L’avancement du SRADT en 2012: intervention de Véronique Bérégovoy lors de la séance plénière du 22 octobre 2012

Groupe EELV_plénière 22-10-12

 

Nous retrouvons les 5 finalités du développement durable dans le SRADT (Schéma Régional d’Aménagement et de Développement du Territoire) «horizon 2015, un nouvel équilibre au service des normands » feuille de route qui se rejoint aussi sur certains aspects dans celle du gouvernement qui en septembre dernier, lors de la conférence environnementale a affirmé très clairement l’engagement de la France dans la transition énergétique et la préservation de la biodiversité.

Car l’enjeu est bien de développer un nouveau modèle durable garant d’un aménagement du territoire équilibré où le bien-vivre et le bien-être sont au cœur de notre projet.

Comme vous le savez l’économie normande est très carbonée : 1ère région pour les émissions de gaz à effet de serre par habitant tous secteurs confondus, 2ème région pour sa consommation d’énergie finale par habitant et 3ème concernant la production d’énergie conventionnelle avec seulement 3% d’origine renouvelable.

Par conséquent les enjeux énergétiques dans notre région tant au niveau de la production que de la consommation sont primordiaux. Encore plus qu’ailleurs maîtriser nos consommations d’énergie, développer les énergies renouvelables sont une absolue nécessité.

 

C’est d’autant plus vrai au regard de l’importance de l’industrie dans notre région, vulnérabilisée par l’augmentation du coût des énergies et la conjoncture internationale. Ainsi, notre région est impactée plus que d’autres avec un taux de chômage supérieur à la moyenne, une précarité accrue, des taux de cancer la aussi supérieurs à la moyenne, un taux d’illettrisme significatif, en somme une série d’indicateurs dans le rouge.

Il est vital de diversifier et d’élargir le tissu d’activités, comme cela est souligné dans le rapport. Vital d’engager les mutations de nouvelles filières, d’engager la transition énergétique, écologique créatrice d’emplois. La crise profonde actuelle est aussi subit de plein fouet par la Haute-Normandie, fermetures d’entreprises, augmentation du taux de chômage

 

En 2011, l’adoption du CRDE a en effet redéfini l’attribution des aides pour quelles soient plus pertinentes pour qu’elles accompagnent les mutations économiques, sociales et environnementales dont nous nous avons besoin établi dans un contrat d’engagement réciproque entre les entreprises et la région.

En effet nous devons encourager la maîtrise et la baisse de la consommation énergétique, diminuer les gaz à effet de serre, développer les énergies renouvelables tout en créant des nouvelles filières et donc des nouveaux emplois.

 

Face à cette situation difficile, la Région a décidé d’agir pour préparer l’avenir : avec l’appel à projets énergie (APE) qui accompagne la conversion de l’économie régionale en permettant, jusqu’à présent, la réalisation de 45 projets dans le domaine de l’innovation énergétique, pour aller vers la sobriété et l’efficacité énergétique.

Mais également, le plan climat-énergie, le chèque Energies, l’observatoire climat-énergie, l’élaboration du Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE) qui nous fixera des objectifs et orientations stratégiques dans les différents secteurs (bâtiment, transport, industrie, agriculture, etc) de baisse de consommation énergétique et de développement des énergies renouvelables, telle la filière éolienne, filière d’avenir fortement créatrice d’emplois.

 

Des projets qui s’inscrivent dans cette démarche, mais d’autre non, telle la liaison A28/13, nous nous réjouissons au passage de l’annonce de l’abandon du tracé via les coteaux de Saint-Adrien, même si le tracé proposé par le Préfet ne résout aucun des problèmes de ce dossier.

Mais nous devons également rester vigilants par rapport au projet du Grand Canal du Port du Havre, toujours pas abandonné, dont la réalisation provoquerait un assèchement de la réserve ; ou la plate-forme multimodale dont la localisation n’est pas du tout pertinente.

Il est donc fondamental d’avoir une vision globale pour éviter qu’il n’y ait des projets qui soient en contradiction avec la vrai transition écologique. Aujourd’hui, il est essentiel d’étudier l’opportunité de tous les projets à travers la prise compte de la transition énergétique et de la protection de la biodiversité.

La localisation de la Haute-Normandie, avec sa dimension maritime, est un enjeu majeur à travers son intégration économique par les flux circulant en Manche et l’axe Seine qui la relie.

Oui l’Axe Seine fait partie de la stratégie économique régionale mais il ne peut pas être réduit qu’à cela comme certains le souhaiteraient. Il ne peut pas être considéré que comme un corridor économique logistique entre Le Havre et Paris. Au vu des enjeux d’aujourd’hui cette position serait archaïque ; c’est aussi un patrimoine naturel extraordinaire mais aussi extrêmement fragile, comme ont pu d’ailleurs le souligner des travaux de GIP Seine Aval. Il nous faut trouver un équilibre, une harmonie, une gestion globale, une gouvernance partagée et démocratique, et pas un empilement de décisions ou d’actions, où chacun décide de son côté.

 

A ce sujet la LNPN est symptomatique. Le Schéma National des Infrastructures de Transports prévoyait 250 milliards d’euros de travaux, dont seul 1%, 2,5 milliards, était financé par l’Etat. Dans ces conditions, comment escompter réaliser la LNPN avec un coût estimé à minimum 10 milliards ? C’est pour ça que les écologistes, faisant preuve de pragmatisme, ont proposé dans le débat public, un scénario alternatif basé sur l’amélioration de l’existant, le doublement du Mantois et la nouvelle gare de Rouen – Rive gauche. C’est dans ce sens que l’Etat semble s’orienter, mais restons vigilants car tous les arbitrages ne sont pas encore rendus.

 

Revenons sur un évènement important, la conférence environnementale du mois de septembre qui a établi la feuille de route pour la transition écologique.

Le maintien de la biodiversité et des ressources naturelles doit devenir une priorité comme cela a été aussi rappelé, avec entre autres, la lutte contre l’artificialisation des sols. Dans ce domaine la politique régionale apporte des réponses dans la reconquête et la valorisation du patrimoine naturel, la gestion globale de la ressource en eau et la promotion de l’éducation à l’environnement. Actuellement est en cours d’élaboration le Schéma régional de cohérence écologique (SRCE) qui devrait permettre la création de corridors écologiques appelés Trame Verte -Trame bleue (TVTB) pour préserver la biodiversité, mais aussi la qualité des terres, de l’eau, bref tout ce qui est indispensable à l’homme.

C’est un sujet particulièrement important lorsque l’on sait que récemment les 20 000 habitants de la zone de Bolbec se sont vu priver d’eau potable suite à une contamination de leur captage d’approvisionnement par la société Oril, filiale du groupe Servier. Le problème est d’ailleurs loin d’être réglé puisque la pollution se retrouve aussi sur le captage d’Yport, qui alimente le bassin du Havre, avec un vrai risque à terme que l’ensemble de l’agglomération soit affectée.

 

Mais nous devons aller plus loin, ne pas nous éparpiller et avoir une approche globale de notre territoire. Aujourd’hui, avant de lancer un projet ou un aménagement quel qu’il soit il faut vraiment analyser méthodiquement son opportunité, son utilité à court moyen long terme et ses impacts environnementaux, économiques et sociaux. Quand un projet détruit des espaces naturels, il ne suffit pas de dire qu’on mettra en place des mesures compensatoires. La compensation est une vision technique de la nature son utilisation doit donc être limité car elle ne remplacera pas ce qui est détruit à tout jamais. La réponse est ailleurs, dans la lutte contre l’étalement urbain et à ce titre la révision du code de l’urbanisme annoncé lors de la conférence environnementale va dans le bon sens car elle devrait mettre un coup d’arrêt à l’escalade de l’artificialisation des sols, principal facteur de destruction de la biodiversité.

 

Pour télécharger l’intervention c’est ici.

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