Budget 2012 : Intervention de Raymond Joannesse sur le développement durable

Raymond Joannesse

 

Monsieur le Président, mes chers collègues,

Nous vous l’avions dit le mois dernier, et Christophe Dumont l’a redit dans son intervention, le budget lui-même, que nous examinons aujourd’hui suscite chez les élu/es EELV une appréciation générale plutôt positive. Ce budget assure le maintien de l’ambition nécessaire en termes d’investissement, malgré un contexte budgétaire contraignant du fait des mesures sociales et fiscales mis en œuvre par l’Etat. Avec la disparition de la fiscalité directe, il ne reste que les recettes liées à une fiscalité indirecte qui donnent peu de marges de manœuvre et d’autonomie à notre collectivité.

Peu de marges de manœuvre, mais pas peu d’ambitions. Ce n’est pas parce que le sommet de Durban s’est refermé sans que les grands pollueurs que sont la Chine et les Etats-Unis ne lâchent grand-chose que nous devons renoncer à agir. Je fais confiance aux citoyens et aux élus de terrain que nous sommes pour mettre les dirigeants nationaux face à leurs absences de vision de l’avenir, en oubliant que cette crise économique que nous subissons aggravera encore plus les dérèglements climatiques si nous continuerons à voir l’avenir avec un type de croissance qui nous a mis face au mur. Il faut que nous mettions en place une autre croissance énergétique, faite à base d’économie et d’efficacité  énergétique et d’énergie renouvelable.

Maîtrise de la consommation énergétique,  efficacité énergétique, développement des énergies renouvelables, et dans cet ordre s’il vous plaît,  restauration de la biodiversité amélioration de la qualité de l’air et lutte contre le changement climatique et contre la précarité énergétique, voici les axes de mobilisation de ma vice-présidence, pour 2012 et pour les années suivantes.

2012 verra la signature, et la mise en œuvre, du PCAER, le plan climat air-énergie régional. Nous sommes aujourd’hui encore en phase de concertation, mais c’est un document structurant de l’action régionale, qui impactera l’ensemble de nos politiques ainsi que beaucoup de documents territoriaux (PLU, SCOT, etc.). Il nous est d’autant plus urgent d’agir que, après Fukushima et à moindre mesure l’action de Greenpeace à Nogent sur Seine, la vision que portent nos concitoyens sur l’environnement et les questions énergétiques n’est plus du tout la même qu’avant. Et nous devons faire face à ce fait indiscutable, la raréfaction et la disparition à terme des 4 énergies fossiles qui sont la base de notre mode de consommation  (pétrole, gaz, charbon et uranium).

Notre collectivité, monsieur le Président, a pris des engagements en matière de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, bien au-delà des objectifs législatifs qui s’imposent à nous. Agir pour l’environnement, vous l’avez dit, c’est investir pour la qualité de vie. Et le bilan économique de ces investissements est d’ailleurs très positif.

Nous encourageons de nouveaux modes de production et de consommation, en incitant les industriels, les producteurs, mais aussi les citoyens à éco-adapter leur comportement, permettant aux entreprises de trouver de nouveaux débouchés.

L’on met des signaux prix utiles et compréhensibles pour la population, des aides et du soutien, les comportements changent rapidement et se traduisent par des investissements pertinents, des conditions de vie meilleures et un pouvoir d’achat renforcé.

La diversité des territoires et leur capacité d’innovation et d’expérimentation sont des atouts qui doivent nous aider à engager et porter la transition écologique.

Mais il y a des fois où je ris jaune en entendant les représentants de l’Etat lancer de vibrants appels aux collectivités territoriales à ne pas réduire leur budget en faveur de l’environnement alors que la politique mise en œuvre par le Gouvernement, marquée par des transferts de compétences et de charges non compensées, les a asphyxiées, mais que, en plus, l’Etat a drastiquement réduit la voilure.

La mise en place d’une Charte Régionale pour la Biodiversité, a pour but de mettre en place une vision d’avenir de la défense de cette biodiversité, ordinaire ou exceptionnelle, sans laquelle notre vie sur cette planète pourrait à terme devenir difficile aussi bien économiquement (je vous rappelle rapidement du rôle économique des abeilles, cet insecte emblématique de la pollinisation,  dont la production de miel n’est que la partie visible de l’iceberg économique de survie) que socialement.

Ce document élaboré par la Région en concertation avec aussi les acteurs économiques de l’industrie ou de l’agriculture, les associations environnementales et les collectivités locales, doit être approprier par les acteurs de cette région afin d’en défendre la biodiversité source de vie et de plaisir.

Monsieur le Président, j’enlève ma casquette de vice-président, ne gardant que celle d’élu écologiste pour vous dire, comme au premier jour notre position : nous avons des convictions, fermes et exigeantes. Mais notre volonté n’est pas de s’insurger sans écouter, mais de chercher à comprendre, débattre, puis convaincre. C’est cette exigence forte  qui m’a poussé à faire de la politique. Et c’est parce que nous nous faisons confiance que l’on peut se dire sans s’énerver que sur Vatry, nous ne sommes pas d’accord.  Notre position est le fruit de longues discussions, elle est l’aboutissement de débats très animés au sein même de notre groupe, qui a su explorer ce sujet avec responsabilité et courage. Mais nous en avons déjà discuté.

Monsieur le Président, je voudrais, avant de conclure, remercier les fonctionnaires de la Région qui ont fait un admirable travail. Remercier nos partenaires également, et mes collègues de la 6ème commission, avec lesquels le dialogue est toujours riche et fructueux.

Je vous remercie.

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