Assemblée Plénière du 14 novembre : intervention sur le rapport « Développement Durable »

Christophe Dumont, Président du groupe EELV

Assemblée Plénière du 14 novembre 2011

Intervention de Christophe DUMONT, Président du groupe EELV

 

Monsieur le Président, mes chers collègues,

La décision de nous focaliser sur le développement durable reflète l’importance grandissante que revêt cette thématique pour nos concitoyens, mais aussi pour notre institution. Ce rapport est bienvenu, et tombe à point nommé, à l’heure où il est indéniable que l’émission soutenue de gaz à effet de serre aux niveaux actuels ou au-dessus de ceux-ci induiraient de nombreux bouleversements et crises dans le système climatique global du 21e siècle.

Si nous ne faisons rien, nous n’échapperons pas à l’impact du changement climatique, qu’il soit le fait des inondations, de la pénurie d’eau, de la perte de biodiversité, de l’augmentation de risques pour la santé, et d’autres événements.

Le changement climatique nous concerne tous, ceux qui vivent aujourd’hui comme les générations futures. Il s’agit d’un problème global qui requiert une réponse globale, non pas demain, mais aujourd’hui.

Les émissions de carbone pour ce qui est des industries énergivores, la  déforestation, les mécanismes de financement, le mécanisme de développement propre et l’intégration des politiques climatiques dans une politique développement plus large ne sont que quelques-unes des problématiques qui nécessiteront réflexions et discussions intenses, également à notre propre niveau. C’est pourquoi, nous ne pouvons pas être favorables au développement de l’aéroport de Vatry, et à la subvention à la SEVE. Nous nous sommes déjà exprimés de nombreuses fois à ce sujet qui est, comme le nucléaire, l’un de nos fondamentaux historiques. Je n’y reviendrais donc pas.

Pour en revenir, justement, à ce rapport, j’aimerais souligner la détermination de la Région Champagne-Ardenne à adopter les politiques requises pour saisir à bras-le-corps les changements climatiques. C’est ainsi que des objectifs clés ont été fixés par le Plan Climat Air Energie Régional (PCAER).

Monsieur le Président, votre rapport aborde, naturellement, la question, centrale, de la préservation de la biodiversité, c’est-à-dire, de la nature.

Un récent rapport du Centre d’analyse stratégique a été publié le 21 octobre, et porte sur les subventions et dispositions fiscales néfastes à la biodiversité. C’est un travail qui nous éclaire sur l’état d’errance des aides publiques, sur leur caractère trop souvent contre-productif voire néfastes pour la conservation de notre biodiversité, et sur leur coût. Je propose que nous nous penchions, comme le rapport le préconise, sur une analyse identique de nos dispositifs régionaux, qui devrait nous permettre de réformer les politiques publiques défavorables à la biodiversité.

On ne peut pas compter sur l’Etat, qui a mis de longs mois à rendre public ce rapport remarquable et n’a pris aucune des mesures adaptées qu’il appelait de ses vœux. Voilà une perte de chance bien orchestrée alors même que le montant exorbitant de ces aides publiques dommageables à la diversité écologique serait de l’ordre de plusieurs dizaines de milliards d’euros. C’est ce même Etat qui omet de publier 80% des décrets d’application du Grenelle 2 auquels nous sommes pourtant nombreux à avoir cru.

Eoliennes, méthanisation, biomasse, etc. notre Région est en pointe sur la question des énergies renouvelables, grâce à une politique très volontariste de la Région, et je salue l’implication de mon collègue et ami Raymond Joannesse, mais aussi d’un tissu associatif particulièrement dynamique, dont l’ALE 08 par exemple.

Je me félicite que, tant dans une logique d’économies que de développement durable, l’utilisation de produits locaux et de saison soit annoncée pour les repas et cocktails, mais je ne suis pas persuadé que cela soit toujours bien respecté. J’ai souvenir d’un temps pas si lointain où l’on me répondait que servir des repas locaux était impossible. Patricia Andriot me rappelait également que lors des assises de l’Economie Sociale et Solidaire, le petit déjeuner n’était pas 100% bio, ou équitable.

D’énormes défis nous font face quant à la réponse qu’il convient d’apporter aux problématiques, étroitement liées entre elles, du développement durable, du changement climatique, de la cohésion sociale et du bien-être social. Et il y a urgence à agir : faut-il rappeler que la progression constante de l’urbanisation est à l’origine de la disparition annuelle de 80 000 hectares de terres agricoles et de très nombreux hectares d’espaces naturels et forestiers, à tel point que c’est l’équivalent d’un département qui disparaît tous les six ans ?

Pour conclure, je me félicite, au nom de mon groupe, de ce premier rapport sur le développement durable. Il est essentiel que nous coopérions étroitement si nous voulons affronter ces défis avec succès.et je voudrais dire à notre collègue Pascal Erre qui indiquait tout à l’heure qu’il ne faudrait rien faire en ce domaine car nous ne sommes pas les plus gros pollueurs, faisons comme le colibri cher à Pierre Rabbhi, c’est à dire notre part

Je vous remercie.

Remonter