Troisième édition du dispositif « chercheurs citoyens »

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Ce dispositif permet de financer des programmes de recherche reposant sur une collaboration entre laboratoires et associations à but non lucratif. Il bénéficie aux chercheurs appartenant à un laboratoire localisé en région, aux étudiants, aux doctorants et associations à but non-lucratif.

Les projets retenus pourront bénéficier d’un financement maximum de 50.000 euros par an, durant 1 à 3 ans.

Plus d’infos sur le site de la Région

chercheurs SR expo site

 

Sandrine Rousseau, Vice Présidente – Enseignement supérieur et recherche » a présenté cette troisième édition à la fin du mois de juin par un rappel des différents projets en cours depuis la mise en place de ce dispositif.

–          L’étude de l’évolution des terrils, éléments du paysage en constante mutation

–          Le « jeu d’orchestre » qui permet à des détenus de s’exprimer par la musique

–          La coopérative-restaurant Baraka de Roubaix

–          L’exosquelette, imaginé par un papa pour sa fille polyhandicapée, cet appareil lui permet de se tenir debout

–          L’étude des dioxines par l’association Halluin 3R

8 Nouveaux projets sont retenus au titre du second appel à projets 2012. Ils concernent des thèmes très variés : la transition énergétique, l’habitat participatif, la contamination et la biodégradation des dioxines, les normes de genre (comment perçoit-on l’égalité des sexes), la culture, les nanotechnologies, les comportements alimentaires et la santé, l’histoire des héritiers de la classe ouvrière des mines et de l’immigration dans le Bassin Minier.

(voir liste des projets chercheurs citoyens)

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Questions à Annabelle Carlier de l’association Halluin 3R

– Quel était le but de ce projet ?

« Le projet comporte différents objectifs :

1) répondre aux interrogations de la population quant à  l’éventuelle contamination des légumes cultivés sur terrains pollués par les dioxines (jardin potager expérimental),

2) mettre au point une technique de dépollution « douce » des sols contaminés par les dioxines. La première phase d’étude du projet Dioxines (d’une durée d’un an) a permis d’évaluer la contamination en dioxines d’une dizaine de légumes et de valider les hypothèses de travail quant à la possibilité de biodégradation des dioxines grâce à des champignons du sol. Une conférence grand public (prévue à l’automne 2013) présentera à la population les résultats de cette première phase du projet Dioxines et les suites données aux recherches. Par ailleurs, dans le cadre de la première phase du projet, une 1ère conférence de presse à écho national a mis en lumière l’originalité d’un projet « in situ » et un site Internet (www.halluin3r.eu) a été créé avec comme objectif de présenter le projet de recherche et d’être un centre de ressources sur les dioxines. Enfin, la démarche et les premiers résultats des projets de recherche sur la biodégradation des dioxines ont été valorisés via des communications lors de congrès nationaux et internationaux. »

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– Quelle aide vous a apporté le programme chercheurs citoyens ?

« Un projet de recherche multi-partenaires piloté par une association est peu habituel et suscitait des craintes de la part des financeurs (notamment sur la solidité du consortium formé et la capacité de l’association à piloter le projet). Il était donc difficile de trouver des financements pour lancer notre projet. Le soutien financier du Conseil Régional via le programme Chercheurs Citoyens a été déterminant : il a donné de la crédibilité à notre projet et a servi de levier pour obtenir les autres financements sollicités (LMCU et ADEME). »
– Quelles seront les suites de ce programme ?

« La deuxième phase du projet Dioxines (d’une durée de 3 ans) va prochainement démarrer grâce notamment au soutien renouvelé du Conseil Régional, via le Programme Chercheurs Citoyens et une allocation de recherche pour une des thèses proposées sur la biodégradation des dioxines. L’ADEME, LMCU et la DREAL (via des fonds européens de type PO FEDER) soutiennent également cette deuxième phase du projet.  Bien que ce ne soit pas la finalité du Programme Chercheurs citoyens, celui-ci nous a donc permis de commencer une recherche d’intérêt général et de montrer l’intérêt de la poursuivre, ouvrant la porte à d’autres financements et à une reconnaissance de la capacité de l’association à piloter un projet de recherche. »

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Jacques Testart  était le grand témoin de cette après-midi. Il est le biologiste français qui a permis la naissance du premier bébé éprouvette en France en 1982.

Favorable à l’implication du grand public dans les décisions scientifiques, il apprécie le dispositif « chercheurs citoyens ».

Après une riche et longue carrière il se déclare « critique de science ».

(Voir son site internet  http://jacques.testart.free.fr/)

Explication : c’est une personne qui se donne le droit de porter un jugement, de donner un avis. « La science étant une activité humaine il n’y a pas de raison qu’elle échappe au jugement des collectivités d’humains. »

En retraçant sa carrière il regrette le grand écart entre la science et la société civile. « La science et la recherche intimident ». Le citoyen reste le plus souvent en retrait. Il n’y a guère que les associations qui osent s’aventurer sur ce terrain. Et pourtant tous les citoyens, au quotidien sont des chercheurs : cuisinier, jardinier…  nous sommes tous confrontés à des problèmes et nous essayons de les traiter rationnellement. »

Jacques Testart approuve les conférences de citoyens au Danemark. Ils sont formés sur un sujet, interrogent des experts afin de se forger une idée car ils sont devenus compétents sur un thème. Malheureusement un projet de loi déposé en ce sens n’a jamais été étudié par le parlement français. « Dommage car dans la période anthropocène que nous vivons et qui voit l’homme modifier la planète, il est clair que nous allons dans le mur et que nous devons changer nos fonctionnements, d’où la nécessités d’informer les citoyens afin qu’ils puissent décider de leur avenir. »

Au cours de sa carrière, le chercheur a vite découvert et déploré l’emprise de l’argent sur recherche. La recherche –innovation est source de commerce et c’est la recherche fondamentale qui en fait les frais.  «… on gagne plus avec les pilules, un vaccin ne rapporte rien… »

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Sandrine Rousseau a ébauché une synthèse de cette journée.

« Avec ce dispositif, la région est en avance. Les chercheurs s’impliquent, ce qui est remarquable, et la science avance.

Le dossier administratif de demande de subvention va tenir compte des remarques et s’améliorer car tout le monde n’est pas familiarisé avec les dossiers de recherche.

Il est intéressant de constater que les projets ont un avenir. Pour l’exosquelette des fonds européens pourront être demandés et pour le projet Halluin 3R des suites sont envisagées avec l’ADEME.

On peut aussi imaginer que le dispositif dépasse la durée actuelle de 3 ans, avec d’autres modes de financement, c’est alors qu’on aura réussi ! »

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