[Tribune] Mariage pour tous : la marche législative vers l’Égalité

Le 7 novembre 2012, le projet de loi sur l’ouverture du mariage et du droit à l’adoption pour les couples homosexuels a été présenté en Conseil des ministres, quatorze ans après le vote du pacs (pacte civil de solidarité). Nous, conseillers régionaux d’Aquitaine de différentes sensibilités politiques, nous réjouissons de voir que la marche législative vers l’Égalité pour toutes et tous poursuit son chemin.
Ce projet de loi entend répondre aux légitimes aspirations des personnes homosexuelles et mettre fin à une discrimination contraire aux principes et à la devise de notre République : « Liberté, Égalité, Fraternité ».

Ce nouveau droit au mariage et à l’adoption pour tous les couples est à la fois une conquête de l’égalité et une avancée pour toute la société. Dans la République, il ne saurait y avoir de catégories de citoyens qui auraient les mêmes devoirs mais pas les mêmes droits que d’autres.
Le mariage a évolué, comme notre société et les droits en démocratie. D’une obligation qui stigmatisait les filles-mères et les Mesdemoiselles, d’un système de transmission de valeurs et de biens sur fond de patriarcat, il est devenu aujourd’hui une affaire de choix, une question d’amour.

En République laïque, nul ne peut juger de la pertinence de ce choix pour d’autres et encore moins qui l’on aime entre adultes consentants. Ouvrir ce choix, sans en faire une obligation, étend les droits de chacun(e), sans en enlever à personne.
Vouloir célébrer son union civile, célébration qui porte le nom de mariage, dans les maisons communes que sont les mairies, ne peut être réservé à certains couples, au nom d’une vision rétrograde. Le principe de laïcité ne permet pas d’entretenir la confusion, il laisse libres les religions de définir le mariage comme elles l’entendent et d’en choisir le cérémonial privé.

À ce jour, 11 pays ont ouvert le droit au mariage pour les couples de même sexe, dont 6 pays membres de l’Union européenne. La seule conséquence a été l’égalité des droits.

La famille, elle aussi, a changé. Elle n’est plus celle du XVIIIe siècle où les droits de l’enfant étaient inexistants. Arrêtons l’hypocrisie : les familles sont diverses et les droits de l’enfant portés par l’ONU. Cette diversité, ces familles, les enfants aux diverses situations sont bien réels, bien vivants. Le droit de tous les enfants à avoir des parents, à être élevés, nourris, protégés, respectés et aimés doit être reconnu, quelle que soit l’orientation sexuelle des parents.

Ce projet de loi répond à nos aspirations de républicains. Selon l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. »

Cette devise est pour nous celle d’une société où, quelles que soient nos différences, chacun(e) trouve sa place, où chacun(e) respecte et est respecté(e), une société riche de ses diversités et où la différence ne peut et ne doit pas être synonyme de rejet, de souffrance, d’exclusion.

Le mariage pour tous et toutes est un pas de plus vers cette société. Pour l’égalité des droits, pour que tous les couples, tous les enfants et toutes les familles d’aujourd’hui soient également respectés, mettons la loi en adéquation avec ce principe.

L’heure n’est pas à tergiverser ou à reculer devant la peur et l’homophobie ambiante, il est temps d’agir !

Signataires :
Gérard Boulanger, conseiller régional délégué, PG
Stéphane Delpeyrat-Vincent, vice-président du Conseil régional, PS
Philippe Meynard, conseiller régional, UDI
Bérénice Delpeyrat-Vincent, vice-présidente du Conseil régional, EE – LV
Martine Moga, conseillère régionale, Modem

 

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