Session plénière du Conseil régional – Intervention de politique générale

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Il est urgent d’engager une transition vers un nouveau modèle de développement, et le Conseil régional doit être un acteur de cette transition.

 

Chaque semaine apporte son lot de chiffres et d’études qui viennent confirmer l’ampleur des  crises sociale, économique et environnementale.

Les inégalités se creusent, le récent rapport du GIEC confirme et renforce les conclusions des précédents rapports sur l’évolution du climat, l’analyse annuelle de la qualité de l’air par l’agence européenne de l’environnement prouve qu’on ne peut pas continuer bien longtemps avec le modèle de développement qui est actuellement dominant. La peur du changement ne résoudra rien. Il est temps d’être réalistes et constructifs.

Notre responsabilité d’élus régionaux est de répondre aux urgences, chômage, bas revenus, diminution des ressources naturelles, mais aussi de prévenir les graves difficultés à venir si l’on cède à l’apparente facilité qu’il y aurait à ne rien changer, à reconduire les choix agricoles, industriels, énergétiques de la période qui s’achève.

Il est urgent de ne plus opposer écologie et développement, de voir enfin que l’écologie est l’avenir de l’économie. La course en avant dans une  compétitivité reposant sur une flexibilité accrue, sur un mode de consommation insoutenable, la course au moins disant social et écologique, tout cela mène dans une impasse, on le sait désormais.

 

Pour s’adapter au plus vite, avec le plus d’efficacité, il nous faut un effort d’innovation et de formation à l’innovation.

 

Des bassins d’emploi entiers sont sinistrés par l’effondrement de l’appareil productif ancien, on ne peut plus se contenter d’interventions qui amortissent les conséquences des plans sociaux, qui pallient tant bien que mal aux conséquences les plus visibles des pollutions.

Tous nos échelons de décision doivent concourir à préparer les sites, les filières, les productions, les femmes et les  hommes à cette économie nouvelle.

Il nous faut une politique européenne qui tire vers le haut les normes écologiques et sociales, il nous faut une politique fiscale nationale juste et écologique,  qui encourage fortement les efforts de transition, il nous faut des régions qui coordonnent emploi, formation, innovation, développement économique. La récente réforme territoriale est décevante sur ce point, mais avec les moyens insuffisants concédés à l’échelon régional, il nous faut d’autant plus faire des choix, faire de bons choix pour l’emploi et l’avenir des régions.

Un effort important doit être consenti pour développer de réelles filières d’avenir, porteuses d’un développement planétaire soutenable :

        énergies renouvelables

        efficacité énergétique

        transports collectifs, mobilités pour tous, évolution de la voiture individuelle

        bâtiment performant

        écomatériaux

        chimie verte, substitut au pétrole

        économie du recyclage, de la réparation, de la durabilité des appareils

Dans cette période où la Région participe à la préparation des prochains contrats CPER, à la concertation sur les prochains programmes européens, à la mise en place de la politique territoriale après 2013, il faut prendre sans attendre les orientations qui permettront à la Bourgogne, à ses agglomérations et à ses territoires ruraux de ne pas prendre de retard. Il faudra du courage, parce que des résistances existent, des forces défendent avec parfois d’énormes moyens financiers le modèle ancien qui assure à quelques-unes de confortables rentes.

 

Cette session traitera de dossiers qu’il faudra examiner sans s’accrocher aux modèles anciens condamnés.

 

Il faut se féliciter de voir certains lycées rénovés, avec un surplus de crédits de 3 065 000 € lors de cette plénière, tout en regrettant fortement la très regrettable baisse globale de cette enveloppe de travaux des lycées, depuis le début de ce mandat en 2010.

Il faudra enfin se demander s’il est raisonnable de poursuivre le soutien sous perfusion de l’aéroport de Dijon et ne pas refuser de voir les récentes modifications des perspectives de financement

Il faudra s’interroger sur la pertinence du lancement d’une nouvelle catégorie de voitures de course, la formule 4, avec pour objectif majeur la formation de pilotes. Est-ce la dépense prioritaire pour les bourguignons, pour l’automobile, en 2013 ?

Comme souvent, les écologistes vont lors de cette session voter pour de nombreux dossiers qui vont plutôt dans le bon sens. Sur les sujets essentiels au regard des compétences de la région, il est temps de ne plus reproduire les oppositions caricaturales à l’écologie, et nous sommes, chers collègues, réunis pour nous écouter et pour décider ce qui sert les bourguignons.

 

Alain CORDIER

 

 

 

 

 

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