Budget 2013 : Environnement, Aménagement, Climat

Myriam Cau

Intervention de Myriam Cau sur le budget primitif 2013 Environnement, Aménagement, Climat.

Monsieur le Président, chers collègues

L’ambition de la politique menée par le Vice-Président est au cœur de notre volonté partagée d’une conversion écologique et sociale de notre région et d’un avenir durable pour les 4 millions d’habitants du Nord-Pas de Calais. En matière d’aménagement, nous sommes constamment confrontés au risque d’une analyse erronée qui produirait de mauvaises vieilles solutions, pour une pseudo croissance et producteur d’emplois peu durables. Le changement, qu’il soit maintenant ou pas, n’est pas la nature première de L’Homme : on va là où c’est facile, où on a l’habitude. Alors ce changement, il faut le mener et l’accompagner…c’est tout l’enjeu de cette politique.

 

2012 est en ce sens une année charnière.

Nous avons adopté le Schéma Régional Climat Air Energie afin qu’il soit plus ambitieux et atteigne le facteur 4 en 2050. Il se coordonne parfaitement avec notre plan 100 000 logements qui permettra la lutte contre la précarité énergétique. Pour rappel les logements sont générateurs du quart des gaz à effets de serre de notre région.

Le Schéma régional de cohérence écologique – TVB est quand à lui mis en consultation. Et aujourd’hui, les volets climat et biodiversité adossés au SRADDT vont pouvoir être déclinés concrètement.

 

En voici 1 exemple

Avec une DRA « maitrise de la périurbanisation », un SRCAE adopté qui limite l’étalement urbain à 500 ha/an sur toute la région, nous avons intégré dès 2012 cette volonté dans les nouveaux avis de SCOT.

Le SCOT du Pays du Cambrésis fut en ce sens un cas d’école. Suite à notre avis défavorable en CP sur les objectifs d’artificialisation maximale fixés par ce projet de SCOT.

Nous avons accompagné le territoire dans l’approfondissement de sa réflexion et proposé plusieurs pistes de travail Ce dialogue a payé et le Pays du Cambrésis a révisé son projet de SCOT :

  • En matière d’objectifs d’artificialisation maximale le nouveau projet passe de 700 ha à 400 ha sur 10 ans dont 250 pour l’habitat,
  • Il a défini un compte foncier précis calculé par EPCI et par commune,

Cela peut paraître peu, mais c’est la première fois que la Région est allée aussi loin pour faire bouger les curseurs et ça a marché

 

Un point d’attention particulire mérite d’être accordé aux parcs naturels qui ont vocation à constituer pour l’ensemble de la région de vraies références. Ce qui n’est pas simple. Après le renouvellement des chartes des Parcs naturels de Scarpe Escaut et de l’Avesnois, tous nos regards se tournent vers les Caps et Marais d’Opale en suspension de label. Il est impératif que la prise de conscience des territoires de SCOT évolue aussi dans ce territoire en matière de réduction du taux artificialisation à 12 ans.   La Pédagogie, la démonstration du faire mieux autrement est essentiel et les actions menées par ENRx à travers les programmes VUQ ou Vers un Urbanisme de Qualité, RENOUER ou Renouvellement urbain et écologique des espaces ruraux vont en ce sens. 2013 sera une année cruciale pour le parc Caps et Marais d’Opale et je sais que la Région fera tout pour soutenir l’avenir de ce PNR.

 

Nous sommes fiers de plans de grandes envergures qui ont été lancés, comme le plan Forêt régional.

Il changera l’image, l’attractivité de notre territoire en augmentant sa robustesse. Les élus locaux, acteurs du foncier, de l’agriculture  y adhèrent de plus en plus. Ce projet est une transition vers le modèle que nous voulons atteindre et remet les services rendus gratuits par la nature sur le devant de la scène (épuration de l’eau, de l’air, lutte contre l’érosion, biodiversité…) au dépend des intérêts et pression de court terme : étalement urbain, agriculture intensive… Cela génère des plus values importantes : avec par exemple les 28 000 emplois de la filière bois qui pourraient doubler d’ici 2040… Et l’humain, me direz-vous ? Il était au rendez vous du 1er festival de l’arbre. Un engouement exceptionnel des territoires et des acteurs confirmant l’histoire d’amour des hommes et des femmes pour les arbres; et cette immense attente des habitants du NPdC pour avoir davantage de nature, eux qui subissent parfois trop l’abondance du béton.

 

Alors que la transition doit se mettre en marche, alors que le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité se mesurent jour après jour dans notre région, alors que notre territoire est fractionné en plus de 15 000 morceaux, et qu’il est le plus couvert en voies rapides après l’île de France, le vieux concept route/croissance fonctionne malheureusement encore très bien.

 

Que ce soit pour le contournement de Bauvin/Provin ou  le contournement Nord de Valenciennes, ces investissements ont les mêmes points communs : faire gagner quelques minutes aux automobilistes pour un investissement public démesuré (1 an de budget route du département 59 pour le contournement nord de valenciennes (125 M€)) et traversent toujours les mêmes zones humides (Marais de l’Epaix, corridor de la Deûle). Quand prendrons nous définitivement conscience que les zones humides sont les écosystèmes qui nous sont indispensables et que les aléas climatiques renforcent encore davantage leur intérêt ?

Quant à l’échangeur de Templemars, vous savez ce que nous en pensons : c’est une adduction sur un tuyau saturé, une ineptie (même soutenu par Frédéric Cuvillier)…

Nous rappelons que l’environnement ne peut être sacrifié au nom d’un avantage immédiat, qu’il est un élément de réponse à la crise.

Notre Région, par expérience ne le sait que trop et c’est pour cela que nous maintenons cette cohérence entre « Aménagement du territoire » et « Environnement ». Le maintien du budget environnement en cette période est un très bon signal donné.

Nous apportons notre confiance à Emmanuel Cau pour poursuivre ces projets moteurs et essentiels à notre région.

Remonter