Intervention relative au nouveau règlement d’intervention cadre sur le logement des étudiants et des jeunes en formation

Par Alice Leiciaguéçahar – Intervention en séance plénière du 15 décembre 2014.

Monsieur le Président, mes chèr/es collègues,

On ne peut que se féliciter de ce soutien régional qui contribue à augmenter chaque année l’offre de logements jeunes. En ce qui concerne les étudiants, regardons à quoi ressemble le budget annuel d’un jeune qui vient du Pays-Basque étudier à Bordeaux. Cet exemple doit pouvoir représenter d’autres départements.

Les familles doivent débourser, hors frais de scolarité, et hors budget culture ou loisirs, 550 €, soit ½ SMIC par mois.

Comme nous l’avons déjà proposé, il serait intéressant que nos politiques « jeunesse » ne s’intéressent pas seulement à l’offre de logements étudiants ; nous devons aussi travailler sur la demande puisque nous avons la compétence universitaire. Si nous continuons à accepter que des étudiants venant de toute l’Aquitaine, et bientôt de plus loin encore, rejoignent Bordeaux, du dimanche au vendredi, parce que l’organisation pédagogique universitaire concentre un grand nombre d’enseignements sur Bordeaux, en présentiel, dans des amphis bondés, nous allons continuer à courir derrière une demande qui va grandir de façon exponentielle.

Et pourtant le cours magistral pourrait tout à fait trouver une alternative dans des cours numérisés. Il n’est pas question de transformer l’enseignement universitaire en enseignement à distance mais de l’organiser différemment en profitant notamment des nouvelles technologies numériques. On pourrait alors imaginer que les étudiants ne viennent que deux journées par semaine sur Bordeaux avec des tarifs de transport préférentiels pour avoir des enseignements en petits groupes et interactifs.

Certains diront que les études, c’est aussi l’occasion de mettre de la distance avec les parents et de construire son autonomie. Mais cette autonomie commence à rimer un peu trop avec ségrégation sociale.

Et puis, en organisant dans chaque grande ville de nos départements, des lieux de tutorats décentralisés en lien avec les enseignements principaux qui resteraient mutualisés pour tout le territoire, la vie universitaire pourrait aussi davantage investir d’autres lieux que la Place de la Victoire.

Une initiative sur Pau où les cours d’amphis de médecine sont retransmis sur grand écran montre que c’est possible de faire « autrement ». Si le Conseil régional n’a pas la compétence « logement » il peut avoir, de par ses différentes compétences (enseignement supérieur, économie, formation) une vision transversale de l’habiter, et agir ainsi aussi sur la demande.

Je vous remercie.

 

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