La République indivisible, laïque, démocratique et sociale

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Par Eric Loiselet,
Conseiller régional EELV

Le 17 octobre dernier, le magazine « Envoyé spécial » diffusait dans un de ses reportages consacré à la banalisation de l’extrême droite en France les propos indignes de Mme Anne-Sophie Leclère, à l’encontre de Mme Christiane Taubira. Mme Leclère se présentait alors comme future candidate aux élections municipales à Rethel.

Nous avons été doublement touchés par le caractère odieux de ces propos : touchés en tant que Républicains, touchés, comme des milliers de nos concitoyens dans la Région, en tant que Champardennais.

Nous souhaitons d’abord exprimer à Mme Christiane Taubira nos sentiments les plus solidaires et les plus amicaux ainsi que notre conviction qu’ils sont partagés par des milliers de champardennaises et de champardennais de toutes origines.

En effet, ce ne sont pas seulement des propos insultants envers la Ministre, mais en direction de chaque citoyenne et de chaque citoyen de ce pays.

En tant que conseillers régionaux de Champagne Ardenne nous tenons à exprimer notre émotion la plus vive devant de tels propos et dire qu’ils sont inadmissibles et totalement condamnables. Ils foulent aux pieds les principes qui fondent le vivre ensemble et les valeurs qu’expriment la Constitution de notre République.

Nous voulons réaffirmer que les valeurs de la France que nous aimons sont doublement portées :

1) par l’article 1 de sa Constitution :

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. »

2) et par le préambule de la constitution de 1946 :

« Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d’asservir et de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et les libertés de l’homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des Droits de 1789 et les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République.

(…) Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances. »

 

Nous nous félicitons que le Défenseur des droits, Dominique Baudis, ait écrit au procureur de la République de Paris pour dénoncer une provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence après ces propos. Le Défenseur des droits, dont l’une des missions est la lutte contre les discriminations, a agi sur la base de l’article 33 de la loi organique selon lequel, « lorsqu’il apparaît au Défenseur des droits que les faits portés à sa connaissance sont constitutifs d’un crime ou d’un délit, il en informe le procureur de la République ».

Au-delà des injures racistes et grossières, qui constituent des délits, il importe de rappeler que le combat contre les discriminations est quotidien. Être discriminé à l’embauche ou au logement parce qu’on est noir ou arabe, être contrôlé par la police ou harcelé au travail parce qu’on est noir ou arabe, sont des maux que subissent au quotidien les personnes issues de la diversité.

Dans ce contexte inquiétant, qui voit les fondements de notre société et de notre République attaqués frontalement, nous souhaitons agir pour conforter les valeurs qui nous rassemblent et sont au cœur de l’idée que nous nous faisons de la France.

Eric Loiselet,
Conseiller régional EELV

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