Schéma Régional des Transports et des Mobilités intervention de Marielle Cuvelier

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Intervention de Marielle CUVELIER sur le projet d’actualisation du Schéma Régional des Transports et des Mobilités (Séance Plénière des 24 et 25 octobre 2012)

« Monsieur le Président, Monsieur le Vice Président,Mesdames et Messieurs les Conseillers Régionaux, Mesdames et Messieurs,

Concernant l’actualisation du Schéma Régional des Transports, je tiens à préciser que nous nous félicitons de ce travail auquel les élus EELV ont apporté leur contribution dans un esprit constructif et que le Vice-Président, notre collègue Alain Wacheux, a intégrée.

Les résultats d’une étude co-financée par l’INSEE, l’Etat et la Région Nord Pas de Calais parus en septembre 2012 montrent que les actifs et les étudiants résidant dans notre Région émettaient en 2007 4% de plus de CO2 que la moyenne des provinciaux dans le cadre de leurs déplacements professionnels quotidiens.

Nous le voyons, les préoccupations liées au développement durable et l’augmentation importante et inévitable du coût des carburants nous obligent à repenser nos approches de la mobilité en lien avec la structuration des territoires et de leurs activités, leur attractivité et leur accessibilité. Il s’agit également de répondre aux besoins de mobilité des habitants du Nord Pas de Calais dans une optique d’équité d’accès à la mobilité. L’actualisation du Schéma Régional des Transports doit permettre, pour nous EELV, de poursuivre les orientations du SRT de 2006, avec entre autres le doublement de la fréquentation du TER, mais nous avons souhaité aussi faire inscrire dans ce schéma l’axe stratégique fort de l’écomobilité avec quatre autres propositions. Ces orientations et cet axe nous permettront de répondre aux objectifs plus globaux du SRCAE, de diminution des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre de 20% en 2020.

En premier lieu, précisons que l’écomobilité représente la mobilité durable des voyageurs et des marchandises et concerne l’ensemble des modes de transport, tant au niveau de leur mise en œuvre par les pouvoirs publics que de leur usage. Cette mobilité durable intègre les objectifs de respect de l’environnement et une meilleure utilisation globale des moyens publics.

En matière de mobilité des voyageurs, l’épine dorsale régionale reste le TER. Mais parallèlement, il nous faut développer les solutions – y compris automobiles – alternatives à la voiture individuelle (régulation, transports collectifs, covoiturage, vélo, autopartage, télétravail, …). Comme les réseaux d’énergie ou d’eau, les réseaux de transport peuvent et doivent être intelligents.

D’autre part, le management de la mobilité visant à encourager l’usage de modes alternatifs à l’usage individuel de la voiture inclut deux types de mesures : les mesures « hard » (régulation, péage urbain, développement d’infrastructures et de services de transports collectifs ou de vélo, …) et les mesures « soft » (communication, incitation, motivation). Les stratégies politiques présentées dans la version précédente du SRT étaient essentiellement basées sur le développement des infrastructures ou leur amélioration et n’abordaient pas du tout les stratégies psychologiques, comportementales (changement de comportement, acceptation sociale) et d’organisation indispensables pour générer une évolution notable des comportements en matière de déplacements. Les élus EELV ont donc introduit dans ce schéma qu’il est nécessaire de mener une politique d’incitation à l’usage des modes alternatifs à la voiture individuelle et d’investir à la fois dans les technologies numériques et dans la recherche en sciences économiques et sociales pour permettre d’accompagner et d’accélérer la transformation de la mobilité pour les particuliers et les entreprises.

Cette nouvelle approche de la mobilité sera source d’économies pour les ménages et aussi d’emplois dans l’ingénierie de la mobilité et dans l’équipement des réseaux.

En deuxième lieu, s’agissant des marchandises, l’écomobilité représente les alternatives à la route à longue distance par le développement du fret ferroviaire, du système fluvial régional, du maritime et la logistique intermodale.

La rationalisation du transport des marchandises sur le territoire régional implique à notre sens la réalisation d’un Schéma Régional Logistique. En effet, en matière de logistique la qualité des infrastructures, des matériels et des installations est un facteur important, tout comme la coordination des acteurs. Celle-ci fait aujourd’hui défaut : les acteurs-décideurs, publics et privés, doivent travailler à partager un minimum de visions communes de ce que doit être la compétence logistique attendue dans les territoires. Cette question d’une stratégie concertée de développement est d’ailleurs soulevée pour les activités bord à voies d’eau dans une note d’août 2012 sur l’état des lieux des projets des canaux à grands gabarit entre Cambrai et Gand dans la perspective de l’ouverture de Seine Nord réalisée par l’Agence d’urbanisme de Lille.

En troisième lieu, un volet évaluation des politiques engagées ou animées par la Région en matière de transport a été réaffirmé afin de mesurer par étape et à terme l’impact du SRT, de le faire évoluer et d’en faire un bilan.

En 4ème point, nous insistons sur le fait que nos concitoyens sont de plus en plus sensibles aux sujets qui touchent leur cadre de vie, leur environnement, ils s’y impliquent de plus en plus. Il y a donc nécessité de développer le débat public pour leur permettre de s’impliquer encore plus et se rendre compte, pour changer leur mentalité : Les choix d’organisation du territoire, d’urbanisme, de tarification des transports, de conditions d’usages de la voiture en ville, … sont des problèmes de société qui justifient le débat. Ceci est d’ailleurs favorisé par l’existence de l’instance régionale de débat public qui vient d’être créée sous l’impulsion des élus EELV. Nous l’avons fait inscrire dans le schéma actualisé.

En résumé, pour inscrire la prise en compte des moyens et des objectifs, nous avons proposé de l’appeler Schéma Régional des Transports et des Mobilités (SRTM) à l’instar des autres Régions qui ont entrepris la même démarche.

Enfin dans le contexte économique difficile, les élus EELV posent les questions du financement, de la priorisation et de l’échéancier des projets. En 2013 le débat sur le prochain Contrat de Projet Etat/Région et les nouveaux projets opérationnels européens seront l’occasion d’aborder ces questions.

En conclusion, nous revenons sur l’écomobilité et sur les réseaux intelligents sur lesquels vous nous avez récemment rejoints, Monsieur le Président, pour nous donner rendez-vous au colloque que le Conseil Régional organisera en mars prochain pour dynamiser notre démarche de mise à jour de ce Schéma Régional des Transports et des Mobilités, sans oublier le rendez vous pour la co-construction de la DRA Mobilité qui vous a été présentée par notre collègue, la Vice-présidente Myriam CAU.

Nous tenons à remercier les services Transports pour leur travail et leur collaboration dans ce travail.

Mesdames, Messieurs, je vous remercie. »

 

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