Intervention relative à l’évaluation PURE (Programme d’utilisation rationnelle de l’eau)

Par Michel Daverat – Intervention en séance plénière du 21 octobre 2013.

Chères collègues, chers collègues,

L’irrigation dans notre région est un sujet sensible, et souvent l’objet de confrontations vigoureuses. L’effort financier de l’Etat et des collectivités depuis 30 ans pour aider les agriculteurs à s’équiper s’est traduit par un impact sur les ressources en eau et une modification importante des systèmes de productions. La plus spectaculaire étant la forte progression de la monoculture du maïs, mais aussi la sécurisation de nombreuses productions de légumes, fruits, semences, fourrages.

Dans ce contexte, le programme PURE, destiné à l’utilisation rationnelle de l’eau en agriculture mis en place depuis 20 ans et soutenu par le Conseil régional devait légitimement être évalué.
L’évaluation dont notre délibération présente un résumé est intéressante à plus d’un titre:

  • En premier lieu, son caractère critique sur ce programme va nous amener à changer notre politique d’accompagnement des irriguants, nombreux en Aquitaine.
  • En deuxième lieu, le besoin exprimé par une partie notable des bénéficiaires d’un conseil élargit à la conduite de l’exploitation dans son ensemble, c’est à dire du conseil stratégique et non plus seulement du conseil technique.

En effet nous l’avons déjà exprimé ici la question de l’eau en agriculture doit se raisonner d’abord en termes de pratiques culturales : travail du sol, apport de matières organiques pour maintenir l’humus, pratique de l’assolement, cultures diversifiées, choix variétal adapté, développement de l’agroforesterie, pour ne citer que les principaux aspects de pratiques agricoles capables de réduire les apports artificiels d’eau et de contribuer à une agriculture authentiquement écologique, durable et productive.

Il n’est pas inutile à ce propos de faire le lien entre la présente délibération et le rapport Le Treut. Que dit ce rapport à la page 313 ? Je cite  » Les conséquences du changement climatique en Aquitaine entrainera une décroissance de la disponibilité de la ressource en eau et cela posera des problèmes de partage. Il convient de poursuivre une large réflexion sur les usages de l’eau, les modes d’irrigation ou d’arrosage économiques en eau ou d’adaptation via le choix des cultures adéquates ».

Les nouvelles orientations de PURE doivent donc prendre en compte la réalité des conséquences du changement climatique et contribuer à l’adaptation des pratiques culturales à cette nouvelle donne. Le groupe EE-LV sera très vigilant sur ce point crucial pour l’avenir de l’agriculture en Aquitaine.

Je vous remercie.

Remonter