Pour un soutien renforcé à la polyculture élevage

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Les élu-e-s Europe Ecologie-Les Verts ont présenté lors de la plénière de ce jeudi 26 septembre une motion (texte joint) portant sur la nécessité d’un soutien renforcé à la polyculture élevage.

Le groupe a relayé l’inquiétude des acteurs de la filière face au développement de l’élevage industriel et dénoncé les risques des dérives industrielles telles que le projet des « 1000 vaches » en Picardie. Les  élus régionaux se sont d’ailleurs mobilisés au côté des riverains contre ce projet de « ferme-usine » le 28 septembre dernier[1].

A notre plus grand regret, cette motion n’a pas été adoptée par l’assemblée. Le groupe Socialiste, Citoyen et Radical, le Groupe d’Opposition Régionale et du Front National, ont voté contre.

Mais notre effort pour démontrer que nous ne pouvons plus poursuivre une course effrénée vers la productivité n’est pas vain. Notre motion a été l’objet d’un intense débat au cours duquel nous avons su montrer la menace environnementale, sanitaire et économique de l’agriculture de firme.

Les élus écologistes, autour de leur Vice-président Jean-Louis Robillard, en charge de l’agriculture et de l’alimentation, rappellent donc d’une seule voix, ce qui fait les vraies valeurs de l’élevage et d’une alimentation de qualité pour tous.

La motion :

Séance Plénière du 26 septembre 2013

Motion du Groupe Europe Ecologie les Verts

 Pour un soutien renforcé à la polyculture élevage

L’élevage est en crise. Dans notre région, les filières d’élevage (lait, porc, volailles) pourraient disparaître au profit des seules filières végétales. La fragilisation des filières d’élevage a des origines multiples : des prix trop faibles et non rémunérateurs, une politique agricole commune (PAC) toujours favorable aux grandes cultures, des contraintes de travail de moins en moins acceptées et des charges qui ne cessent d’augmenter.

La crise de l’élevage est un sujet d’inquiétude pour notre territoire en particulier. Sans élevage, pas de préservation des paysages traditionnels bocagers dans l’Avesnois, dans le Boulonnais ou le Thiérarche.

Dans ce contexte anxiogène pour l’élevage, le gouvernement envoie des signes négatifs :

1. Au niveau national, les ministres de l’agriculture et de l’écologie ont décidé d’alléger la réglementation sur les ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) porcines. Au 1er janvier 2014, il ne devrait plus y avoir de régime contraignant pour les exploitations porcines de 450 à 2000 animaux, avec les conséquences que l’on connaît pour la sécurité sanitaire de la production et la sécurité environnementale.

2. Plus proche de nous, dans la grande région nord-ouest, le gouvernement autorise les exploitations industrielles surdimensionnées. En témoigne le projet des « 1000 vaches », porté par l’entrepreneur nordiste du BTP Ramery, installé à 30 kilomètres d’Hesdin, qui prévoit de créer une usine de vaches laitières, élevées hors sol, dont les épandages menaceront directement le littoral du Nord – Pas de Calais et qui aura un impact certain sur la filière économique de notre région.

Il faut se méfier des projets industriels hors norme et de l’agriculture de firme :

1. Un projet de 1000 vaches, c’est la mort de 50 producteurs moyens.

2. Un élevage industriel demeure un élevage vulnérable sur le marché mondial. La crise de surproduction de l’œuf n’est pas loin. C’était en août dernier. La Directive européenne de 2012 relative à la protection des poules pondeuses avait déjà démontré que l’élevage industriel ne résistait pas à une mise aux normes.

Fort de ce constat, le Conseil régional du Nord – Pas de Calais :

 – reconnaît la nécessaire sécurisation des revenus des éleveurs ;

– soutient avec l’ARF la nécessité d’une PAC plus équitable ;

– demande au gouvernement de ne pas assouplir le régime d’agrément des ICPE porcines.

 Mais aussi :

 – réaffirme son soutien au système de polyculture élevage en accord avec le schéma régional d’alimentation et d’agriculture durable (SRADD) ;

– s’engage à ne pas soutenir les projets d’élevage surdimensionnés sur son territoire ;

– rappelle la nécessité du producteur au consommateur de soutenir une production de qualité en région Nord – Pas de Calais.

 

[1] Sur ce sujet, voir l’article d’Horizons – Agriculture et Territoire du 3 octobre 2013

 

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