Séance Plénière Juillet 2012 – Développement numérique

« Je trouve que Monsieur LAMARCHE mérite bien son nom. J’ai beaucoup apprécié son intervention, de même que les interventions de Messieurs MINEO, OURAK, PRIGENT. Je voudrais dire que tant qu’il y aura des artistes, il y aura de l’espoir.

Nous sommes inondés depuis deux jours d’informations sur les outils d’information. Ce sont en même temps des outils fabuleux, mais des outils vulnérables ; des outils très puissants, mais des outils fragiles ; des outils thérapeutiques, préventifs, mais qui peuvent devenir dangereux ; des outils culturels, mais qui peuvent être quelquefois abrutissants. Or, vu la qualité des interventions, je vois que le Conseil régional, il faut le dire et le répéter – a des objectifs culturels évidents, il met l’accent sur la qualité, sur la compétence, sur la diversité. Il faut surtout garder ce cap, car il y a quand même quelques risques au point de vue civilisation, au point de vue philosophique et au point de vue évolution de la société. On ne peut pas regarder la télévision et les écrans du matin au soir, on ne peut pas devenir des humanoïdes hors sol, on ne peut pas devenir des « geeks », c’est un mot anglais que je n’aime pas beaucoup, mais cela veut dire fanatique des ordinateurs et du numérique, je les appelle « des fanumdingues et autres pixelopathes ». On ne peut pas contrôler tous les jeux qui deviennent dangereux. Comment sortir de cette bouillie d’informations ?

Je fais la proposition de travailler auprès des lycéens, auprès des jeunes de la maternelle à l’université, sur la culture. Quand Jack LANG, au temps de sa splendeur, a proposé avec Catherine TASCA, en 2000, le plan « Art et Culture à l’école », c’était un très beau programme, il faut le reconnaître. En effet, c’était monter des projets culturels avec des personnels d’encadrement et des personnels locaux adaptés, favoriser la fréquentation des lieux artistiques et culturels avec un contact direct avec les oeuvres, les auteurs et les pratiques, développer l’action culturelle envers tous les publics incluant la politique de la ville et reconnaître le statut et la place de l’artiste.

Je dirai que le droit d’un enfant à la culture, à l’apprentissage d’un art, à l’accès au musée, au film, au théâtre, à la danse, à la poésie, à la musique et à beaucoup d’autres activités artistiques ou intellectuelles, est un droit fondamental de l’homme et le fondement même les civilisations. C’est le chemin vers des horizons, des mondes inconnus, des civilisations diverses, riches, anciennes et modernes. C’est donner le goût de découvrir, d’apprendre, de connaître, de créer, d’oser, de comprendre ce qu’est une éthique, d’aiguiser son sens critique, de réaliser ce qu’est la tolérance et surtout de pouvoir épanouir les richesses insoupçonnables qui dorment au fond d’un enfant. J’ajouterai à l’art et à la culture, l’écologie, science des lois de la vie aussi importante que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.

Il faut parier sur des outils d’information qui ont pour objectif la culture et la formation de l’enfant et de l’homme, en privilégiant la langue française qui mérite d’être sauvée, et de représenter une certaine forme de savoir-vivre autre que l’Americano-anglais ou le Chinois. »

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