulfran Despicht, vice-président (mer, ports maritimes, pêche, trait de côte, aquaculture, parcs naturels marins)

« L’’éolien offshore et les énergies marines renouvelables constituent des enjeux essentiels dans la transition énergétique que dans le développement économique des régions littorales et dans le développement portuaire.

Notre région  bénéficie d’atouts incontestables pour le développement d’une filière énergies marines renouvelables : profondeur moyenne relativement faible, bancs de sables stables, des ports et des entreprises capables de développer et d’assurer des services portuaires d’installation et de maintenance, un réseau électrique à terre important et des entreprises et des savoirs faire importants notamment en matière d’électricité, de métallurgie, de manutention portuaire capables d’intégrer des filières de recherche et de développement et de production au service de l’emploi et au service du développement économique du littoral et de l’ensemble de notre région.

En juillet 2013 le CESER a mis en évidence ces atouts, et émis un avis très favorable au développement d’une filière offshore.

Néanmoins un certain nombre de questions demeurent quant aux contraintes de la densité du trafic et de la diversité des usages (Transmanche, transports…). Des éléments à concilier.

L’enjeu n’est pas seulement de planter ou non des éoliennes au large,  mais aussi le développement d’une filière économique nouvelle dans le respect des activités maritimes et portuaires existantes.

Il convient de disposer des études les plus précises possibles. De faisabilité technique et de compatibilité avec les autres activités en mer. Et de compatibilité avec la sécurité maritime et de connaissances réelles du potentiel EMR des différents secteurs de notre littoral.

C’est le sens du d’une délibération que j’ai présentée  en commission mer et qui sera bientôt présentée en Commission Permanente pour soutenir le port de Dunkerque dans une étude de ce type, étude de faisabilité économique, technique, de recherche et compatible avec les autres usages.

De la même manière nous accompagnons une étude sur le potentiel marée moteur dans le port de Boulogne, délibération que nous avons passé il y a maintenant quelques mois.

En ce qui concerne les autres secteurs du littoral, les autres zones potentielles, en particulier le sud de la Côte d’Opale, des débats parfois tendus existent encore autour des EMR

Il ne faut pas brusquer les territoires et les acteurs sur ce sujet. Mais laisser le temps nécessaire au débat pour que toutes les parties puissent s’exprimer avant de s’engager plus avant.

En résumé, l’enjeu des EMR est essentiel dans la transition énergétique et le potentiel de développement   économique et d’emploi est particulièrement  important. (Chiffres de la Haute-Normandie dans la question posée)

Certains territoires et certains projets sont suffisamment avancés et font suffisamment consensus pour être engagés.  Ces projets nous les accompagnons et nous les accompagneront. D’autres projets et autres territoires ont encore besoin de temps pour que le débat entre les différents acteurs aboutissent. Nous respecterons ce temps de débat et les réflexions collectives des secteurs concernés pour que le développement des EMR en Nord – Pas de Calais et que le développement des filières offshore en Nord – Pas de Calais puisse se faire avec le soutien et dans le respect des différents territoires concernés. »

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