Ecologie et solidarité internationale

Lancement de la plate-forme des collectivités du Nord – Pas de Calais engagées à l’international

Le lundi 17 septembre prochain sera inaugurée la plate-forme des collectivités du Nord – Pas de Calais engagées à l’international, une initiative de Majdouline Sbaï, vice-présidente (délégation : citoyenneté, coopération décentralisée et relations internationales). Cette manifestation se déroulera en présence de Pascal Canfin, Ministre délégué, chargé du développement.

Majdouline Sbaï nous explique l’importance de ce nouvel espace de dialogue qui permettra de faire passer le message de l’utilité de la coopération internationale dans ces temps d’individualisme et de repli sur soi.

« Ce message, on ne peut pas le passer seuls, la coopération internationale est peu identifiée par le grand public, c’est pour cela qu’on lance la plate-forme régionale des collectivités à l’international, elle réunira toutes les villes, agglomérations, communautés de communes, les conseil généraux et le Conseil régional pour rendre plus visibles nos actions et donc proposer une animation différente des politiques de coopération, la valorisation et le porter à connaissance de nos projets ainsi que leur médiatisation.

Ce n’est pas un sujet facile et la création de la plateforme nous permet d’affirmer ensemble, nous collectivité Nord – Pas de Calais, ainsi que les autres collectivités, que nous croyons en ces principes expérimentés au quotidien depuis des dizaines d’années maintenant. »

«Il est toujours difficile de convaincre en matière de coopération internationale.  On fait de l’aide au développement, on essaie de réparer les déséquilibres mondiaux, provoqués par un modèle de développement non durable qui exploite l’homme et la nature et en particulier au sud dans des espaces économiques dérégulés… cela, c’est la réalité à laquelle nous sommes confrontés. L’aide au développement vient comme un impératif de solidarité que nous déployons en direction des régions du sud pour leur permettre de  connaître un espoir. Cela nous pouvons l’expliquer aux citoyens qui sont partie prenante : la politique d’aide au développement est co-construite avec les citoyens, qui se sont approprié la solidarité internationale au travers de nombreux dispositifs : « Solidaire ici, solidaire ailleurs »,  les classes nord – sud  des lycéens… Dans la région cela représente quand même des milliers de gens. Nous mettons en avant ces opérations et les actions des associations à travers la Semaine de la Solidarité Internationale (du 17 au 25 novembre prochains)  et dans tous les projets que la Région soutient, nous demandons à ce qu’il y ait un volet « éducation au développement » : c’est-à-dire valoriser ici au retour, un projet mené dans un autre pays.

Cela ne suffit pas, notamment pour contrebalancer les petites phrases prononcées dans les médias, par Marine Le Pen, ou des gens plus présentables qui résument très très vite ce que peut être la solidarité internationale… On essaie de faire comprendre aux citoyens et autres acteurs : institutions, élus… que la coopération internationale est aussi un atout de développement local et territorial ici !

Plus aucune ville, aucune région du monde ne peut penser son développement sans essayer de peser  sur la scène internationale : exister, connaître, comprendre, ce qui s’y passe. Si nous ne sommes pas en lien avec le reste du monde, cela appauvrit notre capacité d’administrer, d’animer notre territoire ici.

L’exemple qui est souvent pris est celui du développement économique : on ne peut pas d’un côté promouvoir un développement économique qui vise à faire le plus de profit et en d’un autre côté, essayer de réparer les effets de ce même développement économique.

 Il faut que le développement économique international ou les entreprises qu’on soutient à l’international dans la région  Nord – Pas de Calais  soient aussi dans cette logique de coopération internationale. Elles en bénéficient également car cela leur permet de se développer, et à nos côtés, de proposer un modèle économique et un modèle de développement, plus justes, plus équitables et plus solidaires. »

Prenons l’exemple de la coopération avec la région d’Analanjirofo, à Madagascar entamée en 2006. Cette coopération est tournée vers le développement durable et la création d’activités génératrices de revenus. Cette région malgache située au nord-est du pays est confrontée comme tout le pays à sa reconversion économique et sociale, et cela sur fond de crise politique depuis plusieurs années.  

En 2011 devait se décider la reconduction éventuelle du partenariat entre les deux régions. Majdouline Sbaï nous parle de cette coopération avec Madagascar et pourquoi elle s’est rendu sur place récemment.

«  Etant donné l’instabilité politique, le Conseil régional s’est interrogé sur cette coopération. Après un coup d’état, de nouvelles autorités politiques ont été nommées, mais pas élues. Etaient-elles légitimes ? La décentralisation à Madagascar se présente différemment du système français, et donc, le chef de région n’est pas élu mais nommé.

Une première rencontre avec lui en 2010 nous a rassurés sur la possibilité de continuer un dialogue politique. De plus, les projets en cours sur place fonctionnent bien. »

Avant de reconduire le contrat de coopération pour un an, en attendant les élections de 2013 à Madagascar, l’élue EELV a organisé une mission sur place pour dialoguer avec les autorités locales décentralisées et cerner la situation du pays.

 « L’espoir des femmes et des hommes politiques que notre délégation a rencontrés est que la situation actuelle soit  une étape nouvelle de la décentralisation. A Madagascar, la situation est très différente de la nôtre. La question de l’enclavement des régions est une vraie question : le manque d’infrastructures routières entraîne des déplacements très longs à l’intérieur d’une même région. L’avion est parfois indispensable.

La décentralisation est très importante à ce niveau : elle a le pouvoir de rapprocher les lieux de décision, d’administration et d’animation de l’action publique au plus près des citoyens. C’est également un enjeu de démocratie : renforcer la démocratie locale dans un pays qui souffre d’une grande pauvreté. »

 « Où en étaient nos projets ? J’ai découvert une coopération que je qualifie d’exemplaire. Les projets menés à la fois autour de l’éducation avec la construction de salles de classe, les projets de développement local en s’appuyant sur la  valorisation de la biodiversité, ou encore les projets autour de la santé, de la malnutrition, tous ces projets sont démultipliés, ont un effet en terme de développement pour cette région qui est incroyable.

Ce ne sont pas des micro-projets marginaux par rapport à la pauvreté et l’exclusion, ils sont réellement structurants. Et sont même devenus de véritables  outils des politiques publiques locales incontournables pour les malgaches et notre région de coopération. Ces avancées sont concrètes et  touchent des milliers de personnes. »

Des infos concernant le partenariat ici sur le site du Conseil régional.

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